Eidgenossenschaft

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Les Trois Confédérés (1914), statue monumentale de James Vibert au Palais fédéral.

Eidgenossenschaft ([ˈaɪdɡəˌnɔsənʃaft]) est un mot allemand spécifique à l'histoire politique de la Suisse.

Signification[modifier | modifier le code]

Il signifie « partenariat(?) de serment » en référence aux « pactes éternels » formés entre les huit cantons de l'ancienne Confédération suisse de la fin du Moyen Âge, notamment dans l'historiographie suisse le Serment du Grütli entre les trois cantons fondateurs d'Uri, Schwyz et Unterwalden, traditionnellement daté de 1307. Dans l'usage moderne, c'est le terme allemand utilisé comme équivalent du français « Confédération » dans le nom officiel de la Suisse : Schweizerische Eidgenossenschaft en allemand, « Confédération suisse » en français. L'adjectif correspondant, eidgenössisch, traduit officiellement par « fédéral » en français, est utilisé dans le nom d'organisations, par exemple dans Eidgenössische Technische Hochschule, « École polytechnique fédérale ». Le terme Eidgenosse (littéralement « camarade par serment ») désigne les membres individuels de l'Eidgenossenschaft. Elle est attestée dès 1315, dans le Pacte de Brunnen (sous la forme Eitgenoze), faisant référence aux cantons d'Uri, de Schwyz et d'Unterwald. Le nom abstrait Eidgenossenschaft (principalement contracté en eidgnoszschaft ou eidgnoschaft) est attesté au XVe siècle[1]. Dans l'usage moderne, Eidgenosse est parfois utilisé (dans un usage archaïque ou ironique) pour « citoyen suisse », en particulier pour les citoyens d'origine purement suisse, non immigrés[2].

Dans un contexte historique, Eidgenossenschaft fait référence à la Confédération suisse médiévale, qui s'est développée du XIIIe au XVIe siècle en Europe centrale, a persisté jusqu'en 1798 puis a évolué en un État fédéral au XIXe siècle. Lorsqu'il est utilisé dans ce sens, la nature éternelle du pacte est nécessaire — les membres des Dreizehn Orte (XIII cantons), ont souvent fait des alliances limitées dans le temps sous serment avec d'autres partenaires, mais de tels pactes n'étaient pas considérés comme une Eidgenossenschaft.

Les membres d'une Eidgenossenschaft sont appelés Eidgenossen (singulier Eidgenosse). Ce terme est documenté dans une alliance de 1351 entre les lieux communaux et campagnards d'Uri, de Schwyz et d'Unterwald et les lieux civiques de Lucerne et de Zürich, qui se désignaient comme tels. Dans l'évolution de la Confédération suisse, les membres n'étaient pas initialement unis par un seul pacte, mais plutôt par tout un ensemble de pactes qui se chevauchent et de traités bilatéraux distincts entre divers membres. L'abstraction vers l'usage au singulier d'Eidgenossenschaft, qui implique un sens plus fort de la communauté et la perception d'une cause commune forte, ne s'est produite qu'une quarantaine d'années plus tard, après la bataille de Sempach, bien qu'elle ait commencé déjà dans la Charte des prêtres de 1370, un traité entre certains des huit membres de la Confédération suisse de l'époque.

Le mouvement communal dans l'Europe médiévale a souvent conduit à des alliances ou ligues similaires, appelées conjurationes en latin des documents officiels de l'époque. Les alliances de villes (en allemand Städtebunde) dans le Saint-Empire romain germanique, dans lequel les villes membres étaient également égales, peuvent également être considérées comme des Eidgenossenschaften, bien qu'elles se soient généralement révélées moins stables, en partie en raison de leurs territoires fragmentés. La plus connue de ces alliances de villes était la Ligue hanséatique, mais de nombreuses autres existaient aux XIIIe et XIVe siècles. Un exemple précoce est la Ligue lombarde à l'époque de Frédéric Ier « Barberousse » ; un exemple suisse serait la « Confédération bourguignonne » de Berne.

Dans le Saint-Empire romain germanique, l'empereur Charles IV a interdit de telles conjurationes, confederationes et conspirationes dans sa Bulle d'or de 1356. La plupart des Städtebünde ont alors été dissoutes, parfois de force, et lorsqu'ils ont été refondés, leur influence politique a été considérablement réduite. Cependant, l'édit n'eut pas cet effet sur l'Eidgenossenschaft suisse, car Charles IV, qui était de la maison de Luxembourg, considérait les Suisses comme des alliés utiles potentiels contre ses rivaux, les Habsbourg.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Jacob Grimm, Deutsches Wörterbuch: "Eidgenossenschaft, f. Helvetia foedere juncta, confoederation. Johans Stumpf nennt seine Schwitzer chronica aus der groszen in ein handbüchle z'nsamen gezogen, in welcher nach der jarzal begriffen ist gemeiner loblicher eidgnoschaft harkummen, alte auch neuwe, besondere und gemeine thaten bis auf das jar Christi 1546. Josias Simler von Zürich schreibt 1576 von dem regiment loblicher eidgnoschaft zwei bücher. auch in urk. des 16 jh. erscheint die kürzung von eidgnoszschaft in das wollautende eidgnoschaft, das man später für eidgenossenschaft wieder aufgab."
  2. NZZ: Schweizer – aber niemals Eidgenosse

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]