Điềm Phùng Thị

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Điềm Phùng Thị
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 81 ans)
HuếVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité

Điềm Phùng Thị (née le à Hué et décédée le dans la même ville) est une sculptrice moderniste vietnamienne, considérée comme l'« un des maîtres de l'art moderne vietnamien[1]. »

Après une formation de chirurgien-dentiste et un déménagement en France, elle a développé un intérêt pour la sculpture dans la quarantaine et a été reconnue en Europe et au Vietnam pour son travail.

Débuts et éducation[modifier | modifier le code]

Điềm Phùng Thị est né Phùng Thị Cúc en 1920 à Hué[1],[2],[3]. Enfant, elle a voyagé à travers le Viêt Nam avec son père, fonctionnaire d'état, première occasion pour elle de découvrir les traditions sculpturales indigènes de son pays[3].

Elle étudie l'odontologie à l'Université de médecine de Hanoï, devenant l'une des premières femmes diplômées de l'université en 1946[1],[3]. Elle a ensuite passé deux ans à combattre les Français lors de la première guerre d'Indochine[1]. Cependant, en 1948, elle souffrit de paralysie et est amenée en France pour y être soignée[1],[4]. Après sa guérison, elle est restée dans le pays et a obtenu un doctorat en chirurgie dentaire en 1954[1],[5] Dans le cadre de ses études supérieures, elle a fait des recherches sur la tradition de la mastication des feuilles de bétel au Vietnam[1].

Sculpture[modifier | modifier le code]

Điềm Phùng Thị n'a commencé à sculpter qu'aux alentours de 40 ans, en 1959[1],[6]. Après avoir abandonné sa carrière de dentiste et fréquenté l'école des beaux-arts de Paris, elle étudie auprès du sculpteur Antoniucci Volti de 1961 à 1963[1],[2],[3],[6]. Au cours de la première décennie de sa pratique artistique, Điềm s'installe dans un style abstrait, abandonnant la sculpture figurative[3]. Elle forme son style à partir d'un ensemble de sept formes qui pourraient former des combinaisons apparemment infinies qu'elle appelle Les sept modules[1],[3],[7]. Elle expérimente une grande variété de matériaux, y compris la terre cuite, la pierre, le métal, le bois, la laque, le polyester et même des restes de bombes B-52[2],[3],[5]. Elle s'inspire de ses souvenirs du Vietnam et de ses expériences en tant que femme[7],[8]. Điềm Phùng Thị est décrite comme l'« un des maîtres de l'art moderne vietnamien[1] » et « la réponse du Vietnam à Louise Bourgeois[9] ».

Son travail est largement exposé à travers l'Europe, à commencer par une exposition en 1966 à la galerie Bernheim-Jeune de Paris[1],[2]. Elle organise également des expositions au Vietnam, sa première en 1978 étant considérée comme l'une des premières expositions d'art abstrait du pays[1],[2],[4]. De plus, elle a produit des bijoux, ainsi que des œuvres d'art pour l'installation, notamment à l'ambassade du Vietnam en France et à la bibliothèque de Bayeux[2],[4].

Décès et postérité[modifier | modifier le code]

En 1992, Điềm Phùng Thị retourne au Vietnam et s'installe dans sa ville natale de Huế[1],[3],[6]. Elle y décède en 2002, à l'âge de 81 ans[1],[2],[3],[6]. Une grande partie de son travail est alors donnée à la ville de Hué, où elle est exposée au musée d'art Điềm Phùng Thị[1],[3].

Plusieurs de ses œuvres figurent aujourd'hui dans les collections publiques françaises, citons Mère et enfants, Arbre de vie ou Camion camouflée dans les collections nationale du CNAP[10] et encore Le Traineau, monument public de Vitry-sur-Seine, en France[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o et p (en-US) « Điềm Phùng Thị », The Factory Contemporary Arts Centre (consulté le )
  2. a b c d e f et g (en) Benezit dictionary of Asian artists., Oxford, 1 [edition], (ISBN 978-0-19-992301-4, OCLC 796933183, lire en ligne), « Diem Phung Thi »
  3. a b c d e f g h i et j (en) Thao Nguyen Phan, « Thao Nguyen Phan on Diem Phung Thi: The Metamorphosis of Signs », Cobo, (consulté le )
  4. a b et c (en) Carey Zesiger, « An Artist Takes Vietnam to the West and Back Again », International Herald Tribune,‎
  5. a et b (en) Roger Nelson, Modern Art of Southeast Asia: Introductions from A to Z, National Gallery Singapore, (ISBN 978-981-11-4725-8, lire en ligne).
  6. a b c et d « Diem Phung Thi, sculpteur d'origine vietnamienne », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  7. a et b (en) « Art Places – Diem Phung Thi Art Exhibition House, Vietnam », Artessere (consulté le )
  8. (en) Mireille Gansel, Translation as Transhumance, Feminist Press at Cuny, (ISBN 978-1-936932-08-5, lire en ligne).
  9. (en-US) Maura Egan, « Essentials Hue, Vietnam », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  10. CNAP, « Collection du CNAP » (consulté le ).
  11. Ville de Vitry-sur-Seine, « Répertoire des œuvres d'art dans la Ville » (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]