Jean-Baptiste-Éric Dorion
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Jean-Baptiste-Éric Dorion ( à Sainte-Anne-de-la-Pérade - ) surnommé « l’Enfant terrible », naquit à Sainte-Anne-de-la-Pérade, dans la région de la Mauricie, au Québec. Autodidacte, il fut commis-marchand, journaliste, colon-défricheur et homme politique.
Il était le fils de Pierre-Antoine Dorion, négociant à Sainte-Anne-de-la-Pérade et longtemps député à l’Assemblée du Bas-Canada, et de Geneviève Bureau. Son père avait immigré en 1684 de Salies-de-Béarn en France[1]. Né dans une famille de dix enfants, il était le frère cadet d’Antoine-Aimé Dorion (1818-1891).
Élevé dans un milieu lié aux Patriotes de 1837-1838, il fut l’ardent défenseur des idées politiques libérales[1]. Membre du groupe des « rouges » (libéraux radicaux), il fonda plusieurs journaux pour propager les idées de ce mouvement, dont Gros-Jean L’Escogriffe en 1842, L'Avenir en 1847[2] et le Défricheur en 1862.
Dorion lutta pour l’abolition des dîmes et de la tenure seigneuriale, pour le « gouvernement responsable » (responsabilité ministérielle) et l’annexion du Canada aux États-Unis.
Il fut l’un des fondateurs de l'Institut canadien de Montréal, en 1844[2]. Il en fut le président en 1850. L’Institut comprenait une bibliothèque et une salle de lecture, ainsi que des salles de conférences. Voué à la diffusion des idées libérales au Canada, l’Institut possédait de nombreux livres désavoués par l’Église catholique et recevait des journaux étrangers. De 1856 à 1871, l'Institut présentera 128 conférences publiques, 68 conférences privées réservées à ses membres et tiendra 213 débats, sous la forme d'une joute oratoire, qui ont lancé la mode des assemblées contradictoires en temps d'élection.
Ces activités, abordant des sujets tels que la théorie de l’évolution ou le pouvoir pontifical, étaient souvent l’objet de controverses. C’est à l’initiative de l’Institut canadien que fut élevé le premier monument aux patriotes de 1837-1838. En 1858, Ignace Bourget, évêque de Montréal, ordonna à l’Institut d’expurger sa bibliothèque. De nombreux membres commencèrent alors à quitter l’Institut canadien de Montréal qui fut définitivement condamné par Rome en 1869. L’évêque Bourget frappa alors l’Institut d’interdit, refusant les sacrements et la sépulture chrétienne à ceux qui continuaient à en faire partie. Ce fut un coup fatal : la salle de conférences ferma ses portes en 1871 et la bibliothèque en 1880.
Dorion fonda l’Association pour le peuplement des Cantons de l’Est pour favoriser l’installation de Canadiens français dans cette région alors majoritairement anglophone et, en 1852, déménagea dans le canton de Durham où il fonda le village de L'Avenir nommé d’après son défunt journal, L'Avenir. Cet anticlérical y construisit une église et un presbytère, attirant sur place un bureau de poste, un magasin et une scierie, tout cela sans cesser son activité politique : député de Drummond-Arthabaska à l’Assemblée législative du Canada-Uni en 1854, il garda ce poste jusqu’à sa défaite aux élections de 1858, puis fut réélu en 1861.
Ardent promoteur de l’éducation des masses, il fonda l’Institut des artisans du comté de Drummond en 1856.
Terrassé par une crise cardiaque, Jean-Baptiste-Éric Dorion mourut le à l'âge de 40 ans dans le village qu’il avait fondé.
Notes et références
- « Biographie – DORION, JEAN-BAPTISTE-ÉRIC – Volume IX (1861-1870) – Dictionnaire biographique du Canada », sur www.biographi.ca (consulté le )
- « Dorion, Jean-Baptiste-Éric | l'Encyclopédie Canadienne », sur thecanadianencyclopedia.ca (consulté le )