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« L'Angélus » : différence entre les versions

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À la suite de ''La Récolte des pommes de terre'' et ''[[Des glaneuses]]'', Millet s'attache ici à représenter avec réalisme et délicatesse un aspect de la vie quotidienne des campagnes de son temps. Parallèlement au goût des foules paysannes pour les pratiques magiques et les grandes cérémonies ostentatoires, la deuxième moitié du {{s-|XIX|e}} voit le développement au sein du monde paysan d'une piété plus profonde et plus personnelle. La prière de l'angélus est tout à fait représentative de cette sensibilité.
À la suite de ''La Récolte des pommes de terre'' et ''[[Des glaneuses]]'', Millet s'attache ici à représenter avec réalisme et délicatesse un aspect de la vie quotidienne des campagnes de son temps. Parallèlement au goût des foules paysannes pour les pratiques magiques et les grandes cérémonies ostentatoires, la deuxième moitié du {{s-|XIX|e}} voit le développement au sein du monde paysan d'une piété plus profonde et plus personnelle. La prière de l'angélus est tout à fait représentative de cette sensibilité.


Ce tableau s'inspire de son enfance paysan,ne. « L'Angélus est un tableau que j'ai fait en pensant comment, en travaillant autrefois dans les champs, ma grand-mère ne manquait pas, en entendant sonner la cloche, de nous faire arrêter notre besogne pour dire l'angélus pour ces pauvres morts » disait Millet. Il ne cherche pas à représenter la religiosité du monde rural, mais à fixer son rythme de vie.
Ce tableau s'inspire de son enfance paysanne. « L'Angélus est un tableau que j'ai fait en pensant comment, en travaillant autrefois dans les champs, ma grand-mère ne manquait pas, en entendant sonner la cloche, de nous faire arrêter notre besogne pour dire l'angélus pour ces pauvres morts » disait Millet. Il ne cherche pas à représenter la religiosité du monde rural, mais à fixer son rythme de vie.


Cette œuvre a été très largement reproduite sur différents objets et supports et copiée ou réinterprétée par d'autres artistes du {{s-|XIX|e}} et du {{s-|XX|e}}. [[Salvador Dali]] en particulier était fasciné par ce travail, et lui a consacré un livre entier (''le Mythe tragique de l'Angelus de Millet'', une interprétation paranoïaque).
Cette œuvre a été très largement reproduite sur différents objets et supports et copiée ou réinterprétée par d'autres artistes du {{s-|XIX|e}} et du {{s-|XX|e}}. [[Salvador Dali]] en particulier était fasciné par ce travail, et lui a consacré un livre entier (''le Mythe tragique de l'Angelus de Millet''). En 1938, Dali écrit que les paysans figurant sur le tableau, n'étaient pas simplement en prière suite à l'Angelus, mais qu'ils se recueillaient devant un petit cercueil. En 1963, sous l'insistance de Dali, Le Louvre fait radiographier le tableau ce qui révèle à la place du panier, un caisson noir, que le peintre surréaliste interprète comme le cercueil d'un enfant<ref>Jeanne Desto, [http://www.arte.tv/fr/2601738,CmC=2601746.html Le tableau : L'Angélus de J.-F. Millet], ''Karambolage'' du 3 mai 2009, Arte.</ref>.


Des variations de ce tableau de Millet apparaissent dans plusieurs de ses propres peintures. En 1889, la volonté de rachat du tableau par le Louvre est devenu en France une affaire d'État et médiatique, opposant la droite royaliste qui ne voulait pas de cette acquisition, au gouvernement qui ne voulait pas que le tableau devienne la propriété des musées américains. L'État ne réunissant pas la somme nécessaire, le tableau fut acheté chez le marchand [[Charles Sedelmeyer]] pour {{formatnum:553000}} Francs par l'American Art Association en 1890, mais aussitôt revendue à [[Alfred Chauchard]], qui le lègue aux musées nationaux à sa mort, en 1909. Dès lors, exposé au Louvre, il est lacéré par un déséquilibré en 1932. Il est affecté au musée d'Orsay en 1986.
Des variations de ce tableau de Millet apparaissent dans plusieurs de ses propres peintures. En 1889, la volonté de rachat du tableau par le Louvre est devenu en France une affaire d'État et médiatique, opposant la droite royaliste qui ne voulait pas de cette acquisition, au gouvernement qui ne voulait pas que le tableau devienne la propriété des musées américains. L'État ne réunissant pas la somme nécessaire, le tableau fut acheté chez le marchand [[Charles Sedelmeyer]] pour {{formatnum:553000}} Francs par l'American Art Association en 1890, mais aussitôt revendue à [[Alfred Chauchard]], qui le lègue aux musées nationaux à sa mort, en 1909. Dès lors, exposé au Louvre, il est lacéré par un déséquilibré en 1932. Il est affecté au musée d'Orsay en 1986.

Version du 22 janvier 2012 à 11:16

L'Angélus
Artiste
Date
Commanditaire
Type
Huile sur toile
Technique
Dimensions (H × L)
55.5 × 66 cm
Propriétaires
No d’inventaire
RF 051804048Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Inscription
MilletVoir et modifier les données sur Wikidata

L'Angélus est un tableau de Jean-François Millet, peint en 1858. En plein travail des champs, deux paysans ont posé leurs outils pour se mettre en prière avec simplicité tandis qu'on devine l'angélus sonner au clocher lointain (celui de l’église Saint-Paul des XIIe et XVe siècles de Chailly-en-Bière, près de Barbizon).

Présentation

À la suite de La Récolte des pommes de terre et Des glaneuses, Millet s'attache ici à représenter avec réalisme et délicatesse un aspect de la vie quotidienne des campagnes de son temps. Parallèlement au goût des foules paysannes pour les pratiques magiques et les grandes cérémonies ostentatoires, la deuxième moitié du XIXe siècle voit le développement au sein du monde paysan d'une piété plus profonde et plus personnelle. La prière de l'angélus est tout à fait représentative de cette sensibilité.

Ce tableau s'inspire de son enfance paysanne. « L'Angélus est un tableau que j'ai fait en pensant comment, en travaillant autrefois dans les champs, ma grand-mère ne manquait pas, en entendant sonner la cloche, de nous faire arrêter notre besogne pour dire l'angélus pour ces pauvres morts » disait Millet. Il ne cherche pas à représenter la religiosité du monde rural, mais à fixer son rythme de vie.

Cette œuvre a été très largement reproduite sur différents objets et supports et copiée ou réinterprétée par d'autres artistes du XIXe siècle et du XXe siècle. Salvador Dali en particulier était fasciné par ce travail, et lui a consacré un livre entier (le Mythe tragique de l'Angelus de Millet). En 1938, Dali écrit que les paysans figurant sur le tableau, n'étaient pas simplement en prière suite à l'Angelus, mais qu'ils se recueillaient devant un petit cercueil. En 1963, sous l'insistance de Dali, Le Louvre fait radiographier le tableau ce qui révèle à la place du panier, un caisson noir, que le peintre surréaliste interprète comme le cercueil d'un enfant[1].

Des variations de ce tableau de Millet apparaissent dans plusieurs de ses propres peintures. En 1889, la volonté de rachat du tableau par le Louvre est devenu en France une affaire d'État et médiatique, opposant la droite royaliste qui ne voulait pas de cette acquisition, au gouvernement qui ne voulait pas que le tableau devienne la propriété des musées américains. L'État ne réunissant pas la somme nécessaire, le tableau fut acheté chez le marchand Charles Sedelmeyer pour 553 000 Francs par l'American Art Association en 1890, mais aussitôt revendue à Alfred Chauchard, qui le lègue aux musées nationaux à sa mort, en 1909. Dès lors, exposé au Louvre, il est lacéré par un déséquilibré en 1932. Il est affecté au musée d'Orsay en 1986.

Tout comme La Joconde, L'Angélus a été représenté un nombre incalculable de fois, sur des calendriers des Postes, des canevas, des meubles, des cahiers d'écolier, etc. Il est devenu une sorte d'icône de la peinture populaire[2]. Il a en outre inspiré à Salvador Dalí ses tableaux L'Angélus architectonique de Millet et Réminiscence archéologique de l'Angélus de Millet, en plus de son interprétation paranoïa-critique[3].

En bandes dessinées

L'Angélus donne son titre à une bande dessinée de Frank Giroud au scénario et José Homs au dessin. Le protagoniste principal est un terne représentant de commerce qui découvre un jour le tableau de Millet au hasard d'une visite au musée. L'émotion qu'il ressent est si forte qu'il fait un malaise. Sa vie a basculé. Il n'aura dès lors de cesse de trouver ce qui l'émeut tant dans ce tableau, et cette obsession l'amènera à faire de nombreuses découvertes et à remettre profondément en cause le sens même de son existence...

Bel hommage du neuvième art au troisième, le récit fait coïncider le parcours initiatique qui voit la métamorphose du héros avec la résolution petit à petit des nombreux mystères du tableau (dont l'obsession de Salvador Dali pour celui-ci).

Dans le manga Les gouttes de Dieu, ce tableau est utilisé pour décrire un Chateau Mouton-Rothschild 1982.

Notes et références

  1. Jeanne Desto, Le tableau : L'Angélus de J.-F. Millet, Karambolage du 3 mai 2009, Arte.
  2. Heliane Bernard, «  Les avatars de l’Angélus de Millet », Ethnologie française, Paris, mars 1994.
  3. * Le Mythe tragique de l'Angélus de Millet, Jean-Jacques Pauvert, 1963 en in-4 ; 1978 en format 125 × 195 mm ; en 2011 conforme à l'édition de 1978 au niveau des illustrations et ajouts de l'auteur, éditions Allia, (ISBN 978 2 84485 418 6)

Source partielle

Voir aussi