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==Épidémiologie==
==Épidémiologie==
La myofasciite à macrophage est décrite uniquement en France<ref name=OMS>.
La myofasciite à macrophage est décrite uniquement en France<ref name=oms/>.


La myofasciite à macrophages est essentiellement retrouvée chez l'adulte, mais des lésions ont été décelés chez de jeunes enfants (biopsie du [[quadriceps]])<ref name=GACVS2004/>. L'une des études a porté sur six personnes, où cinq des six familles étaient consanguines<ref name="nevo2004">{{en}} Y Nevo, M Kutai, J Jossiphov, A Livne, Z Neeman, T Arad, R Popovitz-Biro, J Atsmon, Y Shapira & D Soffer, [http://www.hadassah-med.com/NR/rdonlyres/308E6CE0-01F9-4277-AD09-2AE21A6459D7/14937/macrophagicmyofasciitis.pdf « Childhood macrophagic myofasciitis—consanguinity and clinicopathological features »] ''Neuromuscul Disord''. 2004;(14)4:246-52. PMID 15019702</ref>. Une lésion « familiale » a également été étudiée (une femme de 45 ans et sa fille de 11 ans)<ref name=Famille2000>{{en}} Amoura Z, Costedoat N, Maisonobe T, Godeau P, Piette JC. ''[http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1753021/pdf/v059p00926b.pdf « Familial macrophagic myofasciitis »] ''Ann Rheumat Dis''. 2000;59:927–8.</ref>. Ces deux dernières études ont permis d'évoquer la piste d'une sensibilité d'origine génétique et/ou d'éventuels facteurs environnementaux<ref name=Famille2000/>.
La myofasciite à macrophages est essentiellement retrouvée chez l'adulte, mais des lésions ont été décelés chez de jeunes enfants (biopsie du [[quadriceps]])<ref name=GACVS2004/>. L'une des études a porté sur six personnes, où cinq des six familles étaient consanguines<ref name="nevo2004">{{en}} Y Nevo, M Kutai, J Jossiphov, A Livne, Z Neeman, T Arad, R Popovitz-Biro, J Atsmon, Y Shapira & D Soffer, [http://www.hadassah-med.com/NR/rdonlyres/308E6CE0-01F9-4277-AD09-2AE21A6459D7/14937/macrophagicmyofasciitis.pdf « Childhood macrophagic myofasciitis—consanguinity and clinicopathological features »] ''Neuromuscul Disord''. 2004;(14)4:246-52. PMID 15019702</ref>. Une lésion « familiale » a également été étudiée (une femme de 45 ans et sa fille de 11 ans)<ref name=Famille2000>{{en}} Amoura Z, Costedoat N, Maisonobe T, Godeau P, Piette JC. ''[http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1753021/pdf/v059p00926b.pdf « Familial macrophagic myofasciitis »] ''Ann Rheumat Dis''. 2000;59:927–8.</ref>. Ces deux dernières études ont permis d'évoquer la piste d'une sensibilité d'origine génétique et/ou d'éventuels facteurs environnementaux<ref name=Famille2000/>.

Version du 5 mars 2016 à 21:38

La myofasciite à macrophages (MFM) est une entité tissulaire caractérisée par des lésions musculaires infiltrées par des macrophages. Elles sont visualisées à l'analyse de tissu musculaire au microscope d'une biopsie musculaire. Les causes sont inconnues, mais elle est le plus souvent associée à la présence anormale de sels d'aluminium utilisés dans certains vaccins et déodorants. Bien qu'il ne soit pas établi que cette entité histologique soit associée à un quelconque syndrome clinique, certains lui associent des symptômes variables.

Définition

Pour le Comité consultatif mondial sur la sécurité des vaccins de l'OMS (GACVS, de l'anglais : Global Advisory Committee on Vaccine Safety[1]), la MFM se caractérise par une « infiltration centripète de l’épimysium, du périmysium et de l’endomysium périfasciculaire par des cellules négatives à la réaction acide periodique de Schiff (PAS) appartenant à la lignée macrophagique et porteuses d’inclusions cristallines osmiophiles »[2],[3], avec « absence de nécrose (des cellules épithélioïdes et géantes) et de figures de mitose, et des lésions à peine visibles au niveau des fibres »[2]. En 2004, l'OMS ajoute la présence d'une « nécrose musculaire microscopique » autour des inclusions d'aluminium[4].

Le diagnostic est établi par une biopsie du muscle concerné par l'injection du vaccin (généralement le deltoïde en France) qui la met en évidence[4]. La biopsie musculaire pratiquée sur le site de la vaccination, le plus souvent le deltoïde gauche, montre une infiltration du fascia et du tissu conjonctif péri et endomysial par des macrophages PAS+ contenant des cristaux d’hydroxyde d’aluminium[5].

Elle est le plus souvent associée à la persistance anormale de sels d'aluminium[6]. Les inclusions (en) dans les macrophages sont constituées de sels d'aluminium ; ceci a été montré par des études via microsonde nucléaire, microanalyse aux rayons X et spectrométrie d'absorption atomique. Ces sels étant de fréquents adjuvants vaccinaux directement injectés dans les muscles où apparaissent généralement la douleur initiale, il a été supposé que la MFM puisse être une réaction inhabituelle à l'aluminium des vaccins utilisés en injection intramusculaire.

Épidémiologie

La myofasciite à macrophage est décrite uniquement en France[7].

La myofasciite à macrophages est essentiellement retrouvée chez l'adulte, mais des lésions ont été décelés chez de jeunes enfants (biopsie du quadriceps)[4]. L'une des études a porté sur six personnes, où cinq des six familles étaient consanguines[8]. Une lésion « familiale » a également été étudiée (une femme de 45 ans et sa fille de 11 ans)[9]. Ces deux dernières études ont permis d'évoquer la piste d'une sensibilité d'origine génétique et/ou d'éventuels facteurs environnementaux[9].

Tableau clinique

Bien qu'il ne soit pas établi que cette entité histologique soit associée à un quelconque syndrome clinique d'après les conclusions de l'OMS[10] et de l'Afssaps[11] en 2004, ainsi que du HCSP[12] en 2013, certains ont pu lui associer des symptômes variables[12]. Les symptômes alors rapportés peuvent inclure une fatigue chronique[13], des arthralgies[13], des douleurs diffuses[14], une dyspnée à l’effort[13], des troubles de la mémoire à court terme[15], de la mémoire procédurale[15]. Ces symptômes ont pu être décrits comme se développant tardivement, jusqu'à 10 ans après la vaccination[16].

Controverses

Existence d'une maladie

À la fin des années 1990, l'existence d'une lésion histologique de myofasciite était bien établie, mais la notion éventuelle de « maladie » associée à cette lésion demeurait controversée, notamment parce que ce syndrome n'a d'abord été décrit épidémiologiquement qu'en France (« à quelques exceptions près » remarquait le Comité consultatif mondial sur la sécurité des vaccins de l'OMS en 1999[réf. souhaitée]), alors que le mode très « internationalisé » de préparation des vaccins rend peu probable une anomalie pharmaceutique qui se limiterait à un seul pays[2].

Parmi les hypothèse discutées en 1999 par ce comité :

  • il pourrait peut-être exister « un groupe de sujets chez lesquels l’élimination de l’aluminium présent dans le deltoïde se ferait difficilement[2] » ;
  • une dysfonction des macrophages (génétique ou acquise) pourrait être en jeu[2] ;
  • ce phénomène pourrait être « la queue de la distribution normale qui décrit la cinétique d’élimination de l’aluminium et la réponse tissulaire locale à cet élément dans la population générale[2] » ;
  • d'autres estimaient qu'il pourrait ne s'agir que d'une lésion réactionnelle locale à l'aluminium, sans conséquence à distance et donc sans expression clinique, car cette lésion n'est pas retrouvée[réf. nécessaire] ailleurs qu'au point d'injection, tandis que les symptômes rapportés sont divers et peu spécifiques, voisins de ceux observés dans d'autres entités cliniques telles que la fibromyalgie ou le syndrome de fatigue chronique ;
  • l'augmentation de la fréquence de ce syndrome en France pourrait être expliquée par le fait que dans ce pays, « la voie intramusculaire étant désormais préférée à la voie sous-cutanée[2] », ou par l'apparition du vaccin contre l'hépatite B dans « une population d’adultes neufs chez lesquels la réaction inflammatoire locale est vraisemblablement plus forte qu’après des vaccinations de rappel[2] » et/ou par un meilleur dépistage en France depuis 1998, notamment parce que c'est en France que le problème a d'abord été décrit ;
  • des indices d'associations avec une affection auto-immune concomitante existent. l'OMS a en 1999 vivement recommandé d’« entreprendre des recherches sur une association éventuelle avec une maladie auto-immune[2]. »

Après une étude épidémiologique, le conseil de l'AFSSAPS[17] a ainsi conclu en 2004 qu'en l'état actuel des connaissances, aucun syndrome clinique spécifique n'est retrouvé associé à la vaccination avec des vaccins contenant des adjuvants aluminiques.

Cette étude cas-témoins entamée en 2002 a comparé des témoins (ayant une biopsie musculaire ne révélant pas de MFM) et des patients (les cas) ayant une MFM, selon le site de la biopsie, le sexe, l’âge et le délai entre la vaccination et la biopsie, pour chercher une éventuelle association entre MFM et syndrome clinique spécifique[4]. Une probabilité d’avoir reçu des vaccins contenant de l’hydroxyde d’aluminium comme adjuvant était effectivement plus élevée chez les patients touchés par la MFM, qui présentaient aussi plus de signes de fatigue et de signes fonctionnels apparentés que les témoins (avec fatigue plus fréquente en début d'évolution ; c'est elle qui souvent a conduit à la biopsie musculaire), mais les myalgies et arthralgies n'étaient pas toujours associées aux MFM[4]. On n'a pas observé d'autre différence des symptômes et des facteurs de risque spécifique aux patients atteints de MFM[4]. Selon le Comité consultatif de l'OMS pour la sécurité des vaccins (GACVS), cette étude ne permet pas de penser que la MFM puisse être liée à des symptômes cliniques ou une maladie spécifique quelconque[4].

Selon le GACVS, le fait que la MFM soit principalement observé en France, pourrait être dû au fait qu'on pratique dans ce pays des biopsies du deltoïde alors que dans beaucoup d’autres pays d'autres muscle sont plus volontiers choisis[2] et être aussi expliqué par « la très large promotion de la vaccination anti-hépatite B chez l’adulte[4]. »

Liens avec le syndrome de fatigue chronique ?

Ce syndrome de fatigue chronique, « gravement invalidant[18] » pourrait être un des effets indésirables de vaccins contenant de l'aluminium comme adjuvant. L'étiologie est encore mal connue, mais elle serait caractérisée comme pour la MFM par une « réponse immunitaire aberrante », et les symptômes sont analogues à ceux qui ont pu être proposés pour la MFM, chez une grande partie des patients[18]. Une fatigue chronique peut être associée à la myofasciite à macrophages, peut-être liée à une surcharge individuelle en aluminium.

En 2009, une étude notamment portée en France par le centre de référence des maladies neuromusculaires (INSERM)[19] a retrouvé un mécanisme possible liant des adjuvants contenant de l'aluminium injectés et le déclenchement d'une cascade d'événements immunologiques habituellement associés aux maladies auto-immunes, même cascade qui serait également présente à la fois dans le syndrome de fatigue chronique et dans la myofasciite à macrophages[18]

Histoire

La myofasciite à macrophages (MFM) est décrite pour la première fois en août 1998 dans le journal The Lancet[20]. Ou bien elle a été identifié en 1993 par Michelle Coquet, neuropathologiste à Bordeaux[21]

La découverte de la myofasciite à macrophages (MFM) s’est faite en plusieurs étapes à partir de 1993, autour en France du travail du Groupe Nerf-Muscle du Département de Pathologie de Hôpital Henri Mondor de Créteil, et le Groupe d’études et de recherche sur les maladies musculaires acquises et dysimmunitaires (GERMMAD) de l’Association française contre les myopathies.
Sa définition histologique date de 1998[5].

  • Elle a d'abord été considérée comme une maladie infectieuse[22],
  • Ensuite, la mise en évidence d’aluminium dans les biopsies musculaires a orienté la recherche vers les vaccins à adjuvant aluminique[22], les données alors disponibles évoquant un syndrome pouvant éventuellement être lié à la persistance d'hydroxyde d'aluminium dans le système immunitaire.
  • La définition de la maladie date de 2003[5] : c'est celle d'une maladie se manifestant chez l'adulte par « des douleurs musculoarticulaires et une fatigue chroniques, parfois associée à une maladie auto-immune. Il est maintenant établi que la lésion de MFM témoigne de la persistance chronique au sein des cellules présentatrices d'antigènes, au lieu d'injection musculaire, de l'hydroxyde d'aluminium utilisé comme adjuvant immunitaire Th2 dans les vaccins contre l'hépatite B, l'hépatite A, et le tétanos. L'association de ces lésions focales, immunologiquement actives, et du syndrome systémique arthromyalgie/fatigue chronique est actuellement évaluée par une étude épidémiologique conduite par l'AFFSSAPS. Ce syndrome présente de fortes analogies avec les syndromes de fatigue chronique post-viraux et idiopathiques, ainsi qu'avec le syndrome de la guerre du Golfe persique dont l'origine vaccinale est actuellement fortement suspectée »[5].
  • la possibilité qu'il s'agisse d'un « trouble plurifonctionnel », dont le mécanisme entier serait encore mal compris est étudiée.
  • L'OMS crée un Comité consultatif de l'OMS pour la sécurité des vaccins, qui rencontre en 1999 des représentants du GERMMAD, des experts en matière de maladies neuromusculaires ou des adjuvants aluminiques, du Secrétariat d’État français à la santé et à l’action sociale, de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé ainsi que des représentants de l’industrie[2].
    Sur la base des « faits » qui lui ont été soumis, ce comité a reconnu « l’existence d’une entité histopathologique distincte appelée myofasciite à macrophages, caractérisée d’une part par la présence, dans le deltoïde, d’amas denses, persistants et localisés, de macrophages positifs au PAS accompagnés d’inclusions cristallines osmiophiles d’aluminium, et d’autre part par une réaction inflammatoire chronique focale »[2], en précisant qu'il « existe, à l’appui de ces observations, des données faisant état de lésions passagères comparables chez des animaux de laboratoire après injection intramusculaire de vaccins contenant de l’aluminium »[2], mais en posant trois questions à résoudre:
  1. la MMF est-elle uniquement attribuable à des vaccins contenant de l’hydroxyde d’aluminium (ou d'ailleurs à ceux contenant du phosphate d’aluminium)[2] ?
  2. un antigène vaccinal existe-t-il dans le muscle lésé N[2] ;
  3. les biopsies du deltoïde ont-elles été pratiquées au point d’injection ? (« encore qu’il soit probable que tel ait été le cas la plupart du temps étant donné que la pratique recommandée consiste à vacciner et à effectuer les biopsies sur le bras non dominant »)[2]. Remarque : les biopsies musculaires étant rarement pratiquées, hormis chez les malades présentant des symptômes de myopathie, la comparaison avec la population en bonne santé était dans les années 1990 impossible[2].
  • La piste des vaccins aluminiques a ensuite été écartée par certaines autorités sanitaires nationales alors que le Comité consultatif mondial sur la sécurité des vaccins de l'OMS[7] invitait néanmoins à poursuivre la recherche et à élargir le nombre d'échantillons et la population épidémiologiquement étudiée pour « établir s’il existe une association entre des lésions MMF locales et tout symptôme ou affection générale », concluant en 1999 qu'au vu des « limites des connaissances actuelles, la MMF ne se rattache pas à des pathologies telles que la myopathie inflammatoire, la dermatomyosite, la polymyosite, la myosite à inclusions et la fasciite à éosinophiles. Les données actuelles n’établissent ni n’excluent la possibilité d’une maladie générale affectant d’autres organes »[2] ; « Il existe de nombreux mécanismes immunitaires qui pourraient être à l’origine du passage d’une immunoréaction locale à une affection généralisée et la question doit être étudiée plus à fond »[2]. Le Comité estimait en 1999 ne pas disposer de données suffisantes pour remettre en cause l'aluminium dans les vaccins, tout en recommandant « vivement d’entreprendre des recherches afin d’évaluer les aspects cliniques, épidémiologiques, immunologiques et biologiques de cette pathologie »[2].
  • En mai 2001, une association de malades se constitue : Association d'« Entraide aux Malades de la Myofasciite à Macrophages » (E3M)
  • En 2002, une étude épidémiologique sur l'homme était en cours. Et des résultats préliminaires obtenus sur le modèle animal (singe et chez plusieurs souches de rat de laboratoire[23] montraient une persistance à long terme de l’aluminium et les modifications histopathologiques au point d’injection du vaccin avec une « très faible réaction inflammatoire locale, sans autres symptômes ou conséquences » selon le comité, de même pour les études comparant le taux de macrophages chez les sujets bien portants et chez des sujets touchés par des MMF. Le comité en 2002 estimait que les MMF pourraient être un simple marqueur de la vaccination avec persistance prolongée d’aluminium au point d’injection, sans conséquences remettant en cause l'adjuvant aluminium dans les vaccins[24].
  • En mai 2004, le comité estime que l' « agrégat macrophagique inflammatoire comportant des inclusions cristallines et accompagné d’une nécrose musculaire microscopique » observé dans les biopsies de certains patients vaccinés pourraient n'être « une sorte de « tatouage » laissée par la vaccination) », sans preuve de véritable affection ou maladie clinique[4]. L'OMS n'estime pas pouvoir reconnaitre l'existence d'un syndrome spécifique associé car à ce jour (2004) :
    • la prévalence de la MFM dans la population générale n’est pas encore connue[4] ;
    • les patients examinés ne l'ont pas été dans le cadre d'études épidémiologiques appariés à des témoins (condition permettant d'éliminer les principaux facteurs et risques de confusion ou de détecter d'autres explications possibles)[4] ;
    • on ignore si les patients qui n’avaient pas de MFM à la biopsie « et qui ont reçu antérieurement un vaccin aluminique sont porteurs de la lésion typique de la MFM à un autre endroit du muscle, celle-ci ayant échappé à la biopsie »[4] ;
    • on ignore toujours si la lésion est présente ou non chez les vaccinés ne présentant pas de signes de NFM et si elle signe ou non un dysfonctionnement des macrophages ou n'est que « l’extrémité de la distribution normale dans la population de l’élimination de l’aluminium et de la réponse tissulaire locale ».
  • En octobre 2011, l'Afssaps, via un rapport[25] sur l'« Évaluation du risque lié à l'utilisation de l'aluminium dans les produits cosmétiques » demande aux fabricants des déodorants et d'antiperspirants de diminuer la teneur de ces produits en composés d'aluminium (l'industrie des cosmétiques est susceptible d'utilise au moins 25 composés de l’aluminium, dont principalement le chlorohydrate d’aluminium comme antitranspirant[26]. L'aluminium provoque une rétraction des pores et a une action bactéricide) ou de le remplacer par des alternatives ; Selon l'Afssaps, 18 % des sels d’aluminium d'un déodorant traversent la peau blessée ou irritée (après rasage ou épilation par exemple). L'Agence demande qu'un avertissement figure sur les boites, et demande aux fabricants de ne pas dépasser 0,6 % du produit alors que certains déodorants contiennent jusqu'à plus de 20 % d'aluminium. En 2012, aucune de ces recommandations n'avait été suivie par les grands industriels de la cosmétique.
  • En mars 2012, les députés du « groupe d'étude sur la vaccination » formulent onze « recommandations » dont l'une est un moratoire sur l’aluminium vaccinal, en attendant que des études précisent les risques qu'elles pourraient ou non faire encourir aux personnes vaccinées (principe de précaution)[6]; L'association E3M souligne que le phosphate de calcium est une alternative "immédiatement disponible" à l'aluminium ;
  • le candidat à la présidence, François Hollande, dans un courrier écrit lors de la campagne présidentielle, s'engage en faveur de la recherche : « Les maladies rares font clairement partie des orientations stratégiques qui doivent être données à notre recherche clinique et fondamentale. L'exemple de la myofasciite à macrophages démontre, s'il le fallait, la nécessité de faire progresser nos connaissances. (…) Vous pouvez compter sur moi et le parti socialiste pour porter ce sujet, dans la campagne et au-delà si nos concitoyens le décident. Une plus grande vigilance et une réévaluation plus régulière du rapport bénéfices/risques des différents produits m'apparaît essentielle. Cette règle s'applique aux médicaments mais aussi aux vaccins, aux principes actifs comme aux adjuvants, qu'il s'agisse d'hydroxyde d'aluminium ou d'une autre molécule. Je veillerai à ce que tous les travaux scientifiques soient pris en compte pour déterminer la dangerosité des produits de santé et à ce que le doute profite au patient »[27] ;
  • En juin 2012, l'Académie de Médecine reconnait que de l'aluminium peut pénétrer dans le cerveau, mais comme l'académie des sciences elle se refuse à tout moratoire[6] pour ne pas freiner les vaccinations, et faute alternatives susceptibles d'être mise sur le marché avant 5 ou 10 ans. Elle considère de plus que la quantité contenue dans les injections est bien plus faible que celle que nous ingérons sans nous en apercevoir, via l'eau ou les aliments (mais cet aluminium là n'est pas injecté dans un muscle). Néanmoins, selon le journal La Croix (2012) un groupe de travail inter-académies aurait rapidement été mis en place sur ce sujet[6];
  • En juillet 2012, l'association E3M (Entraide aux Malades de Myofasciite à Macrophages) dénonce le retrait progressif du marché des seuls vaccins encore sans aluminium ;
  • En octobre 2012, L' Association Santé Environnement France (près de 2 500 médecins de France voulant faire avancer les questions de santé environnementale), publie une synthèse sur l'aluminium[28]. Selon l'ASEF, « 1 000 cas de MFM ont été identifiés par biopsie musculaire en France (dans cinq centres d’anatomo-pathologie en France), mais cette pathologie décrite récemment semble très sous-diagnostiquée car elle est encore mal connue des professionnels de santé »[28] ;
  • En novembre 2012, les chercheurs qui ont découvert la maladie estiment qu'il existe une part de la population (jusqu'à 5 % de la population selon le Pr Gherardi) qui est génétiquement prédisposées à ce syndrome dont les symptômes, maintenant étudiés chez 585 adultes, apparaissent en moyenne 11 mois après le vaccin ; Chez eux, des cellules du système immunitaire pourraient capturer les molécules d'aluminium ou des composés d'aluminium et les transporter jusqu'au cerveau.« alors même que le nombre de vaccins recommandés ne cesse d'augmenter, avec près de 200 vaccins en développement actuellement »[29].
  • Début novembre, l'ANSM décide de ne pas poursuivre le financement des recherches de l'INSERM sur ce sujet dans le cadre de son appel à projet, tout en affirmant être intéressé par le sujet (mais alors que Romain Gherardi et l'équipe référente mondiale depuis 15 ans sur cette question n'a selon lui « jamais reçu un centime d'argent public pour ses recherches ». Selon France-Info[30], "l'ANSM assure s'intéresser à la question, mais mettrait en doute la rigueur des travaux du scientifique - l'aluminium utilisé sur les rats ne serait pas le même que l'aluminium vaccinal.
  • Mi novembre 2012, des spécialistes de la question tels que Romain Gherardi (France), Christopher Exley (Grande-Bretagne), Christopher Shaw (Canada) ou Yehuda Shoenfeld (Israël) s'associent, soutenus par le Réseau Environnement Santé (RES) et l'Association "Entraide aux Malades de Myofasciite à Macrophages" pour protester dans une lettre ouverte à la ministre de la Santé (Marisol Touraine) et lors d'une conférence de presse contre le non-financement de leurs recherches alors que selon leurs derniers travaux épidémiologiques, concernant la « nocivité des sels d’aluminium », on est passé « du soupçon aux certitudes », au moins pour certains profils génétiques[31].

En 2013, dans son rapport Aluminium et vaccins, le HCSP estime que les données scientifiques disponibles ne permettent pas de remettre en cause la sécurité des vaccins contenant de l’aluminium. Le HCSP met en garde contre « les conséquences, en matière de réapparition de maladies infectieuses, [...] résultant d’une remise en cause des vaccins contenant de l’aluminium en l’absence de justification scientifique[12] ».

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Authier FJ, Sauvat S, Champey J, Drogou I, Coquet M, Gherardi RK (2003), « Chronic fatigue syndrome in patients with macrophagic myofasciitis » Arthritis Rheum. 2003;48:569-70.
  • (en) Couette M, Boisse MF, Maison P, Brugieres P, Cesaro P, Chevalier X, Gherardi RK, Bachoud-Levi AC, Authier FJ, « Long-term persistence of vaccine-derived aluminum hydroxide is associated with chronic cognitive dysfunction », J Inorg Biochem, vol. 103, no 11,‎ , p. 1571-8. (PMID 19748679, DOI 10.1016/j.jinorgbio.2009.08.005) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Cherin P, Authier FJ, Gherardi RK et al. « Gallium-67 scintigraphy in macrophagic myofasciitis » Arthritis Rheum. 2012;43:1520-6.
  • (en) Gherardi RK, FJ Authier FJ, « Macrophagic myofasciitis: characterization and pathophysiology » Lupus 2012;21:184-9. DOI 10.1177/0961203311429557
  • (en) RK Gherardi, M. Coquet, P. Chérin, L. Belec, P.Moretto, PA Dreyfus, J.-F. Pellissier, P. Char et F.-J. Authier, « Macrophagic myofasciitis lesions assess long-term persistence of vaccine-derived aluminium hydroxide in muscle » Brain, mai 2001.
  • InVS, Myofasciite à macrophages : Rapport d’investigation exploratoire, , 36 p. (lire en ligne [PDF]) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • FJ Authier, P Cherin, A Creange, B Bonnotte, X Ferrer, A. Abdelmoumni, D. Ranoux, J. Pelletier, D. Figarella-Branger, B. Granel, T. Maisonob, M. Coquet, J.-D. Degos et R. K. Gherardi, « Central nervous system disease in patients with macrophagic myofasciitis » Brain2001;124 (5): 974-983. DOI 10.1093/brain/124.5.974
  • Michelle Coquet, « Dossier : Myofasciite à Macrophages : Mise en évidence d’une nouvelle entité », Kinésithérapie, la Revue, vol. 8, no 79,‎ , p. 16–21. (DOI 10.1016/S1779-0123(08)70605-3, résumé) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Article connexe

Liens externes

Notes et références

  1. le Comité consultatif mondial sur la sécurité des vaccins de l'OMS a été créé en 1999 « pour répondre rapidement, efficacement, en toute indépendance (vis-à-vis de l’OMS) et avec toute la rigueur scientifique voulue aux problèmes de sécurité vaccinale pouvant concerner l’ensemble du monde » ; il se réunit régulièrement deux fois par an
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s et t Comité consultatif mondial sur la sécurité des vaccins de l'OMS, Myofasciite à macrophages et vaccins contenant de l’aluminium, OMS, octobre 2009, consulté le 11 novembre 2012.
  3. (en)(fr) OMS, Comité consultatif pour la sécurité des vaccins [WHO Vaccine Safety Advisory Committee]. « Myofasciite à macropahges et vaccins contenant de l'aluminium (Macrophagic myofasciitis and aluminum-containing vaccines) » Wkly Epidemiol Rec. 1999;74:338–40.
  4. a b c d e f g h i j k et l GACVS/OMS, Questions/réponses : les MFM et les résultats d’une nouvelle étude (mai/04), mai 2004
  5. a b c et d Gherardi R. K, Myofasciite à macrophages et hydroxyde d'aluminium : vers la définition d'un syndrome des adjuvants = Lessons from macrophagic myofascitiis: towards definition of a vaccine adjuvant-related syndrome ; Revue neurologique ; (ISSN 0035-3787)  ; 2003, vol. 159, no 2, p. 162-164. (résumé Inist-CNRS)
  6. a b c et d Denis Sergent « L’ajout d’aluminium dans les vaccins suscite le débat » La Croix du 11 novembre 2012, consulté le 11 novembre 2012.
  7. a et b Myofasciite à macrophages et vaccins contenant de l’aluminium Rapport du Comité consultatif mondial sur la sécurité des vaccins mis en place par l'OMS
  8. (en) Y Nevo, M Kutai, J Jossiphov, A Livne, Z Neeman, T Arad, R Popovitz-Biro, J Atsmon, Y Shapira & D Soffer, « Childhood macrophagic myofasciitis—consanguinity and clinicopathological features » Neuromuscul Disord. 2004;(14)4:246-52. PMID 15019702
  9. a et b (en) Amoura Z, Costedoat N, Maisonobe T, Godeau P, Piette JC. « Familial macrophagic myofasciitis » Ann Rheumat Dis. 2000;59:927–8.
  10. OMS, (en) Aluminium-containing vaccines and macrophagic myofasciitis - Extract from report of GACVS meeting of 3-4 December 2003, published in the WHO Weekly Epidemiological Record on 16 January 2004, 2004
  11. Afssaps, [PDF] Conseil scientifique, séance de 05 mai 2004 - Avis - Objet : Myofasciite à macrophages, 2004
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