Caius Papirius Carbo

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Caius Papirius Carbo
Fonctions
Consul
avec Publius Manilius
Tribun de la plèbe
Sénateur romain
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Époque
République romaine tardive (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Famille
Papirii Carbones (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Caius Papirius Carbo (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
InconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Enfant
Caius Papirius Carbo (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Gens
Statut

Caius Papirius Carbo est un homme politique de la République romaine, proche des Gracques, consul en 120 av. J.-C. Il se suicide ou part en exil en 119 av. J.-C.

Famille[modifier | modifier le code]

Il est membre des Papirii Carbones, branche plébéienne de la gens Papiria. Il est le fils d'un Caius Papirius, le frère de Cnaeus Papirius Carbo[1], consul en 113 av. J.-C.[2], et le père de Caius Papirius Carbo Arvina.

Biographie[modifier | modifier le code]

Tribunat plébéien (131/130)[modifier | modifier le code]

Caius Papirius Carbo est élu tribun de la plèbe en 131 ou 130 av. J.-C.[3], entre le retour de Scipion Émilien à Rome depuis l'Hispanie en 132 mais avant sa mort en 129 av. J.-C.[4] François Hinard date son tribunat de 130[5].

Carbo se range aux côtés des Gracques. Il assure la promulgation d'une loi qui étend la procédure de vote à bulletins secrets aux comices pour les votes concernant le passage d'une loi ou son abrogation[3],[5]. C'est une mesure démagogique car elle empêche l'aristocratie de contrôler le vote des citoyens[5]. Il propose une autre loi permettant de se présenter plusieurs fois d'affilée au tribunat plébéien, mais l'opposition de Scipion Émilien fait échouer la tentative[5].

La même année, il est un des triumviri agris iudicandis assignandis, avec Caius Sempronius Gracchus et Marcus Fulvius Flaccus, chargés de l'application de la loi agraire de Tiberius Sempronius Gracchus (la lex Sempronia)[a 1],[a 2]. Carbo et Flaccus succèdent à Appius Claudius Pulcher et Publius Licinius Crassus, décédés l'année précédente[6],[7]. La tension est très forte autour de la question agraire et les travaux de la commission se déroulent dans une atmosphère très tendue[7].

Son opposition ouverte à l'action politique de Scipion Émilien, qui tente de transférer les compétences du triumvirat agraire aux consuls[a 2], lui vaut d'être soupçonné, avec Caius Gracchus, de complot lors de la mort de Scipion Émilien, en 129 av. J.-C.[8]

Suite de la carrière[modifier | modifier le code]

Il est préteur au plus tard en 123 av. J.-C. selon les dispositions de la lex Villia[9].

En 121 av. J.-C., il est membre d'une commission des triumviri agris dandis ou coloniis deducendis[10], le triumvirat chargé de récupérer et redistribuer les terres en Italie[11]. Lucius Calpurnius Bestia et Caius Sulpicius Galba remplacent Caius Gracchus et Marcus Fulvius Flaccus, tués à Rome[10].

Consulat (120)[modifier | modifier le code]

Après la disparition des Gracques, il se rapproche du parti conservateur des Optimates. Il devient consul en 120 av. J.-C., avec Publius Manilius pour collègue[12]. Carbo prend la défense de Lucius Opimius, attaqué en justice par le tribun de la plèbe Publius Decius qui l'accuse d'avoir puni des citoyens romains sans qu'ils n'aient été condamnés[13]. Carbo obtient son acquittement[12],[a 3].

Procès et suicide (119)[modifier | modifier le code]

Après son consulat, Carbo, qui est toujours membre du triumvirat agraire chargé de l'application de la lex Sempronia, est attaqué en justice par le jeune Lucius Licinius Crassus pour maiestas ou repetundae[a 4],[14]. Crassus bénéficie du soutien des sénateurs conservateurs qui ne pardonnent pas à Carbo son ancienne amitié avec les Gracques. Accusé de péculat et désespérant de se justifier, il se donne la mort en s'empoisonnant en 119 av. J.-C.[15],[14],[a 5] Selon Valère Maxime, Carbo ne se suicide pas mais part en exil[a 6].

Dans son œuvre, Cicéron vante son éloquence.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  • Auteurs antiques :
  1. Velleius Paterculus, Histoire romaine, II, 6
  2. a et b Appien, Les Guerres civiles à Rome, I, 18
  3. Cicéron, Brutus, 103 et 128
  4. Cicéron, Brutus, 43, 159
  5. Tite-Live, Periochae, 59
  6. Valère Maxime, Factorum dictorumque memorabilium, III, 7, 6
  • Auteurs modernes :
  1. Broughton 1951, p. 537.
  2. Broughton 1951, p. 535.
  3. a et b Broughton 1951, p. 502.
  4. Broughton 1951, p. 502-503.
  5. a b c et d Hinard 2000, p. 557.
  6. Broughton 1951, p. 503.
  7. a et b Hinard 2000, p. 557-558.
  8. Broughton 1951, p. 505.
  9. Broughton 1951, p. 513.
  10. a et b Broughton 1951, p. 522.
  11. Hinard 2000, p. 565.
  12. a et b Broughton 1951, p. 523.
  13. Broughton 1951, p. 524.
  14. a et b Hinard 2000, p. 570.
  15. Broughton 1951, p. 526.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • François Hinard (dir.), Histoire romaine : Des origines à Auguste, Fayard, , 1075 p. (ISBN 978-2-213-03194-1)
  • (en) T. Robert S. Broughton, The Magistrates of the Roman Republic : Volume I, 509 B.C. - 100 B.C., New York, The American Philological Association, coll. « Philological Monographs, number XV, volume I », , 578 p.