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« Emmanuel-Joseph Sieyès » : différence entre les versions

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'''Emmanuel-Joseph Sieyès''' (prononcer [sjejɛs]), né le [[3 mai]] [[1748]] à [[Fréjus]] ([[Var (département)|Var]]) et mort le [[20 juin]] [[1836]] à [[Paris]], est un homme d'Église, homme politique et essayiste [[France|français]].

== Biographie ==

Fils d'un employé du fisc et maître de poste, il fit ses études au [[séminaire]] de [[église Saint-Sulpice|Saint-Sulpice]] à [[Paris]] et devint [[prêtre catholique|prêtre]] en [[1774]]. Il prit une part active à la [[Révolution française]] dès son début, avec la publication en [[1789]] de ''[[Qu'est-ce que le tiers état ?]]'', qui obtint un grand retentissement, jusqu'à sa fin, par sa participation au [[coup d'État du 18 brumaire]].

En [[1789]], il fut élu député du [[tiers état]] aux [[États généraux de 1789|États généraux]] et proposa, le 17 juin [[1789]], la transformation de la Chambre du Tiers état en [[Assemblée constituante de 1789|assemblée nationale]]. Il rédigea le ''[[serment du Jeu de paume]]'' et travailla à la rédaction de la [[Constitution]].

Élu dans trois départements à la [[Convention nationale|Convention]], il vota la mort du roi. Il abandonna sa charge de prêtre selon les modalités en vigueur de la [[Constitution civile du clergé]].

Pendant la préparation de la [[constitution de l'an III]], le 20 juillet [[1795]] (2 thermidor), il prononça un discours resté célèbre au cours duquel il proposa la mise en place d'une [[jurie constitutionnaire]], premier projet d'un contrôle étendu de la constitutionnalité des actes des organes de l'[[État]].

En [[1795]], il refusa le poste de Directeur auquel il fut élu. En [[1798]], il fut envoyé comme [[ambassadeur]] à [[Berlin]]. En [[1799]], il se résolut à entrer au [[Directoire (Révolution)|Directoire]], puis prépara le [[coup d'État du 18 brumaire]] et devint président du [[Sénat]] sous l'[[Premier Empire|Empire]]. Il est créé comte d'Empire en mai [[1808]]. Pendant la [[Restauration française |Restauration]], de [[1815]] à [[1830]], il fut exilé pour [[régicide]] à [[Bruxelles]]. Il ne rentra en France qu'en [[1830]].

==Académie française==

En [[1795]], Sieyès fut en premier lieu membre de la classe des sciences morales et politiques, future [[Académie des sciences morales et politiques]] de l'[[Institut de France]].

Lors de la réorganisation de [[1803]], il fut en outre élu dans la deuxième classe, qui succédait à l'[[Académie française]] après plusieurs années de disparition, et où il remplaça, au [[liste des académiciens par fauteuil#Fauteuil 31|fauteuil 31]], [[Jean-Sylvain Bailly]], [[guillotine|guillotiné]] le 12 novembre [[1793]].

Après la [[Seconde Restauration]] de [[1815]], Sieyès fut exclu de l'Académie, en [[1816]], en tant que [[régicide]], et remplacé aussitôt par le [[Gérard de Lally-Tollendal|marquis de Lally-Tollendal]], nommé par ordonnance royale.

== Pensée et propositions ==
=== Sieyès et la sociologie ===
La récente publication critique des oeuvres inédites de l'abbé Sieyès, montre que c'est lui l'inventeur du néologisme ''[[sociologie]]''.
=== Sieyès et l'art social ===
« L’objet du physicien, déclarait Sieyès, c’est d’expliquer les phénomènes de l’univers physique. Puisque cet univers existe indépendamment de lui, le physicien doit se contenter d’observer les faits et d’en démontrer les rapports nécessaires. Mais la politique n’est pas la physique, et le modèle de la nature ne s’applique pas aux affaires humaines. Pour Sieyès, la société est une construction artificielle, un édifice ; la science de la société devrait donc être, à proprement parler, une architecture sociale. De même que le jeune Marx devait reprocher à la philosophie hégélienne d’interpréter le monde, sans montrer comment le changer, de même le jeune Sieyès rejeta très tôt l’idée selon laquelle la seule tâche du philosophe serait d’énoncer les faits sociaux. Sa critique avait d’abord pris pour cible le despotisme des faits sur les principes, qu’il décelait dans la physiocratie. A la veille des Etats Généraux, il trouva une nouvelle cible dans l’approche historique adoptée par les disciples de Montesquieu et dans leur vénération, leur « extase gothique » pour le modèle de la constitution anglaise. »<ref>Keith Michael Baker, ''Condorcet. Raison et politique'', Paris, Hermann, 1988</ref>

Sieyès participe activement aux travaux de la Convention sur la réforme de la carte administrative, et il propose d'adopter un découpage de la France en carrés de 5 km de côté pour les communes, et de 50 km de côté pour les départements.


== Notes et r&#xE9;f&#xE9;rences ==
<references /> <!-- aide : http://fr.wikipedia.org/wiki/Aide:Notes et r&#xE9;f&#xE9;rences -->
=== Œuvres ===
* ''Qu'est-ce que le Tiers-État ?''
* ''Vues sur les moyens d’exécution dont les représentants de la France pourront disposer en 1789.''
* ''Des Manuscrits de Sieyès. 1773-1799'', Tome I et II, publiés par Christine Fauré, Jacques Guilhaumou, Jacques Vallier et Françoise Weil, Paris, Champion, 1999 et 2007

=== Études sur Sieyès ===
* [[Jacques Guilhaumou]],
**« Sieyès et le non-dit de la sociologie: du mot à la chose », in ''Revue d’histoire des sciences humaines'', Numéro 15, novembre 2006 : Naissances de la science sociale.
**« Sieyès et l’Ordre de la langue. L’invention de la politique moderne. Paris, Ed. Kimé, 2002
**« Discours et évènement. L’histoire langagière des concepts », Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, 2007
* [[Jean-Louis Morgenthaler]], « Condorcet, Sieyès, Saint-Simon et Comte», in ''Socio-logos'', Numéro 2'', [http://socio-logos.revues.org/document373.html]
* [[Pasquale Pasquino]], « Sieyès et l'invention de la constitution en France », Paris, Ed.Odile Jacob, 1998

===Liens externes===
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*[http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academiciens/fiche.asp?param=286 Notice biographique de l'Académie française]
*[http://www.assemblee-nationale.fr/gouv_parl/fiches_personnalites/Sieyes.asp Notice de l'Assemblée nationale : mandats et fonctions]
*[http://nosophi.univ-paris1.fr/groupes/sieyes.htm Groupe d’études sieyèsiennes]
*[http://gallica.bnf.fr/ Textes de Sieyès consultables sur Gallica]
*[http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=18253824 Inventeur du mot sociologie]

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Version du 4 janvier 2008 à 04:55

Emmanuel-Joseph Sieyès

Emmanuel-Joseph Sieyès (prononcer [sjejɛs]), né le 3 mai 1748 à Fréjus (Var) et mort le 20 juin 1836 à Paris, est un homme d'Église, homme politique et essayiste français.

Biographie

Fils d'un employé du fisc et maître de poste, il fit ses études au séminaire de Saint-Sulpice à Paris et devint prêtre en 1774. Il prit une part active à la Révolution française dès son début, avec la publication en 1789 de Qu'est-ce que le tiers état ?, qui obtint un grand retentissement, jusqu'à sa fin, par sa participation au coup d'État du 18 brumaire.

En 1789, il fut élu député du tiers état aux États généraux et proposa, le 17 juin 1789, la transformation de la Chambre du Tiers état en assemblée nationale. Il rédigea le serment du Jeu de paume et travailla à la rédaction de la Constitution.

Élu dans trois départements à la Convention, il vota la mort du roi. Il abandonna sa charge de prêtre selon les modalités en vigueur de la Constitution civile du clergé.

Pendant la préparation de la constitution de l'an III, le 20 juillet 1795 (2 thermidor), il prononça un discours resté célèbre au cours duquel il proposa la mise en place d'une jurie constitutionnaire, premier projet d'un contrôle étendu de la constitutionnalité des actes des organes de l'État.

En 1795, il refusa le poste de Directeur auquel il fut élu. En 1798, il fut envoyé comme ambassadeur à Berlin. En 1799, il se résolut à entrer au Directoire, puis prépara le coup d'État du 18 brumaire et devint président du Sénat sous l'Empire. Il est créé comte d'Empire en mai 1808. Pendant la Restauration, de 1815 à 1830, il fut exilé pour régicide à Bruxelles. Il ne rentra en France qu'en 1830.

Académie française

En 1795, Sieyès fut en premier lieu membre de la classe des sciences morales et politiques, future Académie des sciences morales et politiques de l'Institut de France.

Lors de la réorganisation de 1803, il fut en outre élu dans la deuxième classe, qui succédait à l'Académie française après plusieurs années de disparition, et où il remplaça, au fauteuil 31, Jean-Sylvain Bailly, guillotiné le 12 novembre 1793.

Après la Seconde Restauration de 1815, Sieyès fut exclu de l'Académie, en 1816, en tant que régicide, et remplacé aussitôt par le marquis de Lally-Tollendal, nommé par ordonnance royale.

Pensée et propositions

Sieyès et la sociologie

La récente publication critique des oeuvres inédites de l'abbé Sieyès, montre que c'est lui l'inventeur du néologisme sociologie.

Sieyès et l'art social

« L’objet du physicien, déclarait Sieyès, c’est d’expliquer les phénomènes de l’univers physique. Puisque cet univers existe indépendamment de lui, le physicien doit se contenter d’observer les faits et d’en démontrer les rapports nécessaires. Mais la politique n’est pas la physique, et le modèle de la nature ne s’applique pas aux affaires humaines. Pour Sieyès, la société est une construction artificielle, un édifice ; la science de la société devrait donc être, à proprement parler, une architecture sociale. De même que le jeune Marx devait reprocher à la philosophie hégélienne d’interpréter le monde, sans montrer comment le changer, de même le jeune Sieyès rejeta très tôt l’idée selon laquelle la seule tâche du philosophe serait d’énoncer les faits sociaux. Sa critique avait d’abord pris pour cible le despotisme des faits sur les principes, qu’il décelait dans la physiocratie. A la veille des Etats Généraux, il trouva une nouvelle cible dans l’approche historique adoptée par les disciples de Montesquieu et dans leur vénération, leur « extase gothique » pour le modèle de la constitution anglaise. »[1]

Sieyès participe activement aux travaux de la Convention sur la réforme de la carte administrative, et il propose d'adopter un découpage de la France en carrés de 5 km de côté pour les communes, et de 50 km de côté pour les départements.


Notes et références

  1. Keith Michael Baker, Condorcet. Raison et politique, Paris, Hermann, 1988

Œuvres

  • Qu'est-ce que le Tiers-État ?
  • Vues sur les moyens d’exécution dont les représentants de la France pourront disposer en 1789.
  • Des Manuscrits de Sieyès. 1773-1799, Tome I et II, publiés par Christine Fauré, Jacques Guilhaumou, Jacques Vallier et Françoise Weil, Paris, Champion, 1999 et 2007

Études sur Sieyès

  • Jacques Guilhaumou,
    • « Sieyès et le non-dit de la sociologie: du mot à la chose », in Revue d’histoire des sciences humaines, Numéro 15, novembre 2006 : Naissances de la science sociale.
    • « Sieyès et l’Ordre de la langue. L’invention de la politique moderne. Paris, Ed. Kimé, 2002
    • « Discours et évènement. L’histoire langagière des concepts », Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, 2007
  • Jean-Louis Morgenthaler, « Condorcet, Sieyès, Saint-Simon et Comte», in Socio-logos, Numéro 2, [1]
  • Pasquale Pasquino, « Sieyès et l'invention de la constitution en France », Paris, Ed.Odile Jacob, 1998

Liens externes

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