Chartreuse Saint-Ambroise de Garegnano

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Chartreuse Saint-Ambroise de Garegnano
Notre-Dame-de-L’Agnus-Dei
Agnus Dei Mediolani
Chartreuse de Garegnano.
Chartreuse de Garegnano.
Existence et aspect du monastère
Nom local Certosa di Garegnano
Certosa di Milano
Identité ecclésiale
Culte Catholique
Diocèse Diocèse de Milan
Type Chartreuse d'hommes
Présentation monastique
Province cartusienne Lombardie
Patronage Notre-Dame
Armes ou sceau du fondateur
Image illustrative de l’article Chartreuse Saint-Ambroise de Garegnano
Blasonnement D'argent au serpent en pal ondoyant d'azur engloutissant un maure de carnation
Historique
Date(s) de la fondation 1349
Fermeture 1779
Architecture
Architecte Vincenzo Seregni (restauration du XVe siècle)
Dates de la construction 1352
Protection Bien culturel
Localisation
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Région Drapeau de la Lombardie Lombardie
Ville métropolitaine Milan
Commune Garegnano
Coordonnées 45° 30′ 08″ nord, 9° 07′ 46″ est
Géolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Chartreuse Saint-Ambroise de Garegnano Notre-Dame-de-L’Agnus-Dei Agnus Dei Mediolani

La chartreuse Saint-Ambroise de Garegnano, en italien : Certosa di Garegnano, également appelée chartreuse de Milan ou Notre-Dame-de-L’Agnus-Dei, en latin : Agnus Dei Mediolani, est un ancien monastère chartreux situé à Garegnano, à la périphérie nord-ouest de Milan en Italie. Un des principales établissements ecclésiastiques de la Renaissance, du classicisme et du baroque milanais.

Histoire[modifier | modifier le code]

La chartreuse de Saint-Ambroise est fondée en 1349 par Jean Visconti, archevêque et souverain de Milan qui lui fourni de vastes propriétés foncières et immobilières, des champs, des vignobles et des bois à Trenno (it), dont les revenus peuvent garantir la subsistance des moines, et il l'exonére de tous les impôts et taxes[1]. Les membres de sa famille se montrent aussi de grands bienfaiteurs. Luchino Visconti fait des dons substantiels à la chartreuse pour l'agrandir et y construire de nouveaux autels.

Le Barco ducale que l'on commence à aménager au nord du Castello de Porta Giovia, édifié par Galéas II Visconti, relie la résidence princière à la chartreuse de Milan[2].

Le monastère est situé dans le bois Bosco della Merlata (it), une zone très fréquentée par les brigands et bandits qui, dans la nuit du 23 avril 1449, sont entrés dans la chartreuse et ont volé de l'or et des pierres précieuses.

La chartreuse est presque entièrement reconstruite sous la direction de l'architecte Vincenzo Seregni, chef de la Fabbrica del Duomo de Milan, à partir des années 1470, clairement divisée en deux zones, l'une destinée aux moines, l'autre aux convers.

En 1629, le peintre Daniele Crespi décore l’église.

Fresque de Daniele Crespi.

La chartreuse est supprimée par Joseph II en 1779, et l’église devient l'église paroissiale Notre-Dame de l'Assomption, en 1782. La cloison divisant l'église en deux est supprimée, les stalles sont enlevées. Les bâtiments conventuels adjacents sont profondément modifiés après la suppression de 1782.

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, Biagio Bellotti (it) intervient dans la salle capitulaire et dans la chapelle de l'Annonciation. Ce qui rapproche la chapelle des créations du rococo.

Elle est utilisée comme caserne pendant l'occupation napoléonienne; le grand cloître est détruit. L'église est redonné au culte avec la restauration autrichienne.

Au cours du XIXe siècle, Lord Byron la visite et est particulièrement impressionné par ses fresques qu'il décrit dans l'une de ses lettres.

Le maître-autel de l'église est construit dans les années 1930.

Prieurs[modifier | modifier le code]

Le prieur est le supérieur d'une chartreuse, élu par ses comprofès ou désigné par les supérieurs majeurs

  • 1389 : Étienne Maconi (1346-1424)[3], profès de la chartreuse de Pontiniano, prieur en 1383, visiteur de la province de Lombardie en 1385, prieur de Milan en 1389, de Žiče puis général des chartreux « urbanistes », ami de sainte Catherine de Sienne. Il travaille également pour réunir l'ordre des chartreux divisé[4]. Il abdique en faveur de la réunification de l'ordre en 1410. Il suggère au duc Jean-Galéas la fondation de la chartreuse de Pavie. Il est béatifié.
  • ...
  • 1563 : Jean de Libra ou Delibra (le Vieux), né à Montauban, il étudie à l'Université de Cahors, y occupe une chaire pendant quelques années, se fait moine à la Chartreuse de Cahors en 1533, prieur de Glandier, puis de Castres en 1545, de Glandier (1557-1563), visiteur commissaire des trois provinces italiennes et prieur de Milan, revient d'Italie en 1563, nommé, pour la deuxième fois, prieur de Castres[5], visiteur d'Aquitaine[6].
  • ...
  • 1581 : Andreu ou André Capella (†1609), né à Valence en 1529, entre chez les jésuites, maître des novices et recteur du collège de sa ville natale. Il fait profession à la chartreuse de Scala Dei en 1570. Il est prieur de Porta Cœli en 1574, de Scala Dei en 1575, du Paular en 1576, de Naples en 1579, de Milan en 1581, et à nouveau de Scala Dei en 1584. Chargé par le roi de la réforme des bénédictins et des chanoines réguliers d’Espagne, il est nommé évêque d’Urgell en 1588.
  • ..
  • 1717: Raimundo ou Raymond Robi (†1729), né en 1665 de famille noble, page de Charles II en 1680, capitaine de cavalerie en 1685, il fait profession à Montalègre en novembre 1687. Hôte à Majorque, puis à Pavie par hostilité à Philippe V, il est nommé en 1717 prieur de Milan et convisiteur de Lombardie. En 1727, il est nommé évêque de Catane.
  • ...
  • ? : Supriès, en religion Thaddée[7].

Visiteurs notables[modifier | modifier le code]

La nef de la chartreuse.

La chartreuse a accueilli des personnalités célèbres de la vie politique et religieuse de l'époque telles que Pétrarque, Bernardin de Sienne, Charles Borromée ou Philippe IV, roi d'Espagne.

Aujourd'hui[modifier | modifier le code]

De l'immense monastère, il reste très peu de choses aujourd'hui, l'église, la cour d'Almsina, la Cordile d'Onore et certaines parties des bâtiments de la chartreuse autour du cloître de la maison d'hôtes, accès à l'ancien réfectoire monastique, aujourd'hui chapelle des religieuses missionnaires franciscaines. Il reste quelques fragments du grand-cloître chartreux, situé derrière l'église, et le portail sur le côté vers l'entrée de l'autoroute A8.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (it) Palestra, « La certosa di Garegnano », Archivio Ambrosiano, XXIX, 1976, p. 40-126.
  2. « Le pouvoir de bâtir. Urbanisme et politique édilitaire à Milan (XIVe – XVe siècles) », Rome : École Française de Rome, 1998. 710 p. (Publications de l'École française de Rome, 239)
  3. Notice d'Etienne Maconi sur le site beauchesne.immanens.com
  4. Saint Bruno, fondateur de l'ordre des Chartreux : son action et son œuvre, par l'abbé M.-M. Gorse,1902 sur Gallica
  5. Bulletin de la Société archéologique du Midi de la France, 31 août 1897 sur Gallica
  6. Auriol, A., « Fondation de la chartreuse de Toulouse », Revue des Pyrénées et de la France méridionale : organe de l'Association pyrénéenne et de l'Union des sociétés savantes du Midi,‎ , p. 433-453 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Bulletin de la Société d'études scientifiques et archéologiques de la ville de Draguignan, 1900 sur Gallica.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Lefebvre, F.A., Saint Bruno et l’Ordre des chartreux, t. 2, Paris, Librairie catholique internationale, , 682 p. (lire en ligne), p. 264.
  • Jean-Pierre Aniel, Les maisons de chartreux : des origines à la chartreuse de Pavie, Librairie Droz, 1983, 167 pages - Lire en ligne sur Google Books
  • (it) Canobbio, Elisabetta, « Aspetti della presenza certosina e cistercense nel dominio visconteo-sforzesco », Certosini e Cistercensi in Italia (secoli XII-XV),‎ , pp. 475-505 (lire en ligne, consulté le ).
  • Devaux, Augustin et Van Dijck, Gabriel, Nouvelle Bibliographie Cartusienne : Cartusiana, Grande Chartreuse, 2005, Maisons de l'Ordre, , 785 p..

Article connexe[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]