Alphonse Fercot

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Alphonse Frédéric Fercot, dit « Capitaine Freddy », (1894 - 1965) est un résistant français qui a dirigé la Résistance de Saint-Fargeau-Ponthierry (Seine-et-Marne).

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est né le à Saint-Amand-les-Eaux (Nord).

La Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Alors qu'il suit ses études d'ingénieur Arts et Métiers (aucune source ne l'établit, merci de la citer), il devance l'appel lorsqu'éclate la Grande Guerre.

Il participe aux combats du front Nord (Arras, Le Labyrinthe, Neuville-Saint-Vaast, Albert, Ypres, etc.), où il est blessé en Juin 1915, et cité, en date du , à l'ordre de son corps d'armée[1] pour actes de bravoure. Il est notamment décoré d'une 1re Croix de guerre.

L'entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Pendant l'entre-deux-guerres, inventeur et détenteur de plusieurs brevets[réf. nécessaire], il crée sa petite entreprise. Il conçoit et fait breveter, notamment, un abri de grande capacité, à l'épreuve des gaz.

La Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En 1940, après l'exode, il s'engage dans la résistance, dans le réseau Armée (de/s) Volontaires du colonel Lhopital, et participe à la création du journal Pantagruel, et à diverses actions notamment la fourniture de renseignements à Londres en tant qu'agent P2, chargé de mission de 1re classe[2].
C'est son contact anglais qui le surnommera Freddy.

Mais ses actions finissent par attirer l'attention et sa tête est mise à prix par une affiche apposée à Paris. Le réseau A.V. - Armée Volontaire subit de lourdes pertes en 1942. Il part donc poursuivre ses activités en Seine-et-Marne, dans sa maison du hameau de Villers, à Saint-Fargeau-Ponthierry, commune où, à Ponthierry même, non loin de l'OrtKommandantur, il héberge notamment des aviateurs alliés jusqu'à leur prise en charge par des réseaux d'évasion . Il accompagne personnellement les aviateurs à Paris. Avec son réseau, il fournit des vrais faux-papiers, réalise la falsification de listes destinée au départ en Allemagne ou au STO. Il continuera à mener la lutte pour l'A.V., mais œuvrera aussi avec Ceux de la Libération - Evasion, puis encore avec Turma-Vengeance.

En , il est désigné comme responsable et coordinateur des FFI de Saint-Fargeau-Ponthierry par le capitaine Forthomme et le commandant Dugas[3].
Ses groupes de FFI attaquent une colonne allemande et se chargent de libérer la commune (toutes actions qui vaudront la Croix de guerre à cette dernière), avant l'arrivée des Américains. Il quitte les Américains à Melun, pour remettre en route les services essentiels de la commune.

Il sera décoré d'une Croix Polonaise, de la Medal of Freedom américaine, d'une autre Croix de Guerre (1939-1945), de la Croix d'Honneur du Mérite Franco-Britannique, de la Médaille de la Résistance, et est titulaire de la médaille commémorative de la Résistance Polonaise en France _ 1940-1944 (carte N° 962, du 1.III.48 à Paris).

Après un échec aux premières élections, il s'en retourne à la vie civile.

En 1954, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur[4], en présence du colonel René Lhopital, chef de camp du maréchal Foch, grand-croix de la Légion d'honneur.

Décès[modifier | modifier le code]

C'est à Saint-Fargeau-Ponthierry, au 7 rue du Prieuré, le , que cet homme s'éteint. Il est inhumé au cimetière de Saint-Fargeau.

Hommages[modifier | modifier le code]

En 1973, la commune donne son nom au groupe scolaire de Saint-Fargeau, puis en 1986, lui édifie une stèle, près de la gare de Saint-Fargeau, et baptise avenue du Capitaine-Freddy l'avenue qui y longe la voie ferrée (côté lacs de la Guiche). Le , une plaque commémorative est apposée au 7 rue du Prieuré.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Trois citations dont celle précitée.

Membre du mouvement Ceux de la Libération (CDLL), et des Corps Francs Vengeance[5]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Saint-Fargeau Ponthierry - Au fil du Temps (ARH/Fil d'Ariane, 1989)
  • Ici St-Fargeau-Ponthierry - Les Habitants parlent aux habitants (ARH/Fil d'Ariane, 2004)
  • L'Album de nos communes (ARH/Fil d'Ariane)
  • reportage de François-Jean Armorin Quand les anges n'avaient plus d'ailes,
  • Rencontres d'exception, par Jean-Marie Houdoux (Les Presses du Midi, , p. 25-28).
  • Les secrets de l'affaire Jean Moulin _ Archives inédites sur la Résistance, par Jacques Baynac (Seuil, 1998), page 79 [passage consacré à L'Armée (des) Volontaire(s)] avec renvoi N° 34 : " Cf. Michael R. D. Foot, op. cit.(SOE in France, HMSO, Londres, 1966) et J.M. Langley, M1 9, Escape and Evasion, 1939-1945, Little, Brown & C°, Boston, 1979".
  • la Résistance en Seine-et-Marne (1939-1945) par Claude Cherrier et René Roy, (Presses du Village, 2002). Cf. pages 30 et 31.
  • Chronique d'une libération _ Paris et sa banlieue, 19-31 Août 1944, par Jean-Paul Lefebvre-Filleau (De Borée_Témoignage, 2014), page 78.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. 6e armée – 20e corps d'armée11e Division – 21e Brigade – 69e Régiment d'Infanterie – 4e Cie
  2. Il existait au sein des réseaux officiels de la Résistance trois types d'agents. 01 : Agent répertorié qui travaille pour la résistance occasionnellement ; P1 : Agent de renseignement ou responsable qui travaille pour la résistance d'une manière habituelle ; P2 : Agent de renseignement ou officier responsable qui travaille en permanence pour la résistance.
  3. Caserne Augereau, de Melun - ordres et lettre de service des 20/08/1944, 25/08/1944 et 05/09/1944
  4. cf Journal Officiel du 29/12/1954, p. 12259
  5. [PDF] bdic.fr cf p. 115.