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« La Vierge à l'arbre sec » : différence entre les versions

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Version du 10 mars 2012 à 11:57

La Vierge à l'Arbre Sec
Artiste
Date
après 1462
Type
Huile sur panneau
Technique
Dimensions (H × L)
17.4 × 12.4 cm
Mouvement
No d’inventaire
121 (1965.10)Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation

La Vierge à l'Arbre Sec ou Madone à l'Arbre Sec[1] est un tableau du artiste peintre primitif flamand Petrus Christus. Huile sur panneau de 17,4 cm × 12,4 cm, il est réalisé après 1462. Retrouvé au début du XXe siècle dans une collection belge, il a été attribuée à Petrus Christus par Grete Ring en 1919. Il est actuellement exposé au Musée Thyssen-Bornemisza, à Madrid.

Le thème : La Vierge à l'Arbre Sec

Petrus Christus et son épouse intègrent, en 1462, la Fraternité de la Madone de l'Arbre Sec (en flamand : Onze Lieve Vrouw van de Droge Boom), une société religieuse basée à Bruges, engagée dans la charité et consacrée à l'Immaculée Conception de la Vierge. Cette société est née en 1396 et a rassemblé l'aristocratie et le clergé. Les ducs de Bourgogne en étaient les membres d'honneur. Elle possédait à Bruges une chapelle dans une église franciscaine des Frères minorités ou mineurs, détruite en 1578 pendant les guerres de religion. Cette œuvre était très probablement un tableau d'autel familial d'un membre de cette Fraternité.

Selon une légende, la Vierge Marie et l'Enfant Jésus seraient apparus à Philippe le Bon, sur le tronc d'un arbre sec, avant une bataille contre les Français. Il aurait alors prié pour la victoire devant cette apparition qui lui était ainsi accordée. La Fraternité aurait été instituée en remerciement et pour la commémoration de cette victoire.

Une autre source possible a été mentionnée : un texte de 1330 du moine et poète français Guillaume de Digulleville (1295 - après 1358) où la même idée est exprimée métaphoriquement.

Analyse

Ce tableau illustre le verset du Prophète Ézéchiel (17.24) :

« Et tous les arbres des champs sauront que moi, l'éternel, j'ai abaissé l'arbre qui s'élevait et élevé l'arbre qui était abaissé, que j'ai desséché l'arbre vert et fait verdir l'arbre sec. Moi, l'éternel, j'ai parlé, et j'agirai. »

Ce verset a été interprété par la théologie médiévale comme une allusion claire au message du « rachat » après le « péché originel » et au rôle de la Vierge comme nouvelle Ève ; comme l'indication de la stérilité de sainte Anne, la mère de la Vierge, la grand-mère de Jésus. L'arbre sec a dans lequel la Vierge Marie porte l’Enfant Jésus rappelle l'Arbre de la connaissance du Bien et du Mal qui, desséché après le « péché originel » et la chute de l’Humanité, devait refleurir à la naissance du Christ.

Jésus est représenté en Rédempteur, avec un globe couronné et surmonté d'une croix dans la main gauche. Les branches sèches de l'arbre forment, entrelacées, une couronne d'épines, en référence claire à son sacrifice et à sa Passion. Le tronc d’arbre évoque la croix.

Marie rend la vie à l’arbre mort. Les quinze lettres « A » d'or suspendues aux branches sèches symbolisent la première lettre des paroles de l'archange Gabriel : Ave Maria – par qui le salut de l’homme commencera. Cette prière à la nouvelle Ève renverse la cause de la damnation des Hommes : Eva devient Ave. Le nombre quinze est lié à la manière de réciter un chapelet ou le rosaire : « L'oraison vocale du Rosaire consiste à dire quinze dizaines d'Ave Maria précédées par un Pater pendant qu'on médite et qu'on contemple les quinze vertus principales que Jésus et Marie ont pratiquées dans les quinze mystères du saint Rosaire. »

Marie porte un manteau rouge sang dont l’éclat est relevé par le vert complémentaire de la doublure et le noir du fond. En représentant Marie comme un bouton de rose dans un arbre mort, ce panneau se réfère aussi à la Confrérie Notre Dame de l’Arbre Sec. Chaque année au cours d’un banquet, les femmes de la confrérie accueillaient les nouveaux membres en les aspergeant de quelques gouttes d’eau de rose. Le parfum de la rose était un symbole marial.

Iconographie

L'iconographie de ce panneau sera réutilisée par d'autres artistes avec des variations : sur des sceaux, conservés dans les archives municipales de Bruges ; sur des médailles, à la bibliothèque royale d'Albert Ier à Bruxelles ; et dans les peintures, telles que le panneau central du triptyque de Peter Claeyssens le Jeune, achevé en 1620.

Notes et références

Articles connexes

Liens externes