Utilisatrice:Opsylac/Brouillon2

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

- Kata Shōtōkan -

https://www.smartdojo.net/vocabulary

http://www.karatedopreschool.com/kids_stances.html

Gigo Funakoshi (troisième fils de Gichin Funakoshi et père du Shotokan moderne), en position Kokutsu Dachi (jambes) et Chudan Kakiwake Uke (bras). On retrouve cette position dans le kata Shotokan Heian Yodan.
Gigo Funakoshi en position Kokutsu Dachi (jambes) et Chudan Kakiwake Uke (bras). En Shotokan, on retrouve cette position dans le kata Heian Yodan.

Les kata Shōtōkan sont les kata de karaté pratiqués au sein de l'école Shōtōkan-ryū. Ils ont été codifiés par le fondateur du style, Gichin Funakoshi, à partir de kata plus anciens.

Le style Shōtōkan comporte officiellement 26 kata, dont cinq kata initiatiques et vingt-et-un kata supérieurs. Les plus représentatifs du style sont les cinq Heian, ainsi que Bassai Dai, Kanku Dai et Jion.

Histoire[modifier | modifier le code]

Gichin Funakoshi, fondateur du style Shōtōkan, exécutant le premier mouvement du kata Kanku Dai.
Gichin Funakoshi, fondateur du style Shōtōkan, exécutant le premier mouvement du kata Kanku Dai.

Comme tous les kata de karaté, les kata Shōtōkan sont les héritiers d'une généalogie ancienne, remontant probablement jusqu'à l'influence des arts martiaux chinois via le karaté né sur l'île d'Okinawa[1].

C'est en 1936 que les kata Shōtōkan sont formalisés par Gichin Funakoshi au moment où il fonde officiellement le style Shōtōkan. Il les élabore à partir de kata traditionnels plus anciens des styles Shorei-ryū et Shorin-ryū[2], lesquels constituent en quelque sorte des « ancêtres communs » qui expliquent la proximité entre les kata Shōtōkan et ceux d'autres styles de karaté[2].

À l'époque, Funakoshi entreprend de « japoniser » le karaté pour en faciliter l'adoption par les Japonais, y compris en faisant évoluer le nom des kata (alors qu'ils étaient auparavant étaient en okinawaïen). Cela explique que les kata Shōtōkan portent des noms différents des kata originels, contrairement à d'autres styles comme le Wadō-ryū qui ont conservé les noms anciens. Ainsi, en Shōtōkan, on utilise par exemple les noms Kanku Dai, Tekki et Gankaku au lieu des noms Kushanku, Naihanchi et Chintō[3].

Dans un souci de facilitation de l'enseignement du karaté, Funakoshi conserva également les cinq kata pédagogiques Pinan créés en 1905 par son maître Ankō Itosu, les modifiant légèrement et changeant là aussi leur nom, les renommant en Heian[3].

Au début du XXIe siècle, il existe de légères variantes au sein même du style Shōtōkan, qui ont été développées par les différents disciples de Funakoshi, notamment par les maîtres Taiji Kase et Hirokazu Kanazawa.

Description[modifier | modifier le code]

À l'image du style lui-même, les kata Shōtōkan travaillent des positions longues et profondes. L'accent est mis sur la stabilité, la puissance des mouvements et le renforcement des jambes. Les coups de poings sont directs et les coups de pieds bas (niveau chūdan ou gedan).

Les kata sont particulièrement longs, notamment les plus représentatifs du style, avec par exemple le kata Kanku Dai qui comporte 65 techniques[3].

Comme dans d'autres styles, la pratique du kata vise en Shōtōkan un travail de précision technique. Gichin Funakoshi exprime cette idée dans le 18ème de ses vingt préceptes[4] :

« Recherchez la perfection en kata ; le combat réel est une autre affaire. »

— Gichin Funakoshi, Les 20 préceptes directeurs du karaté-do

Kata initiatiques[modifier | modifier le code]

Le Shōtōkan comporte officiellement cinq kata initiatiques appelés Heian. On enseigne cependant parfois aussi les kata Taikyoku, versions simplifiées qui ne sont toutefois pas toujours reconnus officiellement dans le style.

Taikyoku[modifier | modifier le code]

Les kata Taikyoku sont des kata simplifiés, généralement enseignés aux jeunes enfants pour les initier à la pratique de cet exercice[5].

Dessin montrant comment réaliser le blocage uchi-uke.
Réalisation du blocage uchi-uke, l'une des techniques de base apprises dans les kata Taikyoku.

Il existe six kata Taikyoku[5] :

  • Taikyoku Shodan
  • Taikyoku Nidan
  • Taikyoku Sandan
  • Taikyoku Yondan
  • Taikyoku Godan
  • Taikyoku Rokudan

Heian[modifier | modifier le code]

Les kata Heian (signifiant « esprit paisible » en japonais) sont les cinq kata fondateurs du style Shōtōkan[3].

Origines[modifier | modifier le code]

Le kata Heian Yondan réalisé par une jeune karatéka ceinture noire.

Les kata Heian sont issus des kata Pinan créés en 1907 par Ankō Itosu. Ce dernier rompit en quelque sorte avec la tradition des kata secrets et immuables, puisqu'il crée avec les Pinan une série de kata inédite et destinée à l'enseignement de masse dans les écoles d'Okinawa[3].

C'est en 1936, en même temps qu'il fonde l'école Shōtōkan, que Gichin Funakoshi renomme les Pinan en Heian dans une logique de « japonisation » et qu'il leur apporte quelques changements. Les Heian deviennent alors la base de l'enseignement du karaté au Japon[3].

Liste[modifier | modifier le code]

Les cinq kata Heian sont les suivants :

  • Heian Shodan
  • Heian Nidan
  • Heian Sandan
  • Heian Yondan
  • Heian Godan

« Shodan » signifie « premier niveau », « Nidan » signifie « deuxième niveau », etc.

Description technique[modifier | modifier le code]

Les kata Heian contiennent chacun 21 mouvements (parfois composés de plusieurs techniques)[3] et s'exécutent en 40 à 50 secondes[6].

Ces kata dits éducatifs comprennent la plupart des techniques de base du karaté Shōtōkan[3]. Le maître Hirokazu Kanazawa souligne néanmoins que, ayant été conçus dans une logique pédagogique, ils n'incluent pas de technique trop agressive telle que les frappes aux yeux ou les coups de pied au bas-ventre[3]. Dans la même logique, ces kata dont le nom signifie « esprit paisible » encouragent une attitude non-violente puisqu'ils commencent et s'achèvent tous par des techniques de blocage[3].

La série des Heian se veut progressive en termes de complexité. Elle commence par Heian Shodan, kata très simple qui ne comporte que 5 techniques différentes, pour s'achever avec Heian Godan, dont l'embusen est complexe et qui comporte des techniques et des postures très variées, notamment des attaques main ouverte, des coups de pieds, coups de coude, et même un saut[3].

Passages de grades[modifier | modifier le code]

En France, l'apprentissage des cinq Heian est généralement associé au passage des cinq ceintures de couleur (jaune, orange, vert, bleu, marron), qui sont attribuées au sein des clubs[7].

Au sein de la Fédération Française de Karaté, la connaissance des cinq Heian (ainsi que de Tekki Shodan) est requise pour le passage du 1er dan de la ceinture noire[8].

Kata supérieurs[modifier | modifier le code]

Tekki[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Nommé Naihanchi dans le style Shuri-te, ce kata a été renommé Tekki en Shōtōkan par Gichin Funakoshi[3]. La légende dit que Tekki Shodan était le tokui kata (kata préféré) du maître Chōki Motobu, et que sa pratique exclusive « était censée permettre d'assimiler l'essence-même du karaté »[3].

Les origines de Tekki Shodan sont vraisemblablement anciennes, mais mal connues. Plusieurs légendes tentent d'expliquer son tracé rectiligne : l'une dit qu'il serait dû à l'exiguïté des quais sur lesquels s'entraînaient les pratiquants d'arts martiaux venus de Chine ; une autre raconte qu'il s'agirait de figurer un combat au bord d'une falaise ; et une troisième suggère que le kata était destiné à être pratiqué à dos de cheval[3].

Alors qu'au départ, seul Tekki Shodan existait, Ankō Itosu crée deux variantes supplémentaires, Tekki Nidan et Tekki Sandan, à des fins éducatives[3]. Ce kata est représentatif du style Shuri-te, dont est issu le Shōtōkan[3].

Liste[modifier | modifier le code]

  • Tekki Shodan
  • Tekki Nidan
  • Tekki Sandan

Description technique[modifier | modifier le code]

Les kata Tekki se démarquent par leur embusen très particulier, entièrement rectiligne, ainsi que par leur unique posture, le kiba-dachi (posture du cavalier). La vocation pédagogique de ces kata expliquerait l'absence de coups portés aux yeux ou au bas-ventre. Tekki Shodan et Tekki Nidan sont parmi les plus courts des kata supérieurs du Shōtōkan, comportant respectivement 25 et 24 mouvements, et s'exécutent en 40 à 50 secondes.

Bassai[modifier | modifier le code]

Bassai signifie « traverser la forteresse »[3].

Origines[modifier | modifier le code]

La paternité du kata Bassai est généralement attribuée au maître Kōkan Oyadomari[3], du style Omari-te. C'est cependant Ankō Itosu, de l'école Shuri-te, qui créa la distinction avec Bassai Shō.

Liste[modifier | modifier le code]

  • Bassai Dai 42
  • Bassai Shō 28

Description technique[modifier | modifier le code]

Bassai Dai se caractérise par ses techniques puissantes et dynamiques, ainsi que par des attaques et défenses variées portées à divers niveaux[3]. On y trouve des mouvements caractéristiques, telles que le yama-tsuki (double coup de poing). Bassai Shō, lui, comporte des ripostes à des attaques au bâton, des postures en neko-ashi-dachi

Kanku[modifier | modifier le code]

  • Kanku Dai 64
  • Kanku Shō 39

Jion[modifier | modifier le code]

46

Jiin[modifier | modifier le code]

35

Empi[modifier | modifier le code]

39

Jitte[modifier | modifier le code]

27

Hangetsu[modifier | modifier le code]

32

Gankaku[modifier | modifier le code]

37

Chinte (Gangaku)[modifier | modifier le code]

34

Sōchin[modifier | modifier le code]

36

Meikyō[modifier | modifier le code]

34

Nijūshiho[modifier | modifier le code]

24

Unsū[modifier | modifier le code]

37

Wankan[modifier | modifier le code]

16

Keinosuke Enoeda (maître Shotokan) exécutant le kata Wankan.

Gojūshiho[modifier | modifier le code]

  • Gojūshiho Dai 54
  • Gojūshiho Shō 54

Kata et grades[modifier | modifier le code]

La connaissance de certains kata est parfois requise pour certains passages de grades, notamment les dan associés à la ceinture noire.

Kata requis par la Fédération Française de Karaté[modifier | modifier le code]

En France, c'est la Fédération Française de Karaté qui attribue les dan via un système d'examen où le kata est l'une des 6 épreuves obligatoires. Les kata requis pour chaque grade sont les suivants :

  • 1er dan : Heian Shodan, Heian Nidan, Heian Sandan, Heian Yondan, Heian Godan, Tekki Shodan.
  • 2ème dan : Bassai Dai, Empi, Jion, Hangestu, Kanku Dai.
  • 3ème dan : Gankaku, Jitte, Kanku Shō, Bassai Shō, Tekki Nidan.
  • 4ème dan : Ninjūshiho, Sōchin, Jiin, Unsū, Tekki Sandan.
  • 5ème dan : Gojūshiho Dai, Gojūshiho Shō, Wankan, Meikyō, Chinte.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Kenji Tokistu, L'Histoire du karaté-do. Les plus grands maîtres de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, et les styles originels, Éditions Em,
  2. a et b « Documentaire "Les maitres d'Okinawa, aux sources du karate do" - Budo Attitude » (consulté le )
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p q r et s Kanazawa, Hirokazu, 1930- ..., Karaté : tous les katas Shōtōkan, Budo éd, dl 2011 (ISBN 9782846172820 et 284617282X, OCLC 779730209, lire en ligne)
  4. Funakoshi, Gichin, 1870-1956., Les vingt préceptes directeurs du karaté-dô : le legs spirituel du maître, Budo, (ISBN 2846170649 et 9782846170642, OCLC 181352497, lire en ligne)
  5. a et b McDermott, Patrick., Karate's supreme ultimate : the taikyoku kata in five rings, iUniverse, Inc, (ISBN 0595307477 et 9780595307470, OCLC 56897330, lire en ligne)
  6. « shotokankataman », sur YouTube (consulté le )
  7. « Grades », sur Fédération Française de Karaté (consulté le )
  8. « Les Katas Shotokan 1er dan – Karaté Club Nieppois » (consulté le )