Imad Moughniyah
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Nom dans la langue maternelle |
عماد مغنية |
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Hajj Radwan |
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Commandant |
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Faez Mughniyah (d) |
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Aminah Salameh (d) |
Enfant |
Jihad Mughniyah (en) |
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Mustafa Badr Al Din (cousin et beau-frère) |
Religion | |
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Partis politiques |
Imad Fayez Mougniyah ou Mughniyeh (arabe : عماد فايز مغنية), né le à Tayr Debba (Liban) et mort le à Kafr Souseh, dans le gouvernorat de Damas (Syrie). Il est un des fondateurs et des plus haut dirigeants du Hezbollah.
Connu sous le nom Hajj Radwane (arabe : الحاج رضوان), il est accusé de nombreuses attaques dont l'attentat-suicide contre l'ambassade des États-Unis à Beyrouth [1], l'attentat contre un centre communautaire juif à Buenos Aeres[2], l'explosion de l'ambassade d’Israël en Argentine[3], le détournement d'un Boeing TWA 847, l'attaque contre l'ambassade de France au Koweït[4], et l’exécution du sociologue français Michel Seurat.
L'été 2006, lors de la guerre des 33 jours, il commande les forces du Hezbollah contre Tsahal avec l'aide de Hassan Nasrallah et Qassem Soleimani[5].
Ennemi juré d’Israël, adversaire de la France, inculpé pour terrorisme en Argentine, placé sur la liste des hommes les plus dangereux au monde par le FBI, il est recherché par plusieurs services de renseignement et par Interpol [6].
Il est tué le 12 février 2008 à Damas, en Syrie, par l'explosion d'une bombe dans son SUV [7]. Il s'agirait d'une opération du Mossad appuyée par la CIA [8],[9],[4].
Famille
Son cousin et beau frère Moustapha Badr ed-Dine, commandant du Hezbollah, est accusé d'avoir préparé et organisé l’assassinat du premier ministre libanais Rafiq Hariri [10],[11],[4]
Biographie
Dans les années 1970, Imad Mughnieh rejoint le mouvement palestinien du Fatah après l'expulsion des palestiniens vers le Liban lors du conflit de Septembre Noir qui les oppose à la Jordanie.
Il est recruté dans un camp militaire du Fatah par le militant pro-palestinien Anis Naccache. Ce dernier deviendra connu quelques années plus tard pour son attaque en France en soutien au régime iranien.
Avec son cousin Moustapha Badreddine, Imad intègre la Force 17, la brigade d'élite du Fatah en charge de la protection de Yasser Arafat [12]. Il travaille notamment comme garde du corps rapproché de Arafat[12].
Au lendemain de la révolution islamique en Iran et de l'intervention israélienne de 1982 pendant la guerre civile libanaise, Imad Mughnieh est présenté par Anis Naccache aux services de renseignements iraniens [5].
Il est par la suite un des chefs du Hezbollah, dont il est un des fondateurs. Souvent décrit comme la tête de la section sécurité et renseignement, il dirige aussi la branche internationale du Hezbollah en particulier des liaisons avec la Syrie et l'Iran.
Il est soupçonné d'être l'organisateur de la double attaque meurtrière contre l'ambassade américaine à Beyrouth et contre les bases des Marines américains et des paras français, qui en 1983, avaient forcé les Occidentaux à se retirer du Liban.
Il utilise comme pseudonyme Hajj (arabe : الحاج), ou Hajj Radwane (arabe : الحاج رضوان). Il est activement recherché par le Mossad, la CIA puis Interpol à la demande de l'Argentine suite de sa participation présumée à l'attentat de 1994 contre l'Association mutuelle israélite argentine[13]. Il faisait aussi partie de la liste européenne des terroristes recherchés[14].
Selon Robert Baer[15], Imad Moughniyah était le chef de l'Organisation du Jihad islamique, responsable d'un grand nombre d'attentats et d'enlèvements dans les années 1980, notamment :
- l'attentat-suicide contre l'ambassade des États-Unis à Beyrouth le ;
- les attentats-suicide du contre les casernements américain et français à Beyrouth, ayant fait 305 morts ;
- l'enlèvement tout au long des années 1980 de plusieurs occidentaux et en particulier le rapt et de l'exécution en 1984 du chef du bureau de la CIA au Liban, William Buckley ;
- le détournement sur Beyrouth du vol TWA 847 en 1985 (un mort américain) ;
- l'enlèvement et l'exécution du journaliste français Michel Seurat en 1986 ;
En Octobre 1985, plusieurs diplomates russes sont kidnappés à Beirut par le Hezbollah[16]. La même année, le Hezbollah vient de torturer à mort William Buckley, le directeur de la CIA au Liban, malgré 5 mois de négociations pour le faire libérer[17].
En réaction, l'Union Soviétique aurait envoyé sur place une équipe de tueurs du KGB qui identifient Imad Mughnieh comme le preneur d'otages[17]. Les tueurs du KGB auraient kidnappé un membre de la famille Mughnieh, avant de lui tirer une balle dans la tête et d'envoyer ses testicules au siège du Hezbollah[18], avec un message avertissant que si les diplomates ne sont pas relâchés, d'autres suivront[18],[17] .
En 1994, son frère trouve la mort dans l'explosion d'une voiture piégée à Beyrouth, une opération imputée au Mossad israélien. À l'époque, des informations laissaient entendre que Imad était déjà la personne ciblée.
Son cousin et beau-frère Moustapha Badreddine, membre du Parti islamique Dawa irakien est condamné à mort par le Koweït pour sa participation présumée à l'attentat-suicide du 12 décembre 1983 (en) contre l'ambassade américaine au Koweït[19]. Il passe 7 ans en prison en Koweït avant d’être libéré lors de l'invasion de Saddam Hussein.
En 1992, Imad Mughnieh fait exploser l'ambassade d’Israël en Argentine, faisant plus de 300 victimes, dont de nombreux enfants argentins. La justice argentine accuse d’être le Hezbollah d’être derrière l'attentat[20].
En 1994, deux hommes sous l'ordre direct de Imad Mughnieh, Yousef al-Jouni et Abu Foul, sont arrêtés à Bangkok par la police thaïlandaise pour avoir tenté de faire exploser l'ambassade d’Israël [21]
La même année, un centre de la communauté juive à Buenos Aeres est frappé par un attentat à la bombe préparé par Imad Mughnieh[22] , tuant 85 personnes et faisant des centaines de blessés [23].
Un coordinateur clé
Recherché activement par les services secrets israéliens, américains et français, il se réfugie en Iran vers la fin des années 1980. Parlant couramment le Farsi[24], il collabore avec les responsables du ministère du Renseignement et de la sécurité avant de devenir le chef des opérations extérieures du Hezbollah[25].
Il joue un rôle majeur de coordination dans l'alliance entre l'Iran, la Syrie et le Hezbollah[26].
Entre 1995 et 2006, Mughniyeh voyage régulièrement entre Téhéran, Damas et Beyrouth. Il ne se rend presque jamais dans son village natal. En juillet 2006, lors de la guerre des 33 jours, il commande les troupes du Hezbollah contre Tsahal avec l'aide du Général Qassem Soleimani [5]. C'est lui qui prépare l'attaque du Hezbollah à l'origine de ce conflit[5].
En 2008, Moughnieh se trouve à Damas, où il est activement protégé par les services de renseignements de Bachar el-Assad. Réputé paranoïaque, il dispose de gardes du corps armés et emprunte rarement le même itinéraire[26]. Rencontrant régulièrement des officiers du Jihad Islamique et des Pasdarans Iraniens, il se fait passer pour un chauffeur travaillant pour l'ambassade d'Iran.
Mort
Le , peu après à 22 h 45, il est tué par l'explosion d'une bombe posée dans son SUV — une Mitsubishi Pajero — à Damas[26],[7],[27]. Sa mort a lieu dans le quartier de Kfar Sousa, à quelques pas d'un siège des renseignements syriens [26].
Il s'agit, selon plusieurs témoignages, d'un assassinat du Mossad avec un soutien de la CIA [28],[8],[9],[26],
Le gouvernement syrien, qui niait jusqu'ici que il protégeait Imad Moughnieh[24], confirme sa mort et dénonce un acte terroriste. Le Hezbollah accuse immédiatement Israël d'avoir assassiné Moughniyeh. Israël nie avoir toute responsabilité[26].
Le gouvernement américain estime que le monde se portera mieux sans lui[4]. Marie Seurat, la veuve du sociologue français Michel Seurat, déclare : « C'est un immense soulagement de voir cet assassin enfin éliminé »[29].
L’assassinat de Imad Mughnieh entraine la fureur du Hezbollah. Le Parti de Dieu accuse la Syrie d'incompétence et s'en prend au général Assef Chaoukat, beau-frère de Bachar el-Assad, en charge de la sécurité personnelle de Mugnieh[24]. L'Iran, envoie son ministre des Affaires étrangères, pour tenter de calmer le jeu entre ses alliés [24].
L'enterrement de Imad Mugnieh rassemble plusieurs milliers de personnes dans la banlieue sud de Beyrouth en présence du chef de la diplomatie iranienne Manoutchehr Mottaki[30]. Le Président Iranien Mahmoud Ahmadinejad qualifie Mughnieh de « source de fierté pour tous les croyants »[31] Selon un diplomate occidental à Beyrouth, la mort de Moughniyah est un sérieux coup porté au Hezbollah[32] et « implique une pénétration du mouvement au plus haut niveau [32]». La mort de Mughnieh entraine la promesse de Hassan Nasrallah d'une vengeance contre les israéliens[33],[26]. Ce serait le principal motif derrière l'attentat de Bourgas en Europe[26].
Lors de sa visite au Liban en 2017, Mohamed Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères dépose une gerbe de fleurs sur la tombe de Imad Mughnieh[34]. En 2018, le général Qassem Soleimani, décrit Imad Mugnieh comme un martyr de l'Islam et promet que sa mort sera vengée par l'élimination de l’État d’Israël [35].
Voir aussi
Articles
- Hezbollah
- Islamisme
- Moustapha Badr ed-Dine
- Anis Naccache
- Guerre Civile Libanaise
- Révolution Islamique en Iran
Références
- « Obsèques sous haute tension d'un chef du Hezbollah », sur Obsèques sous haute tension d'un chef du Hezbollah, (consulté le )
- Matthew Levitt, « Imad Mughniyeh and Hezbollah's Shadow War: A Washington Institute Backgrounder », sur Washington Institute, (consulté le )
- (en) « Argentina Seeking Hezbollah Official in ‘92 Embassy Bombing », (consulté le )
- Jean-Pierre Perrin, « Les Moughnieh, le Hezbollah de père en fils », sur Libération, (consulté le )
- Shimon Shapira, « Inside the Struggle Between Israel and Hezbollah », sur Tablet Mag, (consulté le )
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- « Un chef recherché du Hezbollah tué par une bombe à Damas », sur Le Monde, (version du sur Internet Archive)
- Matthew Levitt, « Why the CIA Killed Imad Mughniyeh », sur Politico, (consulté le )
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- (en) Mark Perry, « The Driver », sur Foreign Policy, (consulté le )
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- Le Figaro du : La liquidation de Moughniyeh place le Hezbollah devant des choix difficiles.
- « Quelle vengeance pour la mort d'Imad Moughnieh ? », sur Courrier International, (consulté le )
- Dexter Filkins, « Why Aren’t We Asking Iran for More? », sur New Yorker, (consulté le )
- (en) Ahmad Majidyar, « Soleimani commemorates Hezbollah commander by promising Israel’s destruction », sur Middle East Institute, (consulté le )
Liens externes
- « Notice rouge d'Interpol: avis de recherche de la justice argentine à l'encontre d'Imad Mughniyah »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- « Avis de recherche du FBI à l'encontre d'Imad Mougniyah »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- (ar) « من هـو القائد الجهادي الكبير الحاج عماد مغنية »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)