« Éducation aux médias et à l'information » : différence entre les versions

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==L’Enseignement de l’EMI==
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==En France==
===En France===
===Dans l’éducation nationale===
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'''<br>'''Le système scolaire français  « développe les connaissances, les compétences et la culture nécessaires à  l'exercice de la citoyenneté dans la société contemporaine de l'information et de la communication.  » (chapitre I de la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République. section 1. article 4)<ref>L’EMI dans la loi de du 8 juillet 2013 d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République
'''<br>'''Le système scolaire français  « développe les connaissances, les compétences et la culture nécessaires à  l'exercice de la citoyenneté dans la société contemporaine de l'information et de la communication.  » (chapitre I de la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République. section 1. article 4)<ref>L’EMI dans la loi de du 8 juillet 2013 d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République


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- développer les usages des outils numériques pour échanger et communiquer.
- développer les usages des outils numériques pour échanger et communiquer.


=== Collège – cycle 3 et 4 ===
==== Collège – cycle 3 et 4 ====
'''<br>Au collège, l'éducation  aux médias et à l'information est un contenu des enseignements scolaires<ref>Loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République du 8 juillet 2013. (Chap. III. Article 53)</ref> comme stipulé dans le chapitre III de la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République.
'''<br>Au collège, l'éducation  aux médias et à l'information est un contenu des enseignements scolaires<ref>Loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République du 8 juillet 2013. (Chap. III. Article 53)</ref> comme stipulé dans le chapitre III de la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République.


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Apprendre l'expression de soi et le respect de l'autre notamment sur les réseaux sociaux numériques.
Apprendre l'expression de soi et le respect de l'autre notamment sur les réseaux sociaux numériques.


=== Lycée général, technologique et professionnel ===
==== Lycée général, technologique et professionnel ====
'''<br>Pour énoncer les éléments d'enseignement en éducation aux médias et à l'information, ce paragraphe s'appuie sur l'analyse des programmes réalisée par le centre de documentation  du Clemi national'''<ref>Points d’entrée pour l’éducation aux médias et à l’information (EMI) dans les programmes de l’enseignement général au lycée
'''<br>'''Pour énoncer les éléments d'enseignement en éducation aux médias et à l'information, ce paragraphe s'appuie sur l'analyse des programmes réalisée par le centre de documentation  du Clemi national<ref>Points d’entrée pour l’éducation aux médias et à l’information (EMI) dans les programmes de l’enseignement général au lycée


http://www.clemi.org/fr/centre-de-documentation/l-education-aux-medias/lycees/lycee-general/
http://www.clemi.org/fr/centre-de-documentation/l-education-aux-medias/lycees/lycee-general/
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'''<br>De la seconde à la terminale, les enseignements disciplinaires abordent les points d'éducation aux médias.
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- L'utilisation des outils numériques et  la connaissance des règles d'usage pour produire, diffuser et partager sa propre information.
- L'utilisation des outils numériques et  la connaissance des règles d'usage pour produire, diffuser et partager sa propre information.


=== Modalités de mise en oeuvre de l'EMI ===
==== Modalités de mise en oeuvre de l'EMI ====
'''<br>'''Au delà des points d'entrée disciplinaires, les dispositifs transdisciplinaires tels que les EPI au collège, les  enseignements d'exploration, les accompagnements personnalisés et les TPE au lycée, permettent une collaboration entre tous les enseignants dans le domaine de l'éducation aux médias et à l'information.
'''<br>'''Au delà des points d'entrée disciplinaires, les dispositifs transdisciplinaires tels que les EPI au collège, les  enseignements d'exploration, les accompagnements personnalisés et les TPE au lycée, permettent une collaboration entre tous les enseignants dans le domaine de l'éducation aux médias et à l'information.



Version du 13 juin 2015 à 14:09

L’éducation aux médias et à l'information est un enseignement interdisciplinaire, au croisement de nombreuses compétences. Son objectif est de permettre aux élèves d'acquérir une culture informationnelle.

L’EMI, un essai de définition

MIL / EMI : les propositions de l’UNESCO

En 2003, l'UNESCO organise une conférence internationale à Prague[1] pour débattre de l'importance de l’ information literacy. Dans la déclaration qui en résulte, cette dernière est définie comme une clé pour le développement social, culturel et économique des pays, des institutions et des individus du 21ème siècle. Sa maîtrise devient indispensable dans le cadre du droit de chacun à pouvoir apprendre tout au long de la vie. En 2005, la conférence d'Alexandrie[2] introduit de nouveau l'information literacy , présentée maintenant comme un droit de l'homme, nécessaire à la démocratie. Elle a pour objectif de donner à tous les citoyens les moyens d’acquérir une réelle maîtrise de l’information.

En 2012, l’UNESCO parle désormais de Médias and Information Literacy ou M.I.L. dans son programme de formation en français, l’acronyme est traduit par E.M.I. (Éducation aux Médias et à l’information). Deux domaines distincts sont désormais associés : l’éducation aux médias et l’information-documentation. Les compétences liées à la maîtrise de l’information (accès, analyse, utilisation) sont aujourd’hui forcément liées à la maîtrise des médias numériques (fonctionnement, évaluation, production). Les enseignants sont vus comme les acteurs incontournables pour en promouvoir le développement. Les trois grands domaines du programme de formation des formateurs sont :

  1. Connaissance et compréhension des médias et de l’information dans la perspective du débat démocratique et de la participation sociale..
  2. Évaluation des textes médiatiques et des sources d’information
  3. Production et utilisation des médias et de l’information

De l’Education aux médias à l’Education aux médias et à l’information

De l’information literacy à l’EMI

Avant les années 1990,le principal sujet d'étude des Sciences de l'information était les compétences de recherche. "Media Literacy, un champs de recherche qui émerge aux alentours des années 1970 s’intéresse traditionnellement à l'analyse de l'[information] et à sa diffusion à travers différentes formes de médias[3]. Aujourd'hui, les réflexions autour de la littéracie de l'information englobent également aussi l'étude des littéracies médiatiques dans de nombreux pays, comme le Royaume-Uni, l'Australie ou la Nouvelle-Zélande[4]. Le terme d'Education aux médias et à l'information est utilisé par l'UNESCO pour différencier ce champ d'étude élargi de la littéracie informationnelle d'origine. Elle est aussi définie comme Technologie de l'information et de la communication aux États-Unis[5]. Des éducateurs, comme Gregory Ulmer, ont aussi défini ce champ sous le nom d"electracy" (pas d'équivalent dans les recherches françaises, NDLT).

L'EMI est une combinaison des sciences de l'information et de sciences des médias. L’intérêt d'être un "lettré" en information et média est de se positionner dans la société numérique ; nous avons besoin d'être capable d'utiliser, de comprendre, de se renseigner, de créer, de communiquer et d'avoir une pensée critique. Il est important d'avoir la capacité de réellement accéder, organiser, analyser, évaluer et créer des messages sur différents supports. La nature évolutive de l'EMI comprend des travaux créatifs et la naissance de nouveaux champs de connaissances; publier et collaborer de façon responsable nécessitent des connaissances éthiques, culturelles et sociales.

Elèves du XXIème siècle

Les capacités enseignées par l'EMI préparent les étudiants à être les "lettrés" du XXIe siècle. D'après Jeff Wilhem, « La technologie a tout à voir avec la litteracie. Et être capable d'utiliser les dernières technologies électronique a tout à voir avec être un lettré[6] ». Il appuie son argumentation sur le constat de J. David Bolter: « Si nos étudiants ne sont pas capables de lire et de transiger avec des technologies électroniques variées, alors ils sont illettrés. Ce n'est pas seulement qu'ils ne sont pas préparés pour le futur; ils sont illettrés ici et maintenant, dans le temps et le contexte présent[7] ».

Le constat de Wihlem est appuyé par le "Wired World Phase II" de 2005, une enquête conduite par le " réseau des connaissances des médias du Canada"[8] sur 5000 élèves du grade 4 (CM1) au grade 11 (première).[9]. Les chiffres clés mis en évidence par l'enquête sont les suivants:

  • 62% des élèves de CM1 préfèrent Internet
  • 38% des élèves de CM1 choisissent la bibliothèque
  • 91% des élèves de première préfèrent Internet
  • 9% des élèves de première préfèrent la bibliothèque (YCWW II, 2005a, para. 28).

Marc Prensky (2001) utilise le terme de digital native (traduit en français par enfants du numérique) pour décrire les individus qui sont nés dans un monde numérique.[10] Internet a été un élément intrusif des foyers des ces jeunes. Mais contrairement à l'ancien stéréotype du "nerd", isolé et inadapté, aujourd'hui un enfant connecté est un enfant inséré dans un réseau social[11].

En général, la plupart des élèves sont mieux insérés dans les réseaux sociaux grâce à l'utilisation des technologies que la plupart des enseignants et parents. Parents et enseignants peuvent ne pas comprendre les compétences nécessaires pour l'utilisation des technologies. Les élèves ne sont plus limités à l'ordinateur de bureau. Ils utilisent les technologies mobiles pour faire des graphiques mathématiques, une recherche pour une étude en sociologie, envoyer un message à un expert pour une information aussi bien que pour envoyer leur devoir via une drop box. Ils peuvent obtenir des informations en utilisant des messageries instantanées, des pages web personnelles, des blogs et des réseaux sociaux.

Enseignement et apprentissage au XXIème siècle

De nombreux enseignants continuent d'enseigner de la même façon qu'ils l'ont fait ces 50 dernières années. Traditionnellement, les enseignants sont experts dans l'art de transférer leurs connaissances dans les esprits disponibles de leurs élèves. La technologie, et les outils d'apprentissage qu'elle procure, les pousse à changer à devenir des facilitateurs d'apprentissage. Nous devons changer l'image du professeur comme expert qui délivre une information et des élèves comme récepteurs de cette information afin de rejoindre les besoins des étudiants numériques. Les professeurs n'ont pas seulement besoin d'apprendre à parler le langage numérique, ils doivent également s'immerger dans le langage des enfants du numérique.

Les enfants du numérique peuvent communiquer couramment avec les outils numériques et font circuler de l'information avec une simplicité qui serait impossible sans ces outils. Les gens nés avant 1988 sont nommés "immigrants digitaux". Ils n'ont pas de rapport intuitif aux technologies et ont des difficultés à utiliser des outils courants. Les Immigrants digitaux ne commencent pas par appuyer sur un bouton pour faire fonctionner les objets.

Quand les professeurs sont conscients des capacités liées à l'EMI qu'il faut nécessairement intégrer dans les apprentissages mis en place, ils cherchent à définir les différents besoins de leurs élèves. Une classe du XXIeme siècle pourrait ressembler à cela : lire un courriel d'un personnage fictif, regarder la météo, synchroniser un calendrier avec une autre classe par webcam, utiliser des concepts mathématiques à la maison avec des manipulations virtuelles et utiliser des microscopes digitaux avec des élèves de maternelles pour "décrire les propriétés matérielles, incluant les couleurs, les formes, les textures, les tailles et poids."(BC MoE, 2005a, p 27)

Les élèves en proie à l'EMI

Les référentiels d'évaluation en EMI autorisent la collecte de données et l'analyse de l'évidence qui dit que les étudiants ont besoin de situation d'apprentissage. Après avoir évaluer l'EMI des étudiants, trois questions ont été posées:

  1. Qu'est ce que chaque étudiant veut apprendre?
  2. Comment savoir quels étudiants ont les capacités?
  3. Comment répondre quand les étudiants ont des difficultés d'apprentissage?

Les professeurs peuvent faire une évaluation en classe pour identifier les items qui nécessitent plus d'attention et de soutien Les étudiants peuvent utiliser les évaluations en classe pour s'établir des buts d'apprentissage.

Éducation aux médias et à l'information dans les programmes

Cette intégration des technologies dans les programme est la preuve que nous sommes passé des ordinateurs vus comme des boites qui doivent être apprivoisées à des ordinateurs servant d'outils techniques de communication. De plus, les nouvelles pédagogies d'apprentissage intègrent le faits pour les élèves d'être créateurs de savoir grâce aux technologies (novembre 2006). La société internationale pour la technologie dans l'éducation (ISTE)[12] a développé un programme d'EMI pour les États-Unis et d'autres pays en y intégrant le National Educational Technology Standards ('NETS')[13]

Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, l'EMI est promu auprès des éducateurs à travers Information Literacy website[14], développé par plusieurs organisations impliquées dans ce champs de connaissances.

États-Unis

L'EMI est incluse dans le partenariat pour le XXIe siècle, programme sponsorisé par le US Department of Education[15].

Des mandats spéciaux ont été attribué à l'Arizona, l'Iowa, le Kansas, le Maine, le New Jersey, le Massachusetts, la Caroline du Nord, le Dakota du Sud, la Virginie-Occidentale et le Wisconsin[16]. Des écoles de district, comme l'école centrale de Clarkstown, ont également développé leur propre programme de sciences de l'information.

ISTE - La société internationale pour les technologies dans l'éducation a écrit un programme: National Educational Technology Standards for Students, Teachers and Administrators (Un référentiel national pour les technologies dans l'éducation pour les élèves, les professeurs et les administrateurs.)[17]

Canada

En Colombie-Britannique, le Ministry of Education[18] a enlevé des listes les technologies de l'information K to 7 IRP (1996 )[19] comme cours en soi. Il est toujours espéré que les prescriptions sur ces apprentissages soient intégrés.

Le Ministère de l’Éducation de la Colombie-Britannique a publié un référentiel des Technologies de l'Information et de la Communication, du CM2 à la Seconde [20]. Ce référentiel donne les compétences attendues du CM2 à la Seconde ; mais il ne donne pas d'orientation pour les autres niveaux et les attentes pour les élèves de CM2 et de Seconde sont les même.

Asie

A Singapour et Hong Kong[21], les sciences de l'information et les technologies de l'information sont listées dans un référentiel formalisé.

Barrières aux sciences des médias et de l'information

La barrière de l'apprentissage de la lecture est le manque de livres, la barrière à l'EMI est le manque d'accès aux technologies. Mettre en lumière les avantages de l'EMI aide à voir l'existence de barrière aussi bien dans les infrastructures scolaires, le développement des équipes et les supports d'assistance. Bien qu'il faille continuer à travailler pour assurer un accès équitable, l'obstacle majeur est le climat scolaire.

Mark Prensky (2006, para. 25) identifie l'une de ces barrières comme le point de vue des enseignants qui voient le matériel numérique comme une distraction en disant: "Admettons que la vraie raison du bannissement des téléphones portables est, qu'en leur donnant l'opportunité de les utiliser, les étudiants pourrait détourner leur attention, de la même manière que les adultes "choisissent avec leurs pieds quand ils quittent une pièce quand une intervention n'est pas convaincante."

L'état d'esprit qui fait interdir les nouvelles technologies, la peur des mauvaises choses qui pourraient arriver et qui arrivent parfois peut affecter les choix d'éducation. La décision d'interdire les outils numériques a des conséquences sur le reste de la vie des élèves.

N'importe quel outil mal utilisé est dangereux. Les cours de sécurité sont obligatoires pour les sciences des technologies industrielles. Pourtant il n'y a ni cours de sécurité ni cours d'éthique obligatoire pour utiliser les technologies numériques.

Toutes les décisions à l'école ne sont pas prises par croyance commune. Un district scolaire de l'Ontario a interdit les outils numériques de ses écoles. Des écoles font le même choix localement. Ce type de réactions est souvent en rapport avec un incident, mais rien à voir avec l'enseignement, l'apprentissage ou la mise en place de solution. Il existe de nombreuses barrières à l'EMI et nous avons besoin de les lever.

L’Enseignement de l’EMI

En France

Dans l’éducation nationale


Le système scolaire français  « développe les connaissances, les compétences et la culture nécessaires à  l'exercice de la citoyenneté dans la société contemporaine de l'information et de la communication.  » (chapitre I de la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République. section 1. article 4)[22].

En annexe de la loi, il est aussi rappelé que "La maîtrise des technologies de l'information et de la communication et le bon usage des ressources numériques, notamment pédagogiques, constituent un enjeu et une opportunité majeurs en matière éducative[23].

L'EMI fait partie des objectifs d'acquisition des compétences du socle commun de connaissances, de compétences et de culture[24] pour tous les élèves de la primaire au lycée, de l'école publique comme de l'école privée sous contrat.

Les trois objectif de l'EMI sont définis dans le domaine 2 du socle : les méthodes et les outils pour apprendre :

- étudier les médias,

- travailler les démarches de recherche et de traitement de l'information

- développer les usages des outils numériques pour échanger et communiquer.

Collège – cycle 3 et 4


Au collège, l'éducation  aux médias et à l'information est un contenu des enseignements scolaires[25] comme stipulé dans le chapitre III de la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République.

"La formation dispensée à tous les élèves des collèges comprend obligatoirement une éducation aux médias et à l'information".

Ces objectifs de connaissance en EMI sont inscrits dans le socle se retrouvent dans les programmes qui  fixent les compétences attendues.

Dans le projet de programme du collège cycle 3[26] l'EMI n'est pas un champ éducatif à part entière. Les disciplines contribuent, à leur échelle et en fonction de leurs besoins, à mettre en place les apprentissages à l'EMI  "en histoire-géographie et en sciences en particulier,  les élèves se familiarisent avec différentes sources documentaires, apprennent à chercher des informations et à interroger l’origine et la pertinence de ces informations dans l’univers du numérique".

Dans le domaine des Sciences et technologie, l'intérêt pour la recherche d'information est aussi présent.

Le traitement et l'appropriation de ces informations font l'objet d'un apprentissage spécifique, en lien avec le développement des compétences de lecture et d'écriture.

Dans le projet de programme pour le cycle 4[27] du collège, l'éducation aux médias et à l'information, apparaît comme le dernier domaine du volet 3 "opérationnalisation par discipline" (p.53).

"L’éducation aux médias et à l’information (EMI) ne s’ajoute pas aux disciplines, mais se trouve en interdépendance avec elles : l’EMI irrigue tous les champs du savoir"

L'EMI  n'est donc pas une nouvelle discipline, elle est identifiée comme un champ éducatif.

Cette éducation à est mise en oeuvre tout au long du cycle à travers des projets  interdisciplinaires et met en oeuvre des connaissances spécifiques.

L'éducation aux médias et à l'information dispensée aux élèves s'articule autour de trois points :

- 1. une connaissance critique de l’environnement informationnel et documentaire du XXIe siècle

-2. une maîtrise progressive de sa démarche d’information, de documentation

- 3. un accès à un usage sûr, légal et éthique des possibilités de publication et de diffusion


Les compétences attendues en EMI sont énoncées comme faisant partie de ce champ de connaissance, elles sont donc plus visibles que celles attendues au cycle 3.

Les acquisition de connaissances spécifiques en EMI relèvent des champs informationnels, médiatiques et informatiques.

Forte présence des thématiques médiatiques  en français et langues étrangères : comme par exemple informer-déformer

Informer, s’informer, déformer ? Repères : Articles et tribunes de presses sur tous supports, romans portant sur le journalisme, correspondance

réception radio et/ou vidéo d’un bulletin d’information bref sur un sujet d’actualité partagé dans différents pays

Champ information-communication

construire un dossier sur une thématique culturelle et la présenter devant la classe en utilisant des supports numériques Recherche documentaire sur des sources dans des langues apprises en classes

Comprendre et analyser un document en histoire,. Evaluer la fiabilité et la pertinence de l'information.

Faire une recherche, construire une hypothèse, utiliser des instruments d’observation et des techniques de préparation et de collecte, exploiter des résultats et conclure.

Champ informatique / usage du numérique

s'informer dans le monde numérique

Mobiliser les outils numériques pour produire et communiquer de l'information

Apprendre l'expression de soi et le respect de l'autre notamment sur les réseaux sociaux numériques.

Lycée général, technologique et professionnel


Pour énoncer les éléments d'enseignement en éducation aux médias et à l'information, ce paragraphe s'appuie sur l'analyse des programmes réalisée par le centre de documentation  du Clemi national[28].


De la seconde à la terminale, les enseignements disciplinaires abordent les points d'éducation aux médias.

Les notions liées à l'EMI sont particulièrement détaillées dans le domaine 4 du programme d'enseignement d'exploration littérature et société en classe de seconde : Médias, information et communication : enjeux et perspectives (domaine 4)

En classe de seconde professionnelle, il convient aussi de souligner le chapitre intitulé "Construction de l'information" dans l'enseignement de français.

Ainsi que le chapitre "le citoyen et les médias" en Education Civique qui permet d’amorcer une réflexion sur le traitement de l’information.

Ces entrées EMI sont regroupés dans trois objectifs principaux qui pointent chacun sur des compétences spécifiques :

Education à la citoyenneté

- La formation du jugement et de l’esprit critique.

- Développer des capacités d'analyse.

- Savoir argumenter lors d'un débat.

- Favoriser la confrontation de points de vue différents.

Techniques de l’information et de la communication

- Le développement d’une attitude autonome et responsable en matière de recherche d’information et de documentation.

-Savoir interroger une base de données et  évaluer la pertinence d'une information.

Partager- Collaborer

- L'utilisation des outils numériques et  la connaissance des règles d'usage pour produire, diffuser et partager sa propre information.

Modalités de mise en oeuvre de l'EMI


Au delà des points d'entrée disciplinaires, les dispositifs transdisciplinaires tels que les EPI au collège, les  enseignements d'exploration, les accompagnements personnalisés et les TPE au lycée, permettent une collaboration entre tous les enseignants dans le domaine de l'éducation aux médias et à l'information.

A l'exemple des situations de travail possibles dans le cadre des enseignements d'exploration au lycée, les  activités dans le cadre du CDI, sont conçues en collaboration étroite avec le professeur documentaliste.

La contribution/ participation du professeur documentaliste aux projets d'histoire des arts est précieuse  pour susciter et accompagner une dynamique de projets, en particulier dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires. » (cycle 3 et 4)

"En classe de 6 ème, l’élève découvre le fonctionnement du centre de documentation et d’information. Il intervient pour faire connaître les différents modes d’organisation de l’information (clés du livre documentaire, bases de données, arborescence d’un site) et une méthode simple de recherche d’informations".

Et, de façon plus générale, toute l’équipe pédagogique et éducative - les enseignants, dont le professeur documentaliste, le conseiller principal d’éducation, le chef d’établissement…- contribue au développement des compétences  liées à l'EMI (projet de programme du cycle 4)

En revanche, une des mission historique du professeur documentaliste : la recherche documentaire, n'est pas clairement énoncée comme objet spécifique d'enseignement lui revenant dans les projets de programmes  du collège[29].

Mais par ailleurs, les professeurs documentalistes doivent être particulièrement concernés et impliqués dans les apprentissages liés au numérique.

Conclusion

Les programmes de l'enseignement secondaire en France intègrent dans le cursus des élèves les thématiques liées au  développement des nouveaux moyens de communication et d'information.

La prise en compte d'un univers médiatique et documentaire en constante évolution à l'ère du numérique, les questionnements sur la société de l'information et de la communication  induisent des nouvelles pratiques et des nouvelles postures.

L'éducation aux médias et à l'information devient un objectif de formation, un champ de connaissance dans les apprentissages qui permet l'identification de plusieurs notions

informationnelles, documentaires, médiatiques et numériques.

Les élèves vont apprendre à mobiliser des connaissances pour rechercher et évaluer des informations, pour traiter et produire de l'information et  pour analyser et utiliser les médias dans un environnement numérique


Pour aller plus loin

Projet de programmes. Analyses et propositions, FADBEN, mai 2015. Disponible sur :http://fadben.asso.fr/IMG/pdf/fadben_analyse_projets_programmes_cycle_3_cycle_4.pdf

L'EMI dans la stratégie numérique. Pascal Duplessis; avril 2015. Site les Trois Couronnes Didactique de l'information-documentation et identité professionnelle de l'enseignant documentaliste. Disponible sur :http://lestroiscouronnes.esmeree.fr/identite-professionnelle/partie-2-l-emi-dans-la-strategie-numerique#fn:12

Une matrice pour faire le point sur les objectifs et les compétences en éducation aux médias et à l'information, mai 2015. Site des documentalistes de l'académie de Toulouse.

Disponible sur : http://docs.ac-toulouse.fr/wp/?page_id=912


Exemples de mise en application

ÉDU'bases, des usages répertoriés pour les enseignants. Accès par disciplines. Disponible sur : http://eduscol.education.fr/cid57544/edu-bases-des-usages-repertories-pour-les-enseignants.html

Le CLEMI de Créteil recense des activités EAM/EMI dans une rubrique. Disponible sur : http://clemi.ac-creteil.fr/spip.php?rubrique186

Dans l’enseignement agricole

Sous la tutelle du Ministère de l’agriculture de l’agroalimentaire et de la forêt, l’enseignement agricole français est une spécificité de la métropole de part son organisation des enseignements, des disciplines et ses expérimentations pédagogiques.

Les référentiels

L’EMI est abordé de la seconde professionnelle au Brevet de Technicien Supérieur Agricole dans différentes disciplines.

Celles-ci sont organisées en modules pluridisciplinaires ce qui permet une transversalité des apports. Les enseignants de français, histoire-géographie, éducation socio-culturelle, info-documentation, technologies de l’informatique et du multimédia abordent toutes l’EMI de concert à des degrés divers dans des modules communs. Il s'agit par exemple des module EG1 en seconde professionnelle,  EATDD en seconde générale et technologique, M5, M6 M7 en baccalauréat technologique, et M41 en BTSA[30].

Cette organisation en modules pluridisciplinaires respecte la conclusion de l’Inspection Générale en 2007[31] : « L'Education aux médias est comprise comme « une voie traversante » et ne peut ainsi faire l'objet d'un enseignement spécifique ou d'une discipline à part entière, qui serait déconnectée des autres enseignements[32] ».

Des modules spécifiques au développement de l’EMI existent en baccalauréat professionnel[33] et en BTSA. En baccalauréat professionnel, l’EMI est développée par l’enseignant d’Éducation socioculturelle et par le professeur documentaliste[34], leurs missions étant définies comme complémentaires.

L’enseignant d’ESC aborde le média et l’information. Ses objectifs sont les suivants : identifier les enjeux de la communication médiatisée pour se situer dans la vie sociale, civique et culturelle, analyser la diffusion de masse de l’information par les médias, débattre du rôle des médias du point de vue éthique et civique et des enjeux citoyens de la nécessité de s’informer.

Le professeur documentaliste traite, lui, de l’information, de sa création, de sa catégorisation et de son évaluation. Ses objectifs sont de répondre à un besoin d’information professionnel ou culturel en mobilisant la connaissance de l’information - documentation, décrypter l’information et son organisation dans la société contemporaine, identifier le besoin d’information, réaliser une typologie de l’information et du document, structurer ces éléments dans le contexte d’un système d’information documentaire (espace ressource, base de données, Web) au travers de l’analyse d’exemples concrets appartenant à la sphère culturelle ou professionnelle, traiter l’information pour un usage ciblé contribuant à la compréhension du relativisme culturel du monde contemporain (recherche, analyse et communication), pratiquer de manière raisonnée la recherche documentaire (besoin, collecte et traitement de l’information), évaluer la qualité de l’information collectée (pertinence, validité, fiabilité), structurer l’information en vue de sa diffusion (réécriture, référencement, classement).

Il est à noter que la discipline TIM[35] en bac technologique et en BTSA, met en évidence les notions d’information et de données dans une approche plutôt mathématique de l’information liée au traitement de données  et  à  l’usage  de  «  de  logiciels  de  cartographie  »  ou  de  système  d’information géographique (SIG)[36].

En BTSA les enseignants d’information documentation, d’éducation socio-culturelle et de français travaillent ensemble dans le module M2.2[37].

Ils développent les objectifs suivants en relation avec l’EMI : répondre à un besoin d’information, mobiliser les concepts et les techniques nécessaires à une recherche et à un traitement de l’information pertinents, mettre en œuvre sa capacité d’organisation et de communication de l’information dans le cadre d’une démarche de médiation documentaire

Sur les objectifs précédemment détaillés, le professeur documentaliste a la main.

“Les objectifs du programme de documentation abordent d’une part la maîtrise des notions de base : l’information, le document, le système d’information, l’évaluation de la qualité de l’information, les processus mentaux de  traitement  de  l’information  et  d’autre  part  la  maîtrise  des  outils  documentaires : langages documentaires,  référencement  des  sources,  analyse  et  organisation  de  l’information.  Enfin  une démarche de médiation documentaire est à mettre en œuvre par les étudiants. [...]

Enfin les trois enseignants du module et l’enseignant TIM mettent en oeuvre la construction d’un « regard critique, en particulier sur l‘information provenant d‘internet et il est attendu des élèves « l‘acquisition d‘une culture informationnelle qui englobe celle de l‘information, celle de l‘informatique et celle des médias[36]”.

La mise en pratique

Il existe de nombreux outils en ligne créés par des enseignants traitant de l'EMI dans l'enseignement agricole. Voici une sélection d’outils créés par les professeurs documentalistes dans la thématique de l’EMI en baccalauréat professionnel agricole.

Les tâches abordées l'analyse de l'information, la démarche de médiation documentaire, l'information, le document, le système d'information, la stratégie de recherche documentaire[38],[39].

Voici une autre sélection d’outils créés par les professeurs documentalistes dans la thématique de l’EMI en BTSA.

Les tâches abordées la compréhension des notions d'info-documentation, développer des scénarios de recherche et la médiation documentaire[40],[41].

Dans l’enseignement supérieur

Le projet de programme

Le projet de programme du cycle 4[42] l'articule autour de trois grands axes :

  1. Une connaissance critique de l’environnement informationnel et documentaire du XXIe siècle;
  2. Une maîtrise progressive de sa démarche d’information, de documentation;
  3. Un accès à un usage sûr, légal et éthique des possibilités de publication et de diffusion.

Chacun de ces axes s'inscrit dans les domaines du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, tel qu'il est défini au Journal Officiel du 2 avril 2015[43].

Mise en place

Dans l'établissement

Au sein de l'équipe pédagogique, l'organisation de cet enseignement est une des missions des professeurs documentalistes, "enseignants et maîtres d'œuvre de l'acquisition par tous les élèves d'une culture de l'information et des médias[44]".

Hors de l'établissement

Sources

  1. http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/notices/1900-declaration-de-prague-vers-une-societe-competente-dans-l-usage-de-l-information
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  36. a et b Gardiès, Cécile et Wozniak, Véronique, Présentation de l’enseignement agricole et de ses spécificités en matière d’éducation aux médias et à l’information, MOOC EFANEMI, , 4 p., Il est à noter que la discipline TIM en bac technologique et en BTSA, met en évidence les notions d’information et de données dans une approche plutôt mathématique de l’information liée au traitement de données et à l’usage «  de logiciels de cartographie  » ou de système d’information géographique (SIG)
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  38. L’EMI en Bac Pro au Lycée agricole d’Auch
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UNESCO. WILSON, Carolyn, dir. . Education aux médias et à l'information : programme de formation pour les enseignants. Paris, UNESCO, 2012. 206 p.