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Artenacien

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Artenacien
Description de cette image, également commentée ci-après
Pot - Culture d'Artenac, IIIe millénaire av. J.-C.
Définition
Autres noms Culture d'Artenac
Lieu éponyme Grotte d'Artenac (Charente)
Auteur Claude Burnez et Gérard Bailloud, 1962
Caractéristiques
Répartition géographique France du sud-ouest
Période Néolithique
Chronologie 2 900 à 2 000 av. J.-C.

Site de la grotte d'Artenac.

L'Artenacien ou culture d'Artenac est une culture néolithique du 3e millénaire avant notre ère, présente sur une partie du centre-ouest et du sud-ouest de la France. Cette culture se caractérise notamment par son industrie lithique et sa céramique.

La culture d'Artenac fut initialement définie en 1962 par Claude Burnez et Gérard Bailloud à la suite de la fouille de la grotte sépulcrale d'Artenac, près d'Angoulême, en Charente[1]. Les nombreuses fouilles qui ont suivi permettent aujourd'hui une caractérisation plus précise de cette culture néolithique.

Essor et développement

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L'Artenacien se développe au Néolithique final entre 2 800 et 2 500 av. J.-C.[2] sur un vaste territoire allant de l'ouest de la France au nord de l'Espagne. Après la découverte initiale dans la vallée de la Charente, des occupations artenaciennes ont été mises au jour en Dordogne, dans le Lot à Beauregard, en Limousin, et jusqu'aux contreforts du Massif armoricain[3]. De possibles implantations au nord de cette aire géographique peuvent être envisagées du fait des affinités culturelles visibles à Fort Harrouard (Eure-et-Loir)[4].

Les sites d'habitat artenaciens correspondent souvent à des sites naturels présentant un caractère défensif de type éperon barré ou à des regroupements de très grandes maisons en bois (d'au moins 50 m de longueur) installées au milieu de vastes enclos. L'étude de ces habitats démontre que leurs ocupants pratiquaient l'élevage et la culture des céréales. Leurs dépôts funéraires comportent des rituels bien précis (amulettes crâniennes, mutilations, feux rituels)[2].

De récentes études archéologiques attestent de contacts avec la culture chalcolithique campaniforme, entre 2 500 et 2 200 av. J.-C. Ces premières populations de métallurgistes influencèrent ainsi la culture artenacienne, comme cela a été attesté sur le décor des céramiques[5]. Le métal reste exceptionnel et se limite à l'utilisation de rares perles de cuivre importées auprès d'autres groupes méridionaux (culture des Treilles). Les Arténaciens n'ont probablement jamais travaillé le métal mais la transition entre la culture artenacienne et l'âge du bronze ancien demeure méconnue.

Caractéristiques

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La céramique

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De même que la majorité des groupes culturels néolithiques, l'Artenacien est en premier lieu défini par ses productions céramiques. Celles-ci sont ainsi composées de deux grandes catégories : tout d'abord des vases à fond plat de forme tronconique, à pâte grossière, non décorés, s'inscrivant dans une tradition régionale issue du Néolithique récent (groupe des Matignons, groupe Seuil du Poitou[Note 1]) ; ensuite des vases à fond rond, à pâte fine[6]. Parmi ceux-ci, on trouve notamment des écuelles carénées et des assiettes, présentant fréquemment un décor caractéristique formé d'incisions de motifs triangulaires ou losangiques, pointillés ou hachurés, s'organisant en une bande horizontale. Enfin, un dernier élément est typiquement caractéristique de la céramique artenacienne : l'anse nasiforme, c'est-à-dire en forme de nez[7].

Les outils lithiques

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L'industrie lithique artenacienne est notamment caractérisée par la présence de pointes de flèche perçantes, aboutissant à la fin de la période à des formes complexes dites à ailerons et pédoncule[8], de haches polies et de poignards en silex de qualité. Elle atteste des importants échanges existant entre les groupes humains de cette fin du Néolithique, notamment illustrés par la circulation de lames de silex débitées dans la région du Grand-Pressigny (Indre-et-Loire).

Notes et références

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  1. Le groupe Seuil du Poitou est un groupe culturel, nommé d'après le seuil géographique. Le terme a été proposé en 2014 afin de fusionner deux cultures du Néolithique récent : le Vienne-Charente et le groupe de Taizé.

Références

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  1. Claude Burnez et Gérard Bailloud, « Le Bronze ancien dans le Centre-Ouest de la France », BSPF, no 59,‎ , p. 515-524
  2. a et b Jean-Pierre Pautreau et Montserrat Mataro I Pladelasala, Inventaire des mégalithes de la France, 12 - Vienne, A.P.C, , 319 p. (ISBN 2909165159), p. 266-267
  3. Vincent Ard, Produire et échanger au Néolithique : traditions céramiques entre Loire et Gironde au IVe millénaire, Paris, Comité des travaux historiques et scientifiques, , 387 p., p. 172-175
  4. Claude Burnez, Le Néolithique et le Chalcolithique dans le Centre-Ouest de la France, Paris, SPF, , 374 p.
  5. Luc Laporte (dir.), Des premiers paysans aux premiers métallurgistes sur la façade atlantique de la France (3500-2000 av. J.-C.), Chauvigny, Association des publications chauvinoises, , 810 p., p. 314-328
  6. Julia Roussot-Larroque, « Artenac aujourd’hui : pour une nouvelle approche de l’énéolithisation de la France », Revue archéologique du Centre de la France, no 23,‎ , p. 135-196
  7. Claude Burnez (dir.), Le camp à Challignac (Charente) au IIIe millénaire av. J.-C. : un établissement complexe de la culture d’Artenac dans le centre-ouest de la France, Oxford, Archaeopress, , 494 p., p. 47-54
  8. Claude Burnez et Pierrick Fouéré, Les enceintes néolithiques de Diconche à Saintes (Charente-Maritime)  : une périodisation de l’Artenac, Paris, SPF, , 829 p., p. 90-92

Articles connexes

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