Chronozone

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Une chronozone est une subdivision chronologique utilisée en sciences de la Terre et basée sur une biozone (unité biostratigraphique). Elle peut être utilisée avec une valeur chronologique relative (antériorité ou postériorité vis-à-vis d'une autre chronozone) ou avec une valeur chronologique absolue (ses limites sont définies par des datations numériques).

Emploi en chronologie absolue : une nécessaire prudence[modifier | modifier le code]

L'utilisation, en chronologie absolue, d'une chronozone implique une modification de la nature de la subdivision sans que le nom de la zone soit modifié. Pourtant, le matériel paléontologique qui est à l’origine de la définition de la biozone (et donc de la chronozone) évolue progressivement et de manière non simultanée en tous points du globe, ce qui est difficilement compatible avec une chronologie absolue aux limites universelles et isochrones. De plus, les dates attribuées aux limites sont dépendantes du terrain, où ont été effectués les prélèvements, et des méthodes d’analyses. Elles sont donc susceptibles d’être révisées. Elles doivent donc être accompagnées des références bibliographiques adéquates.

J. Mangerud et ses collaborateurs[1] ont élaboré des subdivisions chronologiques de l'Holocène et du Tardiglaciaire qui présentent un caractère simplificateur, avec des limites arrondies par rapport aux palynozones, tout en conservant leurs dénominations. En effet, les subdivisions initialement établies sur le contenu palynologique des sédiments ont acquis, par la suite, une signification climato-stratigraphique et chronostratigraphique, à l'origine d'une confusion stratigraphique, démontrée par DE KLERK P. (2004). Ainsi, il est fréquent de dater des palynozones de l'Alleröd alors que le site originel d'Allerød, au Danemark, n'a jamais permis d'établir un seul diagramme pollinique.

Ce système est donc à manier avec précaution. Il faut donc d'abord considérer les subdivisions locales et régionales, avant de se référer au système des chronozones.

Chronozones du Tardiglaciaire [1][modifier | modifier le code]

De la plus ancienne à la plus récente, en années du radiocarbone BP.

  • Bölling (13000 à 12000 BP). Cette chronozone regroupe le Dryas ancien inférieur (Ia) et le Bölling (Ib) ;
  • Dryas moyen (12000 à 11800 BP) ;
  • Alleröd (11800 à 11000 BP) ;
  • Dryas récent (11000 à 10000 BP).

Chronozones de l'Holocène (1982)[modifier | modifier le code]

(années « calibrées BP »)[2]

Subdivisions (2018)[modifier | modifier le code]

L'Holocène a été subdivisé par la Commission internationale de stratigraphie en trois étages[3] :

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Mangerud J., Andersen S.T., Berglund B.E., Donner J.J., « Quaternary stratigraphy of Norden, a proposal for terminology and classification », Boreas, Oslo, vol. 3, 1974, p. 109-128.
  2. Périodes classiques de l’Holocène en Europe (d'après Blytt & Sernander in De-Beaulieu, Striae, 1982), Changements climatiques et leur impact sur les populations passées, Département de paléoclimatologie & paléoenvironnements marins / E.P.H.E. lire en ligne
  3. « International chronostratigraphic chart v2018/07 » [PDF], sur stratigraphy.org.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Leroyer Ch., Homme, climat, végétation au Tardi- et Postglaciaire dans le Bassin Parisien : Apports de l'étude palynologique des fonds de vallée. Thèse de Doctorat de l'Université de Paris I, 1997, 2 vol. 574 p et 205 fig. Chapitre II.
  • Mangerud J., Andersen S.T., Berglund B.E., Donner J.J., « Quaternary stratigraphy of Norden, a proposal for terminology and classification », Boreas, Oslo, vol. 3, 1974, p. 109-128.
  • Mangerud J., Berglund B.E., « The subdivision of the Quaternary of Norden: a discussion », Boreas, Oslo, vol. 7, 1978, p. 179-181. (ISSN 0300-9483) pdf
  • De Klerk P., 2004., " Confusing concepts in Lateglacial stratigraphy and geochronology: origin, consequences, and conclusions (with special emphasis on the type locality Bøllingsø)". Review of Palaeobotany and Palynology[1], 129, 265-298.