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Émigration intérieure

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L'expression d'émigration intérieure (« Innere Emigration ») désigne l'attitude de résistance passive d'intellectuels, d'écrivains ou d'artistes allemands sous le régime nazi. « On désigne généralement [par ces termes] l'attitude qui consista à rester en Allemagne tout en prenant ses distances à l'égard du national-socialisme et en refusant d'illustrer son idéologie par quelque œuvre que ce soit »[1].

Par extension, l'expression peut désigner un état d'acceptation consciente et délibérée de sa propre impuissance à régler les problèmes de société, et l'abstention totale à laquelle on se résout, sans pour autant quitter son pays natal.

C'est Frank Thiess qui, en 1946, à la suite du refus de Thomas Mann de rentrer en Allemagne, et de déclarations accusant les écrivains n'ayant pas choisi l'exil pendant la Seconde Guerre mondiale de complicité, a élaboré cette notion d'émigration intérieure en expliquant que ces écrivains dont il a fait partie « ont trouvé en eux une résistance de l'esprit […] à partir de laquelle doit être construite la nouvelle Allemagne ». Cette notion multiforme a donné lieu à des controverses et à de nombreuses études.

Quelques « émigrants intérieurs »

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Bibliographie

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  • (en) Nancy Thuleen, « Criticism, Complaint, and Controversy: Thomas Mann and the Proponents of Inner Emigration »
  • (de) Ralf Schnell, « Literarische Innere Emigration », in Dichtung in finsteren Zeiten. Deutsche Literatur und Faschismus, Rororo, Hamburg, 1998, S. 120–160
  • (fr) Hans Manfred Bock, « Histoire et historiographie des intellectuels en Allemagne », in Michel Trebitsch, Marie-Christine Granjon (dir.), Pour une histoire comparée des intellectuels, Paris, Complexe, 1998, p. 96 sqq. Aperçu Google Books
  • (fr) Valerie Robert, Partir ou rester ?: les intellectuels allemands devant l'exil 1933-1939, Presses Sorbonne Nouvelle, 2001.

Notes et références

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  1. Lionel Richard, Le nazisme et la culture, éditions Complexe, 2006, p. 133.