Crociatonum
Crociatonum ou Crouciatonum est une ville de la Gaule, dans la Lyonnaise seconde, capitale des Unelles.
Localisation
[modifier | modifier le code]Elle correspond, suivant M. Walckenær, à Valognes, à Barneville ou à Turqueville[1].
Pour René Le Tenneur, Crociatonum correspond à Carentan ou plus exactement, à Saint-Côme-du-Mont[2].
Cependant, au XXIe siècle, la ville se dérobe toujours aux recherches des archéologues, malgré de nombreuses tentatives de localisation depuis deux siècles. Hormis une mention par César, seul le géographe grec Ptolémée, deux siècles plus tard, au IIe siècle en a fait une très succincte localisation dans sa Géographie, et fait de Crouciatonum une ville principale[3] et sa mention sur la Table de Peutinger. Sur cette dernière la mention Croucia connum (Crouciatonuim) se lit à droite de la mention Alauna et au-dessus de la vignette représentant Cosedia (Coutances). Selon ses indications, la ville est située chez les Unelles sur une voie reliant Augustodurum (Bayeux) à Alauna (Valognes), à 21 lieues (46,7 km) de la première et à 7 lieues (15,6 km) de la seconde[4].
Le déchiffrement de l'épigraphie visible sur une borne milliaire, reconvertie en calvaire, au centre de la place de Sainte-Mère-Église, concrétise clairement l'existence de cette cité dans le Cotentin. Toutefois, la borne qui a été déplacée et porte l'inscription « […] à 9 000 pas (13 km) » de Crociatonum, ne permet pas de statuer sur l'emplacement de cette cité, qui selon les auteurs la situe entre Saint-Côme-du-Mont, Sainte-Mère-Église ou encore Beuzeville-au-Plain, bien que ces communes aient livré des vestiges archéologiques gallo-romains (tuiles, céramiques, lapidaire architectural et monnaies gallo-romaines), mais pas d'indices significatifs[4].
Historique
[modifier | modifier le code]La cité sera brûlée au IVe siècle à la suite des invasions barbares et l'implantation de groupes de saxons dans la région de Bayeux[5].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Géographie ancienne historique et comparée des Gaules cisalpine et transalpine suivie de l'analyse géographique des itinéraires anciens, Charles Athanase Walckenaer, 1839 p. 396.
- Carentan à travers les siècles, René Le Tenneur, 1970 p. 18.
- Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes et Bénédicte Guillot (avec la collaboration de Gaël Léon), ArchéoCotentin : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500, t. 2, Bayeux, Éditions OREP, , 127 p. (ISBN 978-2-8151-0790-7), « S'approprier la presqu'île : encadrement, contrôle territorial et développement des lieux de pouvoir », p. 24.
- ArchéoCotentin t. 2, p. 26.
- Michel Hébert et André Gervaise, Châteaux et manoirs de la Manche, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 176 p. (ISBN 978-2-84706-143-7), p. 14.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- « Crociatonum », dans Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris, Administration du grand dictionnaire universel, 15 vol., 1863-1890 [détail des éditions].
- Laurence Jeanne et Dominique Lepoitevin, « Crociatonum : cité romaine perdue du Cotentin », dans Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes, Bénédicte Guillot, et la collaboration de Gaël Léon, ArchéoCotentin, t. 2 : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500, Bayeux, Éditions OREP, , 127 p. (ISBN 978-2-8151-0790-7), p. 26.
Liens externes
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- Ressource relative à la géographie :