Conjecture de Duffin-Schaeffer

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La conjecture de Duffin-Schaeffer est une conjecture (maintenant un théorème) en mathématiques, concernant l'approximation diophantienne proposée par R. J. Duffin et A. C. Schaeffer en 1941[1]. Elle stipule que si est une fonction à valeurs réelles prenant des valeurs positives, alors pour presque tout (par rapport à la mesure de Lebesgue), l'inégalité

a une infinité de solutions en entiers premiers entre eux avec si et seulement si

est l'indicatrice d'Euler.

En 2019, la conjecture de Duffin-Schaeffer a été prouvée par Dimitris Koukoulopoulos et James Maynard[2].

Progrès[modifier | modifier le code]

L'implication de l'existence des approximations rationnelles par la divergence de la série découle du lemme de Borel-Cantelli[3]. La reciproque était le cœur de la conjecture[4]. Il y a eu de nombreux résultats partiels de la conjecture de Duffin-Schaeffer : Paul Erdős a établi en 1970 que la conjecture est vraie s'il existe une constante tel que pour tout entier nous avons soit ou [4],[5]. Cela a été renforcé par Jeffrey Vaaler en 1978 pour le cas [6],[7].

En 2006, Beresnevich et Velani ont prouvé qu'une conjecture analogue pour la mesure de Hausdorff est équivalente à la conjecture originale de Duffin-Schaeffer, qui est a priori plus faible. Ce résultat est publié dans les Annals of Mathematics[8].

En juillet 2019, Dimitris Koukoulopoulos et James Maynard ont annoncé une preuve de la conjecture[9]. En juillet 2020, la preuve a été publiée dans les Annals of Mathematics[10].

Problèmes connexes[modifier | modifier le code]

Un analogue de dimension supérieure de cette conjecture a été résolu par Vaughan et Pollington en 1990[4],[11],[12].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Duffin et Schaeffer, « Khintchine's problem in metric diophantine approximation », Duke Math. J., vol. 8, no 2,‎ , p. 243–255 (DOI 10.1215/S0012-7094-41-00818-9, zbMATH 0025.11002)
  2. Koukoulopoulos et Maynard, « On the Duffin-Schaeffer conjecture », Annals of Mathematics, vol. 192, no 1,‎ , p. 251 (DOI 10.4007/annals.2020.192.1.5, JSTOR 10.4007/annals.2020.192.1.5, arXiv 1907.04593, S2CID 195874052, lire en ligne)
  3. Harman (2002) p. 68
  4. a b et c Hugh L. Montgomery, Ten lectures on the interface between analytic number theory and harmonic analysis, vol. 84, Providence, RI, American Mathematical Society, coll. « Regional Conference Series in Mathematics », (ISBN 978-0-8218-0737-8, zbMATH 0814.11001), p. 204
  5. Harman (1998) p. 27
  6. « Duffin-Schaeffer Conjecture », Ohio State University Department of Mathematics, (consulté le )
  7. Harman (1998) p. 28
  8. Beresnevich et Velani, « A mass transference principle and the Duffin-Schaeffer conjecture for Hausdorff measures », Annals of Mathematics, second Series, vol. 164,‎ , p. 971–992 (ISSN 0003-486X, DOI 10.4007/annals.2006.164.971, zbMATH 1148.11033, arXiv math/0412141, S2CID 14475449)
  9. Sloman, « New Proof Solves 80-Year-Old Irrational Number Problem », Scientific American,‎ (lire en ligne)
  10. Koukoulopoulos et Maynard, « On the Duffin-Schaeffer conjecture », Annals of Mathematics, vol. 192, no 1,‎ , p. 251 (DOI 10.4007/annals.2020.192.1.5, JSTOR 10.4007/annals.2020.192.1.5, arXiv 1907.04593, S2CID 195874052, lire en ligne)Koukoulopoulos, Dimitris; Maynard, James (2020). "On the Duffin-Schaeffer conjecture". Annals of Mathematics. 192 (1): 251. arXiv:1907.04593. doi:10.4007/annals.2020.192.1.5. JSTOR 10.4007/annals.2020.192.1.5. S2CID 195874052.
  11. Pollington et Vaughan, « The k dimensional Duffin–Schaeffer conjecture », Mathematika, vol. 37,‎ , p. 190–200 (ISSN 0025-5793, DOI 10.1112/s0025579300012900, zbMATH 0715.11036, lire en ligne)
  12. Harman (2002) p. 69

Références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]