Comices tributes
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Les comices tributes sont, dans la Rome antique, comme le concile plébéien, une assemblée du peuple basée sur le cadre des tribus romaines.
À la différence du concile plébéien qui exclut les patriciens, il s’agit d’une assemblée de tout le populus (populus : l’ensemble des citoyens) romain, convoqué (donc avec un caractère impératif) par un magistrat. On utilise beaucoup les comices tributes après les années 350 av. J.-C., la procédure de vote étant plus simple que celle des comices centuriates, dont le rôle s'efface conjointement, pour devenir symbolique sur l'essentiel de la période républicaine.
Les tribus romaines[modifier | modifier le code]
Pour rappel, les tribus sont une institution fondée par le roi Servius Tullius, qui regroupent les citoyens en fonction de leur domicile. Il crée un certain nombre de circonscriptions, dont 4 tribus urbaines à Rome et 17 tribus rustiques hors de la ville. Avec l’expansion romaine, le nombre des tribus rustiques augmente et passe à 31 en 241 av. J.-C.), celui des tribus urbaines reste stable. Les conquêtes ultérieures seront ensuite rattachées aux tribus existantes, selon des critères pas nécessairement géographiques.
Représentation du peuple[modifier | modifier le code]
Bien que le système présentât à ses débuts un certain équilibre dans la représentativité des individus, celle-ci devient moins égalitaire en raison de l'évolution démographique des tribus :
- La population urbaine est sous représentée (quatre tribus sur 35), alors que la population augmente significativement plus que celle des citoyens de la campagne ; de plus, tous les affranchis sont d’office inscrits dans les tribus urbaines, alors qu’ils vivent éparpillés dans les tribus rustiques ;
- Les tribus proches de Rome sont de taille très réduite, et peu peuplées : le vote relatif des citoyens y habitant est donc plus important ; les tribus lointaines sont immenses, et très peuplées : le vote des citoyens (pris individuellement) relevant de ces tribus est donc dilué ;
- Les clients dépendent de leur patron et votent comme un seul homme sur les indications de ce dernier, permettant éventuellement de garantir le vote d’une tribu entière ;
- Les propriétaires fonciers sont donc avantagés, et parmi eux, ceux qui ont les moyens de se déplacer pour aller voter ;
- Les citoyens des tribus rustiques vivant à Rome vendent leur vote après le IIe siècle av. J.-C..
Attributions[modifier | modifier le code]
Les comices tributes sont convoquées et présidées par un magistrat curule, qui peut être un consul, un préteur ou un édile curule. Elles ont un rôle électoral, législatif et judiciaire :
- Elles votent les lois proposées par le magistrat.
- Elles élisent les magistrats inférieurs : édiles curules, questeurs et les 24 tribuns militaires des quatre premières légions.
- Elles jugent les crimes d'État passibles d'amendes, en juridiction civile.
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Claude Nicolet, « Le livre III des « Res Rusticae » de Varron et les allusions au déroulement des comices tributes », Revue des Études Anciennes, t. 72, nos 1-2, , p. 113-137 (lire en ligne)