Sottai
Groupe | Folklore populaire |
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Sous-groupe | Petit peuple |
Caractéristiques | Humanoïde artisan de petite taille |
Habitat | Cavernes |
Proches | Nuton, nain, lutin, gobelin, gnome |
Origines | Folklore belge |
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Région | Belgique |
Le sottai ou sotré[1] est une petite créature légendaire du folklore ardennais et vosgien, frère du nuton wallon et comparable au lutin français.
Ce petit être tournoyant ou tourbillonnant, apparu probablement entre le Xe et le XIIe siècle, peut aider un foyer ou une maison aux travaux routiniers, aux tâches ménagères ordinaires comme au grand nettoyage exceptionnel, au nettoyage des étables comme à la traite des vaches ou au nourrissage d'animaux domestiques momentanément abandonnés. Il peut aussi vivre au fond d'une caverne, selon les versions solitaire ou en collectivité. Si on le voit, il ne faut pas faire semblant, et surtout ne pas se moquer de ses caractéristiques physiques ou d'habillement incongrues. Il est par contre sensible aux compliments, mais jamais de manière directe. Son emblème le plus ancien est la roue ou le rouet.
Étymologie et terminologie
Qu'on l'appelle sottai, sotê, massotê, sotay ou sotré, sotrê, satré, soltrait, sotret, sotreut, sottrait, sottré, soutrait, souttré, tous ces noms sont issus du satyre grec[2].
Le wallon du pays de Liège le nomme le plus souvent sotê, la variante massotê étant propre à la Haute-Ardenne comme à La Gleize[3] ou à Grand-Halleux[4]. Ce nom provient de la prononciation liégeoise du wallon sotea qui pourrait étymologiquement signifier « petit sot »[5].
D'orthographe extrêmement variable, la version sotré (ou sotrê, sotret, souttré, soltrait) provient de la région des Vosges[6]. En Champagne, le nom employé est sotrê. Il était aussi nommé spin ou spinule, "petite roue" ou rouet vivant, être toupie ou cyclonique, petite turbulence, tourbillon ou courant enroulés. Saint Spinule est le patron de l'église funéraire des comtes de Vaudémont en Lorraine.
Description
Le sottai ou sotré est typique du monde paysan, donc il diffère selon chaque petit pays ou contrée. La description indirecte de chaque conteur ancien est souvent exubérante, mais elle obéit à un code précis.
D'après quelques récits populaires belges, ils sont très petits et basanés, et portent des cheveux longs retombant en boucles crépues. Les grottes des vallées de la Vesdre et de la Hoëgne leur servent d'habitation. Ils réparent ce qu'on pose près des ouvertures en échange de nourriture. Au carnaval de Malmedy, le sotê est un masque typique avec un haut chapeau[7].
Dans les Vosges, l'expression "voilà le sotré" désigne les petits tourbillons du foin, les courants tourbillonnants de la rivière, voire les petites tornades.
Utilisation commerciale
Le nom de sotré ou sotrê a été réutilisé pour un fromage vosgien de forme ronde, qui était produit à la laiterie Frederic Lung à Saint-Dié-des-Vosges entre 1954 et 1961. En effet, ce fromage qui n'existe plus se nommait Le Sotré.
Produit dans le Pays de Herve, le Trou d'Sottai est un fromage à pâte molle à croute lavée.
Notes
Références
- « La Lorraine magique », sur galeries.limedia.fr (consulté le )
- Sylvie Mougin, « Neptune et satyre en gallo-romain » dans Parlure Champagne-Ardenne 12-13, 1997-1998, p. 14-26
- Jean Haust, "Dictionnaire liégeois", 1933, p. 395, « Dictionnaire liégeois », sur Musée de la Vie wallonne (consulté le )
- Sterckx 1994, p. 49
- Jean Haust, "Dictionnaire liégeois", 1933, p. 603, « Dictionnaire liégeois », sur Musée de la Vie wallonne (consulté le )
- Dubois 1992, p. 92
- Doppagne 1977, p. 30
Annexes
Bibliographie
- Alfred Harou, Contributions au folklore de la Belgique, vol. 9 de Collection internationale de la Tradition, E. Lechevalier, , 88 p.
- Albert Doppagne, Esprits et génies du terroir, vol. 1 de Usages & croyances populaires, Paris/Gembloux, J. Duculot, , 192 p. (ISBN 2-8011-0129-X et 9782801101292)
- Pierre Dubois (ill. Roland et Claudine Sabatier), La Grande Encyclopédie des lutins, Paris, Hoëbeke, , 191 p. (ISBN 978-2-84230-325-9).
- Claude Sterckx, « Nûton, lûtons et dieux celtes », Zeitschrift für celtische Philologie, no 46, , p. 39-79 (ISSN 1865-889X, lire en ligne)