Archidiocèse de Carthagène des Indes

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Archidiocèse de Carthagène des Indes
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Informations générales
Pays Colombie
Archevêque Francisco Javier Múnera Correa
Langue(s) liturgique(s) espagnol
Superficie 8 200 km2
Création du diocèse 24 avril 1534
Élévation au rang d'archidiocèse 20 juin 1900
Diocèses suffragants Magangué
Montelíbano
Montería
Sincelejo
Site web arquicartagena.orgVoir et modifier les données sur Wikidata
Statistiques
Population 1 510 260 hab. (2021)
Population catholique 1 210 755 fidèles (2021)
Pourcentage de catholiques 80,2 %
Nombre de paroisses 108
Nombre de prêtres 103
Nombre de diacres 2
Nombre de religieux 50
Nombre de religieuses 154
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Localisation du diocèse
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

L'archidiocèse de Carthagène des Indes (en latin : archidioecesis Carthaginensis in Columbia ; en espagnol : arquidiócesis de Cartagena de Indias) est un archidiocèse métropolitain de l'Église catholique en Colombie.

Il est l'un des sièges épiscopaux les plus anciens du nouveau monde, et le troisième érigé en Amérique du Sud. Le diocèse est créé par le pape Clément VII le et élevé au rang d'archidiocèse métropolitain le sous le pontificat de Léon XIII. Durant trois siècles, Carthagène, Santa Marta, Bogota et Popayán sont les uniques circonscriptions ecclésiastiques sur le territoire de l'actuelle Colombie.

Territoire[modifier | modifier le code]

Il comprend 19 municipalités du département de Bolívar : Arjona, Arroyohondo, Calamar, Carthagène des Indes, Clemencia, El Carmen de Bolívar, El Guamo, Mahates, Maria La Baja, San Cristóbal, San Estanislao, San Jacinto, San Juan de Nepomuceno, Santa Catalina, Santa Rosa, Soplaviento, Turbaco, Turbaná et Villanueva.

Son territoire a une superficie de 8 200 km2 divisé en 108 paroisses. Le siège archiépiscopal est dans la ville de Carthagène des Indes où se trouve la cathédrale Sainte-Catherine-d'Alexandrie (es). Le couvent des Augustins récollets situé sur le Cerro de La Popa (es), la plus haute colline de Carthagène des Indes[1], possède une statue de Notre-Dame de la Candelaria, qui est la patronne de la ville[2]. L'église Saint-Pierre-Claver conserve le corps de saint Pierre Claver tandis que la chapelle du collège Biffi garde les restes de sainte Marie Bernarde Bütler, fondatrice des franciscaines missionnaires de Marie Auxiliatrice[3],[4].

Historique[modifier | modifier le code]

Le diocèse de Carthagène des Indes est érigé le 24 avril 1534 par la bulle pontificale Illius fulciti praesidio du pape Clément VII en prenant une partie du diocèse de Panama (aujourd'hui archidiocèse de Panama)[5]. Il est nommé suffragant de l'archidiocèse de Séville comme tous les premiers diocèses créés en Amérique entre 1511 et 1546[6].

Il devient ainsi le troisième diocèse sur la terre ferme du continent américain après ceux de Panama et de Santa Marta[7]. (les premiers diocèses du Nouveau Monde sont érigés en 1511 sur l'île d'Hispaniola avec Saint-Domingue et Concepción et sur l'île de Porto Rico avec San Juan)[8].

Par la bulle Super universas orbis ecclesiae du 12 février 1546, Paul III élève trois diocèses du continent américain au rang d'archidiocèse métropolitain : Lima (dans la vice-royauté du Pérou) ainsi que Saint-Domingue et Mexico (dans la vice-royauté de Nouvelle-Espagne) qui deviennent les trois premiers archidiocèses de l'Empire espagnol en Amérique[9]. À partir de cette date, les diocèses d'Amérique cessent d'être suffragants de l'archidiocèse de Séville et intègrent une de ces trois provinces ecclésiastiques. Le diocèse de Carthagène des Indes incorpore celle de l'archidiocèse de Saint-Domingue[5]puis celle de l'archidiocèse de Santafé de Nouvelle-Grenade (aujourd'hui archidiocèse de Bogota) le 22 mars 1564[10].

Il cède une partie de son territoire le 31 août 1804 pour l'érection du diocèse d'Antioquia (aujourd'hui archidiocèse de Santa Fe de Antioquia)[11].

Durant soixante années, lors du XIXe, l'Église souffre des restrictions imposées par le régime libéral, comme l'expropriation de la propriété ecclésiastique (1861-1863) ou la déclaration de frais des cultes (1861) par laquelle aucun ecclésiastique ne peut exercer les fonctions du culte sans l'autorisation du pouvoir exécutif, la suppression des communautés religieuses (1861) ou l'expulsion des Jésuites (1861). L'évêque Bernardino Medina y Moreno est expulsé pour ne pas avoir accepté les « frais de cultes », il revient en 1865 pour être à nouveau expulsé en 1866 et revenir en 1867[12].

Le 20 juin 1900, il est élevé au rang d'archidiocèse métropolitain par le décret In votis de la congrégation pour les évêques avec les diocèses de Santa Marta et de Panama (aujourd'hui archidiocèse de Panama) comme suffragants[13],[14].

Au cours du XXe siècle, il cède plusieurs fois des parties de son territoire pour l'érection de nouvelles circonscriptions ecclésiastiques : le 20 juin 1912 pour la mission sui juris de San Andrés et Providencia (aujourd'hui vicariat apostolique de San Andrés y Providencia)[15]; le 12 juin 1924 pour la préfecture apostolique de Sinú[N 1]; le 7 juillet 1932 pour le diocèse de Barranquilla (maintenant archidiocèse de Barranquilla)[22]; le 20 novembre 1954 pour le diocèse de Montería[23]; et le 25 avril 1969 pour les diocèses de Magangué[24]et Sincelejo[25].

Évêques et archevêques[modifier | modifier le code]

Statistiques[modifier | modifier le code]

An Population Prêtres Diacres Religieux Paroisses
Baptisés Total % Total Clerc séculier Clerc régulier Baptisés prêtre Hommes Femmes
1950 804.000 805.000 99,9 78 35 43 10.307 68 382 74
1959 590.000 593.000 99,5 72 46 26 8.194 42 393 54
1964 814.703 815.178 99,9 584 412 172 1.395 172 1.048 398
1970 530.000 550.000 96,4 70 35 35 7.571 49 306 40
1976 660.000 680.000 97,1 93 58 35 7.096 3 48 339 80
1980 780.000 832.000 93,8 99 63 36 7.878 3 46 376 82
1990 950.000 1.150.000 82,6 97 55 42 9.793 2 58 308 74
1999 1.249.000 1.400.000 89,2 126 77 49 9.912 2 63 261 94
2000 1.350.000 1.505.000 89,7 126 74 52 10.714 2 62 261 94
2001 1.051.000 1.167.000 90,1 127 83 44 8.275 2 54 261 100
2002 1.066.000 1.185.000 90,0 128 82 46 8.328 2 56 261 108
2003 1.176.000 1.196.000 98,3 130 77 53 9.046 2 59 246 103
2004 1.076.500 1.210.000 89,0 135 81 54 7.974 2 79 243 103
2006 1.076.000 1.228.000 87,6 135 77 58 7.970 2 91 258 102
Source: catholic-hierarchy.org, à son tour pris de l'Annuaire Pontificio.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La préfecture apostolique de Sinú est érigée le 12 juin 1924 par la constitution apostolique Christi Domini du pape Pie XI en prenant une partie du territoire de l'archidiocèse de Carthagène des Indes. La mission d'évangélisation est confiée à l'institut espagnol de Saint François-Xavier pour les missions étrangères[16]. Elle prend le nom de San Jorge le 12 janvier 1931 en vertu de la lettre apostolique Constitutione Apostolica de Pie XI[17]. Le 10 mars 1950, la préfecture est élevée au rang de vicariat apostolique par la constitution apostolique Si evangelicos du pape Pie XII[18]avec siège épiscopal à San Benito Abad et la basilique du Seigneur des Miracles qui sert de cathédrale[19]. Il cède une partie de son territoire le 20 novembre 1954 pour l'érection du diocèse de Montería[20]. Il est supprimé le 25 avril 1969 et son territoire divisé pour créer les diocèses de Sincelejo et de Magangué ainsi que la prélature territoriale del Alto Sinú qui porte aujourd'hui le nom de diocèse de Montelíbano[21]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Fabuleuse Colombie, Ulysse, (ISBN 9782765840183)
  2. Colombie, Lonely Planet, (ISBN 9782384920914)
  3. (it) « Santa Maria Bernarda », sur santiebeati.it (consulté le ).
  4. (es) « Aumenta América Latina aportación al santoral católico », El Siglo de Torreón,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. a et b (es) Antonio Garrido Aranda, Organización de la Iglesia en el Reino de Granada y su proyección en Indias, CSIC-CSIC Press, (ISBN 9788400045999), p. 163-170
  6. (es) Antonio Ybot León, Historia de América y de los pueblos americanos : La Iglesia y los eclesiásticos españoles en la empresa de Indias : La obra y sus artifices, vol. 2, Salvat, , p. 53
  7. (es) Fernando Armas Asín, La invención del catolicismo en América : los procesos de evangelización, siglos XVI-XVIII, Facultad de Ciencias Sociales, , p. 28
  8. (es) Francisco Guerrero Castro, Origen, desarrollo e identidad de Salvaleón de Higüey, Santo Domingo, editora nacional, (ISBN 9789945469462), p. 296-297
  9. (es) Hugo Eduardo Polanco Brito, « El Concilio provincial de Santo Domingo y ordenación de negros y de indios », Revista Española de Derecho Canónico, no 25,‎ , p. 697-705 (lire en ligne, consulté le )
  10. (es) Juan Fernando Cobo Betancourt, « La erección de la arquidiócesis y sus primeros esfuerzos evangelizadores 1553-1600 », dans Arquidiócesis de Bogotá, 450 años: miradas sobre su historia, USTA, (ISBN 9789586318990), p. 40
  11. (es) Horacio Gómez, La Iglesia en Colombia, SPEC, , p. 211 & 235
  12. (es) José Urueta et Eduardo Gutiérrez de Piñeres, Cartagena y sus cercanías : guía descriptiva de la capital del Departamento de Bolívar, Mogollón, , p. 209
  13. (es) Gonzalo Uribe Villegas, Los arzobispos y obispos colombianos desde el tiempo de la colonia hasta nuestros dias, , p. XXI
  14. (la) Analecta ecclesiastica : In votis, vol. IX, Rome, (lire en ligne), p. 450–451
  15. (es) Franciscanum, vol. 31 à 32, Universidad San Buenaventura, , p. 306
  16. (la) « Christi Domini », AAS 17, sur vatican.va, (consulté le ), p. 5-7.
  17. (la) « Constitutione Apostolica », AAS 24, sur vatican.va, (consulté le ), p. 39.
  18. (la) « Si evangelicos », AAS 42, sur vatican.va, (consulté le ), p. 542.
  19. (la) « Salvatoris mundi », AAS 56, sur vatican.va, (consulté le ), p. 296-297.
  20. (la) « Quoniam Christus », AAS 47, sur vatican.va, (consulté le ), p. 136-138.
  21. (es) Aldo Stella Ibáñez, Episcopologios de las actuales arquidiócesis y diócesis colombianas, Arquidiócesis de Bogotá, , p. 391
  22. (la) « Maxime quidem », AAS 26, sur vatican.va, (consulté le ), p. 47-50.
  23. (la) « Quoniam Christus », AAS 47, sur vatican.va, (consulté le ), p. 136-138.
  24. (la) « Recta sapiensque », AAS 61, sur vatican.va, (consulté le ), p. 703–704.
  25. (la) « Ecclesiam Christi », AAS 61, sur vatican.va, (consulté le ), p. 699–700.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]