Aller au contenu

« Héron garde-bœufs » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Berichard (discuter | contributions)
Aucun résumé des modifications
Berichard (discuter | contributions)
Ligne 64 : Ligne 64 :


== Taxinomie ==
== Taxinomie ==
[[File:Red-flush Cattle Egret.jpg|thumb|left|Ce ''B. i. coromandus'' adulte montre la coloration rouge des pattes et du bec en pleine période de reproduction.]]
[[File:Cattle Egret Retracted Neck.jpg|upright|thumb|left|''B. i. ibis'' adulte avec le cou rétracté.]]

Le Héron garde-bœufs a été décrit pour la première en 1758 par [[Carl von Linné]] dans son ''[[Systema Naturae]]'' sous le nom d’''Ardea ibis''<ref>{{la icon}} {{cite book | last=Linnaeus | first=C. | authorlink=Carolus Linnaeus | title=Systema naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Tomus I. Editio decima, reformata. | publisher=Holmiae. (Laurentii Salvii). | year=1758| quote = A. capite laevi, corpore albo, rostro flavescente apice pedibusque nigris|page=144}}</ref> mais a été déplacé dans son genre actuel par [[Charles Lucien Bonaparte]] en 1855<ref name=Bonaparte >{{fr icon}} {{cite journal|last=Bonaparte |first= Charles Lucien |year= 1855 |title = [untitled] |journal= Annales Des Sciences Naturelles comprenant la zoologie |volume=4 |issue=1 |page=141 }}</ref>. Le nom de genre ''Bubulcus'' est le nom latin pour berger, se référant, comme le nom vernaculaire, à l'association de cette espèce avec le bétail<ref name=Valpy >{{cite book|last =Valpy | first = Francis Edward Jackson | url = http://books.google.com/?id=m2QSAAAAIAAJ&pg=PA56&lpg=PA56&dq=bubulcus+herdsman |title = An Etymological Dictionary of the Latin Language | year = 1828 | page =56 |publisher = London; A. J. Valpy | isbn = }}</ref>. Ibis est un nom latin et grec (ίϐίς) attribué à l'origine à un autre [[échassier]] blanc, l'[[Ibis sacré]]<ref name = Webster >{{cite web|title=Ibis |work= Webster’s Online Dictionary |url= http://www.websters-online-dictionary.org/definition/ibis |publisher= [[Webster's]] |accessdate=2008-03-15}}</ref>.

Le Héron garde-bœufs a deux races géographiques qui sont parfois classées comme espèces à part entière : le Héron garde-bœufs d'Afrique (''B. ibis'') et le Héron garde-bœufs d'Asie (''B. coromandus''). Les deux races ont été séparées par McAllan et Bruce<ref>{{cite book|last=McAllan|first=I. A. W.|coauthors=Bruce, M. D.|year=1988|title=The birds of New South Wales, a working list|isbn=0-9587516-0-9|publisher=Biocon Research Group in association with the New South Wales Bird Atlassers|location=Turramurra, N.S.W.}}</ref> mais ont été considérées comme conspécifiques par presque tous les autres auteurs récents, jusqu'à la publication de ''{{lang|en|Birds of South Asia. The Ripley Guide}}''<ref name= Rasmussen >{{cite book | last = Rasmussen | first = Pamela C.| coauthors= [[John C. Anderton|Anderton, John C.]] |title = [[Birds of South Asia. The Ripley Guide]] | year =2005 | page =58 | publisher =[[Smithsonian Institution]] and [[Lynx Edicions]] | isbn = 84-87334-67-9 | authorlink = Pamela C. Rasmussen }}</ref>. La sous-espèce orientale, ''B. (i.) coromandus'', décrite par [[Pieter Boddaert]] en 1783, vit en Asie et en [[Australasie]], et l'occidentale occupe le reste du territoire y compris l'Amérique<ref name=Krebs >{{cite journal|last= Krebs |first= Elizabeth A.|coauthors= Riven-Ramsey, Deborah; Hunte, W.|year=1994 |title= The Colonization of Barbados by Cattle Egrets (''Bubulcus ibis'') 1956–1990 |journal= Colonial Waterbirds |volume=17 |issue=1 |pages=86&ndash;90| doi=10.2307/1521386|publisher= Waterbird Society|jstor= 1521386 }}</ref>. Certaines autorités reconnaissent une troisième sous-espèce, le Héron garde-bœufs des Seychelles (''B. i. seychellarum''), qui a été décrit pour la première fois par [[Finn Salomonsen]] en 1934<ref name=Drury/>.

En dépit de similitudes superficielles, le Héron garde-bœufs est plus étroitement apparenté au genre ''Ardea'', qui comprend les grands hérons typiques et la Grande Aigrette (''A. alba''), qu'à la majorité des espèces appelées aigrettes du genre ''Egretta''<ref name= Sheldon>{{cite journal|last= Sheldon |first= F. H.|year=1987 |title= Phylogeny of herons estimated from DNA-DNA hybridization data. |journal= The Auk |volume=104 |pages=97&ndash;108 |url=http://elibrary.unm.edu/sora/Auk/v104n01/p0097-p0108.html}}</ref>. De rares cas d'hybridation avec ''[[Egretta caerulea]]'', ''[[Egretta garzetta]]'' et ''[[Egretta thula]]'' ont été enregistrées<ref>{{cite book|first=Eugene M.|last=McCarthy|year=2006|title=Handbook of Avian Hybrids of the World.|publisher=Oxford University Press|isbn=0-19-518323-1|page=190}}</ref>.

=== Synonymes ===
=== Synonymes ===
* ''{{lang|la|Ardea ibis}}'' (Linnaeus, 1758)
* ''{{lang|la|Ardea ibis}}'' (Linnaeus, 1758)

Version du 9 février 2012 à 23:26

Héron garde-bœufs
Description de cette image, également commentée ci-après
Bubulcus ibis
Classification COI
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Aves
Ordre Pelecaniformes
Famille Ardeidae
Genre Bubulcus

Espèce

Bubulcus ibis
(Linnaeus, 1758)

Répartition géographique

Bubulcus_ibis_map.svg
 Ce modèle ne devrait pas être appelé avec un règne en premier 

   ////  zone de nidification

   ////  résident permanent

   ////  non nicheur

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure

Statut CITES

Sur l'annexe III de la CITES Annexe III , Rév. du 17-02-2005
Pays concerné : Ghana

Le Héron garde-bœufs (Bubulcus ibis) est une espèce d'échassier, de la famille des ardéidés, qui compte les hérons, les aigrettes, les butors et apparentés. On le trouve dans les régions tropicales, subtropicales et tempérées chaudes. Il est monotypique du genre Bubulcus bien que certaines autorités considèrent ses deux sous-espèces comme des espèces à part entière, le Héron garde-boeufs d'Asie et le Héron garde-boeufs d'Afrique. Malgré des similitudes au niveau du plumage avec les aigrettes du genre Egretta, il est plus étroitement apparenté aux hérons du genre Ardea. Originaire d'Asie, d'Afrique et d'Europe, il a connu une expansion rapide dans sa répartition et a colonisé avec succès une grande partie du reste du monde.

C'est un oiseau trapu blanc, orné de plumes de couleur chamois pendant la saison de reproduction, qui niche en colonies, habituellement à proximité des plans d'eau et souvent avec d'autres échassiers. Le nid est une plate-forme de branches placée dans les arbres ou les arbustes. Contrairement à la plupart des autres hérons, il se nourrit dans les habitats herbeux relativement secs, accompagnant souvent le bétail ou d'autres grands mammifères, se nourrissant des insectes et des petits vertébrés perturbés par ces animaux. Certaines populations sont migratrices et d'autres se dispersent aussitôt après la période de reproduction.

Le Héron garde-bœufs a peu de prédateurs, mais des oiseaux ou des mammifères peuvent piller son nid, les poussins peuvent mourir de faim, de carence en calcium ou de perturbation par d'autres grands oiseaux. Cette espèce supprime les tiques et les mouches provenant de bovins, mais elle peut être un danger pour la sécurité des aérodromes et a été impliquée dans la propagation de maladies animales transmises par les tiques.

Description

Cet oiseau mesure 48 à 53 cm de longueur pour une envergure de 90 à 96 cm.

Ce petit héron blanc se reconnaît à sa silhouette assez trapue, à son bec plutôt court et au net renflement de plumes sous ce dernier.

En période de nidification, le plumage blanc de l'adulte est rehaussé par une teinte chamois orangé soutenu au niveau de la calotte, de la poitrine et du manteau. Au début de cette saison, le bec, les lores et les iris passent du jaune au rouge, les pattes du verdâtre foncé au rouge terne puis au jaune.

L'adulte en plumage internuptial et le juvénile se distinguent aisément de l'Aigrette garzette par le bec jaune (toutefois certains juvéniles peuvent présenter un bec foncé), l'absence de contraste existant chez cette espèce entre les doigts jaune pâle et les pattes noirâtres, et l'allure nettement plus massive[1].

Chez le juvénile, le bec est corne jaunâtre avant de devenir jaune.

Œufs récoltés par René de NauroisMuséum de Toulouse

Comportement

Cet oiseau fait preuve d'un instinct grégaire.

En Afrique, partout où se rendent les rhinocéros, ils sont escortés d'un nuage blanc de hérons garde-bœufs affamés. C'est en suivant les troupeaux que ces petits hérons se sont égaillés hors de leurs marais originels. Ils ont ainsi délaissé poissons et grenouilles pour les insectes que soulèvent les grands herbivores dans les steppes et savanes.

Répartition

Cet oiseau accroît son aire de reproduction mondiale depuis la fin du XIXe siècle. Il appartient au type faunistique indo-africain[2].

Originaire de l'Afrique tropicale au sud du Sahara (y compris Madagascar), très courant au Kenya ou en Tanzanie, le héron garde-bœufs se rencontre actuellement sur trois continents (Afrique, Amérique et Europe), une espèce récemment séparée, le Gardebœuf d'Asie, peuplant l'Asie et l'Océanie.

À partir de l'Afrique tropicale, le Héron garde-boeufs a gagné tout le Maghreb et Aden[3] et s'est répandu à travers toute l'Afrique méridionale dès la fin du XIXe siècle[4]. Il atteint la province du Cap en Afrique du Sud dès 1908[5] où une expansion énorme se produit pendant une cinquantaine d'années avec des effectifs passant de 1 000 individus en 1910 à 100 000 oiseaux en 1960[6],[7],[8].

Probablement à partir du Maroc, étant donné les vents contraires soufflant entre le Sénégal et l'Amérique du Sud, le Héron garde-boeufs atteint les Guyanes vers la fin des années 30 et se répand ensuite vers le Venezuela et la Colombie, puis plus tardivement vers le Pérou (première mention en 1956) et le Chili (première observation en 1969)[9].

Habitat

C'est un échassier vivant souvent près des eaux douces mais contrairement aux autres hérons, le garde-bœufs n'est pas lié exclusivement au milieu aquatique. Il fréquente aussi les cultures et les prairies sèches.

Alimentation

Cette espèce est loin d'être uniquement piscivore, son régime est principalement insectivore : on le retrouve souvent en compagnie de bovins, de chevaux ou d'autres bétails domestiques sur lesquels il se perche pour les débarrasser de leurs parasites. Cependant, les insectes ne représentent pas son menu exclusif, il comporte également de nombreux autres invertébrés et de petits vertébrés.

Nidification

Dans les colonies, qui peuvent rassembler des milliers de Hérons garde-bœufs, chaque nid est protégé par l'un des parents, tandis que l'autre cherche de la nourriture. Ces absences alternées sont aussi l'occasion d'escapades et de visites clandestines ; mais les parents infidèles élèvent volontiers des petits illégitimes.

Prédateurs

L'aigle ravisseur est le principal ennemi des échassiers. Après avoir fondu sur la foule, l'aigle plane pour choisir la proie la moins prompte à s'envoler. Dès qu'ils le peuvent, les garde-bœufs se perchent afin de repérer l'assaillant de plus loin.

Association

Les ibis côtoient les gardes-bœufs.

Taxinomie

Ce B. i. coromandus adulte montre la coloration rouge des pattes et du bec en pleine période de reproduction.
B. i. ibis adulte avec le cou rétracté.

Le Héron garde-bœufs a été décrit pour la première en 1758 par Carl von Linné dans son Systema Naturae sous le nom d’Ardea ibis[10] mais a été déplacé dans son genre actuel par Charles Lucien Bonaparte en 1855[11]. Le nom de genre Bubulcus est le nom latin pour berger, se référant, comme le nom vernaculaire, à l'association de cette espèce avec le bétail[12]. Ibis est un nom latin et grec (ίϐίς) attribué à l'origine à un autre échassier blanc, l'Ibis sacré[13].

Le Héron garde-bœufs a deux races géographiques qui sont parfois classées comme espèces à part entière : le Héron garde-bœufs d'Afrique (B. ibis) et le Héron garde-bœufs d'Asie (B. coromandus). Les deux races ont été séparées par McAllan et Bruce[14] mais ont été considérées comme conspécifiques par presque tous les autres auteurs récents, jusqu'à la publication de Birds of South Asia. The Ripley Guide[15]. La sous-espèce orientale, B. (i.) coromandus, décrite par Pieter Boddaert en 1783, vit en Asie et en Australasie, et l'occidentale occupe le reste du territoire y compris l'Amérique[16]. Certaines autorités reconnaissent une troisième sous-espèce, le Héron garde-bœufs des Seychelles (B. i. seychellarum), qui a été décrit pour la première fois par Finn Salomonsen en 1934[17].

En dépit de similitudes superficielles, le Héron garde-bœufs est plus étroitement apparenté au genre Ardea, qui comprend les grands hérons typiques et la Grande Aigrette (A. alba), qu'à la majorité des espèces appelées aigrettes du genre Egretta[18]. De rares cas d'hybridation avec Egretta caerulea, Egretta garzetta et Egretta thula ont été enregistrées[19].

Synonymes

  • Ardea ibis (Linnaeus, 1758)
  • Ardeola ibis (Linnaeus, 1758)
  • Egretta ibis (Linnaeus, 1758)
  • Lepterodatis ibis (Linnaeus, 1758)
  • Bubulcus bubulcus

Galerie

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

Références taxinomiques

Liens externes

Notes et références

  1. Beaman M. & Madge S. (1999) Guide encyclopédique des oiseaux du Paléarctique occidental. Nathan, Paris, 872 p.
  2. Wüst W. & Mendheim H. (1978) Kühreiher, Ardeola (= Bubulcus) ibis, in Bayern. Ornith. Mitt., 30 : 67-69.
  3. Franchimont J. (1986) Aperçu de la situation du Héron garde-boeuf (Bubulcus ibis) en Afrique du Nord dans le contexte de l'expansion mondiale de l'espèce. Aves, 23 : 121-134.
  4. Bredin D. (1983) Contribution à l'Etude Ecologique d'Ardeola ibis (L.) : Hérons garde-boeufs de Camargue. Thèse Doctorat, Univ. Paul Sabatier, Toulouse.
  5. Siegfried W.R. (1965) The Status of the Cattle Egret in the Cape Province. Ostrich, 65 : 109-116.
  6. Skead C.J. (1956) The Cattle Egret in South Africa. Audubon Mag., 59 : 206-209, 221, 224-226.
  7. Siegfried W.R. (1971) Plumage and Moult of the Cattle Egret. Ostrich, Suppl., 9 : 153-164.
  8. Siegfried W.R. (1971) Population Dynamics of the Cattle Egret. Zool. Africana, 6 : 289-292.
  9. Post P.W. (1970) First report of Cattle Egret in Chile and range expansions in Peru. Auk, 87 : 361.
  10. Modèle:La icon (en) C. Linnaeus, Systema naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Tomus I. Editio decima, reformata., Holmiae. (Laurentii Salvii)., , p. 144 :

    « A. capite laevi, corpore albo, rostro flavescente apice pedibusque nigris »

  11. Modèle:Fr icon Charles Lucien Bonaparte, « [untitled] », Annales Des Sciences Naturelles comprenant la zoologie, vol. 4, no 1,‎ , p. 141
  12. (en) Francis Edward Jackson Valpy, An Etymological Dictionary of the Latin Language, London; A. J. Valpy, (lire en ligne), p. 56
  13. « Ibis », Webster’s Online Dictionary, Webster's (consulté le )
  14. (en) I. A. W. McAllan, Bruce, M. D., The birds of New South Wales, a working list, Turramurra, N.S.W., Biocon Research Group in association with the New South Wales Bird Atlassers, (ISBN 0-9587516-0-9)
  15. (en) Pamela C. Rasmussen, Anderton, John C., Birds of South Asia. The Ripley Guide, Smithsonian Institution and Lynx Edicions, (ISBN 84-87334-67-9), p. 58
  16. Elizabeth A. Krebs, « The Colonization of Barbados by Cattle Egrets (Bubulcus ibis) 1956–1990 », Colonial Waterbirds, Waterbird Society, vol. 17, no 1,‎ , p. 86–90 (DOI 10.2307/1521386, JSTOR 1521386)
  17. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Drury
  18. F. H. Sheldon, « Phylogeny of herons estimated from DNA-DNA hybridization data. », The Auk, vol. 104,‎ , p. 97–108 (lire en ligne)
  19. (en) Eugene M. McCarthy, Handbook of Avian Hybrids of the World., Oxford University Press, (ISBN 0-19-518323-1), p. 190

Modèle:Lien AdQ