Aller au contenu

Chen Zhaopi

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
陈照丕
Chen Zhaopi
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata
Chine (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Nationalité
Activité
Autres informations
Sport
Genre artistique

Chen Zhaopi (chinois simplifié : 陈照丕), également connu sous le nom de Chen Jifu (chinois simplifié : 陈绩甫), né le et mort le , est un maître de tai-chi-chuan chinois de la 18e génération du style Chen. Il organise la renaissance de cette boxe au milieu du XXe siècle au sein de son village d'origine, Chenjiagou. Il est le professeur de maîtres réputés de la 19e génération tels que Chen Qingzhou, Chen Xiaowang, Chen Zhenglei, Wang Xian, et Zhu Tiancai.

Pérégrinations en Chine

[modifier | modifier le code]

Chen Zhaopi est le fils de Chen Dengke, mais il suit aussi l'enseignement martial des maîtres Chen Yanxi, Chen Xin, et Chen Fake[1]. A 21 ans, il se rend dans le Gansu et le Hebei pour des raisons professionnelles. Sept ans plus tard, il revient dans le Henan et enseigne le tai-chi-chuan au sein de la Société d'Arts Martiaux de Wenxian[2]. En 1928, il se rend à Pékin pour y enseigner (après avoir relevé une centaine de défis sur une estrade pendant 17 jours). En 1930, il est invité à Nankin, où il devient notamment instructeur honoraire de l'Institut Central de Guoshu. À la suite de l'arrivée des troupes japonaises en , il retourne dans le Henan et participe activement à la résistance ; il sera élevé au rang de commandant en 1940[1]. Il se rend alors à Luoyang, puis enseigne à Xi'an (en 1942) et à Kaifeng (après la fin de la Seconde Guerre mondiale).

Renaissance du tai-chi-chuan à Chenjiagou

[modifier | modifier le code]

Chen Zhaopi prend sa retraite en 1958. Il prend alors la décision de retourner à Chenjiagou, où la pratique du tai-chi-chuan s'est tarie depuis son départ et celui de Chen Fake en raison de la famine et de la guerre. Il entreprend alors de former une trentaine de villageois, quels que soient leur nom, âge et sexe, incluant notamment Chen Qingzhou, Chen Xiaowang, Chen Zhenglei (son neveu)[3], Wang Xian, et Zhu Tiancai[4]. En 1960, il reçoit le titre officiel de « haute personnalité de taijiquan de toute la Chine »[2],[1].

Période de la Révolution culturelle

[modifier | modifier le code]

Chen Zhaopi est persécuté durant la Révolution culturelle en tant que propriétaire terrien et ex-collaborateur avec le Kuomintang[4]. Celle-ci se donnant notamment pour objectif de mettre fin aux Quatre vieilleries, l'enseignement du tai-chi-chuan à Chenjiagou est officiellement suspendu (mais se poursuit en secret). Les brimades qu'il subit au cours de séances d'autocritiques le conduisent même à une tentative de suicide au printemps 1967[4],[5]. À la fin de la Révolution culturelle, l'interdiction de pratiquer est levée.

Contributions au tai-chi-chuan style Chen

[modifier | modifier le code]

En 1972, Chen Zhaopi est l'instructeur principal pour la première compétition organisée dans le district de Dengfeng de la province du Henan[2],[6].

Sur le plan technique, Chen Zhaopi est un maître d'armes réputé. Chen Zhaokui, le fils de Chen Fake, viendra à sa rencontre pour suivre son enseignement[1]. On lui attribue notamment la création de l'enchaînement aux épées-jumelles et l'extension de l'enchaînement de sabre[7].

Il est par ailleurs l'auteur de plusieurs ouvrages consacrés au style Chen. On peut notamment citer A la source du style Chen de Taiji quan (Chenshi Taiji quan huizong 陈氏太極拳滙宗), publié en 1935, dans lequel est illustré l'enchaînement à mains nues en 74 mouvements[3]. Sur le plan théorique, ce livre s'inspire en partie de l'ouvrage de référence du style Chen écrit par Chen Xin.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c et d Thomas Dufresne et Jacques Nguyen, Taiji Quan. Art martial ancien de la famille Chen, Paris, Éditions Budostore, , 219 p. (ISBN 2-908580-56-X)
  2. a b et c Wang Xian et Alain Caudine, A la Source du Taiji Quan : Transmission de l'École Chen, Guy Tredaniel Éditeur, , 522 p. (ISBN 978-2-84445-553-6)
  3. a et b Chen Zhenglei (trad. du chinois), Tai Ji Quan de la famille Chen, Paris, Éditions Quimétao, , 280 p. (ISBN 978-2-911858-28-4 et 2-911858-28-X)
  4. a b et c Alain Caudine, Taiji Quan. Itinéraire d'un défi, Paris, Guy Trédaniel Éditeur, , 183 p. (ISBN 978-2-8132-0156-0)
  5. Kenji Tokitsu, Taï-chi-chuan. Origines et puissance d'un art martial, Méolans Revel, Éditions Désiris, , 126 p. (ISBN 978-2-915418-47-7)
  6. (en) Asr Cordes, « Going Beyond the Norm, an Interview with Chen Taiji Stylist Wang Xian », Journal of Asian Martial Arts, no 2,‎
  7. (en) Davidine Sim et David Gaffney, Chen Style Taijiquan. The source of Taiji boxing, Blue Snake Books, (ISBN 1-55643-377-8)

Liens externes

[modifier | modifier le code]

(en)My father, Chen Zhao Pei, par Chen Ke Sen

(zh)四大金刚”的老师—陈照丕 par Chen Zhenglei