Type 10 (char)

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Type 10
Image illustrative de l’article Type 10 (char)
Un char Type 10 lors d'un défilé en 2018.
Caractéristiques de service
Service (11 ans)
Production
Concepteur Mitsubishi Heavy Industries
Caractéristiques générales
Équipage 3 :tireur, conducteur et chef de char
Longueur 9,485 m (avec le canon)
Largeur 3,24 m (avec les jupes latérales)
Hauteur 2,3 m (toit tourelle)
Masse au combat 43,25 t
Blindage (épaisseur/inclinaison)
Type composite modulaire
Armement
Armement principal un canon lisse Type 10 de 120 mm (36 obus)
Armement secondaire une mitrailleuse coaxiale Type 74 de 7,62 mm[1]
une mitrailleuse lourde M2HB 12,7 mm
Mobilité
Moteur V8 diesel 8VA
Puissance 1 200 ch 2 300 tr/min)
Transmission hydromécanique à variation continue (3 AV/3 AR)
Suspension oléopneumatique à garde au sol et assiette variables
Vitesse sur route 70 km/h sur route
Puissance massique 27,7 ch/t
Réservoir 880 ℓ
Autonomie 500 à 650 km

Le Type 10 est un char de combat japonais, fabriqué depuis 2010 par Mitsubishi Heavy Industries pour les forces japonaises d'autodéfense, où il est entré en service en . Représentant la 4e génération de char de combat japonais, il a été conçu pour épauler le char Type 90 et remplacer le Type 74 devenu obsolète.

Historique[modifier | modifier le code]

Un char Type 10 actuellement en service dans les Forces terrestres d'autodéfense japonaises. Remarquez à l'arrière-plan son prédécesseur, le Type 90.

Au tout début des années 2000, la Force terrestre d'autodéfense japonaise a souhaité moderniser ses chars de combat Type 74 et Type 90 afin de s'adapter aux futurs conflits du XXIe siècle. L'élément central de cette modernisation devait être l'intégration d'un système C4ISR embarqué. Il s'est avéré que le Type 74 n'offrait pas un volume sous blindage suffisant pour recevoir un tel système, le compartiment de combat étant assez exigu. Le Type 90, quant à lui, n'était pas utilisé à son plein potentiel en raison de sa marge de manœuvre limitée, ce dernier étant trop lourd pour l'infrastructure routière nipponne et ne pouvant donc opérer que sur l'île d'Hokkaidō et au camp militaire Komakado, au pied du mont Fuji.

Il fut donc décidé de concevoir un nouveau char de combat, plus léger que le Type 90 tout en étant plus performant.

Le gouvernement japonais approuva le projet d'un nouveau char le et son développement fut confié à l'institut de recherche et développement technique de Sagamihara.

Quatre prototypes seront construits, le premier est achevé en , le deuxième est dévoilé au grand public en sous l'appellation de TK-X.

En 2009[2], sa conception est finalisée et l'année suivante, le ministère de la défense du Japon commande 13 de ces chars pour 12,4 milliards de yens (coût unitaire : 954 millions de yens), 13 en 2011 et 16 en 2012 (coût unitaire : un milliard de yens soit plus de 7,3 millions d'euros en 2015)[3]. Les premiers exemplaires entrent en service en . Début 2016, moins de 70 unités sont en ligne.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Armement[modifier | modifier le code]

Tir depuis le canon de 120 mm.

Le Type 10 est armé d'un canon lisse Type 10 d'un calibre de 120 mm. Conçu par Japan Steel Works (en), il possède, tout comme le Type 90, une longueur de 44 calibres (L/44) mais se démarque de ce dernier par son tube allégé et sa pression maximale admissible en chambre supérieure lui permettant de tirer des munitions utilisant des poudres plus énergétiques.

La gamme de munitions employées par le Type 10 comporte :

  • JM12A1 HEAT-MP-T : un obus explosif à charge creuse allemand DM12A1 produit sous licence au Japon, il perce une plaque de blindage d'une épaisseur de 480 mm ou 220 mm sous une incidence de 60° à toute distance.
  • JM33 APFSDS-T : un obus-flèche allemand DM33 produit sous licence au Japon.
  • Type 10 APFSDS-T : un obus-flèche de conception japonaise en alliage de tungstène possédant un barreau à grand ratio d'allongement.

Chargement automatique[modifier | modifier le code]

Le chargement automatique est positionné dans la nuque de tourelle, il permet d'une manière courante le rechargement du canon lors des tirs en mouvement.

En cas d'agression, l'explosion éventuelle des munitions est dirigée vers le haut grâce à quatre panneaux anti-explosion qui sont libérés lors de l'explosion. Cela évite que l'énergie engendrée se concentre dans la tourelle et minimise fortement les effets collatéraux sur l'équipage.

Le système est un convoyeur à chaîne à quatorze alvéoles pouvant recevoir tous les types de munitions de 120 mm au standard OTAN[4].

Armement secondaire[modifier | modifier le code]

L'armement secondaire comprend une mitrailleuse coaxiale Type 74 de 7,62 mm montée dans le masque, à gauche du canon de 120 mm et une mitrailleuse lourde M2 de 12,7 mm, fabriquée sous licence par Sumitomo Heavy Industries, elle est montée sur un support circulaire fixé au tourelleau du chef de char et opérée par ce dernier.

Mobilité[modifier | modifier le code]

Motorisation[modifier | modifier le code]

Le Type 10 possède un moteur diesel V8 quatre temps Mitsubishi 8VA à injection électronique et à refroidissement liquide. Il développe une puissance maximale de 1 200 ch à 2 300 tr/min et possède une cylindrée de 17,2 L[5]. Le moteur 8VA peut également fonctionner avec du carburant aviation JP-4.

Deux turbocompresseurs à géométrie variable assurent la suralimentation du moteur, cette dernière est refroidie à l'aide d'un échangeur air/air.

Un groupe auxiliaire de puissance est monté dans le déport de caisse arrière gauche.

Transmission[modifier | modifier le code]

Le Type 10 à la particularité de posséder une transmission hydromécanique à variation continue. Contrairement aux transmissions à variation continue que l'on retrouve sur les automobiles, celle du Type 10 utilise un variateur hydromécanique fonctionnant à l'aide de d'un moteur hydraulique entraîné par une pompe à pistons axiaux[5].

Elle intègre une boîte automatique comprenant trois rapports en marche-avant et trois en marche-arrière.

Suspension[modifier | modifier le code]

Le train de roulement comporte cinq galets et trois rouleaux porteurs par chenille. La suspension oléopneumatique permet de contrôler l'assiette et de la garde au sol, ce qui permet au char de se cabrer, de baisser le nez ou monter et descendre en fonction de la nature des obstacles à franchir.

Protection[modifier | modifier le code]

Les flancs de la tourelle sont occupés par une série de coffres prévu pour le lot de bord.

La pointe avant du glacis ainsi que l'avant de la tourelle intègrent un blindage modulaire sous forme de caissons amovibles[6]. Ces caissons renferment des céramiques ainsi que des tôles d'acier TTHD (Très Très Haute Dureté)[4]. Un ensemble de coffres sont montés sur les flancs de la tourelle, ils servent à transporter le lot de bord et forment un blindage espacé.

Des modules de blindage additionnels peuvent être également monté sur le Type 10, faisant augmenter sa masse en ordre de combat à 48 t.

Quatre détecteurs d'alerte laser Goodrich Corporation Model 301 MG sont montés sur les coins de la tourelle[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (ja) « 74式車載7.62 », sur militaryroom.chips.jp, (version du sur Internet Archive).
  2. (en) « Type 10 MBT-X (TK-X) », sur globalsecurity.org, (consulté le ).
  3. (en) « Defense Programs and Budget of Defense Japan - Overview of FY2012 Budget Request »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) [PDF], sur mod.go.jp, Ministère de la Défense du Japon, (consulté le ).
  4. a b et c (ja) « 10式戦車 » (consulté le ).
  5. a et b (ja) Toshiaki Namie, Technical Notes of JGSDF Type 10 Tank, Dai Nihon Kaiga, (ISBN 9784499232166)
  6. (en) « Type 10 (TK-X) Main Battle Tank (MBT) », sur Army Technology (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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