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Camargue (cheval)

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Camargue
Chevaux de Camargue galopant dans les marais de leur région d'origine.
Chevaux de Camargue galopant dans les marais de leur région d'origine.
Région d’origine
Région Camargue, Drapeau de la France France
Région d'élevage France, Allemagne, Belgique, Italie
Caractéristiques
Morphologie Cheval de selle
Registre généalogique Oui (1978)
Taille 1,34 et 1,50 m
Poids 350 à 500 kg
Robe Toujours grise
Tête Lourde, carrée
Pieds Solides et larges
Caractère Robuste et sobre
Statut FAO (conservation) Non menacéVoir et modifier les données sur Wikidata
Autre
Utilisation Travail du bétail, fêtes votives et randonnée équestre

Le Camargue Écouter est une race de petits chevaux de selle rustiques à la robe grise, originaire de la région du même nom, dans le Sud de la France au niveau du delta du Rhône, sur les départements du Gard et des Bouches-du-Rhône. Ce cheval vit traditionnellement en liberté dans cette région de marais. Son origine reste mystérieuse, bien qu'il soit souvent considéré comme l'une des plus anciennes races de chevaux au monde.

Mentionné dès l'Antiquité romaine, le Camargue est occasionnellement une monture de bât et de guerre. De tous temps, il est utilisé comme animal utilitaire et de travail. Les habitants de la Camargue lui font dépiquer le grain, tirer des attelages, et le montent, entre autres, pour travailler avec le bétail, avant de le relâcher. Les haras nationaux instaurent, dès leur création, de nombreux programmes d'élevage visant à augmenter sa taille par des croisements pour en faire une monture de guerre, qui se soldent par des échecs. Au contraire de nombreuses races de chevaux, le Camargue a très peu évolué dans sa morphologie, la sélection naturelle étant forte dans son biotope. Après une période de déclin durant la première moitié du XXe siècle, il gagne en popularité avec le développement touristique.

Le Camargue est officiellement reconnu comme race de chevaux de selle en 1978 en France. C'est l'un des symboles forts de sa région d'origine, avec le taureau camarguais et le Flamant rose (Phoenicopterus roseus). Il est toujours élevé en semi-liberté dans des manades, monture exclusive des gardians de la région qui l'utilisent pour le travail du bétail et de nombreuses fêtes populaires. Le Camargue bénéficie d'une grande notoriété grâce à l'équitation Camargue et à sa forte image de tradition et de liberté née de sa présence dans les arts et la littérature, notamment dans l'histoire de Crin-Blanc.

Terminologie et dénomination

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La seule graphie juste du nom de cette race de chevaux fait appel à une initiale en lettre majuscule, dans la mesure où cette race est nommée d'après la région française de la Camargue[1]. « Camargue » est donc le nom officiel[2],[3],[4] ; d'après différents auteurs dont la géographe Sylvie Brunel, seul ce nom de « Camargue » est utilisé pour désigner ce cheval dans la région originelle de son élevage, le nom « camarguais » n'étant jamais usité pour désigner les chevaux[3],[5].

Cette race de chevaux est aussi nommée « cheval de la mer »[6],[4] ou « cheval blanc de la mer »[7].

Un vocabulaire spécifique s'est développé en Camargue, historiquement en provençal, pour désigner le cheval et son élevage :

Caractéristique Dénomination
Étalon de race camarguaise d'au moins 5 ans Grignon[H 1]
Cheval ou jument sauvage Rosso[8]
Poulain d'un an Court[8],[S 1]
Cheval ou taureau de deux ans Doublen[8]
Cheval ou taureau de trois ans Ternen[8]
Cheval ou taureau de quatre ans Quatren[8]
Tentatives d'un cheval pour jeter son cavalier à terre Desbrander[8]
Marquage des poulains au fer rouge Ferrade[8]
Cavalier surveillant les troupeaux Gardian, gardianou pour le jeune apprenti, baile gardian pour le chef ou le contremaître[8]
Troupeau de taureaux et/ou de chevaux camarguais Manade[8]

L'histoire du Camargue est très longue, et son origine obscure[H 2],[H 3],[9]. La race a historiquement peu de renommée[H 4] et d'importance économique[H 5]. Avant les travaux d'endiguement du XIXe siècle, seul l'élevage du cheval et des bovins est possible dans le delta du Rhône[S 2]. Eugène Gayot, hippologue et vétérinaire de la circonscription d'Arles, témoigne en 1850[10] et en 1861 que :

« Par exception seulement, le cheval Camargue est sorti de sa sphère, de sa spécialité d'emploi. Il naît, vit et meurt dans son île ; là s'accomplit toute sa destinée[H 6]. »

Carte de la Camargue, région d'origine de la race.

Cet élevage répond aux besoins des habitants de la région[H 6], qui ne soignent généralement pas leurs chevaux et les estiment aptes à vivre dans l'eau[H 7]. De nombreuses tentatives de croisement pour « améliorer » la taille des camarguais et les adapter à la guerre se soldent par des échecs[11].

Chevaux de Camargue à Saint-Laurent-d'Aigouze.

Le Camargue fait partie des plus anciennes races chevalines du monde[12],[13]. Comme tous les chevaux domestiques modernes, il provient de la lignée dite DOM2, qui a émergé dans les steppes eurasiennes vers 2 200 à 2 000 ans av. J.-C. selon une vaste étude génomique publiée dans Nature[S 3]. En 1981, une analyse de structure génétique conclut que le Camargue est un peu plus proche des poneys de race Haflinger et New Forest (mais présente moins d'hétérozygotie que ces derniers), un peu plus éloigné génétiquement du Barbe et du Pur-sang, et très éloigné de la race Arabe[S 4],[S 5]. Il est décrit comme intermédiaire entre les poneys rustiques et les races hautement sélectionnées[S 6]. C'est également la conclusion d'une très vaste étude sur 34 races de chevaux françaises, publié en 2009, concluant que le Camargue présente des caractéristiques génétiques communes avec les poneys du territoire français, et se révèle génétiquement plus proche de ces derniers que des « chevaux de sang »[S 7].

La rudesse de la vie en Camargue, sur de nombreuses générations, a probablement entraîné une forte sélection naturelle[14],[15],[13],[H 8]. En effet, les reproducteurs ne sont historiquement pas choisis par des éleveurs humains, le mâle le mieux adapté à son milieu devenant reproducteur[16]. Il existe une longue controverse relative aux origines de la race Camargue et aux influences qu'elle a reçues[13]. Eugène Gayot nie les influences arabe et berbère, estimant que le sol et les propriétés alimentaires des plantes ont forgé le cheval de Camargue[H 9], un aspect sur lequel René Musset insiste lui aussi, avec l'influence du climat[H 10]. Au contraire, Marc du Lac, ingénieur à l'Institut national agronomique Paris-Grignon, estime en s'appuyant sur les archives municipales d'Arles que la moitié des influences reçues par la population Camargue actuelle proviennent d'étalons des haras royaux et nationaux mis à disposition des éleveurs[17]. Martin Haller décrit des origines marquées par le Barbe ou le cheval ibérique[18].

Ce cheval est peut-être déjà connu des Phéniciens[19]. Une légende attribue la création des premiers haras de la Camargue aux Phocéens, fondateurs de Marseille[H 11]. Une correspondance romaine datée de 339 évoque la présence de chevaux fins et racés dans le delta du Rhône[20],[21]. Dès le Moyen Âge tardif, selon l'historien et archéologue Jérôme Carcopino, l'élevage du cheval et du taureau est pratiqué dans la région d'Arles[S 8].

Mythes et légendes

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De nombreux récits folkloriques font du cheval camarguais un animal « né de l'écume de la mer »[S 9]. Jean Claude Girard, conservateur des musées du Gard, rapporte la légende d'un homme poursuivi par un taureau noir sur la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer. Il n'eut pas d'autre choix que de se jeter à la mer. Alors que les flots l'emportaient, il fut sauvé par un étalon qui sortit de l'écume et lui dit : « Je ne serai jamais ton esclave, mais ton ami ». L'homme apprivoisa l'étalon durant trois jours et celui-ci devint à la fois son meilleur ami et le fondateur des chevaux camarguais[22]. Il existe de légères variantes à cette légende[S 9].

Hypothèse de l'origine africaine

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Le cheval berbère présente des similitudes morphologiques avec le camarguais. Des croisements entre les deux races sont attestés.

L'hypothèse faisant du Camargue un descendant de chevaux Barbe ou Arabe reste la plus communément admise jusque dans les années 1970[S 10]. En 1807, l'académie des sciences de Marseille fait de l'introduction de chevaux d'une de ces deux races par le commandant romain Flavius Flaccus aux environs d'Arles la souche fondatrice de la race camarguaise[S 11],[H 3],[S 12]. Ce récit invérifiable est transmis par des érudits locaux[S 11]. Le Camargue présente selon eux une forte ressemblance avec les chevaux de la cavalerie numide que les Romains affrontent durant les deux guerres de Carthage, après la conquête de l'Afrique du Nord[H 9]. Les importations de chevaux orientaux ou africains auraient été accrues lors de l'établissement de la colonie de Julia[H 9]. Jules César aurait ensuite créé deux haras, l'un à Arles et l'autre à Rhodanisia, pour croiser les chevaux numides à ceux des Marais-Pontins[S 11],[H 12]. Les premiers haras sont donc censés dater des colonies romaines[H 11]. Les croisements auraient été renouvelés pendant le séjour des Sarrasins en Provence, vers 730, et à l'époque des croisades[H 9].

L'étudiant vétérinaire F.-J. Delay publie en 1875 une thèse dans laquelle il affirme que les Sarrasins ont abandonné derrière eux des chevaux qui ont formé la souche de la race camarguaise, après leurs invasions du sud de la France au VIIIe siècle[H 13],[H 3]. Des croisements se sont bien produits entre la race Camargue et les chevaux africains[23], mais la présence de ces animaux dans les marais de Camargue est antérieure au VIIIe siècle[S 13]. De plus, l'apparition de cette hypothèse coïncide avec une idée dominante à l'époque, selon laquelle « le cheval le plus parfait est l'arabe »[H 10].

Cette idée est reprise plusieurs fois au cours du XIXe siècle[H 14],[H 15], et remise en cause dans la Revue de viticulture en 1900[H 16]. L'étude d'ethnologie de Jocelyne Bonnet la qualifie de « mythe numide »[S 9]. Amélie Tsaag Valren estime l'origine africaine défendable en raison de la couleur de robe grise du Camargue, le gène responsable de la robe grise provenant des chevaux barbes et arabes d'Afrique[21].

Divers croisements sont attestés entre la race Camargue et des chevaux africains au fil de l'histoire[24],[12],[14], notamment à l'époque romaine[7]. Le harnachement traditionnel du Camargue a une parenté avec le harnachement traditionnel maure[7],[23].

Hypothèses de l'origine asiatique ou germanique

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Le cheval mongol ressemble physiquement au camarguais.

L'hypothèse d'une origine asiatique du cheval Camargue se fonde sur la ressemblance morphologique entre les chevaux asiatiques, notamment le cheval mongol ou « coursier des steppes », et le cheval Camargue[S 10],[S 11]. Sans preuve historique[S 10], elle s'appuie sur une particularité anatomique, la présence d'une sixième vertèbre lombaire qui rapproche le Camargue du Tarpan et du cheval de Przewalski[S 11]. Plusieurs auteurs s'appuient sur les points communs entre les rudes steppes et les paluns, et sur la mention des Phéniciens qui auraient importé des chevaux mongols depuis les côtes de Syrie pour les introduire sur leurs différents comptoirs méditerranéens[S 9]. Emmanuelle Hubrecht cite les montures des Ostrogoths « qui écumèrent le sud de la France il y a plus de 2 000 ans »[25].

Jocelyne Bonnet cite enfin l'hypothèse d'une origine germanique, les Germains ayant envahi l'Empire romain[S 11]. Ces hypothèses, vues comme des mythes identitaires, sont remises en cause par plusieurs historiens. Des croisements ont pu se produire, mais le cheval mongol ne peut être l'ancêtre exclusif de la race camarguaise[S 13].

Hypothèses obsolètes de l'origine autochtone préhistorique (Solutré, Przewalski)

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La race Camargue ne peut pas avoir d'origines préhistoriques, puisqu'elle descend génétiquement, comme tous les chevaux domestiques, de la lignée DOM2[S 3].

Jocelyne Bonnet rappelle que diverses comparaisons scientifiques entre squelettes préhistoriques reconstitués et chevaux Camargue ont établi cette hypothèse, mobilisée pour nier l'origine arabe alléguée de la race Camargue[S 14]. Le professeur Nicolas a découvert un squelette de cheval sur la rive droite du Rhône, à deux kilomètres en amont d'Arles[S 15]. Entouré de silex en forme de couteaux, il remonte à l'âge de la pierre taillée[S 15],[20]. En 1874, le professeur Toussaint étudie le cheval de Solutré et rédige un Traité sur le cheval dans la station préhistorique de Solutré[S 15]. Il mentionne de nettes similitudes avec le cheval camarguais[S 15]. Le squelette de cheval découvert en 1875 près d'Arles est alors analysé comme « de forme solutréenne », et montré au muséum de Lyon[S 15]. Par la suite, des études scientifiques de l'époque font du cheval Camargue un descendant direct du solutréen[S 15],[H 17]. Bon nombre d'ouvrages de vulgarisations reprennent cette idée[24],[12],[14],[26],[18],[27], pourtant scientifiquement inexacte et obsolète[S 15],[5]. Selon Charles Naudot, « Lou Camarguen », le Camargue aurait suivi la mer dans sa régression vers le delta du Rhône[14]. Soutenue comme étant la plus probable par des hippologues du XIXe siècle, dont Eugène Gayot[H 6],[H 18], puis par l'étudiant en médecine vétérinaire Georges Mathieu en 1929[H 19], l'hypothèse d'une origine préhistorique et locale du Camargue est devenue dominante, et la plus communément admise à partir des années 1990 et 2000[S 10]. L'écrivain britannique Elwyn Hartley Edwards compare en 1992 ce cheval aux peintures de la grotte de Lascaux et voit dans le cheval de Solutré l'un de ses lointains ancêtres[7], divers auteurs lui remarquent des caractéristiques primitives[24],[14].

D'autres auteurs y ont vu un descendant du cheval de Przewalski[S 10], filiation elle aussi invalidée par les analyses génétiques récentes[21].

Sous l'Ancien Régime

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Le cheval de Camargue résiste à toutes les tentatives de croisements dits « améliorateurs ».

Les autorités ecclésiastiques médiévales ont certainement trouvé un intérêt à élever des chevaux sur le territoire peu peuplé de la Camargue[S 16]. Dès le XIIe siècle, le cheval local est réquisitionné[11]. Selon l′Histoire de Provence, Raimond-Bérenger IV de Barcelone achète 300 chevaux à Arles pour sa cavalerie[H 20]. Louis Stouff rappelle que le déclin général de la chevalerie touche aussi Arles au XVe siècle[S 17]. Le cheval est élevé avec des bovins sous la surveillance de gardians au moins dès le XVe siècle[S 18], la confrérie des gardians étant fondée officiellement en 1512[S 19],[S 20],[28]. Pierre de Quiqueran de Beaujeu fait l'éloge des chevaux de Provence[10], et décrit une ferrade[S 21] ainsi que les métayers faisant castrer tôt leurs poulains, ne gardant que les plus belles juments pour fouler les grains (dépiquage)[H 21]. Il assure qu'à son époque, on compte dans l'île « seulement 4 000 juments portières et 16 000 bœufs »[H 21],[H 22]. En 1529, la première course de chevaux documentée par la municipalité d'Arles est courue à Gimeaux[29]. Dès le XVIIe siècle, alors que la possession d'un cheval n'est plus un marqueur social témoignant d'un statut social élevé, les gardians défilent sur leurs montures dans les rues d'Arles, se défient dans des courses de vitesse, et associent leurs chevaux à divers rites de protection[S 20].

C'est vraisemblablement sous Louis XIII que les premiers essais de croisement sur le cheval de Camargue ont lieu[30]. En 1660, le duc de Newcastle rapporte une arnaque populaire chez les éleveurs du Midi, qui achètent des chevaux barbes âgés de deux, trois et quatre ans aux foires locales et les mélangent ensuite avec les poulains de leur propre haras, avant revendre indistinctement tous les jeunes poulains comme nés en Afrique[H 23],[H 24],[H 5]. À la fin du XVIIe siècle, une petite troupe de calvinistes dirigés par Jean Laporte achète des chevaux de Camargue pour sa cavalerie, avec laquelle elle résiste longtemps dans les Cévennes[H 25],[31].

Selon René Musset, les chevaux de Camargue sont très peu employés au XVIIIe siècle[H 26]. Leur principale fonction historique est le dépiquage des grains, ils sont du reste aptes à être montés[H 27]. Quelques-uns sont employés au trait ou au bât, à porter des fardeaux[H 27]. Les chevaux réformés pour vieillesse ou défaut d'activité sont destinés au labour, lorsque la terre est souple et maniable[H 27]. Les paysans achètent ces chevaux réformés à bas prix dans les foires, et les emploient à transporter leurs outils et vivres dans les campagnes, avant de ramener chez eux leur cheval chargé de bois de chauffage[H 27]. Ils le montent quelquefois, lorsque la charge n'est pas trop forte[H 27]. Le peu d'habitations en Camargue, l'éloignement des villages et des hameaux, la nature du sol, impraticable pour les charrettes, rendent le cheval indispensable[H 27]. Desportes, créateur d'un haras, affirme que les chevaux Camargue peuvent travailler jusqu'à l'âge de trente ans après avoir été mis au travail à 2 ans[H 28].

En 1729, les premiers dépôts d'étalons sont établis dans la région[H 29]. En 1737 et 1738, on compte au dépôt du territoire d'Arles trente-deux étalons royaux approuvés dont vingt-quatre de race Camargue, un andalou, trois espagnols, un danois, deux barbes et un arabe[H 30],[32]. Ces étalons servent à la reproduction avec les juments recensées dans le delta et ses environs[H 30]. Sous Louis XV, les manades du Delta prennent une grande extension[H 31]. Des règlements plus coercitifs envers les manadiers sont adoptés, pour les forcer à refuser de reproduire leurs grignons et à choisir un étalon royal à la place[33]. Les tentatives de croisements ne donnent aucun résultat, et les fonds finissent par manquer[H 30].

En 1752, le marquis de Voyer d'Argenson, inspecteur général des haras de France, charge Desportes, un ancien capitaine de cavalerie, de diriger des essais sur la race Camargue[H 28]. Trois étalons barbes sont choisis avec une jument limousine, une normande et quelques camarguaises[H 32],[H 14], plus tard des étalons arabes sont employés. En 1765, la ville d'Arles se joint au projet et l'établissement obtient un financement considérable. L'historien Huzard ajoute que « ce haras fournit des chevaux assez distingués par leurs formes et par leur beauté pour être placés dans l'écurie du roi »[H 6],[H 14], il lui prête même la formation de la race Camargue[H 33],[H 34]. Cette information est à nuancer, puisque l'historien Bourgelat, qui écrit en 1768, ne mentionne pas ce haras, oubli qui serait inexplicable si ses résultats furent aussi notables[H 6].

Les administrateurs des haras souhaitent ardemment rendre le Camargue propre à la guerre « où il serait susceptible d'un service extraordinaire », ainsi qu'à la chasse et à la course[H 35]. Ce cheval est réputé pouvoir « faire 100 kilomètres tout d'une haleine dès le premier jour où l'on cherche à monter dessus »[H 14]. Des étalons de sang oriental et des Pur-sangs sont mis à disposition des éleveurs camarguais, mais ils refusent de se séparer de leurs grignons[H 36]. Les croisements tentés notamment avec l'Arabe, l'Anglo-arabe, le Pur-sang et le postier breton sont sans résultats[14] : les poulains du grignon résistent mieux à l'hiver et à la vie sauvage que ceux d'un cheval habitué à recevoir des soins constants et une nourriture abondante[H 37].

De la Révolution à 1850

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Race Camargue et race landaise dans l'Encyclopédie pratique de l'agriculteur publiée par Firmin-Didot et Cie, 1877.

La Révolution française ne semble pas faire diminuer le nombre de chevaux en Camargue[H 38] ; tout au long du XIXe siècle, la région compte entre 2 500 à 3 000 chevaux[32]. Ces animaux « appartiennent au roi », et vivent à l'état semi-sauvage[H 6]. Les inondations en 1789 et 1791 occasionnent des épizooties qui affectent un grand nombre de juments[H 39]. En 1793 et 1794, les autorités réquisitionnent tous les chevaux disponibles sur le territoire français, dont les meilleurs étalons de la race camarguaise[H 40],[H 20],[34]. En 1806, Napoléon Ier réorganise les haras de Provence en y introduisant des étalons dits « améliorateurs » de provenances diverses[H 40]. L'année suivante, les armées de Napoléon font réquisitionner le plus grand nombre possible de chevaux dans la région[H 20]. Ces réquisitions entraînent une « dégénérescence » de la race, l'intérêt des propriétaires et fermiers étant de se défaire des chevaux et juments de valeur pour les remplacer par des animaux qu'ils ne craignent pas de voir réquisitionnés[H 41]. La destruction de pâturages par les défrichements, leur dessèchement par défaut d'ombrage depuis l'abattage des bois est une autre cause du déclin de la race[H 39]. Dès 1806, une courte notice publiée par M. Poitevin signale l'extinction des chevaux camarguais comme inévitable et prochaine[H 42]. L'éducation des chevaux de Camargue n'étant pas perçue comme une priorité, la reproduction de la race laissée aux hasards de la nature[H 38].

Au début du XIXe siècle, des gardians gardent pour leur propre compte un petit troupeau de 20 à 50 chevaux pour l'entretien desquels ils louent des portions d'herbages[H 43]. Chaque propriétaire entretient un plus ou moins grand nombre de chevaux, selon l'étendue des terrains et marécages qu'il possède[H 43]. Les fermiers avec des manades plus nombreuses que leur terrain ne le permet les envoient dans des pâturages communaux, où ils payent environ 6 francs par tête pour tout l'hivernage[H 43]. Ils vont chercher leurs chevaux lorsqu'ils ont besoin de s'en servir[H 43]. 3 511 chevaux sont alors recensés dans la région[H 43]. Certaines juments camarguaises sont saillies par des ânes pour donner naissance à des mulets, utilisés à divers travaux agricoles[H 43]. Les propriétaires de chevaux sont accusés par l'administration des haras nationaux de « multiplier le nombre des produits sans s'inquiéter de la qualité »[H 38]. Les poulains sevrés sont abandonnés avec d'autres juments, quelques propriétaires laissent leurs poulains saillir des juments avant l'âge de deux ans[H 38]. Des juments allaitantes sont aussi parfois saillie[H 38]. Il n'est pas d'usage de castrer les poulains, mais l'opération s'effectue quelquefois avant l'âge de deux ans[H 38]. Le plus grand nombre des chevaux camarguais n'est destiné qu'au foulage (dépiquage) des grains, sans être dressé[H 38]. Ceux qui sont choisis pour l'équitation ou la vente sont séparés du troupeau à l'âge de trois ans, nourris par l'homme, exercés quelque temps, et vendus aux foires des environs[H 38]. Les chevaux camarguais sont alors réputés fort dociles et pleins de feu, mais en même temps difficiles a dompter[H 14].

Les chevaux ont la réputation de résister à la gourme, une affection équin commune dans tous les pays, grâce à leur mode de vie[H 38]. Ils sont par contre sujets aux maladies « vermineuses », en raison d'un manque de soins (vermifugation)[H 38]. Les maladies et les épizooties sont néanmoins plus rares dans le territoire d'Arles que dans la plupart des autres régions de France[H 38]. Les fermiers laissent le plus souvent leur animal dans la nature, pour qu'il guérisse seul[H 38]. Selon l'encyclopédie de Firmin-Didot parue en 1839, chaque année, entre le début de l'hiver et la fin du printemps, le vingtième des chevaux camarguais meurt de faim ou des suites d'intempéries[H 44].

En 1847, M. Lacroix estime à 1 900 le nombre de chevaux de Camargue dans la région, pour 1 000 bœufs[H 23]. Il estime que les chevaux issus des manades ne trouveront pas dans les travaux du dépiquage un emploi suffisant, et que certains camarguais sont exportés[H 45]. Un cheval dépiqueur camarguais coûte alors de 20 à 23 anciens francs par an à son propriétaire, mais lui fait gagner dans le même temps de 60 à 80 francs[H 45].

La « manade modèle »

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En 1837, une « manade modèle » est créée par l'administration des haras[H 14]. Les « plus beaux spécimens » de la race camarguaise y sont sélectionnés. Elle est confiée à cette même administration qui désire fournir « des étalons utiles à une bonne reproduction »[H 37]. Elle entretient un petit troupeau de juments en lui donnant l'abri d'une cabane en roseau durant les intempéries et un supplément de nourriture composé de roseau et de paille, pendant les quatre mois d'hiver[H 37]. Les poulains sont traités de la même manière, mais leur ration contient un litre ou un litre et demi d'avoine par jour[H 37]. Cette variation dans le régime alimentaire donne des « améliorations physiques » chez les poulains qui acquièrent « une plus-value relativement considérable »[H 37]. Ces chevaux sont admirés et recherchés « avec d'autant plus d'empressement qu'ils sont façonnés au travail, car ils partagent avec les mères toutes les exigences de l'exploitation d'une ferme »[H 37]. La réussite de la manade modèle aurait reconnue, mais aucun éleveur camarguais ne suit « les efforts » pour faire de même[H 37]. Ce petit établissement est alors supprimé[H 37].

Du cheval Camargue et de son amélioration, 1875.

Un déclin dans la population de chevaux Camargue s'amorce, Eugène Gayot remarquant dès 1850 que les manades sont moins nombreuses qu'auparavant[H 46]. Le sous-préfet du département d'Arles estime à trois ou quatre mille têtes la population chevaline de « l'île de la Camargue » (en 1861)[H 23]. En 1890, la population est estimée à 3 000 têtes[H 47]. En 1905, elle a diminué de moitié : il ne reste plus que 15 manades[H 47]. Parallèlement, la viticulture commence en Camargue à la fin du XIXe siècle[26].

Au milieu du XIXe siècle, les différentes races chevalines françaises sont modifiées par croisements (en particulier avec le Pur-sang) pour la guerre ou l'agriculture, faisant de « la race Camargue et la lorraine » les derniers représentants de « l'espèce légère d'autrefois »[H 48]. En 1861, le cheval de Camargue est :

« […] petit, sa taille varie peu et il mesure de 1,32 m à 1,34 m ; il a toujours la robe gris blanc. Quoique grosse et parfois busquée, sa tête est généralement carrée et bien attachée ; les oreilles sont courtes et écartées ; l'œil est vif, à fleur de tête ; l'encolure droite, grêle, parfois renversée ; l'épaule est droite et courte, mais le garrot ne manque pas d'élévation ; le dos est saillant ; le rein est large, mais long et mal attaché ; la croupe est courte, avalée, souvent tranchante comme chez le mulet ; les cuisses sont maigres ; les jarrets sont étroits et clos, mais épais et forts ; les extrémités sont sèches, mais trop minces ; l'articulation du genou est faible et le tendon est failli ; les pâturons sont courts ; le pied est très sur et de bonne nature, mais large et quelquefois un peu plat. Le cheval Camargue est agile, sobre, vif, courageux, capable de résister aux longues abstinences comme aux intempéries »

— Eugène Nicolas Gayot, La connaissance générale du cheval: études de zootechnie pratique[H 49].

D'autres auteurs mentionnent « ce cheval à la peau rude, au poil long pendant huit mois de l'année, et à la crinière épaisse »[H 50]. André Sanson s'oppose aux croisements, et préconise d'utiliser « les ressources de la localité », en 1867[H 51]. À la même époque, Eugène Gayot estime que la disparition du dépiquage, l'assèchement des marais de Camargue et la récolte des céréales qui font disparaître le roseau, principale source alimentaire des chevaux, vont provoquer sous peu leur extinction[H 42].

Le Camargue est parfois attelé à des jardinières campagnardes, pour le transport des cultivateurs locaux jusqu'au marché ; chaque mas possède au moins un véhicule de ce type[35]. La castration des mâles montés ou attelés est la règle, les juments étant moins souvent attelées car la coupe régulière de leurs crins pour confectionner les sedens (harnachements en crins) les rend peu élégantes[36]. En 1865, le Camargue figure comme bon porteur pour la percée du canal de Suez[11],[W 1].

Du XXe siècle à nos jours

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Déclin de la race et montée du régionalisme

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Au début du XXe siècle, les travaux d'aménagement de la région camarguaise, comme le dessalement des « sansouires », terrains salés et sans végétation[37], l'irrigation avec les eaux du Rhône et la plantation de vignes, portent préjudice à l'élevage du cheval[H 52],[H 53]. De plus, l'agriculture dans les terres dessalées exige de puissants chevaux de trait, éloignés au modèle de ceux de Camargue[H 54]. Les habitants importent des chevaux Bretons et des traits du Maine pour réaliser ces tâches[H 55]. Le mode de vie des chevaux Camargue passe de l'état totalement sauvage à l'état semi-sauvage, leurs propriétaires devant désormais les nourrir pour qu'ils puissent subsister[H 56].

C'est dans ce contexte qu'un aristocrate florentin, le marquis Folco de Baroncelli, restaure et défend l'image de la Camargue en lui forgeant une image à mi-chemin entre félibrige et Ouest américain, rompant l'image antérieure qui en faisait une région insalubre[38],[S 22]. En 1905, il effectue un raid de 312 km avec deux chevaux Camargue entre les Saintes-Maries-de-la-Mer et la ville de Lyon, en 43 heures, soit une moyenne de 70 km par jour[39],[40]. Après la Première Guerre mondiale, l'usage du Camargue à la traction de véhicules hippomobiles légers de type jardinière cesse peu à peu face à la concurrence de l'automobile[41].

En 1928, une réserve naturelle de 150 km2 est créée et accueille des chevaux de Camargue, devenant plus tard le Parc naturel régional de Camargue[15],[26]. En 1932, François J. Aubert, commandeur de l'Ordre du Mérite agricole, plaide dans son ouvrage pour la sauvegarde de cette race, dont il reste alors peu de représentants[S 23], sans pour autant qu'elle ne soit en voie d'extinction[H 57]. En 1948, une manade expérimentale est créée à la station biologique de la tour du Valat[S 24].

Vers 1950, la race manque disparaître[7],[42],[43].

Développement touristique

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Gardians en tenue traditionnelle, montant des chevaux Camargue près des arènes de Méjanes, en 2007.

Après 1953, le grand succès du film Crin-Blanc, entièrement filmé en Camargue, puis l'image de tradition et de liberté qui devient peu à peu indissociable de la région, entraînent un afflux touristique de masse[S 25],[S 26]. Les gardians de Camargue sont perçus comme des cow-boy français[38]. Malgré un certain rejet des habitants, les domaines de Camargue réorientent peu à peu leurs activités « vers le loisir de classe »[S 25]. Le cheval regagne un intérêt économique évident grâce à ce tourisme[S 25], qui en relance l'élevage notamment pour la pratique de la promenade et de la randonnée équestre, assurant depuis sa sauvegarde[44],[S 25]. D'après Brunel, la Camargue devient ainsi la première région française à proposer une équitation de loisir pour un public initialement non-cavalier[S 26]. Le Camargue devient si populaire que des chevaux gris de race Barbe sont vendus frauduleusement par des maquignons comme étant des Camargue, après avoir été débarqués depuis l'Afrique du Nord[45] ; les croisements avec des chevaux d'autres races deviennent fréquent, l'animal passant pour Camargue tant qu'il est d'une couleur blanche[W 2].

Des années 1950 à 1970, c'est l'imaginaire de l'ouest américain qui popularise le cheval Camargue et l'équitation locale ; à partir des années 1980, la mode de l'équitation ibérique domine et influence ces pratiques[S 27].

Certains mas deviennent « de véritables usines à touristes »[46]. La tradition gardiane est parfois galvaudée[46]. Les touristes sont attirés par la plage, la culture gardiane et l'observation de la nature[46]. Selon C. Martin dans L'Île de Camargue, « les manadiers sont passés de la ferrade-travail à la ferrade-spectacle »[46]. Les manades à but touristique se sont multipliées[46]. Les manadiers réglementent l'activité par la création d'un certificat d'aptitude à la direction de manades, et une réorganisation des promenades équestres[46].

Reconnaissance officielle de la race Camargue

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Durant les années 1960, des croisements massifs avec le Barbe et l'Arabe raréfient le Camargue originel[P 1],[45]. C'est pourquoi des éleveurs se regroupent dans l'Association des éleveurs du cheval de race Camargue (AECRC) créée en 1964, et débutent un inventaire des chevaux de leur région[W 2]. La création de cette association résulte aussi au moins en partie du grand succès du film Crin-Blanc[45].

Le registre généalogique (stud-book) du Camargue est créé en 1968[42],[47], le haras national d'Uzès l'est en 1972[48], préservant depuis lors des étalons de cette race[47]. Cette même année, le Camargue est présenté pour la première fois au salon international de l'agriculture, à Paris[W 3].

Le , un arrêté porte agrément au Parc naturel régional de Camargue pour participer à la sélection de ce cheval[P 1]. Cette même année, le Camargue est reconnu officiellement comme race par les Haras nationaux[48],[S 6],[45]. En 1990, la délimitation du « berceau de race » du Camargue est officialisée via un arrêté ministériel, permettant de distinguer les animaux qui ont grandi et vécu dans les conditions spécifique des prairies inondables camarguaises[49]. Le registre généalogique est fermé aux chevaux non-descendants de Camargue enregistrés cette même année[48]. Par conséquent, la notion de « Camargue hors berceau » est officialisée également, pour distinguer des animaux génétiquement Camargue qui ont grandi et vécu hors de ce biotope particulier[50].

En 1992, l'épidémie de peste équine en Espagne impose une identification des chevaux, permettant de constater qu'au moins 40 000 individus ne sont pas identifiés le long de la côte méditerranéenne[51]. Entre 1978 et 1998, le stud-book Camargue enregistre environ 6 000 chevaux[52]. Le Camargue fait partie des races de chevaux dont les éleveurs peuvent bénéficier de la « Prime aux races menacées d'abandon » (PRME), mise en place en France en 1997, d'un montant de 100 à 150 € en 2004[P 2]. En 1998, l'Association des éleveurs de chevaux de race Camargue (AECRC) compte 84 manades de chevaux appartenant à cette race[S 28]. L'année suivante, plus de 180 élevages sont dénombrés au total, pour une centaine d'étalons reproducteurs[53]. Le Camargue est officiellement inclus au groupe des chevaux de sang en France en 2002[W 3].

Maltraitances et conditions d'exploitation des chevaux camarguais

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Chevaux Camargue de louage touristique en attente, portant leur harnachement, en 2019.

Sylvie Brunel rappelle que les chevaux Camargue étaient jadis parfois maltraités et mal nourris[54]. Les conditions d'exploitation des chevaux randonneurs camarguais, dans les années 1970 et 1980, sont ainsi fréquemment dénoncées. Les centres de « promenades à cheval » dans les réserves de la région (comme près de l'étang de Vaccarès) présentent des conditions de sécurité, d'hygiène et de respect animal souvent insuffisantes[source insuffisante][55]. Au fil des années, l'état des chevaux s'arrange[54]. En 2012, d'après la journaliste de Cheval Magazine Antoinette Delylle, de gros progrès ont été réalisés, bien qu'il soit encore possible de voir des chevaux sellés, sanglés et bridés à longueur de journée, au mépris de la règlementation[P 3]. Brunel soutient qu'y voir des maltraitances soit une « erreur de jugement », et que les loueurs d'équidés laissent le harnachement afin de protéger les chevaux des piqûres de taons[56].

Fin 1997, un manadier peu scrupuleux établi à Saint-Laurent-d'Aigouze laisse de nombreux chevaux à l'abandon sur un terrain trop étroit pour qu'ils puissent s'y nourrir. Des associations de protection animale découvrent une dizaine d'animaux survivants parmi des cadavres, dont certains en état de décomposition avancée près de points d'eau[P 4],[P 5]. D'après Antoinette Delylle, un éleveur connu de la région des Saintes-Maries-de-la-Mer a laissé mourir trois de ses chevaux en 2012, mais fait toujours partie de l'association des éleveurs de la race[P 3]. En 2014, une cinquantaine de chevaux de promenade maltraités sont signalés à Lézan[P 6]. En 2016, 27 chevaux Camargue affamés sont secourus à Générac[P 7]. D'après Brunel, en 2019, « il est rare de rencontrer un animal en mauvais état »[54].

Les inondations, très fréquentes dans cette région marécageuse, mettent souvent des manades en péril. Des dizaines de chevaux et de taureaux peuvent mourir pendant la montée des eaux[P 8]. Au Mas de Rom dans les années 1990, l'ensemble des chevaux vit un sauvetage héroïque, tandis que l'élevage de Simon Casas périt entièrement[P 9].

Un groupe de quarante Camargue stationnés dans le Berry fait l'objet d'une importante médiatisation fin mai 2010 quand, à la suite de la faillite de leur propriétaire, ils sont vendus aux enchères. Cette mise en lumière permet au troupeau d'échapper à la boucherie[P 10].

Description

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Camargue à Saint-Laurent-d'Aigouze.

Entre les descriptions du Camargue rédigées au début du XIXe siècle et la reconnaissance officielle de cette race en 1978, ce cheval présente une remarquable stabilité morphologique[S 6],[S 29]. Ainsi, l'auteur anglais Elwyn Hartley Edwards le décrit comme l'une des races de chevaux françaises les plus faciles à identifier grâce à la stabilité de sa morphologie et de sa couleur de robe[23]. Historiquement, c'est un cheval plutôt trapu[48],[57], robuste sans être lourd[58]. Cependant, le Camargue subit une pression de sélection et d'évolution vers le modèle du cheval de selle de plus en plus forte, qui entre en contradiction avec les effets antérieurs de la sélection naturelle, jusqu'alors prépondérants[S 29]. Ainsi, Sylvie Brunel décrit les chevaux modernes comme plus fins, plus grands et plus légers que le Camargue originel[59].

C'est une race tardive comme tous les chevaux primitifs, il atteint donc sa maturité assez tard, entre 5 et 7 ans[S 5],[H 58]. Sa longévité est très bonne[23],[13],[26], de nombreux chevaux atteignant l'âge de 25 ans[60],[23].

Morphologie

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Groupe de Camargue dans les marais, 2018.

Il existe un standard morphologique qui définit le Camargue « idéal », en recourant à diverses métaphores[61]. Le Camargue doit « présenter toutes les caractéristiques d'un bon cheval de selle »[61]. Sa silhouette rappelle fortement celle des chevaux primitifs, avec une influence du Barbe[62]. Il présente un modèle concave et eumétrique, allant de médioligne à sublongiligne selon Tambuté[S 5]. L'auteur italien Maurizio Bongianni lui décrit le type uniquement médioligne[42]. Son modèle s'inscrit dans un carré[63].

Il est classé parmi les 23 plus belles races chevalines du monde d'après la revue Cheval pratique[P 11].

Taille et poids

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Un squelette de cheval monté sur socle de bois dans un musée.
Squelette d'un cheval Camargue nommé Brillant, né en 1910, exposé au Musée Fragonard de l'École vétérinaire de Maisons-Alfort.

Le registre généalogique du Camargue fait partie des races françaises de chevaux de selle[11]. Bien que sa taille dépasse très rarement 1,45 m[12] et de ce fait, le fasse classer comme poney par la Fédération équestre internationale (FEI), le Camargue est considéré comme un petit cheval et non comme un poney, du moins en France[12]. Néanmoins, selon Hubrecht, les sujets de moins d'1,40 m sont nommés « poneys de Camargue »[47].

D'après le règlement officiel du registre généalogique du Camargue le plus récent (2024), la taille doit être comprise entre 1,35 et 1,50 m[W 4],[11],[13],[64],[58]. Une version plus ancienne du standard de race recommandait 1,35 à 1,48 m[65]. L'encyclopédie de CAB International (2016) indique 1,34 à 1,44 m[66], d'autres auteurs donnant une fourchette très proche, de 1,35 à 1,45 m[S 30],[S 5],[15],[48]. L'autrice Caroline Silver[67] et la base de données DAD-IS de l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)[DAD-IS 1] relèvent une moyenne de 1,40 m. Bongianni indique 1,33 à 1,43 m[42], Edwards en 2016 indiquant 1,32 à 1,47 m[68]. Les chevaux élevés avec des compléments alimentaires atteignent des tailles plus élevées[65]. D'après Marc du Lac, c'est sous la pression de propriétaires de chevaux Camargue « généreusement alimentés » et de grande taille que le standard de race a évolué pour inclure des chevaux de 1,50 m, voire au-delà[69].

Le poids est de 350 kg en moyenne selon une majorité de sources[DAD-IS 1],[64],[42],[65], cependant d'autres indiquent 350 à 500 kg[11],[S 30],[S 5]. Le règlement le plus récent du registre généalogique de la race (2024) indique un poids adulte de 300 à 550 kg[W 4].

La tête est souvent assez grande[13] et grosse[11],[42], d'une apparence jugée grossière[15] et ordinaire[6]. Haller décrit une taille moyenne[18]. Longue[15] en particulier en termes de longueur de chanfrein[67],[43], mais carrée[11],[13],[64], c'est à dire anguleuse[70], elle rappelle celle des chevaux orientaux[67],[7]. La partie nasale en est souvent effacée[11]. L'os et le cartilage nasal ne font pas saillie au bout du nez[71].

Le front est plat[11],[64],[70] et large[42],[67]. Le chanfrein est rectiligne selon le standard de race[11],[13],[64] ; cependant, il peut aussi être busqué[15],[42],[7],[26], rappelant celui des chevaux Barbe[18]. Les joues (ganaches) sont chargées[15] et bien marquées[11],[42],[64] en raison de l'os, donnant une impression de « rudesse »[70].

L’œil est grand[15],[42],[26] ; il apparait à fleur de tête en raison d'arcades sourcilières effacées[11],[71]. Les oreilles sont courtes[15],[42],[13],[64], petites, écartées l'une de l'autre[S 5],[11], et pourvues d'une base large[11]. Elles sont très mobiles[15].

Le standard de race recherche une tête « bien attachée », donnant un port jugé harmonieux d'un point de vue d'observateur humain[70]. Le toupet de la crinière est abondant[7].

Avant-main, corps et arrière-main

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Croupe avec marque au fer rouge.

L'encolure est souvent courte[11],[15],[42],[23],[26]. Elle est recherchée « bien dirigée » (non renversée) et bien attachée[11], de longueur « moyenne »[72],[58]. Sa base est large[42], et elle est puissante[18].

La crinière hirsute[42] est parfois double[11],[71], mais toujours abondante[11],[42],[64]. La poitrine est profonde[73],[15],[64], avec un thorax ample[W 4]. L'épaule est de forme oblique selon Kholova[15] et Haller[18], alors que Bongianni la décrit comme droite et plutôt courte[42]. Elle est puissante et musclée[11],[64]. Le standard de race la recherche inclinée[74].

Le garrot est recherché marqué (« légèrement marqué »[13] ou « marqué sans exagération »[72]), sans être excessivement sorti[11] ; il arrive qu'il soit prononcé[42],[26] ou bien qu'il soit plat[15], Haller le décrivant comme large[18]. Sa forme rend souvent nécessaire l'usage d'une croupière pour pratiquer l'équitation sans que la selle n'avance sur le garrot[72].

Le dos, recherché moyennement long selon le standard de race, doit être bien soutenu[11],[75], et tend à être relativement droit[42],[26]. Plusieurs auteurs le décrivent comme étant court[23],[26],[18]. Le flanc est développé[42]. Le rein est plutôt court selon Tambuté[S 5] et le standard de race[75], alors que Bongianni et Ravazzi le décrivent plutôt long[42],[43]. Il est rectiligne et large[11],[75], puissant d'apparence[15]. La croupe est remplie et doit toujours être légèrement inclinée[11],[76],[23]. Elle apparaît musclée et forte[15], voire massive[18], mais Edwards et Hendricks la décrivent comme courte[7],[68],[26]. Historiquement, de nombreux Camargue avaient la croupe rabattue et/ou en forme d'arête, avec une inclinaison de chaque côté[77].

La queue est fournie[77],[23] et attachée bas[73],[15],[13],[77], portée flottante[42]. Sa forme est typique des chevaux primitifs, avec des crins plus courts répartis « en soleil » à sa base, et des crins plus longs répartis en pinceau, servant à éloigner les insectes[S 5].

Selon Laetitia Bataille et Elwyn Hartley Edwards, le cheval Camargue possède des membres plutôt courts, donnant une silhouette « près de terre »[73],[23]. Bongianni lui décrit au contraire des avant-bras et des jambes longues[42]. Ils sont proportionnés au corps[64] et plutôt fins d'apparence[67].

Le genou et le jarret sont larges[73],[64],[63]. La cuisse est forte et charnue[S 5], musclée et bien descendue[73],[77], signifiant que les muscles descendent jusqu'au jarret sans former de boule[77]. Les articulations sont larges[63]. Le standard recherche des membres « bien jointés » : l'inclinaison idéale des paturons est d'environ 45°[63]. Les fanons sont peu visibles[18]. Le pied est particulièrement dur et résistant[73],[64]. Il a rarement sinon jamais besoin d'être ferré[15],[23]. Solide et portant, il a une surface développée, grande et large[63]. Ce cheval est remarquable par la forme de ses sabots, adaptés à un biotope marécageux[S 30],[15],[67]. Le pied est large, mais pas plat[H 59]. La corne du sabot est noire[75].

L'une des caractéristiques principales de la race est sa couleur de robe, toujours grise clair[73],[H 60],[61],[44],[43], qui est obligatoire pour l'inscription à son registre généalogique[W 4]. Tout cheval d'une autre couleur est automatiquement radié de ce registre[W 5]. La robe grise du Camargue est un caractère très ancien, visible dans l'iconographie historique plusieurs siècles dans le passé, qui a perduré malgré les nombreux croisements pratiqués durant le XIXe siècle[S 31].

Le cheval Camargue adulte est fréquemment perçu comme « blanc » par les profanes[13],[61]. Sa particularité est de naître poulain avec une robe foncée (généralement alezane, baie ou plus rarement rouanne[64],[23],[H 60]), et de s'éclaircir avec l'âge[13],[26],[6], sous l'effet d'un gène dit « du grisonnement », qui empêche peu à peu la migration des pigments dans le pelage. Les premiers signes de grisonnement sont visibles dès la première mue, vers 5 ou 6 mois[H 60]. L'âge auquel la couleur gris clair définitive est acquise varie selon les lignées[13], pour une moyenne de 4 ans selon Edwards[68], de 5 ou 6 ans selon Bataille et Tsaag Valren[73]. Des truitures apparaissent souvent dans la robe[13],[64], ou des mouchetures[64] (robe « picassée »[H 60]), alors que les pommelures de la robe en cours de grisonnement disparaissent le plus souvent[H 60].

Tempérament et vie sauvage

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Élevé en manade, le cheval côtoie fréquemment des bovins et vit en plein air toute l'année.

Ce cheval est réputé rustique, frugal et résistant[42],[13],[78],[23],[43], l'élevage extensif restant la seule méthode préconisée, souvent avec des bovins[S 6],[31]. La rusticité est la première qualité mise en avant lors de l'interrogation des manadiers par l'ethnologue Jocelyne Bonnet[S 32]. La plupart des chevaux vivent en liberté toute l'année et ne sont rassemblés qu'une fois par an pour l'inspection, le marquage, la castration, ou un soin[24]. Ils ne sont jamais tondus[H 61]. Une manade typique compte entre 40 et 50 chevaux[15], regroupés par famille généralement sous la conduite d'une vieille jument[H 62]. Ils font face à un climat difficile, caractérisé par l'humidité constante, les hordes d'insectes, et une certaine rigueur en hiver, accentuée par des vents violents (mistral)[S 33],[26]. Une nourriture pauvre suffit à l'animal, l'herbe de pâture lui permettant de se nourrir toute l'année, mais il peut être nécessaire d'apporter des compléments alimentaires pour éviter les carences (vitamines, sels minéraux)[79]. Le Camargue est capable de brouter sous l'eau[60],[48], en tirant des plantes aquatiques des eaux saumâtres[23]. Il peut pâturer sur les roseaux des marais[80],[47] et la salicorne[47], en particulier durant l'hiver[81]. En cas de gel, ces chevaux peuvent briser la glace superficielle pour boire[S 33], bien que des éleveurs témoignent avoir dû la briser eux-mêmes pour leur éviter de mourir de soif, notamment durant l'hiver 1972[31]. La pousse des phragmites au printemps permet aux chevaux de reprendre rapidement des forces après l'hiver[81]. L'arrivée des insectes (Tabanidae, Ceratopogonidae et moustiques) à partir de mai impose aux troupeaux de se déplacer continuellement pour éviter les piqûres[82]. Comme les bovins, les Camargue forment parfois des relations commensales avec des oiseaux, les aigrettes[83] et le Héron garde-bœufs (Bubulcus ibis).

Le mode de vie en liberté, typique du cheval sauvage, a fait l'objet d'études éthologiques concernant l'organisation des troupeaux, les rapports entre animaux dominants et dominés[S 34] et la façon dont les jeunes juments refusent de se faire saillir par les étalons issus de leur groupe natal, quittant celui-ci vers l'âge de deux ans pour trouver un étalon étranger, ce qui contribue à réduire la consanguinité[S 35]. Les étalons Camargue maintiennent généralement des harems à mâle unique, mais certains forment des alliances durables, parfois à vie, avec des partenaires du même âge mais non-apparentés[S 36].

Les poulains naissent habituellement sans intervention humaine, avec un taux de fertilité des juments d'environ 80 % après la saillie par l'étalon, laissé en liberté durant un mois parmi un troupeau de juments[84]. Les poulains reçoivent des soins de type vermifuge, et sont régulièrement approchés et manipulés par des humains[84]. Typiquement, une jument Camargue poulinière du berceau de race ne connaît le port du licol qu'une quinzaine de jours durant sa vie, au moment de son sevrage[31]. Une sélection sur le mental a toujours été pratiquée dans les manades[58]. Il n’existe pas de différences notables de tempérament selon le sexe[58].

Santé et parasitisme

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Comme tous les chevaux gris, le Camargue est sujet aux mélanomes cutanés[S 37],[S 38]. L'examen de 83 chevaux touchés montre que les tumeurs apparaissent le plus souvent sous la queue et dans la région péri-anale[S 37]. Ces mélanomes sont qualitativement différents de ceux qui touchent l'espèce humaine[S 37]. L'examen systématique de 264 chevaux de la race montre que 31,4 % de la population Camargue a des mélanomes, qui apparaissent entre les 5 ans et les 9 ans du cheval, et concernent une part de plus en plus importante de chevaux avec l'âge[S 39]. 67 % des Camargue de plus de 15 ans sont touchés[S 39].

Le parasitisme par les moustiques entraîne un risque d'infection par le virus du Nil occidental ; l'examen de marqueurs génétiques montre que diverses combinaisons influencent la vulnérabilité ou la résistance des chevaux de Camargue à cette infection[S 40]. OAS1 (g.21961328A>G) est fortement associé à la séropositivité[S 40]. La circulation du virus du Nil occidental en Camargue, dont le cheval est un hôte accidentel, fait l'objet d'une surveillance épidémiologique[W 6].

Une étude de parasitisme via les tiques en Camargue et dans la Crau, menée aux printemps 2015 et 2016, montre que sur les 632 chevaux qui restent toute l'année sur place, 68,6 % sont parasités par des protozoaires de l'espèce Theilera equi, et 6,3 % par Babesia caballi, principalement transmis par les tiques des espèces Rhipicephalus bursa et Rhipicephalus sanguineus[S 41]. Cela provoque une forte endémie de la piroplasmose équine dans ces régions[S 41].

La diversité génétique du Camargue est modérée par comparaison aux autres races de chevaux françaises, les résultats de 2009 suggérant un relatif isolement génétique, et une gestion de la reproduction différente de celle qui prévaut pour les races de chevaux de sport[S 7].

Deux cavaliers vus de trois quarts au pas sur leurs chevaux gris sous le soleil.
Deux Camargue montés au pas.

Ce cheval très mobile et agile[48],[27] déploie des allures vives et d'ampleur moyenne[18]. Le pas relevé a de longues foulées, le trot vif peut être très rassemblé, et le galop libre, plutôt rapide[23]. Ses allures les plus utilisées sont le pas et le galop[H 63]. En effet, son trot court et sautillant est réputé très inconfortable[47]. L'allure demandée par les gardians lorsque les chevaux paradent, nommée « entrepas », correspond au pas relevé[H 63]. Intermédiaire entre le pas et le trot, elle se caractérise par une dissociation des diagonaux du trot[85]. Le Camargue peut marcher rapidement malgré un pas court[86]. Le galop de vitesse n'est pas sa spécialité, mais il dépasse en vitesse les taureaux lancés au grand galop[87]. Il est capable de maintenir le galop lent (canter) sur une longue période et en souplesse[47].

Trois chevaux Camargue ont été inclus à une étude visant à déterminer la présence de la mutation du gène DMRT3 à l'origine des allures supplémentaire : les sujets étudiés n'étaient pas porteurs de cette mutation, et aucun cheval présentant des allures supplémentaires n'a été signalé parmi la race[S 42].

Une manade comporte au moins 4 juments, sur une surface de plus de 20 hectares.

En 1964, l'Association des éleveurs de chevaux de race Camargue (AECRC) est créée par quelques éleveurs soucieux de préserver la race et le type de leurs chevaux, ainsi que leur milieu d'élevage spécifique[S 29]. Leur première action est de définir les caractéristiques de la race et de délimiter l'aire géographique d'élevage du Camargue, qui devient plus tard le berceau de la race, c'est-à-dire le delta du Rhône et les régions avoisinantes[S 29]. En 1998, cette association compte 73 membres[S 28] ; ils sont 260 membres en 2013[P 1], puis 264 en 2017[W 7]. La sélection s'est orientée vers le cheval de loisir et d'agrément[88]. Les objectifs de sélection de 2024 visent l'aptitude au travail avec le bétail, l'aptitude sous la celle, et l'aptitude en équitation d'extérieur[W 8]. Les chevaux avec des défauts d'aplombs, des jarrets faibles et peu d'engagement des membres sont écartés[W 9].

Seule la reproduction par monte naturelle est autorisée, toute technique d'insémination artificielle est interdite[W 10].

Il existe une tension entre éleveurs partisans d'une conservation du type traditionnel de la race Camargue, et éleveurs désireux de faire évoluer ce modèle pour rendre la race plus apte aux usages de l'équitation de loisir et de sport[11]. Seule la monte en liberté est autorisée pour la reproduction[84]. Chaque année, les nouveaux poulains sont marqués au fer rouge sur la croupe[15],[23], la marque du propriétaire étant obligatoire selon le règlement de l'association de race[W 3]. Ce marquage est une tradition très ancienne, chaque manadier propriétaire ayant sa propre marque, apposée avant l'âge du sevrage, à 6 ou 7 mois[89],[57],[P 12]. En France, le marquage au fer rouge est surtout pratiqué en Camargue ; une proposition de réforme a été proposée en 2023 pour abolir cette pratique douloureuse pour l'animal, et donc considérée comme cruelle[P 13].

Depuis 2003, l'AECRC a mis en place trois appellations pour différencier les animaux inscrits au registre généalogique (stud-book)[84] :

Camargue
chevaux nés et identifiés dans le berceau de la race, appartenant à une manade et ayant reçu une marque au fer rouge avant leur sevrage[84],[W 11] ;
Camargue hors manade
chevaux nés et identifiés dans le berceau de race, mais n'appartenant pas à une manade[84],[W 11] ;
Camargue hors berceau
chevaux nés hors du berceau de race[84],[W 11].

Utilisations

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Groupe de gardians à Caveirac, en 2008.

Le Camargue a de nombreuses qualités pour les usages humains, peu connues[21] en dépit des efforts de ses éleveurs pour l'imposer dans la plupart des disciplines d'équitation sportive et de loisir[58]. Historiquement, les propriétaires terriens en Camargue utilisaient un même cheval pour plusieurs tâches, telles que la traction d'une voiture (de type jardinière) et le travail du bétail[90],[91]. Alors qu'il était une monture de travail, le Camargue s'intègre de plus en plus au secteur de l'équitation de loisir[85], au point qu'une grande partie de ces chevaux sont désormais acquis par des amateurs pratiquant une équitation de loisir[88]. C'est essentiellement un cheval de selle[H 64],[6]. Il est calme au repos, son apparence « désassemblée et somnolente » cachant un grand potentiel au travail[73],[58]. Il possède des qualités de sobriété et sous la selle, il fait preuve de vivacité, d'agilité, de robustesse et d'endurance[73],[59]. Il peut être monté par des adultes comme par des enfants[58], et porter un homme adulte malgré sa petite taille[92].

Le Camargue est représenté dans les centres équestres et les poneys clubs en France[S 29],[59]. Certains centres d'équitation de plein air (UCPA) ont constitué une partie de leur cavalerie avec ces chevaux : leur petite taille et leur caractère docile rassurent les cavaliers débutants lors des premières sorties en équitation d'extérieur[93],[84],[58]. Selon Lætitia Bataille, en 2008, ce cheval reste néanmoins peu utilisé dans les centres équestres, malgré ses prédispositions à l'apprentissage pour les cavaliers débutants[94]. Il présente aussi des prédispositions pour l'équithérapie[94], une expérience ayant été menée à la maison centrale d'Arles en 2010[W 12].

Le Camargue est assez populaire à l'attelage[94]. D'après François J. Aubert, il est cependant un mauvais carrossier, avec un trot peu adapté à ces activités, mais beaucoup de courage à l'effort[H 65].

Équitation de travail

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Camargue hors standard de race, monté par un gardian.

Le Camargue est traditionnellement une monture de travail du bétail utilisée par les gardians pour surveiller et trier les troupeaux de bovins[94],[13],[48],[25], l'équitation de travail étant sa discipline de prédilection[58]. Il est culturellement indissociable du gardian et du manadier dans toutes leurs activités[S 43]. Des liens d'amour et de fidélité sont mis en avant entre le gardian et sa monture : ce dernier élève son cheval, le nomme et le soigne[S 43]. Ces chevaux sont réputés capables d'anticiper les déplacements des bovins et de prendre d'eux-mêmes des décisions, indépendamment des ordres éventuels de leurs cavaliers[95],[S 44].

Ce travail s'accompagne du développement d'un type d'équitation spécifique : l'équitation Camargue[96], devenue une discipline reconnue[97]. Lors de certaines démonstrations, ce cheval est monté en amazone[94]. Le Camargue peut aussi être monté en équitation western[48]. Il possède naturellement le « sens du bétail »[15],[13],[98],[97]. Son travail exige de la maniabilité et une très grande vivacité[94],[97]. Souple, le Camargue peut tourner très court, s'arrêter en plein galop et faire demi-tour en tournant sur ses membres postérieurs[H 64],[27]. L'utilisation de ces chevaux par les gardians a donné naissance à un mythe identitaire, celui du « centaure des marécages »[S 43].

Les ferrades sont historiquement l'occasion pour les gardians comme pour les jeunes nobles de monter leur habileté équestre au public local[S 21]. L'agressivité du taureau soumis à un marquage au fer est aussi l'occasion de divertissement[S 45]. La ferrade est désormais la principale activité ressource des gardians, diverses collectivité achetant des prestations de tri et de marquage des veaux à titre d'animation[99]. Le triage du bétail est aussi l'une des épreuves permettant de sélectionner les étalons Camargue[100].

Dépiquage et travaux agricoles

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La foulaison du blé en Camargue, peinture de Rosa Bonheur (détail).

Aux XVIIIe et XIXe siècles, outre le travail en manade, la race Camargue, surtout les juments, est utilisée pour le dépiquage du grain[H 2],[19],[H 66],[101]. L'origine de cette activité est très ancienne[102]. Les statuts municipaux d'Arles, rédigés aux XIIe et XIIIe siècles, fixent déjà le salaire pour le louage des chevaux à la vingtième partie du blé ou des grains qu'ils ont foulés[H 38]. Les chevaux sont nourris en grande partie de grains pour pouvoir résister à la fatigue[H 38]. Ils marchent sur 80 kilomètres par jour pendant six semaines ou deux mois[H 14], interrompus seulement pour de courtes pauses[102]. Vers 1800, les camarguais fournissent les « rodo de rosso », ou « roues de chevaux[S 46] ». Ce labeur pénible est réputé pour « produire des conformations défectueuses par effet de fatigue excessive[H 67] » :

« Dès que le jour commence, vers trois ou quatre heures du matin, les chevaux montent sur les gerbes posées verticalement l'une à côté de l'autre, et là, marchant comme dans le plus grand bourbier possible, ils suivent péniblement les primadiers (les meneurs de chevaux dépiqueurs) enfoncés dans la paille, ne sortant que la tête et le dos : cela dure jusqu'à neuf heures. Ils descendent alors pour aller boire. Une demi-heure après, ils remontent, et trottent circulairement jusqu'à deux heures, moment où on les renvoie encore à l'abreuvoir. Ils reprennent le travail à trois heures jusqu'à six ou sept, et ne cessent de tourner au grand trot sur les pailles, jusqu'à ce qu'elles soient brisées de la longueur de 3 à 6 pouces. On peut supputer que dans cette marche pénible, les chevaux font de 16 à 18 lieues par jour, quelquefois plus, sans qu'on leur donne une pincée de fourrage, réduits qu'ils sont à manger à la dérobée quelques brins de paille et quelques-uns des épis qu'ils ont sous les pieds. Ce travail se renouvelle assez ordinairement tous les jours pendant un mois et plus. On a souvent essayé d'y soumettre des chevaux étrangers ; ceux-ci n'ont jamais résisté au même degré que les camargues »

— M. Truchet cité par Eugène Gayot, La connaissance générale du cheval: études de zootechnie pratique[H 68].

Cette activité n'existe plus depuis la fin du XIXe siècle, le dépiquage du grain étant effectué par des machines[H 69],[101].

Il existe une croyance selon laquelle le cheval aurait été utilisé au labour dans la région d'Arles en emplacement des bœufs en raison de la couche de sel obligeant à un labour superficiel, cependant aucune preuve historique n'indique que le cheval local ait été employé à ces tâches[S 47]. François J. Aubert assure que dans les années 1930, les chevaux Camargue sont employés pour divers travaux attelés par les petits cultivateurs, dont le labour[H 70].

Fêtes et traditions

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Le cheval est l'un des acteurs principaux, avec le taureau, de nombreuses fêtes dans sa région d'origine, en Provence et dans le Languedoc[60]. Il déambule dans les rues des villages pendant les fêtes, monté par un gardian qui encadre des taureaux lâchés dans les rues (par exemple avant les courses camarguaises locales)[60].

Les fêtes votives camarguaises avec des chevaux sont extrêmement rares sous l'Ancien Régime, et ne se développent qu'avec l'arrivée du chemin de fer[S 1]. D'après Frédéric Raynaud, la pratique de l′abrivado, conduite de taureaux encadrés par des cavaliers, est certainement en lien avec un arrêt du conseil d'Arles paru en 1715, qui interdit à toute personne de tenter de faire s'échapper les taureaux conduits à l'abattage[S 48]. De nos jours, les taureaux ne sont plus encadrés à cheval depuis leur pré, mais amenés par camion, les abrivados et cavalcades étant davantage des fêtes populaires[103]. Les chevaux participant aux abrivados et cavalcades doivent être parfaitement sous contrôle, et ne pas mordre ou ruer parmi le public[104].

Il existe différents types de jeux équestres avec les chevaux Camargue, comme les aiguillettes, le bouquet[H 64], la course de satin (en référence au morceau de tissu qui récompense le vainqueur), l'attente au trident (le gardian maîtrise un taureau en lui piquant le mufle de son trident)[104], le saut entre deux chevaux, le jeu de la bague et le jeu des oranges[105]. Ces jeux ont été re-popularisés par le marquis de Baroncelli[106]. Cependant, les risques liés à ces fêtes votives et les coûts d'assurance pesant sur les manadiers rendent les abrivados de plus en plus rares : en 2023, seules 35 manades poursuivent cette activité[P 14].

Les arènes de Nîmes et d'Arles mettent accueillent des fêtes dont le taureau et le cheval sont les acteurs principaux. La fête des gardians et les défilés de mai, ou les bouviers pascales des Saintes-Maries-de-la-Mer mettent aussi ce cheval à l'honneur. Le Camargue participe aussi au pèlerinage des Gitans en mai, à la fête du cheval en juin et en juillet, et au grand festival des Saintes Maries en octobre[60].

Équitation de loisir et tourisme équestre

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De fait, la majorité des chevaux Camargue servent désormais de monture pour les touristes[15]. Leurs origines rustiques les rendent appréciés pour l'équitation de loisir et le tourisme équestre[107]. L'accroissement du tourisme en Camargue a entraîné un regain d'intérêt économique pour le « petit cheval du pays », assurant désormais sa sauvegarde[60]. Ce cheval possède toutes les qualités requises pour pratiquer la randonnée équestre[44]. Ses origines le rendent capable de marcher durant des heures avec une nourriture pauvre, même sous les intempéries[94]. Il se révèle très économique d'entretien pour ses propriétaires[108]. D'après Sylvie Brunel, en Camargue, c'est le port de la bombe qui permet de différencier un cavalier touriste d'un cavalier originaire de la région, les gardians refusant de porter une bombe[109].

Autour d'Arles, de nombreux centres équestres proposent des promenades (1 à 3 h à cheval) et des randonnées (sur une demi-journée, rarement plus) dans les marais et les réserves naturelles avec des chevaux Camargue[W 13]. Le Parc naturel régional de Camargue recense 28 centres équestres en 2005, dont 26 aux Saintes-Maries-de-la-Mer[W 13]. Le nombre de pistes cavalières dans le parc est considéré comme insuffisant, et les structures d'accueil comme trop peu nombreuses, les habitants s'opposant au développement touristique[W 13]. 90 % des centres équestres des Saintes-Maries-de-la-Mer font partie d'une association qui a permis de mettre fin aux abus concernant la maltraitance des chevaux et le manque d'expérience des accompagnateurs[W 14]. Une charte du tourisme équestre a été mise en place en 2005[W 14]. Tous les centres équestres n'ont cependant pas bonne réputation, des arnaques et autres « pièges à touristes » étant cités[110]. La promotion de la randonnée équestre en Camargue s'appuie énormément sur le cliché du gardian au galop dans l'eau, mais ne prend pas toujours en compte les contraintes liées au biotope (écarts de température, profusion d'insectes...)[W 13]. Les chevaux destinés aux promenades touristiques ne travaillent ordinairement que pendant la saison estivale, et sont libres dans les marais le reste du temps[109]. Il a parfois été suggéré de croiser les chevaux camarguais avec des ibériques ou des barbes, afin d'augmenter leur taille et de les rendre propres à porter de grands cavaliers en randonnée[108]. De plus, tous les chevaux touristiques présents dans la région ne sont pas de race Camargue[111].

Sports équestres

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Camargue équipé d'une selle de randonnée McLellan, comportant des étriers d'équitation camargue.

Ce cheval peut être monté pour toutes les disciplines des sports équestres, comme le dressage, le concours complet d'équitation et le saut d'obstacles[73], mais pas à haut niveau, car ses actions sont trop courtes[94],[73]. Ainsi, il est possible d'en voir en épreuve de saut d'obstacles[S 29]. Il présente des qualités à l'obstacle, grâce à son dynamisme et sa capacité à s'arrondir au-dessus de l'obstacle[97]. Il peut participer à des épreuves jusqu'à une hauteur d'environ 1,20 m[97]. Selon Tambuté, il est limité par sa morphologie lors d'épreuves de dressage[S 29]. Pilley-Mirande estime qu'il présente des qualités pour se rassembler et monter son dos, ce qui le rend adapté à des cavaliers débutant en dressage[97].

Il excelle dans toutes les disciplines équestres demandant de la vivacité[97], par exemple les jeux équestres[44]. Il est aussi fréquent d'en voir en horse-ball[97]. Le Camargue peut aussi être monté en endurance[13],[48], car il résiste particulièrement bien à l'effort prolongé[H 71]. Il est cependant surclassé dans cette discipline par l'Arabe, et donc peu représenté[97].

Il est jugé excellent en TREC[78], faisant partie des meilleures montures car la discipline demande à la fois agilité et maniabilité, rusticité et réponse au dressage[97]. Fanny Mougin, championne française de TREC, pratique ce sport depuis des années avec des chevaux de race Camargue qu'elle élève hors berceau[58]. Elle est sacrée vice-championne de France Club Élite en 2013 avec sa monture Texan des Sables, et termine à la 8e place aux Championnats de France 2015 de la discipline[58]. Le Camargue est visible aussi en TREC attelage[97].

Spectacle équestre et cirque

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Spectacle de carrousel aux arènes de Méjane en 2021.

Son utilisation en spectacle équestre et au cirque est notable[92],[12],[93]. Denis Marquès a présenté une manade camarguaise en liberté sur plusieurs grands spectacles, dont Nîmes en 2009[P 15]. Le dresseur Lorenzo, qui s'entraîne aux Saintes-Maries-de-la-Mer, s'est fait connaître par ses spectacles de chevaux Camargue en liberté[P 16],[112]. Jean-François Pignon a aussi débuté ses premiers spectacles avec des chevaux de cette race[P 17].

Gestion des zones marécageuses

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Ce cheval Camargue participe ici à une relation commensale avec un Héron garde-bœufs (Bubulcus ibis).

Contrairement à une idée popularisée par la communication touristique, il n'existe plus de troupeaux de chevaux véritablement « sauvages » en Camargue, chaque animal ayant un propriétaire[113],[31].

Ce cheval est considéré comme un acteur de l'écosystème camarguais et un agent de sa conservation[S 49], qui permet la gestion et l'entretien des zones humides[S 50]. Son habitat a beaucoup évolué, car le delta du Rhône est désormais drainé et n'offre plus la même protection qu'auparavant[44]. Le Camargue est utilisé pour l'entretien écologique des zones marécageuses. Des chevaux de cette race ont débroussaillé le parc régional de Brotonne[S 51]. En 1988, quelques chevaux Camargue sont introduits au marais de Quellen à Trébeurden, dans les Côtes-d'Armor, pour le même type de gestion écologique[P 18] ; cette gestion écologique est toujours assurée, avec un renforcement de trois nouveaux chevaux de cette race en 2021[P 19]. En 1999, le Camargue est présent dans la réserve naturelle du marais de Lavours[S 50].

Diffusion de l'élevage

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Ce cheval de la région de Rambouillet est probablement un Camargue hors berceau.

Le Camargue est une race d'origine française à diffusion européenne, qui n'est pas considérée comme menacée selon la FAO, que ce soit selon l'évaluation de 2007[W 15], selon celle de 2010[W 16], ou d'après les données disponibles sur DAD-IS (consultation en 2025)[DAD-IS 1]. La demande des manadiers, de la bouvine et du secteur de l'équitation de loisir permettent le maintien de la race[111], bien qu'elle soit peu commune[114]. Sa diffusion reste limitée[43]. Le nombre de naissances est resté relativement stable de 2017 à 2024, soit environ 600 poulains chaque année[W 17].

Cependant, en 2023, le Camargue est considéré par l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE) comme une race chevaline française menacée d'extinction[P 20]. Par ailleurs, l'ouvrage Equine Science (4e édition de 2012) le classe parmi les races de poneys peu connues au niveau international[115].

En 2013, environ un quart des chevaux Camargue sont élevés hors de leur berceau de race[116]. Les chevaux élevés hors berceau, après plusieurs générations, peuvent perdre des caractéristiques morphologiques propres à ceux qui naissent en Camargue[82].

Camargue se nourrissant à Vic-la-Gardiole, dans l'Hérault.

D'après Bonnet, les chevaux élevés dans leur berceau de race relèvent d'une identité culturelle forte, proche d'une appellation d'origine contrôlée, parfois aux dépens des chevaux issus d'autres régions[S 52]. Ce berceau de race est délimité par un triangle dont les angles sont Montpellier à l'ouest, Tarascon au nord et Fos-sur-Mer à l'est ; il englobe toute l'île de Camargue ainsi que les plaines du Gard et de l'Hérault, et une partie de la Crau[64].

Les principaux lieux d'élevage se trouvent essentiellement en Camargue[93]. La moitié des éleveurs élèvent en manade dans le berceau de race[84]. 25 % élèvent hors manade, toujours dans ce berceau de race, et les 25 % restants élèvent hors manade et hors du berceau de race[84]. En 2017, une vingtaine d'élevages se trouvent en Auvergne-Rhône-Alpes[93] ; en 2021, 36 chevaux Camargue sont recensés dans la Manche et 25 dans le Calvados[P 21]. À l'échelle de la totalité de la France, l'élevage du Camargue reste rare[93] ; il a toujours été une race locale à faibles effectifs[13]. Durant les années 1990, environ 500 poulains naissent chaque année[117]. Cet élevage est resté relativement stable durant les années 2010[118].

En 2013, on compte 362 éleveurs de cette race en France, pour 603 nouvelles naissances[118].

Nombre de chevaux de race Camargue en France
Année Estimation FAO (DAD-IS) Autres estimations
1983 > 483[DAD-IS 1]
1990 567[DAD-IS 1]
2011 ~ 10 000[W 18]
2018 14 509[DAD-IS 1]
2021 15 934[DAD-IS 1]

Dans le reste de l'Europe

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Un cheval de Camargue dans le Frioul-Vénétie Julienne (Italie).

Peu de chevaux sont élevés hors de France[52]. La race est présente en Italie dans le delta du , sous le nom de « cheval du Delta »[66]. En 1999, il est estimé que l'Italie est le premier pays d'élevage du Camargue après la France, avec 150 individus[52].

Des Camargue ont été exportés au Royaume-Uni, où la souche exotique est connue sous le nom de British Camargue[DAD-IS 2]. Il est aussi présent en Belgique[93],[48] (une centaine d'individus en 1999[52]), où trois éleveurs font partie de l'AECRC en 2024[W 19]. . On le trouve en Suède[13], en Suisse[52] (une centaine en 1999)[52] et en Allemagne[12],[48], où il dispose d'un registre généalogique dédié[DAD-IS 3],[93].

Recensement des chevaux Camargue en Allemagne
Année 1997 2000 2003 2006 2009 2012 2015 2018 2021
Chevaux recensés[DAD-IS 3] 69 62 65 52 51 56 41 35 38

Impact culturel

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Chevaux gris clairs vus de face sur de l'eau et sous un ciel nuageux.
Groupe de chevaux de Camargue posant dans l'eau dans le cadre d'un stage de photographie.

Le cheval Camargue possède une forte identité culturelle[116],[S 53], la géographe Sylvie Brunel décrivant la région de Camargue comme indissociable de ses chevaux[54]. C'est l'un des symboles de l'identité camarguaise avec le Flamant rose (Phoenicopterus roseus), et surtout le taureau camarguais (biou), qui des trois est le plus constitutif de cette identité[109]. De plus, d'après Brunel, les habitants de Camargue ne sont pas hippophages[54]. Les enfants de gardians accompagnent très tôt leurs parents dans leurs tâches, et acquièrent aussi très tôt leur propre cheval[54].

D'après l'ethnologue Jocelyne Bonnet, si le cheval Camargue est devenu un mythe vivant d'une nature rude et sauvage, c'est grâce à la publicité touristique et à la photographie, qui ont contribué à répandre l'image des « cavales blanches traversant, crinières au vent, les espaces désolés, les plaines marécageuses ou broutant les ajoncs », et des images de chevaux jaillissant des eaux sur les cartes postales[S 9]. Cette image est surtout entretenue par le roman et le film Crin-Blanc ainsi que par les photographies du manadier Aubanel, petit-fils du marquis de Baroncelli[S 9]. Divers stages de photographie sont organisés en Camargue pour créer ces images de chevaux galopant dans l'eau[119].

En 2001, une publicité pour Ricoré met en scène une jeune cavalière galopant dans l'eau sur des chevaux camarguais, pour exprimer « la tonicité et la légèreté du produit »[P 22].

Tous les ans à la mi-février, le cheval Camargue a son propre salon dédié, le salon Camagri, tenu au ms de la Cure, en face du château d'Avignon[59],[W 7].

Dans la littérature

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Camargue dans son biotope naturel.

En 1859, le fameux poème provençal Mireille de Frédéric Mistral parle des chevaux camarguais aux Saintes-Maries-de-la-Mer[14], mais aussi de la rudesse du pays[9] :

Poème original en provençal :

Qu'aquelo meno souvagino,
Soun elemen es la marino :
D'ou càrri de Netune escapado segur,
Es encaro tencho d'escumo;

Frederi Mistral : Mirèio Cant IV

Traduction française :

Car à cette race sauvage,
son élément, c'est la mer :
Du char de Neptune échappée sans doute,
Elle est encore teinte d'écume;

Frédéric Mistral : Mireille Chant IV

Dans le poème Horses of the Camargue de Roy Campbell, il compare la course d'une harde de chevaux blancs et le bruit de leurs sabots au son des vagues de la mer[92]. Joseph d'Arbaud, écrivain, poète et félibre, rend hommage à ces chevaux dans ses Chants palustres : « Viens, je te donnerai mon plus beau cheval, il est blanc comme la neige, doux comme une enfant [...] »[9]. La poète Henriette Dibon célèbre quant à elle les origines préhistoriques supposées de ces chevaux : « Blancs chevaux, vous ruant des hauts de Solutré »[5].

Joseph d'Arbaud cite encore les chevaux de Camargue dans son plus célèbre roman, La Bête du Vaccarès[9],[S 46]. Le film Crin-Blanc est adapté en roman jeunesse par René Guillot[120],[121].

Référencé par Le Bulletin du livre en février 1976, Caprice, cheval de Camargue, est un album jeunesse de Micheline Sandrel illustré par Yves Brayer, contenant des dessins de chevaux Camargue[122],[123].

À cheval en Camargue, roman pour adolescent publié en 1985, met en scène une jeune cavalière de 15 ans[124].

Gardian montant son Camargue, mettant en évidence le contraste entre la robe claire du cheval et les habits sombres du cavalier.

Au début du XXe siècle, Hollywood puise de l'inspiration dans l'image du cow-boy pour produire des western[9]. La Camargue présente quelques points communs avec l'Ouest américain, permettant d'y tourner des films évoquant cet imaginaire et ses chevaux, par comparaison entre le cow-boy et le gardian[9]. Les codes vestimentaires sombres associés au cheval d'apparence blanche créent un spectacle visuel qui frappe l'imagination[9]. Un vingtaine de films western camarguais sont tournés de 1909 à 1914[P 23].

Parmi les films tournés en Camargue, deux productions plus tardives sont centrées sur un cheval qui donne son nom au film : Crin-Blanc (1953) et Heureux qui comme Ulysse (1970). Le songe des chevaux sauvages, film court de Denys Colomb de Daunant sorti en 1960, décrit comme une « épopée lyrique », montre ces animaux se jeter dans le Rhône au milieu de gerbes d'eau[125].

Combat d'étalons Camargue, scène proche du combat filmé pour Crin-Blanc.

Une grande partie de la renommée de la race Camargue à travers le monde est due au film Crin-Blanc (1953)[14],[21],[3],[25],[45], qui a marqué une génération[45].

Tourné en basse Camargue, notamment au mas de Cacharel en 1951[126],[127], il met en scène un jeune garçon nommé Folco et un étalon réputé indomptable, nommé Crin-Blanc[127]. Ce film en noir et blanc reçoit le Grand Prix du court-métrage au festival de Cannes par Jean Cocteau en 1953[127],[45], et le Prix Jean-Vigo[S 26]. D'après Jocelyne Bonnet, Crin-Blanc forge l'image de liberté associée au cheval Camargue[S 9]. Cet animal, devenu un « héros de la culture universelle », offre à sa race une reconnaissance internationale à travers la scène finale quasi-mythique du film, où il préfère se jeter dans la mer avec Folco plutôt que d'être à nouveau capturé par les hommes[S 9]. Ce Crin-Blanc rebelle fait naître un désir de posséder un cheval qui lui ressemble, parmi les spectateurs du film[45].

Terrence Rafferty de The New York Times (en 2007) le considère comme l'un des plus beaux films pour enfants de tous les temps[P 24]. Dans The Washington Post, le critique Philip Kennicott note cependant que ce film, déployé comme un support moral, prend place dans un monde de mensonges[P 25].

Glamador, film peu connu conçu comme la suite de Crin-Blanc[128], a été tourné également au mas de Cacharel, et met en scène un adolescent qui préfère libérer les chevaux dans l'île de Glamador que de devenir gardian, et de devoir les marquer au fer rouge[59].

Soixante ans après la sortie de Crin-Blanc, des touristes japonais ou coréens se rendent encore en Camargue parce qu'ils ont vu ce film[126].

Heureux qui comme Ulysse

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Heureux qui comme Ulysse est le dernier film de Fernandel en tant qu'acteur[129]. Tourné dans de hauts lieux du tourisme provençal, il met en scène Antonin, un garçon de ferme qui s'occupe d'un vieux cheval Camargue nommé Ulysse depuis très longtemps[129]. Refusant d'envoyer cet animal qui est pour lui un ami à une mort certaine dans les arènes, Antonin emmène Ulysse dans les grands espaces de Camargue pour lui rendre sa liberté[129]. La chanson du film est chantée par Georges Brassens[129],[130].

En philatélie

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La Poste a émis plusieurs timbres postaux à l'effigie de ce cheval. En 1978, Yves Brayer illustre les « Chevaux de Camargue »[131]. En 1998, la série philatélique « Nature de France » célèbre quatre races de chevaux françaises[132], dont « Le Camarguais », représenté au galop sur un marais bleuté ; ce titre étonne localement dans la mesure où « Camarguais » désigne les habitants humains de la Camargue, et non les chevaux[5]. En 1999, un cheval apparaît sur un timbre postal dans un visuel à l'effigie de la Camargue[133].

Notes et références

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Références

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  1. (en) Giacomo Giammatteo, How to Capitalize Anything, Inferno Publishing Company, , 366 p. (ISBN 0985030291 et 9780985030292), « 24 . Horse breeds ».
  2. Du Lac 1999, p. 43.
  3. a b et c Brunel 2019, p. 13.
  4. a et b Babo 2001, p. 33.
  5. a b c et d Laffon et Silvester 2011, p. 6.
  6. a b c et d Nicola Jane Swinney (trad. de l'anglais par Géraldine Nicolas, ill. Bob Langrish), Races de Chevaux du Monde, Vigot frères, (ISBN 978-2-7114-1831-2), p. 186.Voir et modifier les données sur Wikidata.
  7. a b c d e f g h et i Edwards 1992, p. 104.
  8. a b c d e f g h et i Pierre Macaire, Saint-Gilles, Aigues-Mortes, Le Grau-du-Roi et la Camargue : Au cours du Vidourle, le plein des sens, , 68 p. (ISBN 9788790493738, lire en ligne), p. 56-57.
  9. a b c d e f et g Laffon et Silvester 2011, p. 5.
  10. a et b du Lac 1999, p. 36.
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  12. a b c d e f et g Bataille 2006, p. 144.
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Références de presse

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Références associatives et web

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Articles connexes

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Liens externes

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  • Site officiel : Association des éleveurs de chevaux de race camargue (AECRC)
  • [AECRC 2024] AECRC, « Programme de sélection : Cheval de Race Camargue » Accès libre [PDF], Association des éleveurs de chevaux de race camargue (AECRC), (consulté le )
  • (en) « Camargue / France (Cheval) », DAD-IS (consulté le )
  • [PNRC 2006] Évaluation de l'offre touristique du Parc naturel régional de Camargue et des activités induites par le tourisme, Parc naturel régional de Camargue, , pdf (lire en ligne Accès libre [PDF]).

Bibliographie

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Ouvrages et articles anciens

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Travaux universitaires

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    Thèse
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  • [Bonnet 2002] Jocelyne Bonnet, « La fabrication des mythes: une approche ethno-historique du cheval camargue », dans Une passion de l'histoire: histoire(s), mémoire(s) et Europe : hommage à Olivier Carbonell, Privat, , 71-81 p. (ISBN 2-7089-5802-X)
  • [Brunel 2017] Sylvie Brunel, « Les nouveaux cavaliers de loisir : Tous fils (et surtout filles) de Crin-Blanc ? », dans Les chevaux : de l’imaginaire universel aux enjeux prospectifs pour les territoires, Presses universitaires de Caen, coll. « Symposia », , 133–144 p. (ISBN 978-2-84133-864-1, lire en ligne)
  • [Cardinale 1994] Éric Cardinale, Élevage du taureau et du cheval en Camargue, École Nationale Vétérinaire de Toulouse, , 146 p.
    Thèse de doctorat vétérinaire, mention très honorable
  • [Duncan 1992] (en) Patrick Duncan, « The Horses and the Camargue », dans Horses and Grasses: The Nutritional Ecology of Equids and Their Impact on the Camargue, Springer, , 21–50 p. (ISBN 978-1-4612-2770-0, DOI 10.1007/978-1-4612-2770-0_2, lire en ligne)
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Ouvrages consacrés à la région camarguaise

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  • [Boura 2011] Olivier Boura (photogr. Thierry Vezon), Chevaux Camargue, Nîmes, Alcide,
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Encyclopédies de races de chevaux

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