Volcanisme sur Vénus

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Le volcan Maat Mons, haut de 8 km. Reconstitution en trois dimensions du Maat Mons à partir des données radar et altimétrique de la sonde Magellan. L'amplitude des reliefs est exagérée 22,5 fois.

La surface de Vénus est dominée par un intense volcanisme et produit plus de volcans que les autres planètes du système solaire. Elle a une surface composée à 90 % de basalte, et environ 80 % de la planète est constitué d'une mosaïque de roches volcaniques et de plaines de lave, indiquant que le volcanisme a joué un rôle majeur dans l'élaboration de sa surface.
Les scientifiques pensent que la planète a dû connaitre un grand évènement de resurfaçage (renouvellement quasi complet de sa surface) il y a environ 300 ou 500 millions d'années[1], d'après la densité des cratères d'impact sur la surface. Même s'il y a plus de 1 600 principaux volcans sur Vénus, aucun n'est connu pour être en éruption à l'heure actuelle et la plupart sont probablement depuis longtemps éteints. Toutefois, les radars de la sonde Magellan ont révélé des preuves d'une relative activité volcanique récente sur Vénus. Le plus haut volcan de la planète est le Maat Mons. Bien que de nombreux faits suggèrent que Vénus soit susceptible d'avoir une activité volcanique aujourd'hui, aucune éruption du Maat Mons n'a été confirmée. En avril 2010, Suzanne E. Smrekar a annoncé la découverte de trois volcans en activité, ce qui suggère que Vénus a régulièrement refait sa surface par des coulées de lave.
L'absence de tectonique des plaques suggère que la chaleur s'accumule périodiquement sous la croûte. Lorsque la pression devient trop forte, toutes les quelques centaines de millions d'années, la planète entre en éruption généralisée, libérant d'énormes quantités de lave, entrainant alors le renouvellement de la surface[2],[3].

La 45e Conférence sur la science lunaire et planétaire (qui s'est tenue du 17 au 21 mars 2014) a permis de présenter ce qui pourrait être la preuve d'un volcanisme en cours sur la planète. En effet, grâce à sa VMC (Venus Monitoring Camera) et par le biais d'observations effectuées les 22 et 24 juin 2008 puis le 13 octobre de la même année, la sonde européenne Venus Express aurait détecté des tâches brillantes et éphémères dans la région de Ganiki Chasma. Réalisées dans une longueur d'onde d'un micromètre, ces détections mettent en évidence des températures au sol anormalement élevées, au sein d'un rift localisé dans une région assez jeune, pouvant être dues à une éruption ou une coulée de lave[4]. La nature de ces tâches n'a toutefois pas été formellement identifiée, celles-ci pouvant également être dues à l'atmosphère de la planète[5].

Caractéristiques

La surface de Vénus possède :

  • Des volcans bouclier. Sur Vénus, où il n'y a pas de plaques tectoniques ou de l'eau de mer, les volcans sont de type bouclier. Néanmoins, la morphologie des volcans boucliers de Vénus est différente : sur la Terre, les volcans boucliers peuvent mesurer quelques dizaines de kilomètres de large et jusqu'à 10 kilomètres de haut (dans le cas de Mauna Kea et mesurée à partir du plancher océanique). Sur Vénus, ces volcans peuvent couvrir des centaines de kilomètres, mais ils sont relativement plats, avec une hauteur moyenne de 1,5 kilomètre.
  • Des coulées de lave généralisée (plaines de laves).
  • Des volcans inhabituels appelés littéralement, dôme en crêpe ou crêpes, pancake domes en anglais. C'est une forme de volcanisme typique de Vénus. Ce sont des dômes en forme de galettes, de diamètre d'environ 25 km, pour une altitude maximum de 750 m. Ils auraient été formés par des éruptions de lave visqueuse, ne pouvant s'écouler loin du volcan, riche en silice, sous la forte pression atmosphérique de Vénus, peut-être au cours de plusieurs éruptions successives, chacune augmentant un peu l’altitude, et obstruant la cheminée.
  • Des Couronne ou Corona. C'est un mot créé par des chercheurs soviétiques, pour désigner des structures elliptiques observées sur les images des sondes Venera 15 et 16. Le centre est plus ou moins irrégulier. Il est cerné par des anneaux concentriques de rides séparées par des sillons. On peut compter jusqu'à 12 rides autour d'une corona. Ce sont des structures typiques de Vénus, rares dans les basses terres, fréquentes dans les plaines vallonnées. On a recensé 176 coronae, dont les diamètres vont de 60 à 2 000 km, le diamètre moyen étant de 250 km, et couvrant 49 000 km2. La largeur de l'anneau va de 10 à 150 km. Les coronae sont assez bien réparties sur la planète, mais avec tout de même un regroupement entre Aphrodite Terra (Atla Regio) et le groupe Beta, Phoebe et Themis Regiones[6].
  • Autres caractéristiques uniques de la surface de Vénus, les Novas (novae) (réseaux radiaux de Dyke ou Grabens) et les Arachnoïdes (structures analogue à la précédente : La croûte se fracture autour d'une corona, en de nombreux Grabens radiaux. Une nova est formée lorsque de grandes quantités de magma sont extrudées sur la surface pour former des crêtes et des tranchées qui sont très réfléchissantes pour les radars. Elles forment un réseau symétrique autour d'un point central d'où la lave émerge, et où il peut y avoir une dépression causée par l'effondrement de la chambre magmatique. Les Arachnoïdes (dont le diamètre peut atteindre plusieurs centaines de km) sont ainsi nommés parce qu'ils ressemblent à une toile d'araignée, avec plusieurs ovales concentriques entourés par un réseau complexe de fractures radiales similaires à ceux d'une nova. On ne sait pas si celles-ci partagent une origine commune, ou sont le résultat de différents processus géologiques.
Arachnoïdes à la surface de Vénus.
  • Des « tic-like » des structures qui ne sont pas présents sur la Terre, appelés aussi en anglais Scalloped margin dome. Ils sont communément appelés tiques, car ils apparaissent comme des dômes avec de nombreuses jambes. Ils sont considérés comme ayant subi des mouvements tels que les glissements de terrain. Parfois, des dépôts de débris sont dispersés autour d'eux.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

  1. Magellan: A new view of Venus' geology and geophysics (en)D.L. Bindschadler American Geophysical Union [1]
  2. New York Times 9 Avril 2010 Spacecraft Spots Active Volcanoes on Venus (en) [2]
  3. science (journal) 30 avril 2010 Recent Hotspot Volcanism on Venus from VIRTIS Emissivity Data Smrekar, Suzanne E.; Stofan, Ellen R.; Mueller, Nils; Treiman, Allan; Elkins-Tanton, Linda; Helbert, Joern; Piccioni, Giuseppe; Drossart, Pierre [3]
  4. « Bright transient spots in Ganiki Chasma, Venus », (consulté le )
  5. « LPSC 2014: The Curious Case of Active Volcanism on Venus », 1{er} avril 2014 (consulté le )
  6. Le volcanisme planétaire : le volcanisme Vénusien. Le blog de Bernard Duyck.