Chapelle Notre-Dame de Beaulieu-sur-Layon

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Chapelle Notre-Dame de Beaulieu-sur-Layon
Présentation
Type
Chapelle
Diocèse
Construction
Religion
Patrimonialité
Localisation
Pays
France
Département
Commune
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La chapelle Notre-Dame de Beaulieu-sur-Layon est une chapelle, située sur la commune de Beaulieu-sur-Layon, dans le département français de Maine-et-Loire[1]. Elle est parfois encore désignée comme étant l'"ancienne église" de la commune[1]. La chapelle est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1926[1].

Localisation[modifier | modifier le code]

La chapelle Notre-Dame se trouve sur la commune de Beaulieu-sur-Layon, située au sud d’Angers. Le territoire de celle-ci se trouve sur la “faille du Layon”, relevant du Massif Armoricain, mais se trouvant à proximité de la jonction avec le Bassin Parisien[2]. Le territoire de Beaulieu-sur-Layon se trouve à l’extrémité est de l’ancien pays des Mauges[3], territoire poitevin jusqu’à l’intervention de Foulques Nerra[3], proche de la limite originelle avec l’Anjou[3].

Historique[modifier | modifier le code]

La chapelle Notre-Dame de Beaulieu-sur-Layon trouve son origine dans le défrichage de la forêt du Lattay, opéré par l’abbaye du Ronceray à la fin du XIe siècle[4]. Faisant suite à la fondation d’un prieuré et d’une paroissiale, dont elle dépend, situés à Saint-Lambert du Lattay[4], la chapelle est vraisemblablement érigée avant la fin du XIe siècle[4], puis est sans doute remaniée au début du XIIe siècle ainsi qu’au XVe siècle[5]. En parallèle, un premier décor peint est exécuté au XIIIe siècle, avant d’être recouvert par un second décor exécuté en 1550[6].

Tout comme le bourg qui s’est constitué autour d’elle, la chapelle dépend de la paroisse de Saint-Lambert-du-Lattay jusqu’en 1768. A cette date, Beaulieu-sur-Layon est érigé en paroisse par un décret de Jacques de Grasse, évêque d'Angers, motivé par les plaintes des habitants de devoir emprunter un chemin escarpé et souvent boueux pour se rendre à la messe à Saint-Lambert[7] ainsi que par le précédent de Sainte-Foy, autre village bâti autour d’une chapelle dépendant de Saint-Lambert-du-Lattay et qui fut érigé en paroisse malgré une population bien plus faible que celle de Beaulieu[7] (cette paroisse est d’ailleurs supprimée à cette occasion[7]). La chapelle devient alors l’église de la nouvelle paroisse.

Celle-ci est endommagée lors de la guerre de Vendée, le 30 juillet 1794, les républicains abattant le clocher pour éviter que les contre-révolutionnaires ne se réunissent à la sonnerie des cloches[8]. Ces dommages rendent nécessaires des travaux dans les premières années du XIXe siècle, mais ceux-ci s’avèrent maladroits, au point de compromettre l’intégrité même de l’édifice[9]. Face à la vétusté de son église, la municipalité de Beaulieu-sur-Layon décide d’ériger un nouveau lieu de culte[9]. En 1841, il est décidé de faire appel à l'architecte Delestre pour dresser les plans de ce qui est l’actuelle église Notre-Dame[9]. Pour couvrir les coûts de construction de la nouvelle église, la municipalité décide en 1847 de vendre l’ancienne[7]. Cette vente n’est toutefois effective qu’en 1855 et le conseil municipal acte que seul le chœur sera conservé pour être converti en chapelle, la nef étant vouée à la destruction[7]. Classée monument historique deux ans plus tôt[9], cette destruction partielle entraîne un déclassement de l’édifice (procédure fréquente alors, concernant aussi les églises de Blaison[10] et du Vieux-Pouzauges[11]). En 1876, Célestin Port écrit que l’on peut encore distinguer un Arbre de Jessé peint sur la voûte de l’abside[12]. Un badigeon vient toutefois le recouvrir peu de temps après, comme le mentionne le chanoine Urseau en 1918[13].

La chapelle est inscrite, cette fois-ci définitivement, au titre des Monuments Historiques en 1926[1].

Alors que la vétusté de la chapelle inquiète de nouveau, une nouvelle campagne de restauration est engagée en 1978[14]. Au cours de celle-ci, le badigeon recouvrant l’Arbre de Jessé est enlevé[14]. Toutefois, devant le très mauvais état de conservation rendant de cette peinture et la présence de couches picturales plus anciennes, il est décidé de ne pas le conserver[15]. Cette campagne permet ainsi de révéler le Christ en Majesté ornant l’abside de la chapelle, mais aussi le décor ornant l’intérieur de l’oculus, jusqu’alors muré, ainsi que deux baies étroites[14].

Description[modifier | modifier le code]

L'oculus surmontant le chevet.

L’aspect originel de la chapelle, avant sa destruction, n’est connu que grâce à un dessin de Joly-Leterme et un plan, conservé aux archives nationales à Paris[5]. La nef détruite mesurait 25m de long pour 6,50m de large, était éclairée par cinq baies étroites et portait un petit clocher de charpente[5], tandis que des remaniements du XVe siècle étaient visibles, notamment au niveau de la façade[5]. Seul en subsiste le choeur, aujourd’hui fermé au niveau de l’arc triomphal par un mur de clôture. Six baies l’éclairent, deux baies étroites sur les murs nord et sud, trois baies de plus grandes dimensions dans l’abside, la baie axiale étant surmontée par un oculus, similaire à ceux que l’on peut retrouver à Fontaine-Guérin en Anjou[5], mais aussi en Poitou comme à Maisonnay ou Vouvant, ou en Saintonge, comme à Saint-Eutrope de Saintes. Une sixième baie, remontant peut-être au XVe siècle, est encore visible, bien que murée, sur le mur sud. Une arcature aveugle à pilastres fait le tour du chevet et est divisée en cinq travées par des contreforts[5]. Le décor sculpté est relativement sommaire, se limitant à des corbeilles sculptées grossièrement, que l’historien de l’art Jacques Mallet fait remonter au second tiers du XIIe siècle[5] et à des modillons géométriques.

Vue d'ensemble des peintures de la chapelle avec le Christ en Majesté ornant le cul de four de l'abside et les restes d'une seconde scène sur la voûte en berceau.

La voûte en cul-de-four de l’abside est ornée d’un Christ en Majesté, daté du XVe siècle par les brochures touristiques, mais dont certaines caractéristiques paraissent plutôt remonter au XIIIe siècle[15]. Le Christ y est représenté, trônant dans une mandorle, bénissant de sa main droite et tenant un livre de sa main gauche. Il est entouré du Tétramorphe, à savoir les symboles des évangélistes. A gauche du Christ, se trouvent l’homme représentant Matthieu en haut et le lion de Marc en bas, tandis qu’à droite, se trouvent l’aigle de Jean (pratiquement effacé) et le taureau de Luc. Le tout est orné d’un semé d’étoiles rouges.

L’intérieur de l’oculus est orné d’un décor en faux appareil, type de décor parfois utilisé pour “magnifier la lumière” d’un édifice[16]. Ici, ce décor renforce l’aspect symbolique de cette baie, placée directement dans l’axe du choeur et dont la lumière éclaire le Christ en Majesté. Les restes, très dégradés, d’une seconde scène sont perceptibles sur la voûte en berceau. L’iconographie de cette scène n’est pas connue à ce jour.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Eglise », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
  2. Atlas de Paysage des Pays de la Loire, « Les caractères des coteaux du Layon et de l’Aubance », sur www.paysages.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr, (consulté le )
  3. a b et c Teddy Véron, L'intégration des Mauges à l'Anjou, Limoges, PULIM, (ISBN 9782842874339)
  4. a b et c Michel Le Mené, Villes et campagnes de l'ouest au Moyen Âge, Nantes, Presses académiques de l'Ouest, (ISBN 9782908261493)
  5. a b c d e f et g Jacques Mallet, L'Art Roman de l'Ancien Anjou, Paris, Picard, (ISBN 2708401106), p. 224, 225
  6. Joseph Grandet, Notre-Dame angevine, ou Traite historique, chronologique et moral de l'origine et de l'antiquite de la cathedrale d'Angers, des abbayes, prieurez, eglises collegiales... sous l'invocation de la tres sainte vierge Marie (ISBN 9782012592407)
  7. a b c d et e Abbé Pierre Bureau, Saint-Lambert-du-Lattay, Sainte-Foi, Beaulieu-sur-Layon, Beaulieu-sur-Layon, Conseil municipal de Beaulieu-sur-Layon,
  8. Louis Raimbault, Histoire du canton de Thouarcé et des communes environnantes,
  9. a b c et d Claire Giraud-Labalte, Les angevins et leurs monuments, Angers, Société des études Angevines, , p. 245
  10. Yves Blomme, Anjou Gothique, Paris, Picard,
  11. Christian Davy, La peinture murale romane dans les Pays de la Loire : L’indicible et le ruban plissé, Laval, Société d'histoire et d'archéologie de la Mayenne,
  12. Célestin Port, Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire
  13. Charles Urseau, La peinture décorative en Anjou du XIIe au XVIIIe siècle,
  14. a b et c Léon Gourdon, Beaulieu-sur-Layon : Histoire et économie, Beaulieu-sur-Layon, Syndicat d’initiatives de Beaulieu-sur-Layon, , p. 35-37
  15. a et b Christine Leduc, La peinture murale en Anjou et dans le Maine au XVe au XVIe siècle, thèse de doctorat sous la direction d'Albert Châtelet, soutenue en 1999 à l'université Marc Bloch de Strasbourg
  16. Marie-Gabrielle Caffin et Carlos Castillo, « Regards croisés sur la peinture murale », La Mémoire des Pierres, Mélanges d’archéologie, d’art et d’histoire en l’honneur de Christian Sapin,‎