Serviette de table
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Une serviette de table est une pièce de tissu individuelle, généralement de forme carrée ou rectangulaire, avec laquelle on s'essuie la bouche ou les mains au cours des repas.
Origines
L'usage des serviettes apparaît très tôt dans l'histoire humaine.
Les Romains recouraient ainsi aux serviettes (mappa) mais l'usage voulait que ce soient les convives qui les apportent. Il s'agissait alors le plus souvent d'un simple tissu blanc, parfois brodé de fils d'or, que l’on utilisait pour s’essuyer le visage.
Au début du Moyen Âge, c'est à même la nappe que les commensaux s'essuyaient les doigts et la bouche. Deux options furent tour à tour utilisées : le « doublier » — une pièce de tissu pliée en deux et placée sur une planche à tréteaux — puis la « longuière », qui ne couvrait que les seuls bords de la table.
Vers le XIIIe siècle, des torchons dénommés « touailles » sont pendus au mur. On les utilise aussi bien pour s'essuyer collectivement que pour recouvrir les restes des agapes. Généralement longs de quatre mètres, ils sont pliés en deux sur un bâton.
La serviette de table dans son acception actuelle, personnelle, trouve son origine au XVe siècle, sous le règne de Charles VII. À cette époque, l’usage de la fourchette est marginal et les convives mangent directement avec les doigts. Les serviettes sont par conséquent régulièrement renouvelées durant les repas, dans le respect d’un strict cérémonial faisant successivement intervenir maître d’hôtel, gentilhomme, grand chambellan et officiers de la bouche.
La Renaissance marque un tournant important. Les serviettes en lin damassé, parfumées d’eau de rose ou d’autres essences, commencent à se généraliser : elles sont nouées autour du cou afin de protéger les larges collerettes tuyautées qui sont alors fréquemment portées. La collerette imposante nécessite l'aide d'une personne pour la nouer, acte à l'origine de l'expression « avoir du mal à joindre les deux bouts[1] ». Les « arts de la table » naissent au même moment et le pliage des serviettes y occupe rapidement une place importante[2].
Au XVIIIe siècle, la serviette de table devient un support d’ostentation : décorée, brodée, colorée, elle exprime le statut social de ses possesseurs et assigne un statut à chacun, donnant tout son sens à l’expression populaire « on ne mélange pas les torchons et les serviettes ».
L’expansion coloniale et le commerce de la Compagnie des Indes font par la suite surgir de nouveaux tissus qui donnent naissance à des usages jusqu’alors inédits, comme les serviettes à café ou à chocolat.
Au XIXe siècle, les serviettes de table intègrent le trousseau constitué à l’occasion d’un mariage. Aux côtés des draps, des nappes et des mouchoirs, elles constituent un véritable patrimoine auxquelles les jeunes filles accordent une importance considérable.
Aujourd’hui
Les serviettes de table en tissu laissent de plus en plus souvent place aux serviettes en papier (de couleur unie ou à motifs), lorsque ce n’est pas au simple « essuie-tout » . Les versions textiles sont moins fréquemment utilisées au quotidien mais davantage pour des repas de fête ou dominicaux.
Restauration
Le maître d'hôtel d'un restaurant, les serveurs et garçons de café portent traditionnellement une serviette appelée liteau sur le bras gauche. Elle est utilisée dans les restaurants à la place du papier gaufré ou de la dentelle pour présenter certains mets.
Savoir-vivre
Les règles de savoir-vivre veulent qu'on utilise sa serviette avant de porter son verre à la bouche, et chaque fois que les lèvres sont marquées par un mets.
On ne noue par ailleurs sa serviette autour du cou que pour manger des fruits de mer à décortiquer.
Notes et références
- « Joindre les deux bouts (expression) », sur expressio.fr (consulté le ).
- Élisabeth Latrémolière, exposition « Festins de la Renaissance » du 7 juillet au 21 octobre 2012, château Royal de Blois.
Voir aussi
Bibliographie
- Nouveau Larousse illustré, 1898-1907.
- F. de Bonneville, Rêves de blanc. La grande histoire du linge de maison, Paris, Flammarion, .
- Inès Heugel et Christian Sarramon, Dans les armoires de nos grands-mères, Paris, Éditions du Chêne, , 192 p. (ISBN 978-2812300059).
- J.-C. Kaufmann, Le Cœur à l’ouvrage. Théorie de l’action ménagère, Paris, Nathan, coll. « Essais et recherches », .
- « Linge de corps et linge de maison », Ethnologie française, t. 16, no 3, .