Édouard Jasmin

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Édouard Jasmin
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Édouard Jasmin (1905-1987) est un artiste québécois, connu pour sa peinture au relief sur sable et pour ses assiettes en céramique dans lesquels il cherche à illustrer des scènes du Québec contemporain.

Carrière[modifier | modifier le code]

Édouard Jasmin est né le 9 novembre 1905 à Saint-Laurent (aujourd'hui Montréal)[1]. Il entreprend des études classiques au Collège Saint-Thérèse, qu'il ne termine pas pour accéder au marché du travail [2].

Le 18 mai 1925 à Outremont, il marie Germaine Lefebvre[1]. Le couple a sept enfants [3]. Il est le père de l'écrivain Claude Jasmin.

De 1923 à 1933, M. Jasmin exploite un petit commerce d'importations asiatiques, qu'il abandonne pour ouvrir un restaurant au sous-sol de sa maison du 7068, rue Saint-Denis à Montréal. Après la fermeture de son caboulot, en 1956, il occupe des emplois, dont celui de journalier à la Ville de Montréal, puis de 1960 à 1976 comme agent de sécurité au Service des parcs de cette municipalité[4].

Dans son restaurant, il peint artistiquement les murs et les meubles. À sa retraite, M. Jasmin commence à travailler l'argile et crée de petites peintures murales narratives sur de grandes assiettes, pour lesquelles il s'est fait connaître au Québec et à l'étranger.

Les romans La Petite Patrie, Pointe-Calumet: Boogie-woogie[5] et Papamadi, ainsi que les séries télévisées La Petite Patrie et Boogie-woogie 47 permettent de découvrir la personnalité d'Édouard Jasmin.

En 1979, Radio-Québec présente dans le cadre de la série télévisée Visage un documentaire sur la vie d'Édouard Jasmin.

Écrire et être publié constituent des aspirations pour M. Jasmin. Son fonds d'archives contient des manuscrits n'ayant pas trouvé d'éditeur. Il rédige sous le nom de plume Édouard Kayé ou Ka-yé [6]. Toutefois, sous ces pseudonymes, il réussit à s'exprimer dans quelques périodiques [7]. M. Jasmin réalise son rêve en corédigeant avec son fils Claude un livre intitulé Deux mâts, Une galère qui est publié en 1983 [8]. Cette publication est l'occasion d'un dialogue entre père et fils sur leur vie.

Édouard Jasmin est décédé à Montréal le 29 mai 1987[9].

Son fonds d'archives est conservé à Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Montréal[10].

Collections publiques et expositions sélectionnées[modifier | modifier le code]

En mars 1953, il présente dans son restaurant et sans doute pour la première fois au grand public ses œuvres[11].

D'autres expositions suivront à Montréal, soit en mai 1953[12], à la Place des artistes, en 1959[13], en septembre 1962 à la galerie d'art Rita Huot[14]. Du 3 au 26 avril 1975, Édouard Jasmin expose des céramiques à la Galerie Créa de la Centrale d'artisanat du Québec[15].

Découvert par le céramiste et professeur Léopold Foulem, qui est par la suite un ardent promoteur de l’œuvre de M. Jasmin, les créations de l'artiste québécois accède à des collections et à des lieux d'exposition tant au Québec qu'à l'étranger [16].

Au cours des années 1980, il expose à quelques reprises ses créations à la galerie Prime Canadian Crafts de Toronto.

Quelques semaines après son décès en 1987, la Galerie Garth Clark de New York et de Los Angeles expose ses céramiques. Elle récidive du 5 février au 2 mars 1991 avec une nouvelle exposition consacrée aux créations de M. Jasmin.

La Galerie d'art de Burlington acquiert, puis présente de ses œuvres en 1989 et 1997. À l'initiative de cette galerie, l'exposition collective Fire+Earth qui inclut certaines de ses créations est présentée au Canada et au Japon.

Sous la gouverne de l'ethnologue Pascale Galipeau, du 3 avril au 16 juin 1991, une rétrospective des travaux d'Édouard Jasmin est présentée au Musée d'art de Saint-Laurent (Musée des métiers d'arts du Québec)[17]. L'année précédente, Mme Galipeau dépose à l'Université Laval, un mémoire de maîtrise en Arts et traditions populaires qui s'intéresse aux travaux de M. Jasmin[18]. Par un hasard fortuit, son père (Jacques Galipeau) joue le rôle d’Édouard dans le téléroman La Petite Patrie.

La galerie Soon de Montréal présente du 2 au 30 mars 2019 une exposition conjointe des créations des céramistes Édouard Jasmin et Léopold Foulem intitulée Deux visions insolites[19].

Le Musée national des beaux-arts du Québec[20] dispose d'une importante collection de l’œuvre d'Édouard Jasmin.

Par ailleurs, ses travaux sont également présents dans les collections de la Galerie d'art de Burlington, du Musée de la civilisation du Québec, du Musée des beaux-arts de la Nouvelle-Écosse, du Musée des Beaux-Arts de Houston, du Musée des beaux-arts de Montréal, du Musée Gardiner[21] et du Musée des beaux-arts de San Angelo.

Reconnaissance[modifier | modifier le code]

Dans le livre The Ceramic Narrative, l'auteur Matthias Ostermann célèbre Édouard Jasmin comme un artiste populaire vraiment remarquable et unique au Canada pour ses créations en argile [22].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Généalogie de la famille Édouard Jasmin » Accès libre, sur Nos origines (consulté le )
  2. Jasmin, Édouard et Jasmin, Claude, « Deux mâts, une galère » Inscription nécessaire, Montréal, Leméac, (consulté le ), p. 57-58
  3. Jasmin, Édouard et Jasmin, Claude, « Deux mâts, une galère » Accès libre, Montréal, Leméac, (consulté le ), p. 52
  4. « Fonds Édouard Jasmin » Accès limité, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (consulté le )
  5. Jasmin, Claude, « Pointe-Calumet : Boogie-woogie » Inscription nécessaire, Montréal, La Presse, (consulté le )
  6. « Fonds Édouard Jasmin » Accès limité, sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec (consulté le )
  7. Kayé, Édouard, « La puissance permanente des images sur l'imagination », La Presse,‎ , p. 4 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  8. Jasmin, Édouard et Jasmin, Claude, « Deux mâts, une galère » Accès libre, sur Open Library, Montréal, Leméac, (consulté le )
  9. « Décès d'Édouard Jasmin. » Accès libre, Le Devoir, Montréal, 1er juin 1987. (consulté le )
  10. « Fonds Édouard Jasmin » Accès libre, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (consulté le )
  11. « Un peintre du dimanche brosse (la nuit) des femmes étranges » Accès libre, Le Petit Journal, Montréal, (consulté le )
  12. De Repentigny, « Toute la peinture canadienne » Accès libre, La Presse, Montréal, (consulté le )
  13. R. de R., « Édouard Jasmin, un inventeur en formes et couleurs » Accès libre, La Presse, Montréal, (consulté le )
  14. « Rufi sur l'onde » Accès libre, Télé-radiomonde, Montréal, (consulté le )
  15. « Le père de Claude Jasmin expose à la galerie Créa » Accès libre, Montréal-Matin, Montréal, (consulté le )
  16. Brosseau, Cécile, « Édouard Jasmin: céramiste primitif », La Presse, Montréal, (consulté le ), p. D1
  17. Pascale Galipeau, Édouard Jasmin, céramiste, Montréal, Musée d'art de Saint-Laurent, , 61 p
  18. Galipeau, Pascale, Du folk au brut : transition de l'art populaire, Québec, Mémoire de maîtrise en Arts et traditions populaires, Université Laval, , 180 p.
  19. « Les suggestions de nos journalistes » Accès libre, sur La Presse+, (consulté le )
  20. « Jasmin, Édouard » Accès libre, sur Musée national des beaux-arts du Québec (consulté le )
  21. « Œuvres – Édouard Jasmin – Personnes – eMuseum » Accès libre (consulté le )
  22. (en) Ostermann, Matthias, « The Ceramic Creative » Accès libre, Londres et Philadelphie, A & C Black et University of Pennsylvania Press, (consulté le ), p. 162

Liens externes[modifier | modifier le code]