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Clément Duval

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Clément Duval
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Clément Duval (né le à Cérans-Foulletourte dans la Sarthe[1]; mort le à New York) est un anarchiste illégaliste français, membre du groupe « La Panthère des Batignolles », partisan de la « propagande par le fait » et de la « reprise individuelle ».

Biographie

Membre du groupe anarchiste « La Panthère des Batignolles », le , Clément Duval cambriole, avec un complice nommé Turquais, un hôtel particulier, la rue de Monceau, appartenant à Mme Herbelin, qui l'habitait avec sa nièce, l'artiste peintre Madeleine Lemaire, dont Marcel Proust aimait les roses. Le , lors de son arrestation chez un receleur, il poignarde le brigadier Rossignol, sans le tuer. Jugé le , Clément Duval est condamné à mort puis gracié par le président de la République Jules Grévy.

Aux procès, Duval expliquera son acte en disant « qu'il défendait sa liberté » ; comme on lui reproche, outre le vol, d'avoir mis le feu à la maison, Duval dira qu'il ne voulait pas mettre le feu à la maison puisque les « parasites » (les propriétaires) n'y étaient pas, mais que son complice, Turquet (qui ne fut jamais arrêté), fou de rage de ne pas avoir trouvé ce qu'il cherchait, s'était vengé par le feu. Duval refusera de prêter serment devant le tribunal ; tout le long du procès (que Duval appelle « la comédie »), Duval se réclamera de l'anarchisme. Le juge lui reprochera le vol, en disant que c'était pour son profit personnel que Duval avait cambriolé, Duval lui rétorquera que l'argent était destiné à l'anarchisme afin de financer des brochures, fabriquer des bombes, etc. Lorsqu'à la fin de son procès, on lui demanda ce qu'il avait à déclarer pour sa défense, Duval s'enflamma et fit un discours violent contre la bourgeoisie, les parasites, la société. Il fut évacué de force par six policiers, continuant à hurler « Vive la révolution sociale, vive l'anarchie, je vous ferai tous sauter ! »[2].

Sa peine est ensuite commuée en travaux forcés à perpétuité. Sa défense est assurée par Fernand Labori, jeune avocat commis d'office, qui sera plus tard l'un des célèbres défenseurs du capitaine Dreyfus.

Il est envoyé au bagne le , sur l'une des 3 Iles du Salut, l'île du Diable, il y restera 14 ans, il tente plusieurs fois de s'en évader avant d'être transféré au bagne de Saint-Laurent-du-Maroni. Pendant toutes ces années passées au bagne, Clément Duval en connaîtra pratiquement tous les anarchistes, l'italien Pini, Victor Cails, un anarchiste breton, Liars-Courtois, Meunier, Lepiez, Paridaen, Chévenet et Girier-Lorion.

Il parvient à s'en échapper le . Il trouve ensuite refuge en Guyane anglaise et parvient à rejoindre New York. A New York, chez les anarchistes italiens, une colonie nombreuse et solidaire, Duval fut accueilli en frère ; à plus de 50 ans, les pieds déformés, sous alimenté et usé par des années de souffrances, et, n'y voyant plus guère, le « père Duval » finira sa vie chez les italiens de Brooklyn.

Il rédige ses mémoires (Moi, Clément Duval, bagnard et anarchiste), avec l'aide de Luigi Galleani (son traducteur) ; un premier livre fut publié par " L'adunata dei refrattari " (une association d'anarchistes italiens new-yorkais), quelques extraits furent publiés par " L'Endehors " en France.

Duval meurt à 85 ans le .

Bibliographie et sources

  • Clément Duval, Marianne Enckell, Moi Clément Duval : bagnard et anarchiste, Éditions de l'Atelier, coll. « La part des hommes », 1991, (ISBN 270822915X)

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références