Diaspora ukrainienne en Pologne

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Diaspora ukrainienne en Pologne
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Cour de la « Fondation Saint Vladimir » à Cracovie.

Populations importantes par région
Population totale 5 400 000[1] (2022)
Autres
Régions d’origine Drapeau de l'Ukraine Ukraine
Langues ukrainien, russe, polonais
Religions Orthodoxie, Gréco-atholicisme ukrainien
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Répartition en 2002.

La diaspora ukrainienne de Pologne regroupe les Ukrainiens vivant en Pologne. Ceux-ci ont différents statuts juridiques : minorité ethnique, résidents temporaires et permanents, et réfugiés. Selon le recensement polonais de 2011, la minorité ukrainienne en Pologne était composée d'environ 51 000 personnes (dont 11 451 sans nationalité polonaise)[2]. Quelque 38 000 personnes interrogées se disaient alors Ukrainiennes ; 13 000 mentionnaient l'identité ukrainienne comme leur deuxième identité ; et 21 000 déclairaient conjointement identité ukrainienne et nationalité polonaise. Cependant, ces chiffres ont considérablement changé depuis le milieu des années 2010, avec un afflux important d’immigrants économiques et d’étudiants[3] ukrainiens vers la Pologne, certains estimant leur nombre total à 2 millions de personnes[4],[3]. Leur statut a été réglementé conformément aux politiques polonaises et de l'Union européenne (UE) en matière de permis de travail temporaire, de permis de séjour temporaire et de permis de séjour permanent[5]. Le nombre d’Ukrainiens en Pologne a encore augmenté après l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022. Au 16 août 2022, plus de 11,2 millions de réfugiés ukrainiens avaient quitté le territoire ukrainien, dont plus de 5,4 millions s'étaient dirigés vers la Pologne voisine[6].

Histoire[modifier | modifier le code]

Depuis la Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Il existait une forte population ukrainienne au sein de la Deuxième République de Pologne. Ceux-ci se retrouvèrent majoritairement en territoire soviétique après l'annexion par l'URSS des Confins orientaux de la Pologne. À la fin de la guerre, certaines populations ukrainiennes demeuraient malgré tout présentes au sein des nouvelles frontières de la Pologne. La République populaire de Pologne décide alors de les relocaliser à l'intérieur du pays. L'armée populaire polonaise et le ministère de la Sécurité publique les transfèrent de force dans le nord et l'ouest de la Pologne lors de l'opération Vistule, les installant dans les anciens territoires recouvrés cédés à la Pologne lors de la conférence de Téhéran de 1943, ce afin de les repeupler après le départ des populations allemandes[7]. Ces-derniers se polonisent assez vite.

Au total, 27 172 personnes ont déclaré la nationalité ukrainienne lors du recensement polonais de 2002. La plupart d'entre eux vivaient dans la voïvodie de Varmie-Mazurie (11 881), suivie par les voïvodies de Poméranie occidentale (3 703), des Basses-Carpates (2 984) et de Poméranie (2 831). Certains se considèrent comme membres de la nation ukrainienne, tandis que d'autres se distancient des Ukrainiens[8].

Migration économique[modifier | modifier le code]

Depuis 1989, après l'effondrement de l'Union soviétique, la Pologne connait une nouvelle vague d'immigration ukrainienne, composée principalement de demandeurs d'emploi, de commerçants et de vendeurs, concentrés dans les grandes villes dotées de marchés établis. Après l'adhésion de la Pologne à l'Union européenne en 2004, et afin de répondre aux exigences de la zone Schengen, le gouvernement de Varsovie a été contraint de rendre plus difficile l'immigration vers la Pologne pour les personnes originaires de Biélorussie, de Russie et d'Ukraine. Néanmoins, les Ukrainiens reçoivent systématiquement le plus grand nombre de permis d'établissement et de permis de séjour temporaire en Pologne[9]. Grâce au Partenariat oriental, la Pologne et l'Ukraine ont conclu un nouvel accord remplaçant les visas par des permis simplifiés pour les Ukrainiens résidant dans un rayon de 30 kilomètres de la frontière. Jusqu'à 1,5 million de personnes bénéficieraient de cet accord entré en vigueur le 1er juillet 2009[10]. En 2017, l’obligation de visa a finalement été supprimée pour les courts séjours allant jusqu’à 90 jours[11].

Depuis 2014, davantage d’Ukrainiens originaires de l’est de l’Ukraine, davantage d’hommes et davantage d’Ukrainiens plus jeunes travaillent en Pologne[12].

L'écrasante majorité des demandes de séjour temporaire sont acceptées. En conséquence, les Ukrainiens représentaient 25 % de l’ensemble de la population immigrée de Pologne en 2015[13].

En janvier 2016, l'ambassade d'Ukraine à Varsovie a informé que le nombre de résidents ukrainiens en Pologne s'élevait à un demi-million, et probablement autour d'un million au total. L'ambassadeur d'Ukraine en Pologne, Andrii Deshchytsia, a souligné que les professionnels ukrainiens jouissent d'une bonne réputation en Pologne et que, malgré leur nombre croissant, les relations polono-ukrainiennes restent très bonnes[14].

Selon la Banque nationale de Pologne, 1,2 million de citoyens ukrainiens travaillaient légalement en Pologne en 2016[15]. 1,7 million d’inscriptions pour un travail de courte durée leur avaient été délivrées en 2017 (soit une multiplication par huit par rapport au niveau de 2013)[4]. Les travailleurs ukrainiens restent en Pologne en moyenne 3 à 4 mois[16].

Le nombre de permis de séjour permanents est passé de 5 375 en 2010 à 33 624 en 2018, tandis que le nombre de permis de séjour temporaires est passé de 7 415 à 132 099 au cours de la même période[5].

Environ 102 000 citoyens ukrainiens ont reçu la Karta Polaka[17], et environ 15 500 d'entre eux ont obtenu un permis de séjour permanent entre 2014 et mars 2018[18].

Réfugiés[modifier | modifier le code]

À la suite de l’intervention militaire russe en Ukraine en 2014-2015[19], la situation a radicalement changé. La Pologne a commencé à accueillir un grand nombre de réfugiés de la guerre russo-ukrainienne dans le cadre du programme de l'UE en faveur des réfugiés[20]. La politique de partenariat stratégique entre Kiev et Varsovie a été étendue à la coopération militaire et technique[21],[22], mais la tâche la plus immédiate, selon le secrétaire d'État polonais Krzysztof Szczerski, était la réforme constitutionnelle de l'Ukraine conduisant à une large décentralisation du pouvoir[21]. Le nombre de demandes de statut de réfugié a été multiplié par 50 après le début de la guerre dans le Donbass, en 2014. À l’époque, la plupart des demandeurs n’étaient pas éligibles pour demander l’asile en Pologne, car l’Ukraine, en tant que pays souverain doté d’un gouvernement démocratique, restait pleinement responsable envers ses citoyens. Alors que le conflit est resté gelé jusqu’en 2022, des visas de résident en Pologne étaient disponibles pour d’autres catégories d’immigration[13]. Après l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, les réfugiés nouvellement arrivés peuvent demander l’asile dans le cadre de la procédure d’asile standard de l’UE ou bénéficier d’une protection temporaire d’urgence.

En 2022, la Pologne a accueilli près de 1,5 million de réfugiés ukrainiens. La migration a entraîné une augmentation de 50 % de la population de Rzeszów, la plus grande ville du sud-est de la Pologne. La population de Varsovie a augmenté de 15 %, celle de Cracovie de 23 %, et celle de Gdańsk de 34 %[23],[24],[25]. Les réfugiés ukrainiens ont le droit légal de résider et de travailler dans toute l’Union européenne. Ils ont également droit aux mêmes avantages que les Polonais, notamment une assurance maladie, une éducation publique gratuite et une allocation familiale[23],[26],[27]. Avant la guerre, la présence des Ukrainiens sur le marché du travail polonais était importante. On a supposé qu’employer plusieurs centaines de milliers de personnes supplémentaires ne devrait pas poser de problème.

L'afflux récent est principalement constitué de femmes avec enfants, alors qu'avant la guerre, les Ukrainiens en Pologne étaient principalement employés dans des métiers à prédominance masculine. Il peut donc y avoir des disparités entre les talents disponibles et les exigences du marché du travail. Cela nécessitera un très haut niveau de possibilités de formation et de recyclage adaptées au profil professionnel ukrainien. Des mesures supplémentaires seront nécessaires pour prévenir les menaces telles que l’exploitation sur le lieu de travail, les abus et le harcèlement sexuel, qui sont prévisibles compte tenu de l’ampleur du phénomène et du pouvoir de négociation limité des réfugiés de guerre.

À court terme, en raison du caractère unique de la situation, les tensions peuvent être facilement évitées, mais elles devraient apparaître à moyen et long terme. En particulier, les personnes utilisant les services publics risquent de connaître une détérioration de leur niveau de vie en raison de la présence de réfugiés de guerre qui auront également droit à une aide de l'État. Une situation similaire pourrait également se produire sur le marché du travail, avec de possibles effets négatifs, notamment à l'échelle locale. Ces risques doivent être identifiés, surveillés et traités au moyen de politiques publiques bien adaptées, notamment de campagnes de communication.

Moins d'un mois après l'invasion, le gouvernement polonais a créé le Fonds d'aide, géré par la Banque Gospodarstwa Krajowego, qui finance tous les actions et programmes visant à aider et à intégrer les réfugiés ukrainiens[23],[28],[29].

Répartition geographique[modifier | modifier le code]

Nombre d'Ukrainiens (y compris les réfugiés) par région métropolitaine en 2022[30]
Région métropolitaine Ville principale Population totale[31] Nombre d'Ukrainiens dans la région métropolitaine Pourcentage d'Ukrainiens dans la région métropolitaine Pourcentage d'Ukrainiens dans la ville principale
Agglomération de Varsovie (pl) Varsovie 3 254 474 469 628 14 13
Région urbaine de Katowice Katowice 2 151 302 302 963 14 25
Agglomération de Wrocław Wrocław 1 308 100 302 467 23 23
Agglomération de Cracovie Cracovie 1 569 260 229 938 15 19
Tricité Gdańsk 1 393 981 223 952 16 25
Agglomération de Rzeszów Rzeszów 646 792 152 203 24 35
Agglomération de Łódź Łódź 1 052 221 114 162 11 11
Agglomération de Poznań Poznań 1 254 741 101 481 8 14
Agglomération de Lublin Lublin 705 352 87 048 12 17
Agglomération de Szczecin Szczecin 897 538 84 489 9 13
Agglomération de Bydgoszcz-Toruń Bydgoszcz 766 108 80 447 11 11
Agglomération de Białystok Białystok 511 213 62 445 12 11

Vie culturelle[modifier | modifier le code]

Du temps de la République populaire de Pologne, la Société sociale et culturelle ukrainienne (USKT) était le seul organe légal des Ukrainiens en Pologne[32]. Depuis 1990, il existe de nombreuses autres associations culturelles pour les Ukrainiens de Pologne. Il existe également un certain nombre de titres de presse écrite pour les Ukrainiens de Pologne ; ainsi que de nombreux festivals et événements culturels.

Voir également[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Populacja cudzoziemców w Polsce w czasie COVID-19 »
  2. « Ludność. Stan i struktura demograficzno-społeczna. Narodowy Spis Powszechny Ludności i Mieszkań 2011 », Warsaw, GUS, , p. 268
  3. a et b (uk) « 2 млн украинцев работают в Польше — МИД Польши », delo.ua,‎ (consulté le )
  4. a et b Shotter et Huber, « Polish companies target Ukrainian workers as consumers », www.ft.com, FINANCIAL TIMES, (consulté le ),
  5. a et b « Maps and statistics of migrants and Polish migration services », migracje.gov.pl, Urząd do Spraw Cudzoziemców (The Office for Foreigners) (consulté le ),
  6. « Refugees fleeing Ukraine (since 24 February 2022) », UNHCR,
  7. Applebaum, Anne (2012).
  8. (pl) Mniejszości narodowe i etniczne w Polsce on the pages of Polish Ministry of Internal Affairs and Administration. Retrieved Modèle:Nobreak
  9. Krystyna Iglicka, Magdalena Ziolek-Skrzypczak, Ludwig Maximilian (University of Munich), « EU Membership Highlights Poland's Migration Challenges », Center for International Relations, Warsaw, (consulté le )
  10. {{Article}} : paramètre « titre » manquant, paramètre « périodique » manquant,‎
  11. « European Commission - Statement »
  12. (en-US) « A new wave of Ukrainian migration to Poland | | Central European Financial Observer », financialobserver.eu, (consulté le )
  13. a et b Katarzyna Kunicka, « Ukraiński Świat. W Polsce mieszka 400 tys. Ukraińców » [archive du ], Greenpoint Media 2015,  : « Ukraiński Świat jest ostatnią deską ratunku dla uciekających przed przemocą na Ukrainie do Polski, a także dla tych, którzy po powrocie do domu narażeni są na problemy gospodarcze. Raport, opublikowany 21 lipca przez Urząd do Spraw Cudzoziemców w Polsce pokazuje 50-krotny wzrost ukraińskich wniosków o status uchodźcy. Od 2013 do 2014 roku wnioski o pobyt czasowy wzrosły dwukrotnie, z 13,000 do 29,000. Wskaźnik ten cały czas rośnie: w ciągu pierwszych siedmiu miesięcy 2015 roku wyniósł ponad 32,000. »
  14. PAP/Zespół wPolityce.pl, « Ambasador Ukrainy: Milion Ukraińców w Polsce to migranci ekonomiczni », Wschodnik : Portal Informacyjny Aktualności z Ukrainy,
  15. (pl) « Ukraińcy na dobre rozgościli się na polskim rynku pracy. Zarabiają tyle co Polacy, na Wschód wysyłają miliardy złotych », forbes.pl, (consulté le )
  16. (pl) « Ukraińcy spędzają w Polsce średnio 3-4 miesiące », bankier.pl, (consulté le )
  17. (pl) {{Article}} : paramètre « titre » manquant, paramètre « périodique » manquant,‎
  18. (pl) « Karta Polaka – rośnie liczba zezwoleń na pobyt stały », udsc.gov.pl, UDSC, (consulté le )
  19. Rasmussen, « 2015 Annual Session Helsinki » [archive du ], www.oscepa.org (consulté le )
  20. « "We can build European security together" », (consulté le )
  21. a et b « Prezydent Ukrainy dziękuje Polsce za solidarność i zaprasza Andrzeja Dudę », Polskie Radio 24.pl,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. « Joint Military Brigade: Ukraine, Poland, Lithuania sign framework agreement », UNIAN,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. a b et c (en) « A solidarity package helps Poland integrate Ukrainian refugees », European Investment Bank (consulté le )
  24. (en-GB) « Rzeszow and other Polish cities welcome millions of Ukrainian refugees - Eurocities », eurocities.eu, (consulté le )
  25. (en-US) « Polish cities feel the strain of helping Ukrainian refugees », POLITICO, (consulté le )
  26. (en) « Policies to support refugees from Ukraine », Eurofound (consulté le )
  27. (en) « Housing support for Ukrainian refugees in receiving countries », OECD (consulté le )
  28. (en) « Poland: Funding from the EC to support those arriving from Ukraine | European Website on Integration », ec.europa.eu (consulté le )
  29. (en-US) « Aid Fund », BGK (consulté le )
  30. Marcin Wojdat, Paweł Cywiński, Miejska gościnność: wielki wzrost, wyzwania i szanse. Raport o uchodźcach z Ukrainy w największych polskich miastach, metropolie.pl, (lire en ligne)
  31. Metropolie w liczbach (lire en ligne)
  32. Trukhan, « Ukrainian Social and Cultural Society », Encyclopedia of Ukraine (consulté le )

Lectures complémentaires[modifier | modifier le code]

  • Dyboski, « Poland and the Problem of National Minorities », Journal of the British Institute of International Affairs, vol. 2, no 5,‎ , p. 179–200 (DOI 10.2307/3014543, JSTOR 3014543, lire en ligne)
  • Mniejszość ukraińska i migranci z Ukrainy w Polsce, Związek Ukraińców w Polsce, 2019
  • Marcin Deutschmann, Rasizm w Polsce w kontekœcie problemów migracyjnych. Próba diagnozy. STUDIA KRYTYCZNE | NR 4/2017 : 71-85 | (ISSN 2450-9078)
  • Roman Drozd: Droga na zachód. Osadnictwo ludności ukraińskiej na ziemiach zachodnich i północnych Polski w ramach akcji « Wisła ». Warszawa: 1997. (OCLC 435926521)OCLC 435926521
  • Roman Drozd, Igor Hałagida: Ukraińcy w Polsce 1944–1989. Walka o tożsamość (Dokumenty i materiały). Warszawa: 1999.
  • Roman Drozd, Roman Skeczkowski, Mykoła Zymomrya: Ukraina — Polska. Kultura, wartości, zmagania duchowe. Koszalin: 1999.
  • Roman Drozd: Ukraińcy w najnowszych dziejach Polski (1918–1989). T. I. Słupsk-Warszawa: 2000.
  • Roman Drozd: Polityka władz wobec ludności ukraińskiej w Polsce w latach 1944–1989. T. I. Warszawa: 2001.
  • Roman Drozd: Ukraińcy w najnowszych dziejach Polski (1918–1989). T. II: "Akcja « Wisła ». Warszawa: 2005.
  • Roman Drozd: Ukraińcy w najnowszych dziejach Polski (1918–1989). T. III: « Akcja „Wisła“. Słupsk: 2007.
  • Roman Drozd, Bohdan Halczak: Dzieje Ukraińców w Polsce w latach 1921–1989. Warszawa: 2010.
  • Дрозд Р., Гальчак Б. Історія українців у Польщі в 1921–1989 роках / Роман Дрозд, Богдан Гальчак, Ірина Мусієнко; пер. з пол. І. Мусієнко. 3-тє вид., випр., допов. – Харків : Золоті сторінки, 2013. – 272 с.
  • Roman Drozd: Związek Ukraińców w Polsce w dokumentach z lat 1990–2005. Warszawa: 2010.
  • Halczak B. Publicystyka narodowo – demokratyczna wobec problemów narodowościowych i etnicznych II Rzeczypospolitej / Bohdan Halczak. – Zielona Góra : Wydaw. WSP im. Tadeusza Kotarbińskiego, 2000. – 222 s.
  • Halczak B. Problemy tożsamości narodowej Łemków / Bohdan Halczak // in: Łemkowie, Bojkowie, Rusini: historia, współczesność, kultura materialna i duchowa / red. nauk. Stefan Dudra, Bohdan Halczak, Andrzej Ksenicz, Jerzy Starzyński. Legnica – Zielona Góra: Łemkowski Zespół Pieśni i Tańca "Kyczera", 2007 pp. 41–55.
  • Halczak B. Łemkowskie miejsce we wszechświecie. Refleksje o położeniu Łemków na przełomie XX i XXI wieku / Bohdan Halczak // in: Łemkowie, Bojkowie, Rusini – historia, współczesność, kultura materialna i duchowa / red. nauk. Stefan Dudra, Bohdan Halczak, Roman Drozd, Iryna Betko, Michal Šmigeľ. Tom IV, cz. 1. – Słupsk - Zielona Góra : [b. w.], 2012 – s. 119–133.