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Barrage de Serre de la Fare

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Barrage du Serre de la Fare
Géographie
Pays
Région
Département
Coordonnées
Cours d'eau
Objectifs et impacts
Statut
Annulé/abandonnéVoir et modifier les données sur Wikidata
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Le barrage du Serre de la Fare était un projet de barrage sur la Loire, abandonné le . Il était contesté par des associations environnementales avec d'autres projets hydroélectriques du bassin versant de la Loire, comme le barrage du Veurdre, le barrage de Naussac 2 ou le barrage de Chambonchard.

Caractéristiques

Le lac de retenue devait avoir une quinzaine de kilomètres de long et le village de Colempce devait être ennoyé[1]. Son principal rôle est de réduire les étiages en été et de prévenir les inondations dans la haute vallée de la Loire[2]. Le barrage et son lac de retenue est situé sur les communes de Goudet et de Solignac-sur-Loire. L'altitude maximale du lac de retenue est de 750 mètres. L'emprise du lac de retenue s'étend sur des affluents comme la Beaume ou la Gazeille. Le projet avait une capacité de 129 millions de m³[3]. Son coût était de 700 millions de francs en 1990, financé à 50 % par l'Epala, à 25 % par l'État, à travers le ministère de l'environnement et à 25 % par un ensemble de l'agence de l'eau Loire-Bretagne et du ministère de l'agriculture[3].

Histoire

Prémices

En 1971, le barrage du Serre de la Fare est présenté comme une site susceptible d'être aménagé, lors de l'annonce de la construction des barrages de Naussac et du Veurdre, de Villerest et de Chambonchard[4].

En 1980, des inondations tuent 8 personnes Brives-Charensac près du Puy-en-Velay[4]. À la suite de ces inondations, le projet de barrage de Serre de la Fare est porté par des élus locaux pour lutter contre les inondations[4].

Projet et opposition

Occupation du site par les opposants au barrage en 1989.

Le 13 février 1986, le projet est officiellement lancé, en parallèle avec les projets du Veurdre et de Naussac 2 ainsi que le barrage de Chambonchard, dans le cadre d'un projet d'aménagement du bassin versant de la Loire, par l'établissement public d’aménagement de la Loire et de ses affluents (Epala) [1],[5],[6].

En juin 1986, en réaction à cet accord, le comité Loire Vivante est créé par le Fonds mondial pour la nature (WWF) et par la fédération française des sociétés de protection de la nature (FFSPN)[5]. Entre juillet et novembre 1986, une étude d'impact archéologique est effectué. Cette étude note la présence sur l'emprise médiévale qui serait l'ancien village de la Baume. Au total, 20 sites dont 11 abris sous roches[7]

En 1988, le comité Loire Vivante demande la réalisation d'une étude d'impact à l'échelle du bassin versant[5],[6].

En février 1988, l'occupation du site par les opposants au barrage commence. Elle durera 5 ans jusqu'à l'abandon du projet[1],[6]. Une première manifestation a lieu cette année au Puy-en-Velay, regroupant environ 1 000 personnes[8]

Le 29 avril, 30 avril et 1er mai 1989, des manifestations rassemblent 10 000 personnes au Puy-en-Velay, contre le barrage du Serre de la Fare, mais également contre les autres aménagements du bassin versant de la Loire[4],[8].

En 1990, les opposants au barrage arrêtent les travaux d'élargissement des accès au barrage[9]. Une manifestation de 400 personnes est également organisée à Paris, où une délégation est reçue par le cabinet du Premier Ministre[8]. En fin d'année, les opposants souhaitent organiser un référendum local sur le barrage. Ils mettent en avant des sondages d'opinions qui leur sont favorables[9],[8].

Annulation

En 1991, la déclaration d'utilité publique est annulée un tribunal administratif de Clermont-Ferrand[6],[9]. L'Epala fait appel, sans succès, devant le conseil d'État[3].

Le 31 juillet 1991, le gouvernement annonce l'annulation des barrages de Chambonchard et du Serre de la Fare[10],[9],[6]. Des aménagements moins importants comprenant des digues à Brives-Charensac sont prévus en remplacement pour un total de 320 millions de francs[3],[9]. Malgré cette annonce, l'occupation du site du barrage continue[9]. Ceux-ci ne sont pas réalisés, l'Epala trouva via une expertise commandée que ces travaux sont moins pertinents que le barrage pour un coût similaire[3].

En juin 1992, une commission parlementaire conseille à l'Epala de garder l'emprise foncière acquis pour le barrage, en cas où le gouvernement changerait de décision[3].

La même année, Christine Jean reçoit le Prix Goldman pour l'environnement pour son action au sein du comité Loire Vivante[6]. En parallèle, l'État lance une étude sur les alternatives au barrage de Serre de la Fare[9]. En décembre 1992, le camp des opposants au barrage prend feu, l'origine du sinistre ne sera pas connu.

En 1993, une pétition contre le barrage du Serre de la Fare recueille 160 000 signatures[11].

Le , l'État et le ministre de l'environnement Michel Barnier, par le biais du comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire (CIADT) lance le plan Loire Grandeur Nature qui réduit le nombre et l'importance des aménagements proposés, en mettant en avant la naturalité du bassin versant[5]. Dans ce plan, le projet de barrage du Serre de la Fare est abandonné, alors que le barrage de Chambonchard est ravivé et passe d'une capacité de 125 millions de m3 passe à une capacité de 50 millions de m3[12],[5].

Le , le site d'occupation du barrage tenu par les opposants est victime à nouveau d'un incendie. À la suite d'une enquête qui dure deux mois, trois personnes sont arrêtées. Entretemps le , la déclaration d'utilité publique expire. Le , l'occupation du site prend fin[11].

En 1998, l'Epala cède pour 1 € symbolique les bâtiments du village de Colempce[13]

Fin 1998, le projet du barrage du Serre de la Fare a eu un coût pour l'Epala de 80 millions de francs, dont 29,6 millions pour les acquisitions foncières et 47 millions pour les différentes études du projet[3].

Transformation en zone naturelle

En juillet 2009, l'établissement public Loire (EPL) annonce que les 400 hectares qu'il possède encore liés au barrage de Serre de la Fare, ne seront pas transférés aux collectivités locales alentour, l'EPL restant propriétaire. La gestion du site est par contre déléguée au Conservatoire des espaces et paysages d'Auvergne (CEPA)[14]. En parallèle, un projet de classer le site en réserve de biosphère est porté par le WWF et soutenu par l'établissement public Loire (EPL)[15]. En 2012, l'EPL est propriétaire de 357 hectares sur le secteur[15]. En 2012, le début des travaux de la réhabilitation du village de Colempce commencent pour un coût de 2,8 millions d'euros, pour créer une centre de loisir et d'éducation sur l'environnement[13].

Notes et références

  1. a b et c « Serre de la Fare ou comment la Loire sauvage a été sauvée ! », Loire Sauvage.
  2. Christian Ligérien, « Serre de la Fare ».
  3. a b c d e f et g Établissement public d'aménagement de la Loire et de ses affluents, « Observations définitives de la chambre régionale des comptes sur la gestion del'établissement public d'aménagement de la Loire et de ses affluents (EPALA) ».
  4. a b c et d « Chronologie détaillée », sur rivernet.org, Loire Vivante (consulté le ).
  5. a b c d et e Philippe Garnier et Sylvain Rode, « Entre aménagement et environnement, la naissance avortée d'un projet aléatoire : le barrage de Chambonchar », Annales de géographie, no 656,‎ , p. 382-397 (lire en ligne, consulté le ).
  6. a b c d e et f Sylvie David-Rousseau, « Monsieur le Préfet, je vous fais une lettre... », Lettre du Castor, no 24,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Lien mort Vialet Pascal, Vernet Gérard, Braco J.-P., « La Serre de la Fare (Haute-Loire) : Méthodologie et résultats d'une étude d'impact », Revue archéologique du Centre de la France, pp. 210-212..
  8. a b c et d Cyril Bayet, « Riverains inondables et défenseurs de l’environnement, Mobilisations et contestations associatives dans le domaine de la prévention des inondations ».
  9. a b c d e f et g « Chronologie détaillée », sur rivernet.org, Loire Vivante (consulté le ).
  10. « Le barrage de Chambonchard : un projet inutile et destructeur, Projet annulé en 1999 », Rivernet.
  11. a et b « Chronologie détaillée », sur rivernet.org, Loire Vivante (consulté le ).
  12. L. D., « La Loire n'aura droit qu'au seul barrage de Chambonchard », L'Humanité, .
  13. a et b Maxime Pitavy, « http://www.zoomdici.fr/actualite/Colempce-le-village-sort-de-l-eau-id117167.html?# », Zoom d'ici, .
  14. « L’ex-EPALA conserve les terrains du “barrage du Serre de la Fare” », L'Éveil, .
  15. a et b « Serre de la Fare, Valorisation du patrimoine foncier de l’Etablissement public Loire, Réunion d’information – Le Puy en Velay », Etablissement public Loire, .