Amphritea balenae

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Amphritea balenae est une des espèces du genre de bactéries Amphritea de la famille Oceanospirillaceae de l'ordre Oceanospirillales. Ce sont des bactéries marines à Gram négatif de la classe des Gammaproteobacteria dans le phylum Pseudomonadota qui ont été isolées dans la zone maritime du Japon.

Historique[modifier | modifier le code]

Au cours de la croisière de recherche NT05-12, le ROV HyperDolphin a sondé les sédiments autour de carcasses de cachalots dans les fonds océaniques au large de Kagoshima (Japon) à une profondeur de 228 m et 229 m[1]. Les prélèvements effectués ont permis l'isolement de trois souches bactériennes dont deux sont à l'origine de la description de l'espèce Amphritea japonica et la troisième de l'espèce Amphritea balenae[1]. Les deux noms, qui ont été publiés dans le même article[1], sont validés par l'ICSP en dans une publication de l'IJSEM[2].

Taxonomie[modifier | modifier le code]

Étymologie[modifier | modifier le code]

L'étymologie du nom de l'espèce Amphritea balenae est la suivante : ba.le’nae L. gen. fem. n. balenae, provenant d'une baleine où la bactérie a été isolée[3],[4].

Phylogénie[modifier | modifier le code]

Les analyses phylogénétiques, basées sur les séquences du gène ARNr 16S, ont montré une similarité de plus de 99 % entre les séquences des souches JAMM 1866, JAMM 1525 et celle d'un clone nommé R21 obtenue d'une bactérie symbiote du ver tubicole Osedax japonicus[5]. Ces analyses ont montré une similarité de ces séquences de près de 97,8 % avec la séquence de l'espèce Amphritea atlantica révélant une probable appartenance au genre bactérien Amphritea. Les résultats d'homologies de séquences présentaient plus de différences avec les séquences des genres Neptunomonas (92,6 % à 94,3 %), Oceanospirillum (91,3 % à 93,2 %) et de l'espèce Neptuniibacter caesariensis (94 % environ)[5]. Les hybridations ADN-ADN montrent que les souches JAMM 1866 et JAMM 1548 font partie de la même espèce qui sera Amphritea japonica tandis que les résultats, moins de 18 % d'hybridation avec la souche JAMM 1525 feront de celle-ci la souche type de l'espèce Amphritea balenae[5].

Souche type[modifier | modifier le code]

La souche type de cette espèce Amphritea balenae est la souche JAMM 1525 déposée dans diverses banques de cultures bactériennes sous les numéros ATCC BAA-1529 (American Type Culture Collection) et JCM 14781[6],[4].

Description[modifier | modifier le code]

Les bactéries de l'espèce Amphritea balenae sont des bacilles à Gram négatif ne formant pas de spores et qui sont mobiles par l'intermédiaire d'un flagelle polaire unique ou bipolaire[3]. Elles ont un métabolisme chimio-organotrophe et sont anaérobies facultatives. Leurs dimensions sont de 0,6 µm à 0,9 µm de diamètre pour 1,3 µm à 2,0 µm de long. Sur milieu Marine Agar 2216, les colonies sont circulaires, convexes, lisses et de couleur crème et d'un diamètre de 0,5 mm à 1 mm au bout de un à deux jours d'incubation à 20 °C[3]. La croissance est optimale entre 22 °C et 24 °C mais est possible de °C à 28 °C et pas au-dessus de 30 °C. Ces bactéries ont besoin de NaCl pour leur croissance (entre 2 % et 3 % avec un optimum à 3 %) et elle n'est pas possible en l'absence de NaCl ou à des concentrations supérieures à 4 %. De même, elles peuvent croître à des pH entre 6,5 et 7,5 mais pas au-delà de ces limites[7].

Tests biochimiques[modifier | modifier le code]

Les tests biochimiques de l'espèce Amphritea balenae pour la catalase (faiblement) et la cytochrome oxydase sont positifs[6]. Ces bactéries possèdent une DNase, une gélatinase et une lipase. Elles sont capables de réduire le nitrate en nitrite. Les tests protéase, amylase, agarase et uréase sont négatifs[6].

Quinones et acides gras[modifier | modifier le code]

Le profil des isoprénoides quinones révèle que la quinone Q-8 est majoritaire. Le profil des acides gras cellulaire montre une majorité de C16:1, C18:1, C16:0, C10:03-OH, C12:1,, C18:2, C12:13-OH, et C18:0[6].

GC %[modifier | modifier le code]

Le contenu en bases nucléiques GC de l'espèce Amphritea balenae est de 46,7 % à 47 %[6].

Résistance aux antibiotiques[modifier | modifier le code]

Amphritea balenae est susceptible à ampicilline, au Chloramphénicol, à la kanamycine , à l'acide nalidixique, la néomycine, la novobiocine et la pénicilline. Par contre, elles résistent à la tétracycline et montrent une suceptibilité variable à l'érythromycine, la gentamicine et la streptomycine[6].

Habitat[modifier | modifier le code]

Les Amphritea balenae sont des bactéries marines et ont notamment été isolées au large de Kagoshima au Japon[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Miyazaki et et al. 2008, p. 2815.
  2. (en) JP Euzeby, « Notification list. Notification that new names and new combinations have appeared in volume 58, part 12 of the IJSEM. », Int J Syst Evol Microbiol, vol. 59, no 12,‎ , p. 452-453 (DOI 10.1099/ijs.0.012278-0)
  3. a b et c Miyazaki et et al. 2008, p. 2818.
  4. a et b (en) « Species Amphritea balenae », sur LPSN - List of Prokaryotic names with Standing in Nomenclature (consulté le )
  5. a b et c Miyazaki et et al. 2008, p. 2817.
  6. a b c d e et f Miyazaki et et al. 2008, p. 2819.
  7. Miyazaki et et al. 2008, p. 2818-2019.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Andrea Gärtner, Jutta Wiese et Johannes F. Imhoff, « Amphritea atlantica gen. nov., sp. nov., a gammaproteobacterium from the Logatchev hydrothermal vent field », Int J Syst Evol Microbiol, vol. 58, no 1,‎ , p. 34-39 (DOI 10.1099/ijs.0.65234-0)
  • (en) Masayuki Miyazaki, Yuichi Nogi, Yoshihiro Fujiwara, Masaru Kawato, Takahiko Nagahama, Kaoru Kubokawa et Koki Horikoshi, « Amphritea japonica sp. nov. and Amphritea balenae sp. nov., isolated from the sediment adjacent to sperm whale carcasses off Kagoshima, Japan », Int J Syst Evol Microbiol, vol. 58, no 12,‎ , p. 2815-2820 (DOI 10.1099/ijs.0.65826-0)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :