Bataille de la Tannerie (10 septembre 1793)

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Bataille de la Tannerie

Informations générales
Date
Lieu La Tannerie, entre Dondon et Grande-Rivière
Issue Victoire espagnole
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne
Commandants
• Bramant Lazzary Toussaint Louverture
Forces en présence
Inconnues Inconnues
Pertes
Inconnues Inconnues

Révolution haïtienne

Batailles

Coordonnées 19° 31′ 59″ nord, 72° 13′ 59″ ouest
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Bataille de la Tannerie

La bataille de la Tannerie se déroule le , pendant la Révolution haïtienne. Elle s'achève par la victoire des forces espagnoles, qui reprennent le camp de la Tannerie aux républicains.

Prélude[modifier | modifier le code]

Après avoir pris Marmelade le 27 juillet, l'armée de Toussaint Louverture s'empare de Ennery le 13 août, mais en chassé le 16 par une contre-attaque des troupes d'Antoine Chanlatte, venues de Plaisance[1].

Toussaint Louverture fait retraite sur Dondon et Marmelade, puis il tourne son regard sur le camp de la Tannerie, situé entre Dondon et Grande-Rivière[2]. Il écrit alors au commandant Bramant Lazzary, un noir rallié à la République et placé à la tête du fort par le général Lavaux, afin de l'engager à rallier ses drapeaux[2]. Celui-ci lui répond le 1er septembre, mais rejette sa demande en proclamant sa fidélité à la République[Note 1].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Le 10 septembre, Toussaint Louverture attaque le camp de la Tannerie[2]. Lazzary est surpris et prend la fuite avec un petit nombre des siens[2]. Toussaint fait raser la position, puis il retourne à Marmelade afin de surveiller Ennery et Les Gonaïves[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « Camp de la Tannerie, 1er septembre an II de la République Française,

    Bramant-Lazzary, commandant en chef les forces de la Tannerie, composées de braves citoyens français de toutes couleurs sans distinction. Au citoyen Toussaint-L'Ouverture, soi-disant général des armées de S. M. Catholique de ce jour, hier soi-disant de celles du roi, et à son secrétaire, chef des perturbateurs de l'ordre et de la tranquillité de tous ses frères.

    Citoyen,

    Le Dieu vengeur dont vous profanez le nom, sera, dites-vous, mon premier exterminateur; tremblez, mon frère, c'est contre vous qu'il agira, puisque vous tenez dans l'erreur vos autres frères qui tous n'aspirent qu'à leur bonheur. La cause de mes concitoyens et la mienne sont les mêmes, c'est celle de vingt-cinq millions d'Européens qui ont anéanti la tyrannie et la persécution; ils vivent enfin libres.

    Saint-Domingue, sans l'erreur où vous jettent la barbarie et l'esclave espagnol, serait déjà tranquille et jouirait aussi du même bonheur. Vous en avez des preuves par la proclamation de notre bon père Sonthonax, commissaire civil et représentant la volonté de la France entière, que je vous ai fait passer hier, et dont vous vous êtes bien gardé de me parler; mais fier de la liberté générale de tous mes frères de toutes couleurs et de la mienne, j'en attends un bon effet.

    Il ne reste plus d'esclaves à St. Domingue; tout homme de toute couleur est libre et égaux en droit, et nous croyons que c'est le premier des biens. Qu'avez vous recueilli du temps des rois et pendant des siècles pour prix de vos travaux et vos vertus naturelles? La honte et le mépris. Vous n'avez vécu, dis-je, que sous la verge de fer et de cruauté; pouvez-vous aujourd'hui ne pas être reconnaissant au bien que vous fait la mère-patrie? Je vous jure que vous aurez beau faire, que vous serez victime de vos folles prétentions, et rappelez-vous surtout que le nom de roi fera toujours frémir tout bon Français. Sachez qu'ils (les rois) ne sont jamais qu'au milieu des esclaves, et que, depuis le 21 janvier que notre mère-patrie n'en a plus, elle jouit d'un bonheur parfait; nous sommes ses enfants (de la mère-patrie), et du même avis qu'elle, et périrons plutôt tous que de reconnaître des tyrans et des pervers semblables. Notre devise à tous est de vivre libres ou de mourir; nous vous en donnerons des preuves, lorsque vous nous en fournirez l'occasion.

    De vous à moi, frère Toussaint-L'Ouverture, je n'ai rien à me reprocher; je vous ai témoigné amicalement l'indignation que j'avais ressentie de vos qualités de l'ancien régime, puisque tous nos frères et moi frémissons du souvenir de nos tyrans. Vous savez comme moi ce que nous avons souffert et la conduite infâme qu'ont tenue les scélérats espagnols envers notre brave frère Ogé qu'ils ont livré aux gens du parti du ci-devant roi pour le faire sacrifier sur la roue. Ils en sont venus à leur perfide projet, et toute la France entière, je vous le répète, composée de vingt cinq-millions de frères, a crié vengeance. Et quelle était la cause, mon frère? il voulait notre bonheur à tous; osez-vous encore résister à des sentiments aussi généreux? Non, je ne le puis croire; vous ouvrirez les yeux et vous reviendrez à vos meilleurs amis qui n'ont d'autres prétentions que notre bien commun[2]. »

    — Lettre du commandant Bramant-Lazzary adressée à Toussaint Louverture, le .

Références[modifier | modifier le code]

  1. Saint-Rémy 1850, p. 86-88.
  2. a b c d e et f Saint-Rémy 1850, p. 92-96.

Bibliographie[modifier | modifier le code]