Élections législatives slovènes de 2014

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Élections législatives slovènes de 2014
90 sièges de l'Assemblée nationale
(Majorité absolue : 46 sièges)
Type d’élection Élection législative
Corps électoral et résultats
Inscrits 1 713 067
Votants 885 860
51,71 % en diminution 13,9
Votes exprimés 874 291
Blancs et nuls 11 569
SMC – Miro Cerar
Voix 301 563
34,49 %
Députés élus 36 en augmentation 36
SDS – Janez Janša
Voix 181 052
20,71 %
en diminution 5,5
Députés élus 21 en diminution 5
DeSUS – Karl Erjavec
Voix 88 968
10,18 %
en augmentation 3,2
Députés élus 10 en augmentation 4
SD – Dejan Židan
Voix 52 249
5,98 %
en diminution 4,5
Députés élus 6 en diminution 4
ZL – Luka Mesec
Voix 52 189
5,97 %
Députés élus 6 en augmentation 6
Président du gouvernement
Sortant Élu
Alenka Bratušek
ZaAB
Miro Cerar
SMC
dvk-rs.si

Les élections législatives slovènes de 2014 (en slovène : Državnozborske volitve v Sloveniji 2014) se tiennent de manière anticipée le dimanche , afin d'élire les 90 députés de la 7e législature de l'Assemblée nationale pour un mandat de quatre ans.

Le scrutin est convoqué après la démission de la présidente du gouvernement Alenka Bratušek, désavouée lors du congrès de son parti Slovénie positive (PS), et alors que le dirigeant du principal parti d'opposition Janez Janša est emprisonné pour corruption. Marquées par un fort taux d'abstention, ces élections voient la victoire du tout nouveau Parti de Miro Cerar (SMC), fondé par le juriste et novice en politique Miro Cerar peu de temps auparavant. Ce dernier accède au pouvoir deux mois plus tard, à la tête d'un gouvernement de coalition de centre gauche.

Contexte[modifier | modifier le code]

Retour au pouvoir de Janez Janša[modifier | modifier le code]

Lors des élections législatives anticipées de 2011, le parti de centre gauche Slovénie positive (PS), récemment créé par le maire de Ljubljana Zoran Janković vire en tête à la surprise générale. Il devance ainsi le Parti démocratique slovène (SDS) de Janez Janša, favori des sondages. Les Sociaux-démocrates (SD) du président du gouvernement Borut Pahor s'effondrent en perdant près de 20 points[1].

Après que Janković a échoué à obtenir l'investiture de l'Assemblée nationale en [2], Janša parvient à former une coalition de cinq partis du centre et de centre droit entre le SDS, la Liste civique (DL), le Parti des retraités (DeSUS), le Parti populaire (SLS) et Nouvelle Slovénie (NSi), et à retrouver le pouvoir le suivant[3].

Renversement du gouvernement[modifier | modifier le code]

Au début de l'année 2013, le président du gouvernement est mis en cause par les autorités anti-corruption, ce qui provoque en quelques semaines le départ de trois partis de sa majorité, le rendant minoritaire au sein de l'assemblée parlementaire[4],[5],[6].

Slovénie positive dépose alors une motion de censure, adoptée par les députés le et portant au pouvoir Alenka Bratušek[7]. Celle-ci constitue alors une alliance de quatre partis du centre et de centre gauche unissant PS, les Sociaux-démocrates, la DL et le DeSUS[8].

Janša est condamné le suivant par la justice slovène à deux ans de prison ferme et 37 000 euros d'amende pour avoir accepté, reçu ou promis des commissions occultes lors de la conclusion d'un contrat d'achat de 135 véhicules blindés à une entreprise finlandaise d'armement en [9].

Désaveu d'Alenka Bratušek[modifier | modifier le code]

Lors du congrès de Slovénie positive organisé à la fin du mois d', la candidature de Bratušek pour la présidence du parti est repoussée au profit de celle de Janković. Cette décision est aussitôt dénoncée par les partenaires de la majorité parlementaire ainsi que la chef de l'exécutif[10]. Bratušek remet sa démission au président de la République Borut Pahor le , appelant à la tenue d'élections législatives anticipées[11]. Ayant créé sa propre formation politique (ZaAB), elle obtient gain de cause quand le chef de l'État annonce, le , la convocation des électeurs pour renouveler l'Assemblée nationale six semaines plus tard[12]

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

Exemple de bulletin de vote en 2018.

L'Assemblée nationale (Državni zbor) est la chambre basse du Parlement bicaméral de la Slovénie. Elle est composée de 90 députés élus pour quatre ans dont 88 au scrutin proportionnel plurinominal de liste avec vote préférentiel et seuil électoral de 4 % dans huit circonscriptions de 11 sièges. Après décompte des voix, les sièges sont répartis dans chaque circonscription sur la base du quotient de Droop[a], puis au niveau national pour les sièges restants selon la méthode d'Hondt. Pour chaque liste, les mandats sont attribués en fonction du nombre de votes préférentiels obtenus par les candidats[13].

Les deux autres sièges sont réservés aux minorités italiennes et hongroises à raison d'un député chacune, élus en un seul tour à l'aide d'un système de vote pondéré : la méthode Borda. Les électeurs concernés classent les candidats sur le bulletin de vote en leur attribuant des chiffres en partant de 1 pour leur candidat favori. Le candidat classé en premier reçoit autant de voix que de candidats dans la liste, celui classé deuxième une de moins, et ainsi de suite. Le candidat ayant recueilli le plus de voix est déclaré élu. Les slovènes votant pour les représentants des minorités peuvent aussi participer à l'élection des 88 autres sièges[14].

La loi électorale impose que chaque liste présente au moins 35 % de candidats de l'un et l'autre sexe. Les listes ne comportant que trois noms doivent ainsi compter au moins un homme et une femme[13].

Campagne[modifier | modifier le code]

Principales forces politiques[modifier | modifier le code]

Parti Idéologie Chef de file Résultat en 2011
Slovénie positive
Pozitivna Slovenija (PS)
Centre gauche
Social-libéralisme, progressisme
Zoran Janković
(Maire de Ljubljana)
28,5 % des voix
28 sièges
Parti démocratique slovène
Slovenska demokratska stranka (SDS)
Centre droit
Conservatisme, libéralisme
Janez Janša 26,2 % des voix
26 sièges
Sociaux-démocrates
Socialni demokrati (SD)
Centre gauche
Social-démocratie, progressisme
Dejan Židan
(Ministre de l'Agriculture)
10,5 % des voix
10 sièges
Liste civique
Državljanska lista (DL)
Centre droit
Libéralisme économique
Bojan Starman (sl) 8,4 % des voix
8 sièges
Parti démocrate des retraités slovènes
Demokratična stranka upokojencev Slovenije (DeSUS)
Centre
Social-libéralisme, défense des retraités
Karl Erjavec
(Ministre des Affaires étrangères)
7,0 % des voix
6 sièges
Parti populaire slovène
Slovenska ljudska stranka (SLS)
Centre droit
Conservatisme, démocratie chrétienne
Franc Bogovič 5,2 % des voix
5 sièges
Nouvelle Slovénie – Chrétiens-démocrates
Nova Slovenija – Krščanski demokrati (NSi)
Centre droit
Démocratie chrétienne, conservatisme
Ljudmila Novak 4,9 % des voix
4 sièges
Parti national slovène
Slovenska nacionalna stranka (SNS)
Droite à extrême droite
Nationalisme, conservatisme, euroscepticisme
Zmago Jelinčič Plemeniti (sl) 1,8 % des voix
0 siège
Démocratie libérale slovène
Liberalna demokracija Slovenije (LDS)
Centre
Social-libéralisme
Anton Anderlič (sl) 1,5 % des voix
0 siège
Parti de Miro Cerar
Stranka Mira Cerarja (SMC)
Centre gauche
Social-libéralisme
Miro Cerar Inexistant
Alliance d'Alenka Bratušek
Zavezništvo Alenke Bratušek (ZaAB)
Centre gauche
Libéralisme
Alenka Bratušek
(Présidente du gouvernement)
Inexistant
Gauche unie
Združena levica (ZL)
Gauche
Socialisme démocratique, écosocialisme, anticapitalisme
Luka Mesec Inexistant

Sondages[modifier | modifier le code]

Date Institut SMC PS SDS SD DL DeSUS SLS NSi ZL Autres +/-
23– Mediana 33,9 20,6 10,5 1,5 8,4 5,1 3,3 2,7 14 13,3
22– Ninamedia 31,2 3,8 29,5 8,7 0,9 7,2 3,0 6,5 2,6 6,6 1,7
9– Episcentra[b] 35,2 2,0 23,6 8,1 0,7 8,4 3,2 6,8 2,8 7,8 11,6
15– Ninamedia[b] 12,7 26,7 27,4 3,2 10,4 5,9 7,2 0,7 4,3 0,7
8– Episcentra[b] 8,3 24,7 24,2 2,1 5,0 5,8 6,9 4,2 14,7 0,5
18– Ninamedia[b] 9,6 29,8 23,8 2,3 10,9 5,4 6,9 4,0 5,2 6,0
14– Episcentra[b] 5,7 23,8 24,0 5,5 8,0 4,2 8,4 5,9 11,5 0,2
18–20 Fév Ninamedia[b] 11,1 24,4 23,3 2,6 15,9 7,4 9,4 5,5 1,1
10–14 Fév FUDŠ[b] 12,5 25,7 21,4 2,0 14,2 4,0 4,3 12,5 4,3
24–26 Jan RM Plus[b] 18,9 30,6 20,2 2,3 9,7 3,8 5,1 9,4 10,4
13–22 Jan Episcentra[b] 8,2 16,6 26,6 3,0 9,7 6,9 6,0 16,8 10,0
14–16 Jan Ninamedia[b] 15,0 20,9 26,7 3,4 12,2 6,8 9,0 4,1 5,8
13–16 Jan Slovenian Beat[b] 14,2 19,9 23,3 1,0 7,4 3,4 7,8 15,5 3,4
2014
20–21 Déc RM Plus[b] 12,6 32,0 18,5 3,9 11,5 2,8 7,0 11,8 13,5
9–17 Déc Episcentra[b] 8,5 17,7 28,4 2,3 9,0 4,2 8,9 16,8 10,7

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats des élections législatives slovènes de 2014[15]
Parti Voix % +/- Sièges +/-
Parti de Miro Cerar (SMC) 301 563 34,49 Nv. 36 en augmentation 36
Parti démocratique slovène (SDS) 181 052 20,71 en diminution 5,48 21 en diminution 5
Parti démocrate des retraités slovènes (DeSUS) 88 968 10,18 en augmentation 3,21 10 en augmentation 4
Sociaux-démocrates (SD) 52 249 5,98 en diminution 4,54 6 en diminution 4
Gauche unie (ZL) 52 189 5,97 Nv. 6 en augmentation 6
Nouvelle Slovénie – Chrétiens-démocrates (NSi) 48 846 5,59 en augmentation 0,71 5 en augmentation 1
Alliance d'Alenka Bratušek (ZaAB) 38 293 4,38 Nv. 4 en augmentation 4
Parti populaire slovène (SLS) 34 548 3,95 en diminution 2,88 0 en diminution 6
Slovénie positive (PS) 25 975 2,97 en diminution 25,54 0 en diminution 28
Parti national slovène (SNS) 19 218 2,20 en augmentation 0,40 0 en stagnation
Parti pirate de Slovénie (sl) (PSS) 11 737 1,34 Nv. 0 en stagnation
Verjamem 6 800 0,78 Nv. 0 en stagnation
Liste civique (DL) 5 556 0,64 en diminution 7,73 0 en diminution 8
Verts de Slovénie (sl) (Zeleni) 4 629 0,53 en augmentation 0,17 0 en stagnation
Autres[c] 2 668 0,31 - 0 -
Minorités hongroise et italienne 2 en stagnation
Suffrages exprimés 874 291 98,69
Votes blancs et invalides 11 569 1,31
Total 885 860 100 - 90 en stagnation
Abstentions 827 207 48,29
Inscrits / participation 1 713 067 51,71

Par circonscription[modifier | modifier le code]

Analyse[modifier | modifier le code]

Favori des sondages, le parti du juriste Miro Cerar, novice en politique, remporte largement le scrutin. Le Parti de Miro Cerar (SMC), fondé quelques semaines plus tôt par des universitaires et des entrepreneurs, devance de 14 points le Parti démocratique slovène (SDS). Son président, Janez Janša, emprisonné pour corruption, qualifie ces élections d'« injustes » car n'ayant pas pu prendre part au vote[16].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Sur proposition du président de la République, Miro Cerar est investi président du gouvernement par l'Assemblée nationale le , recueillant 57 voix pour grâce au soutien du SMC, du Parti démocrate des retraités slovènes (DeSUS), des Sociaux-démocrates et de l'Alliance d'Alenka Bratušek (ZaAB)[17]. Son gouvernement de 16 ministres, où siègent le SMC, le DeSUS et les SD reçoit la confiance des députés le suivant, par 54 suffrages favorables[18].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le quotient de Droop est obtenu par division du nombre total de suffrages exprimés par le nombre total de sièges à pourvoir augmenté de un, plus un.
  2. a b c d e f g h i j k l et m Ce sondage ne tient pas compte des indécis.
  3. Trois partis ayant reçu moins de 0,25 % des voix.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Le centre-gauche remporte les élections législatives en Slovénie », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. « Le Parlement slovène refuse Zoran Jankovic comme Premier ministre », 24 heures,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Slovénie : le nouveau gouvernement intronisé », Europe 1,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Démission de deux ministres clés en Slovénie », 7sur7,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « La crise politique s'aggrave en Slovénie », 20 Minutes,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Vers des élections anticipées en Slovénie », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Slovénie: le centre gauche évince du gouvernement le centre droit », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Slovénie: Le Parlement vote l'investiture d'un gouvernement de centre-gauche », 20 minutes,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Slovénie: l'ancien Premier ministre Janez Jansa condamné à 2 ans de prison ferme », 20 minutes,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Le gouvernement slovène en sursis après un changement politique », Zone Bourse,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Slovénie : la Première ministre démissionne », Europe 1,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Marja Novak et Guy Kerivel, « Elections législatives le 13 juillet en Slovénie », Challenges,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. a et b « IPU PARLINE database: SLOVENIE (Drzavni Zbor), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
  14. (en) « National Assembly of the Republic of Slovenia - State election commission », sur dvk-rs.si.
  15. (en) Commission électorale d'État, « Republic of Slovenia Early elections for deputies to the National Assembly 2014 », sur volitve.gov.si (consulté le ).
  16. « Le parti novice de Miro Cerar remporte les élections en Slovénie », La Liberté,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. (en) « Parliament Confirms Miro Cerar as PM-Designate », Slovenia Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. (en) « Slovenia With New Government », Slovenia Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]