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Charles Chamois

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Charles Chamois (vers 1610-après 1684) est un architecte parisien français du XVIIe siècle.

Sans être un innovateur comme l'a été Louis Le Vau à la même période, Chamois est resté adepte d'une architecture simple mais efficace, sans ornementation superflue.

Biographie

Cour intérieure de l'hôtel Lauzun, vers 1656-1659
L'hôtel au 52 rue de Turenne à Paris est l'œuvre de Charles Chamois (à droite au premier plan)

Vers 1630, il réalise la maison de Nicolas Moret, au 27 rue Saint-Sulpice (Hôtel de Fougères), à Paris.

Le 18 juin 1633, Chamois loue pour 6 ans une petite maison située "rue des Orties, près des Galeries du Louvre", moyennant "100 livres de loyer annuel" [1]. Il y est alors qualifié d'"Architecte du Roi, bourgeois de Paris", avant de prendre en 1640 le titre d'"architecte des bâtiments du roi".

Vers 1640-42, il travaille sur la maison du sieur Galland, rue des Haudriettes, à Paris. En 1641, Chamois fait édifier pour Jacques Mérault l'hôtel au numéro 52 rue de Turenne, à Paris[2].

Le 18 juillet 1642, il conclut un devis et marché de maçonnerie pour la construction d'un corps de logis double et aile en retour sur une place "rue du Coulombier" (rue du Colombier), appartenant à Marie Ferrant, moyennant 19,800 livres[3],[4],[5].

En 1645, il travaille sur l'hôtel de Gaspard de Fieubet, 20, place des Vosges. À partir de ces années-là, il est un proche d'André Le Nôtre.

En 1647, on le retrouve sur l'hôtel de Henri de Guénégaud, rue des Francs-Bourgeois, à Paris.

Le 23 avril 1648, il signe, avec le maçon Jean Savaria, "demeurant ensemble rue des Galeries du Louvre", un marché et devis de maçonnerie, modifié le 30 avril suivant, pour la construction "d'un grand corps de logis double, à la place d'un caduque, sur une place ayant issue sur les rues des Deux-Boules et des Mauvaises-Paroles", au profit de François Roger, conseiller du roi[6].

Un acte du 11 novembre 1650 parle d'un "transport" concernant François Chamois, époux de Marguerite Poisson, acte dans lequel intervient Charles Chamois[7]. S'agit-il de ses parents ?

Dans les années 1656-1657, il réalise l'hôtel Lauzun, sur l'île Saint-Louis, à Paris, pour Charles Gruyn des Bordes, financier rapidement enrichi sous Mazarin[8].

En 1659, il porte le titre d' "ingénieur et architecte des bâtiments du roi" et "conseiller".

Entre temps, depuis 1650 et pratiquement jusqu'à la fin de sa vie[9], il travaille pour la famille Le Tellier à la réalisation du château de Chaville, situé entre Meudon et Versailles[10], avec la collaboration d'André Le Nôtre qu'il connaît depuis de nombreuses années. La construction de ce château pour l'un des ministres les plus importants du début du règne de Louis XIV peut être considéré comme une consécration de sa carrière. Pour le futur chancelier, il exerce également ses talents pour l'hôtel Le Tellier à Paris (no 39-45, rue des Francs-Bourgeois), de nos jours conservé.

En 1669, il travaille sur l'hôtel Louvois, rue de Richelieu, à Paris, pour le ministre de Louis XIV.

En 1671, il est "intendant des places frontières du royaume".

En 1674, il est enfin nommé "contrôleur des fortifications des places conquises".

Principales réalisations

Architecture civile

  • Château d'Emery-en-Brie (Emerainville)
  • Maison de Jean Galland
  • Maison de Marie Guichard, 7 rue Jacob (précédemment rue du Colombier), Paris, 6e arrondissement
  • Hôtel Mérault, 52 rue de Turenne, Paris, 3e arrondissement
  • Maison de Gaspard de Fieubet
  • Maison de la famille Gonbault
  • Hôtel de Gaspard de Fieubet
  • Maison de Sanson Le Page
  • Maison de François Roger
  • Maison des frères Monnerot
  • Maison de la famille Vivien
  • Maisons à Chaville
  • Château de Chaville
  • Hôtel Louvois (Paris)
  • Hôtel Lauzun (Paris)

Architecture religieuse

  • Filles-Bleues
  • Église des Pères de la Merci (Paris)[11]. (Porche de l'ancien couvent conservée).
  • Cisterciennes de Saint-Saëns en Seine-Maritime
  • Bénédictines de la Ville-l'Evêque
  • Nouvelles Catholiques
  • Visitandines de la rue du Bac
  • Bénédictines de Saint-Louis (Rouen)
  • Couvent non identifié

Bibliographie

  • Marie-Agnès Férault, Charles Chamois, architecte parisien du XVIIe siècle, 1981, mémoire de maîtrise soutenu à l'Université Paris IV Sorbonne.
  • Marie-Agnès Férault,Charles Chamois : architecte parisien (vers 1610-après 1684), p. 117-153, dans Bulletin monumental, 1990, volume 148, no 2 (lire en ligne)

Notes et références

  1. Archives nationales, MC/ET/XXIV/338, fol. IX/XX/VI en ligne
  2. http://www.etudeshistoriques-rea.com/pdf/pe_facades_ravalements.pdf
  3. Archives nationales, MC/ET/VI/465, 18 juillet 1642.
  4. Archives nationales, MC/ET/VI/466, Minutes et répertoires du notaire Etienne Leroy, quittance de Charles Chamois, architecte des bâtiments du Roi à Marie Ferrand, veuve de Nicolas Guichard, 11 avril 1643.
  5. Marie-Agnès Férault : Charles Chamois, architecte parisien (vers 1620-après 1684, Bulletin Monumental, année 1990, Vol. 148, numéro 2 / pp. 120, comprend un essai de reconstitution des plans (rez-de-chaussée et premier étage), coupes et élévations (sur rue et sur cour) de la maison de Marie Guichard, d’après le devis du 18 juillet 1642 et le plan cadastral de 1830-1832 à Paris, rue du Colombier – en ligne
  6. Archives nationales, MC/ET/XXIV/430, fol IX/XX/VI. Marché de maçonnerie § Devis et... par Jean Savaria, maçon, Charles Chamois, architecte des bâtiments du roi, demeurant ensemble rue des Galeries du Louvre, à François Roger, conseiller du roi, pour la construction d'un grand corps de logis double, à la place d'un caduque, sur une place ayant issue sur les rues des Deux-Boules et des Mauvaises-Paroles, moyennant 10 livres tournois par toise (A la suite : 30 avril, 1648, modification à ce marché) 23 avril 1648
  7. AN, MC/ET/XXIV/432, 11 novembre 1650
  8. http://api-site-cdn.paris.fr/images/98064.pdf voir p. 20
  9. On connaît un marché concernant l'avant-cour et les cours pavées, en 1650, par Louis Masson, maître paveur à Paris, avec qui Chamois a l'habitude de travailler. En 1657, devis de maçonnerie par Chamois, pour les murs de clôture du petit parc et les pavillons d'angle. En 1673, aménagement des bassins, des parterres, des établies et du logement du jardinier sous la conduite de Charles Chamois. En 1675, après que Le Tellier ait eu la permission d'agrandir le parc du côté d'Ursine et de Vélizy, Chamois aménage des adductions d'eau et un réservoir entre les étangs d'Ursine et de Viroflay. voir http://www.actuacity.com/chaville_92370/monuments/
  10. http://chateau3d-chaville.wifeo.com/michel-le-tellier.php
  11. Sous la direction de Anne-Marie Cocula,Josette Pontet, Itinéraires spirituels, enjeux matériels en Europe: mélanges offerts à Philippe Loupès, Tome 1, p. 186-187, Presses universitaires de Bordeaux, Bordeaux, 2005 (ISBN 2-86781-369-7) ( lire en ligne ).