Élections législatives slovènes de 2004

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Élections législatives slovènes de 2004
90 sièges de l'Assemblée nationale
(Majorité absolue : 46 sièges)
Type d’élection Élection législative
Corps électoral et résultats
Inscrits 1 634 402
Votants 991 263
60,65 % en diminution 9,5
Votes exprimés 968 772
Blancs et nuls 22 351
SDS – Janez Janša
Voix 281 710
29,08 %
en augmentation 13,3
Députés élus 29 en augmentation 15
LDS – Anton Rop
Voix 220 848
22,80 %
en diminution 13,5
Députés élus 23 en diminution 11
ZLSD – Borut Pahor
Voix 98 527
10,17 %
en diminution 1,9
Députés élus 10 en diminution 1
NSi – Andrej Bajuk
Voix 88 703
9,09 %
en augmentation 0,4
Députés élus 9 en augmentation 1
Président du gouvernement
Sortant Élu
Anton Rop
LDS
Janez Janša
SDS
dvk-rs.si

Les élections législatives slovènes de 2004 (en slovène : Državnozborske volitve v Sloveniji 2004) se tiennent le dimanche , afin d'élire les 90 députés de la 4e législature de l'Assemblée nationale pour un mandat de quatre ans.

Marqué par une abstention en hausse, le scrutin voit la défaite de la Démocratie libérale slovène (LDS) au pouvoir depuis plus de dix ans, au profit du Parti démocratique slovène (SDS). Deux mois plus tard, le président du SDS Janez Janša succède au président de la LDS Anton Rop au poste de président du gouvernement, à la tête d'une coalition de centre droit.

Contexte[modifier | modifier le code]

Aux élections législatives du , la Démocratie libérale slovène (LDS) de Janez Drnovšek — éjectée du pouvoir quelques mois plus tôt par la coalition de centre droit du conservateur Andrej Bajuk — vire en tête et capte un tiers des sièges à pourvoir, soit trois députés de plus que l'alliance sortante au pouvoir[1].

Drnovšek retrouve alors son poste de président du gouvernement après s'être associé avec la Liste unie des sociaux-démocrates (ZLSD) et le Parti populaire slovène (SLS+SKD), pourtant membre de l'exécutif sortant. Il bénéficie en outre du soutien sans participation du Parti démocrate des retraités slovènes (DeSUS)[2].

Lors de l'élection présidentielle (sl) du , Janez Drnovšek se présente à la succession du président de la République Milan Kučan. Au premier tour, il obtient 44,4 % des voix, nettement devant l'indépendante Barbara Brezigar (sl), soutenue par le Parti social-démocrate de Slovénie (SDSS) — principale force de l'opposition — et Nouvelle Slovénie (NSi), le parti d'Andrej Bajuk. Au second tour le , Drnovšek l'emporte avec 56,6 % des suffrages. Le , le ministre des Finances Anton Rop lui succède à la direction du gouvernement[3].

La majorité se fissure au cours de l'année 2004. Le , les trois ministres du SLS remettent leur démission et le parti se retire de la coalition après l'adoption d'un projet de loi accordant la citoyenneté aux réfugiés de l'ex-Yougoslavie. À la demande de Rop, le ministre des Affaires étrangères Dimitrij Rupel est destitué trois mois plus tard par les députés après avoir été accusé de collaborer avec l'opposition[4].

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

L'Assemblée nationale (Državni zbor) est la chambre basse du Parlement bicaméral de la Slovénie. Elle est composée de 90 députés élus pour quatre ans dont 88 au scrutin proportionnel plurinominal de liste avec vote préférentiel et seuil électoral de 4 % dans huit circonscriptions de 11 sièges. Après décompte des voix, les sièges sont répartis dans chaque circonscription sur la base du quotient de Droop[a], puis au niveau national pour les sièges restants selon la méthode d'Hondt. Pour chaque liste, les mandats sont attribués en fonction du nombre de votes préférentiels obtenus par les candidats[5].

Les deux autres sièges sont réservés aux minorités italiennes et hongroises à raison d'un député chacune, élus en un seul tour à l'aide d'un système de vote pondéré : la méthode Borda. Les électeurs concernés classent les candidats sur le bulletin de vote en leur attribuant des chiffres en partant de 1 pour leur candidat favori. Le candidat classé en premier reçoit autant de voix que de candidats dans la liste, celui classé deuxième une de moins, et ainsi de suite. Le candidat ayant recueilli le plus de voix est déclaré élu. Les slovènes votant pour les représentants des minorités peuvent aussi participer à l'élection des 88 autres sièges[6].

Principales forces politiques[modifier | modifier le code]

Parti Idéologie Chef de file Résultat en 2000
Démocratie libérale slovène
Liberalna demokracija Slovenije (LDS)
Centre
Social-libéralisme
Anton Rop
(Président du gouvernement)
36,3 % des voix
34 sièges
Parti démocratique slovène
Slovenska demokratska stranka (SDS)
Centre droit
Conservatisme
Janez Janša 15,8 % des voix
14 sièges
Liste unie des sociaux-démocrates
Združena lista socialnih demokratov (ZLSD)
Centre gauche
Social-démocratie
Borut Pahor 12,1 % des voix
11 sièges
Parti populaire slovène
Slovenska ljudska stranka (SLS)
Centre droit
Conservatisme, agrarisme, démocratie chrétienne
Janez Podobnik (sl) 9,5 % des voix
9 sièges
Nouvelle Slovénie - Parti chrétien populaire
Nova Slovenija – Kršcanska ljudska stranka (NSi)
Centre droit
Démocratie chrétienne, conservatisme
Andrej Bajuk 8,6 % des voix
8 sièges
Parti démocrate des retraités slovènes
Demokratična stranka upokojencev Slovenije (DeSUS)
Centre
Social-libéralisme, défense des retraités
Anton Rous (sl) 5,2 % des voix
4 sièges
Parti national slovène
Slovenska nacionalna stranka (SNS)
Droite à extrême droite
Nationalisme, conservatisme, euroscepticisme
Zmago Jelinčič Plemeniti (sl) 4,4 % des voix
4 sièges
Parti de la jeunesse de Slovénie
Stranka mladih Slovenije (SMS)
Centre gauche
Écologie politique
Inconnu 4,3 % des voix
4 sièges

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats des élections législatives slovènes de 2004[7]
Parti Voix % +/- Sièges +/-
Parti démocratique slovène (SDS) 281 710 29,08 en augmentation 13,27 29 en augmentation 15
Démocratie libérale slovène (LDS) 220 848 22,80 en diminution 13,46 23 en diminution 11
Liste unie des sociaux-démocrates (ZLSD) 98 527 10,17 en diminution 1,91 10 en diminution 1
Nouvelle Slovénie - Parti chrétien populaire (NSi) 88 073 9,09 en augmentation 0,43 9 en augmentation 1
Parti populaire slovène (SLS) 66 032 6,82 en diminution 2,72 7 en diminution 2
Parti national slovène (SNS) 60 750 6,27 en augmentation 1,93 6 en augmentation 2
Parti démocrate des retraités slovènes (DeSUS) 39 150 4,04 en diminution 1,13 4 en stagnation
Slovénie active (sl) (AS) 28 767 2,97 Nv. 0 en stagnation
La Slovénie est à nous (sl) (SJN) 25 343 2,62 Nv. 0 en stagnation
Parti de la jeunesse de Slovénie (SMS) 20 174 2,08 en diminution 2,26 0 en diminution 4
Autres[b] 39 398 4,07 - 0 -
Minorités hongroise et italienne 2 en stagnation
Suffrages exprimés 968 772 97,74
Votes blancs et invalides 22 351 2,26
Total 991 123 100 - 90 en stagnation
Abstentions 643 279 39,35
Inscrits / participation 1 634 402 60,65

Analyse[modifier | modifier le code]

Dans un scrutin marqué par une chute de la participation de dix points, la victoire revient d'une courte tête au centre droit, le bloc entre le Parti démocratique slovène (SDS) et Nouvelle Slovénie (NSi) devançant d'un seul siège la majorité parlementaire unissant la Démocratie libérale slovène (LDS), la Liste unie des sociaux-démocrates (ZLSD) et le Parti démocrate des retraités slovènes (DeSUS), ce dernier sauvant d'extrême justesse sa place à l'Assemblée nationale. Le rôle de « faiseur de roi » se partage entre le Parti populaire slovène (SLS), qui avait quitté le gouvernement quelques mois plus tôt, et les nationalistes du Parti national slovène (SNS)[8].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Le , Janez Janša est élu président du gouvernement par l'Assemblée nationale. Il forme son gouvernement de 17 ministres, constitué d'une coalition entre le SDS, NSi, le SLS et le DeSUS, trois semaines plus tard.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le quotient de Droop est obtenu par division du nombre total de suffrages exprimés par le nombre total de sièges à pourvoir augmenté de un, plus un.
  2. Dix partis et des candidats indépendants ayant reçu moins de 1 % des voix.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « SLOVÉNIE : Le parti de Janez Drnovsek remporte les élections législatives », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) Leopoldina Plut-Pregelj, Gregor Kranjc, Žarko Lazarević et Carole Rogel, Historical Dictionary of Slovenia, Rowman & Littlefield, , 744 p. (ISBN 978-1-5381-1106-2 et 1-5381-1106-3, lire en ligne).
  3. « Janez Drnovsek nouveau président », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (en) Tom Lansford, Political Handbook of the World 2018-2019, CQ Press, , 2064 p. (ISBN 978-1-5443-2713-6 et 1-5443-2713-7, lire en ligne).
  5. « IPU PARLINE database: SLOVENIE (Drzavni Zbor), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
  6. (en) « National Assembly of the Republic of Slovenia - State election commission », sur dvk-rs.si.
  7. (en) European Election Database, « Slovenia: Parliamentary Election 2004 », sur eed.nsd.uib.no (consulté le ).
  8. « Une coalition de centre-droite remporte d'une courte tête les législatives slovènes », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]