Auguste Morel (musicien)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Auguste Morel
Description de cette image, également commentée ci-après
Auguste Morel (1809-1881)
Nom de naissance Auguste François Morel
Naissance
Marseille Drapeau de l'Empire français Empire français
Décès (à 71 ans)
9e arrondissement de Paris
Activité principale Compositeur, critique musical
Lieux d'activité Paris, Marseille
Récompenses Prix Chartier
Distinctions honorifiques Palmes académiques
Légion d'honneur

Auguste François Morel est un compositeur et critique musical français né le à Marseille[1] et mort le à Paris[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Né dans une famille de commerçants[3], c'est la carrière qui lui est destinée avant que l'attrait de la musique ne le happe. Il pratique d'abord comme amateur dans ses jeunes années à Marseille avant d'étudier la composition en autodidacte[4]. Venu à Paris afin de se perfectionner au Conservatoire de musique et de déclamation il ne peut y entrer en raison de son âge, trop avancé selon le règlement de l'époque[4]. Il débute alors une carrière de critique musical dans plusieurs publications[3], au Vert-Vert et au Journal de Paris, puis au Messager des Chambres, enfin à la Revue et Gazette des théâtres ainsi qu'au Monde musical. Ardent défenseur de la musique de Berlioz, ils deviennent très amis[5]. En parallèle, il compose de nombreuses mélodies[4].

Revenu à Marseille pour raison familiale en 1850[3], Auguste Morel prend alors la direction du conservatoire local à partir de 1851, poste qu'il occupe jusqu'en 1872. Pendant ce mandat, il s'adonne davantage à la composition musicale. Il écrit diverses ouvertures symphoniques, cantates et chœurs, ainsi qu'un grand opéra en quatre actes, Le Jugement de Dieu, créé le 9 mars 1860 au Grand-Théâtre de Marseille[6]. Il est nommé chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur en 1863[7],[8].

En 1873[3], à la suite d'une rétrogradation par la municipalité du statut du conservatoire de Marseille[9], Morel retourne à Paris et devient rédacteur pour Le Ménestrel. Il compose une Symphonie en ut mineur, exécutée le 31 mars 1874 à Marseille par le Cercle artistique de Marseille[3], et reçoit les Palmes académiques en 1876[3]. Dans la nuit du 22 au 23 avril 1881 il meurt subitement des suites d'un refroidissement[10].

Le premier enregistrement entièrement consacré à la musique d'Auguste Morel, « Mélodies, scènes et romances », composé de vingt de ses soixante mélodies et de son unique duo, parait chez DOM Forlane en février 2021[11].

Style[modifier | modifier le code]

Selon les mots d'Alexis Rostand : « Les qualités dominantes de M. Auguste Morel sont le vif sentiment mélodique, l’expression et la clarté. Le caractère de sa pensée est le plus souvent triste, mélancolique ou pathétique. Quelquefois sa phrase vocale a l’accent un peu plaintif d’Halévy. Cet artiste laborieux et modeste, qui a presque toujours vécu en province et dont les travaux ne sont pas assez connus, doit avoir sa place à côté des personnalités les plus honorées de l’art contemporain. Une partie de son œuvre marquera parmi les meilleures productions de ce temps »[12].

Ces qualités s'expriment pleinement dans le domaine de la musique de chambre, genre pour lequel Auguste Morel se voit décerner trois fois le prix Chartier par l'Académie des beaux-arts, en 1863[13], 1874[14] et 1877[15].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Parmi ses œuvres figurent notamment :

  • Quatuor à cordes no 1, op. 1[16]
  • Quatuor à cordes no 2, op. 2[17]
  • 2 Caprices-études pour le piano, op. 3[18]
  • Quintette à cordes, op. 4, pour 2 violons, 2 altos et violoncelle[19]
  • Quatuor à cordes no 3 et Quatuor à cordes no 4
  • Quatuor à cordes no 5, op. 6[20]
  • Grand Trio en fa dièse mineur, op. 7, pour violon, violoncelle et piano[21]
  • Album de chant[22]
  • 3 Mazurkas caractéristiques pour piano[23]
  • Romance sans paroles pour piano[24]
  • 3ecaprice-étude pour piano[25]
  • Main gauche et main droite, 4e caprice-étude pour piano[26]
  • La Fille d'Eschyle, suite d'orchestre[27]
  • Le Jugement de Dieu, opéra en 4 actes[28]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Archives numérisées d'état civil de Marseille, 1809, acte de naissance n° 498, vue 35/39 » (consulté le )
  2. « Archives numérisées d'état civil de Paris, 1881, 9e arr., acte de décès n° 623, vue 18/31 »
  3. a b c d e et f « Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Marseille », sur Gallica, (consulté le )
  4. a b et c François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique. Supplément et complément. Sup. 2 / publ. sous la dir. de M. Arthur Pougin, Paris, Firmin-Didot, 1878-1880 (lire en ligne)
  5. « Site Hector Berlioz: Berlioz et Marseille, amis et connaissances », sur www.hberlioz.com (consulté le )
  6. Félix Clément et Pierre Larousse, Dictionnaire des opéras : contenant l'analyse et la nomenclature de tous les opéras et opéras-comiques représentés en France et à l'étranger, depuis l'origine de ce genre d'ouvrages jusqu'à nos jours, (lire en ligne)
  7. « Les Beaux-arts : revue nouvelle », sur Gallica, (consulté le )
  8. « Cote LH/1931/51 », base Léonore, ministère français de la Culture
  9. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  10. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  11. « Auguste Morel - Melodies, Scenes et Romances », sur Disques Dom-Forlane (consulté le )
  12. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  13. « Séance publique annuelle / Académie des beaux-arts », sur Gallica, (consulté le )
  14. « Le Journal des savants », sur Gallica, (consulté le )
  15. « Gazette des lettres, des sciences & des arts / directeur : D. de Liversay », sur Gallica, (consulté le )
  16. 1er Quatuor pour deux violons, alto et violoncelle... par Auguste Morel. Op. 1, E. Gérard, (lire en ligne)
  17. 2° Quatuor pour deux violons, un alto et un violoncelle. Op. 2, E. Gérard et C.ie, (lire en ligne)
  18. Caprices-études (2) pour le piano, Op : 3, Bernard Latte, (lire en ligne)
  19. 1° Quintette pour deux violons, deux altos, et un violoncelle. Op. 4, E. Gérard et C.ie, (lire en ligne)
  20. 5me. Quatuor, par Auguste Morel. op. 6. Pour 2 violons, alto et violoncelle, Anc.ne M.on Meissonnier E. Gérard et Cie, (lire en ligne)
  21. Grand Trio en Fa # mineur (pour violon, violoncelle et piano) par Auguste Morel. Op. 7, E. Gérard, (lire en ligne)
  22. Album de chant de Auguste Morel, imp. L. Salme, (lire en ligne)
  23. 3 Mazurkas caractéristiques pour piano par Auguste Morel, M. Carbonel, (lire en ligne)
  24. Romance sans paroles pour piano, B. Latte, (lire en ligne)
  25. 3e Caprice étude. Pour piano, s.n., (lire en ligne)
  26. Main gauche et main droite, 4e caprice, étude pour piano, Bernard Latte, (lire en ligne)
  27. "La Fille d'Eschyle". Suite d'orchestre (lire en ligne)
  28. Le Jugement de Dieu Opéra en 4 actes. Paroles de Adolphe Carcassonne. Musique de Auguste Morel, E. Gérard, (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]