Culiacán

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Culiacán
Blason de Culiacán
Héraldique
Culiacán
Administration
Pays Drapeau du Mexique Mexique
État Sinaloa
Maire Jesús Estrada Ferreiro
Code postal 80000 -
Fuseau horaire UTC - 7
Indicatif (+52) 667
Démographie
Gentilé Culiacanense, Culichi
Population 905 000 hab. (2010)
Géographie
Coordonnées 24° 48′ 17″ nord, 107° 23′ 08″ ouest
Altitude 54 m
Divers
Fondation 628, 1531
Fondateur Aztèques
Localisation
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Culiacán
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Culiacán
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Culiacán
Liens
Site web culiacan.gob.mx
La cathédrale

Culiacán ou Culiacán Rosales est une ville de 746 000 habitants située dans le nord-ouest du Mexique. C'est la capitale et la plus grande ville de l'État de Sinaloa et la quinzième plus grande du pays. Elle se trouve entre la Sierra Madre Occidentale et la côte du Golfe de Californie (Mer de Cortés). On la surnomme « La ville aux trois rivières », puisqu'elle est à la confluence des rivières Humaya et Tamazula qui s'y unissent pour former le fleuve Culiacán.

Économie

Culiacán est une importante ville agricole. La plaine sur laquelle elle se trouve est notamment connue pour sa production qui approvisionne toute l'Amérique du Nord d'une grande variété de légumes : tomates, piments, poivrons, aubergines. Dans le Sinaloa, c'est aussi la principale région d'élevage bovin et ovin. La région, qui a subi une utilisation intensive et ancienne de pesticides, en particulier d'insecticides organochlorés, organophosphorés et polychlorobiphényle[1], sert de modèle pour l’étude de ces dérivés dans les carcasses d’oiseaux sauvages morts par intoxication.

Culiacán possède un aéroport, l'aéroport international de Culiacán (code AITA : CUL).

Histoire

La ville de San Miguel de Culiacán fut fondée par les Espagnols en 1531 sur le site d'un village indigène.

Sports

La ville compte un club de football, les Dorados de Sinaloa[2], et une équipe de baseball, les Tomateros de Culiacán[3].

La ville est aussi une importante destination pour pratiquer la chasse.

Culture

Sur le plan culinaire, les plats typiques sont le Chilorio (viande de porc au piment) et la Machaca (viande de bœuf salée, desséchée, grillée et moulue à la main).

Sur le plan musical, Culiacán est le lieu de naissance de nombreux artistes et une place forte de la musique Norteña, devenue le fief traditionnel de ses sous-genres que sont les corridos romanticas (ballades romantiques) et narcocorridos (ballades de la drogue). Cette musique traditionnelle du nord du pays, dont l'instrumental est joué sur une base de guitare accompagnée de divers instruments comme l'accordéon, voire tout un orchestre, a une résonance des deux côtés de la frontière : au Mexique et aux États-Unis, à travers la nombreuse diaspora mexicaine.

Quelques chanteurs de corridos célèbres originaires de Culiacán :

  • Alfredo Rios « El Komander »
  • La Edicion de Culiacan
  • Enigma Norteño
  • Buchanas (Buknas) de Culiacan
  • Javier Rosas
  • Los Nuevos Rebeldes
  • Los Cuates de Sinaloa

Évêché

Culiacán abrite le principal sanctuaire dédié à Jesús Malverde, « saint » très populaire au Mexique, mais non reconnu par l'Église catholique romaine[4].

Personnalités liées à Culiacán

Un fief pour le trafic de drogue

La ville de Culiacán est une plaque tournante pour le trafic du pavot mexicain cultivé dans le triangle d'or (appellation que l'on prête à la sierra des États de Sinaloa, Chihuahua et Durango) dès les années 1960 et le développement du crime organisé dans l'État de Sinaloa, transformé en héroïne connue sous le nom de « mexican mud » aux États-Unis et qui provoque des ravages dans le pays. Culiacán, tout comme la ville voisine de Badiraguato, fut le fief ou le lieu de naissance de nombre de seigneurs de la drogue mexicains.

La capitale de l'État de Sinaloa était l'une des bases d'opérations de l'un des pionniers du trafic de drogue au Mexique, Pedro Avilés, abattu dans un raid de la police en 1978. Après sa mort, l'un des membres de son organisation, également sinaloan, Miguel Angel Felix Gallardo « El Padrino » fonda le tout premier grand cartel du pays, à Guadalajara. Ce dernier donna naissance, après l'attestation de Felix Gallardo, aux cartels du Golfe, de Tijuana et de Sinaloa notamment. L'organisation basée à Culiacán fut à sa création dirigée par Joaquin Guzman Loera dit « El Chapo », Ismael Zambada García « El Mayo, El M Grande », Juan Jose Esparragoza Morreno « El Azul » ; et Hector Palma Salazar « El Güero Palma », un autre proche de Felix Gallardo, faisait lui aussi parti de l'organisation. Tous les quatre sont sinaloans et proviennent de petites villes ou de village aux alentours de Culiacán, voire de la ville de Badiraguato. La famille Arellano Felix, composée de sept frères et soeurs et à la tête du cartel de Tijuana, proviennent de la classe moyenne de Culiacán et certains sont diplômés d'universités. À couteaux tirés avec leur ancien associé « El Chapo », ils tentent d'assassiner celui-ci à l'aéroport de Guadalajara mais abattent par erreur le cardinal de la ville, qui roulait dans la même voiture que « El Chapo ». Celui-ci assiste à la scène et s'enfuit indemne à bort d'un taxi tandis que les obsèques du cardinal rassemble des dizaines de milliers de personnes à Guadalajara. En 2006, le président de la république mexicain, Vicente Fox, lance sa guerre contre le trafic de drogue ; celle-ci causera des dizaines de milliers de victimes. L'armée et la marine sont déployés dans des villes comme Culiacán pour attaquer de front les acteurs du narcotrafic mais elle se soldera finalement, de l'avis de tous, par un échec. Le cartel d'El Chapo parvint à repousser les forces du gouvernement après des mois d'affrontements sanglants, avant d'être trahis par deux de ses membres, les frères Arturo et Alfredo Beltran Leyva, originaires de Badiraguato et chefs d'une fratrie de cinq membres ; de leur défection découlera la guerre, non moins sanglante, connue sous l'appellation de « guerre de 2008 » et opposant les deux factions dissidentes au sein du Cartel de Sinaloa.

Conséquences de ces luttes intestines, la violence et le taux d'homicides explosent la même année à Culiacán et dans l'État du Sinaloa. Un jeune sicario (ou tueur à gages) opérant dans la « branche traditionnelle » du cartel, alors toujours dirigée par ses fondateurs Ismael Zambada et Joaquin « El Chapo Guzman », et célèbre notamment pour avoir exécuté, ou fait exécuté, le membre le plus vieux de la fratrie des Arellano Felix lors de la fête d'anniversaire de ce dernier à Tijuana, commence à faire parler de lui à cette même période. Originaire d'un quartier pauvre de Culiacán, celui que l'on surnomme « El Chino Antrax » fonde ce qui deviendra le bras armé du cartel de Sinaloa, le groupuscule armé Los Antrax, avec un de ses associés, et qui a pour fonction de protéger les membres et intérêts de l'organisation, duquel il prendra le commandement. De nombreux membres des Antrax, pour la plupart de jeunes tueurs à gages issus des barrios de Culiacán, périssent entre l'année 2008 et 2012 ; cette hécatombe mettra à mal le groupuscule affilié au cartel. Leur leader, Rodrigo Aréchiga Gamboa « El Chino Antrax », est finalement arrêté aux Pays-Bas le à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, alors qu'il s'apprêtait à regagner le Mexique à bord de son avion privé pour y fêter le nouvel an. Les autorités hollandaises et les agents d'Interpol prévenus par les agents de renseignement américains se chargent de l'arrestation de Gamboa ; ces derniers l'auraient identifié grâce à sa bague en diamant représentant une tête de mort, le symbole de Los Antrax, qu'il exhibait sur les réseaux sociaux. Le tueur à gage, devenu narco-trafiquant à la solde de Ismael Zambada pour lequel il supervisait aussi les chargements de drogue à destination des États-Unis, est finalement remis aux autorités américaines et extradé avant d'être incarcéré à San Diego, le .

Le 17 octobre 2019, la ville est le théâtre de violents affrontements armés entre les narcotrafiquants et les forces de l'ordre, qui s'achèvent par le décès de sept soldats et d'un civil[5]. Cette explosion de violences qui a terrorisé les habitants fait suite à une opération ratée pour tenter d'arrêter Ovidio Guzman Lopez, un des fils d'El Chapo[6].

Notes et références

  1. (en) Miguel A. Mora et Daniel W. Anderson, « Seasonal and geographical variation of organochlorine residues in birds from Northwest Mexico », in Archives of Environmental Contamination and Toxicology, novembre 1991, vol. 21, no 4, pp. 541-548 [présentation en ligne].
  2. (es) Dorados de Sinaloa, site officiel.
  3. (es) Tomateros de Culiacán, site officiel.
  4. Joëlle Stolz, "Saint" des pauvres et des "narcos" mexicains, Jésus Malverde ne cesse d'attirer de nouveaux fidèles, Le Monde, 21 juillet 2008.
  5. AFP, « De violents affrontements armés à Culiacan, au Mexique », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Mexique: le fils d’El Chapo est libre », sur La Presse, (consulté le )

Liens externes