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Horloge florale

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Au XIXe siècle, les jardiniers exploitent la constance avec laquelle certaines fleurs s'ouvrent et se ferment lors de mouvements périodiques spontanés et à peu près à heure fixe, pour concevoir des horloges florales. Le choix de ces fleurs dont les corolles s'ouvrent de jour ou de nuit permettait d'établir ces arrangements. Les fleurs étaient disposées sur un massif gradué selon les heures où elles changeaient de conformation à l'image d'une horloge.

Précision de l'assemblage

Les fleurs s'ouvrent ou se ferment en réponse à l'extension ou la concentration des tissus de la face interne des pétales. Ces mouvements sont décrits par les biologistes, qui parlent de nyctinastie, lorsque les mouvements de veille et de sommeil des plantes sont provoqués sous l'influence de la variation de lumière selon le rythme jour/nuit. Ils distinguent les nasties (mouvements), induits par des variations de température (thermonasties) de celles induites par des modifications d'éclairement et de luminosité (photonasties).

La technique d'horloge florale était peu précise, car les fleurs suivent non seulement leur propre horloge biologique, mais dépendent aussi de facteurs extérieurs, comme l'humidité, la température, la latitude qui affectent leur cycle propre[1],[2].

Horloge florale de Linné

Lors des observations du monde végétal de Carl Von Linné (1707-1778), il observe que les fleurs de certaines plantes s'ouvrent et se ferment à des moments déterminés de la journée, dans son ouvrage Philosophica Botanica (1751). De là naquit l'idée qu'il était possible de déduire une heure approximative à partir de l'observation du comportement de telle ou telle espèce florale[2]. En considérant un ensemble de fleurs choisies de façon adéquate, il était possible de constituer une horloge florale, ou horologium florae, selon la terminologie utilisée par Linné.

Créée en 1822, l'un de ces modèles, l'horloge florale de Linné associait vingt-quatre plantes, toutes en fleur à la même époque de l'année.

4h00 (du matin) : la belle-de-nuit, Mirabilis jalapa

6h00 à 12h00 : l'oenothère odorante, Oenothera odorata

8h00 à 14h00 : le mouron rouge, Anagallis arvensis

9h00 à 17h00 : le pissenlit, Taraxacum officinale

10h00 à 14h00 : la belle-de-jour, Ipomoea tricolor,

11h00 à 14h00 : le nénuphar, Nymphaea

12h00 à 18h00 : la barbe-de-bouc, Aruncus dioicus

13h00 (au soleil) : le pavot de Californie, Eschscholzia californica

14h00 à 17h00 : la chicorée, Cichorium intybus

Horloge de Flore

Crée en 1905, l'horloge de Flore regroupait 24 essences[3] :

00h00 : Sainfoin

01h00 : Œillet

02h00 : Lys

03h00 : Souci des champs

04h00 : Jacinthe

05h00 : Belle de nuit

06h00 : Pavot

07h00 : Laiteron rude

08h00 : Fleur d'oranger

09h00 : Géranium

10h00 : Volubilis pourpre

11h00 : Silène

12h00 : Molène

13h00 : Laiteron des champs

14h00 : Salsifis des prés

15h00 : Liseron des champs

16h00 : Chicorée sauvage

17h00 : Pissenlit

18h00 : Epernière

19h00 : Nénuphar jaune

20h00 : Porcelle

21h00 : Spirée

22h00 : Ficoïde

23h00 : Ornithogale

Différence entre horloge florale et horloge fleurie

Horloge fleurie de la mairie de Versailles

L'horloge fleurie est une véritable horloge avec des aiguilles derrière laquelle sont disposées des fleurs. L'horloge florale marque l'heure avec les cycles d'alternance des fleurs.

Notes et références

  1. Guy Barter (trad. de l'anglais), Pourquoi mon compost est-il chaud ? : et autres questions essentielles sur le jardin, Paris, Delachaux et Niestlé, , 224 p. (ISBN 978-2-603-02510-9), p. 93
  2. a et b Emile Biémont, Le règne du temps : Des cadrans solaires aux horloges atomiques, Académie royale de Belgique, , 368 p. (ISBN 978-2-8031-0505-2, lire en ligne)
  3. choupanette, « L'Horloge de Flore - 1905 - Le blog du passé », Le blog du passé,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Articles connexes