Extermination des Selknam
Extermination des Selknam | |
Julius Popper avec ses hommes près d'un Selknam mort et dénudé. | |
Date | fin XIXe siècle - début XXe siècle |
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Lieu | Terre de Feu, Argentine et Chili |
Victimes | Selknam |
Type | massacre génocidaire, internement |
Morts | 3,900[1] (97.5% de la population) |
Auteurs | Julius Popper et son entreprise ; Ramón Lista et ses troupes ; José Menéndez (en) et la Sociedad Explotadora de Tierra del Fuego (en) |
Guerre | Génocide des peuples autochtones |
Coordonnées | 54° 00′ 00″ sud, 70° 00′ 00″ ouest |
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L'extermination des Selknam est l'élimination presque totale des Selknam, l'une des trois populations autochtones habitant en Terre de Feu, entre la fin XIXe siècle et le début XXe siècle. Cette extermination s'est étendue sur une période comprise entre dix et quinze ans. Les Selknam, dont la population était estimée à 4 000 personnes, ont été réduits au nombre de 500[2].
Contexte
Les Selknam font partie des trois tribus autochtones implantées au nord-est de l'archipel ; avant leur extermination, leur population représente entre 3 000 et 4 000 personnes[3]. Ils étaient appelés Ona (le peuple du Nord) par les Yagans[4]. Les Selknam mènent une vie semi-nomade de chasseurs-cueilleurs sur la Grande île de la Terre de Feu[5] depuis des millénaires. Les Selknam sont installés entre les Mánekenk à l'Est et les Yagan à l'Ouest et au Sud.
Histoire
Environ 4 000 Selknam vivent encore à la moitié du XIXe siècle ; en 1930, ils n'étaient plus que 100.
Ils sont victimes d'un approvisionnement continu en alcool, de déportation, de viols et d'extermination ; les chasseurs d'hommes les plus impitoyables reçoivent des primes[1]. Martin Gusinde, qui visite l'île vers fin 1918, raconte dans ses écrits que les chasseurs d'hommes envoyaient les crânes des Selknam assassinés aux musées anthropologiques étrangers, transaction menée « au nom de la science »[6].
Robert Lehmann-Nitsche (en), anthropologue allemand, a publié les premières études académiques sur les Selknam ; néanmoins, il est critiqué par la suite car il a analysé des Selknam enlevés et montrés dans les cirques, réduits de facto en esclavage[7].
En 1879, l'expédition de Ramón Serrano Montaner au Chili signale une présence importante d'or dans les sables des principales rivières en Terre de Feu. Appâtés, des centaines d'aventuriers étrangers affluent vers l'île en espérant trouver la fortune[8]. Néanmoins, les réserves locales arrivent vite à l'épuisement.
Les chasseurs d'autochtones comptent dans leurs rangs Julius Popper, Ramón Lista, Alexander McLennan[9], Alexander A. Cameron, Samuel Hyslop, John McRae, and Montt E. Wales[10],[11].
La répression des Selknam se poursuit au début du XXe siècle[12]. Le Chili déplace certains Selknam vers l'île Dawson et les confine dans des camps de prisonniers ou des camps de concentration.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Selk'nam genocide » (voir la liste des auteurs).
- Walter Gardini, « Restoring the Honour of an Indian Tribe-Rescate de una tribu », Anthropos, vol. 79, nos 4/6, , p. 645–47 (JSTOR 40461884)
- Chapman 2010, p. 544.
- Prieto 2007.
- Chapman2010, p. XX.
- Gilbert 2014.
- Cristhian Riquelme et Simón Bratti, « Recopilación etnológica de una identidad étnica », Universidad de Concepción Chile (consulté le )
- Diego Ballestero, Los espacios de la antropología en la obra de Robert Lehmann-Nitsche, 1894-1938 (PhD), Universidad Nacional de La Plata,
- John Spears, The Gold Diggings of Cape Horn. A study of Life in Tierra del Fuego and Patagonia, New York, (ISBN 9-7805-4834-724-9)
- James Kelly, « In Search of Paradise Lost in Tierra del Fuego », sur Earth Island Journal, Earth Island Institute (consulté le )
- According to Federico Echelaite's memoirs in the documentary film Los onas, vida y muerte en Tierra del Fuego (by A. Montes, A. Chapman, and J. Prelorán).
- Martin Gusinde, Hombres primitivos en la Tierra del Fuego (de investigador a compañero de tribu), Sevilla, Escuela de Estudios Hispano-Americanos de Sevilla, , 98–99 p. (lire en ligne)
- Adelaar 2010, p. 92.
Annexes
Bibliographie
- Willem Adelaar, Atlas of the World's Languages in Danger, UNESCO, , 3rd Revised éd., 86–94 p. (ISBN 978-9231040962), « South America »
- Alfredo Prieto, Latin American Indigenous Warfare and Ritual Violence, University of Arizona Press, (ISBN 978-0816525270), « The Struggle for Social Life in Fuego Patagonia », p. 213
- Anne Chapman, European Encounters with the Yamana People of Cape Horn, Before and After Darwin, Cambridge University Press, , 1st éd. (ISBN 978-0521513791)
- Jérémie Gilbert, Nomadic Peoples and Human Rights, Routledge, (ISBN 978-0415526968), p. 23
Liens externes
- Ana Montes de Gonzales et Anne Chapman, « Los Onas: vida y muerte en Terra del Fuego », El Comite Argentino del film Antropologico,
- Genocide In Chile: A Monument Is Not Enough