Utilisateur:Mathieugp/Brouillons/Assises préliminaires des États généraux du Canada français de 1966

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Les Assises préliminaires des États généraux du Canada français de 1966 constituent la première d'une série de trois grandes réunions de délégués du peuple canadien-français. Les assises, qui se tiennent du 25 au 27 novembre à l'Université de Montréal, sont dites préliminaires car elles visent à préparer la substance de travail sur laquelle les assises subséquentes devaient débattre.

Préparation[modifier | modifier le code]

Le 12 mars 1966, une assemblée des organisateurs des États généraux se tient à Montréal. Les 25 associations présentes[1] se mettent d'accord sur l'urgence de convoquer les États généraux.

L'assemblée forme cinq commissions[2] et 17 comités d'organisations. Par les manifestes Un peuple parle et Un peuple en marche, les Cahiers des États généraux et des articles dans divers médias, le comité fait connaître son intention d'organiser et de convoquer de véritables États généraux pour le peuple canadien-français afin qu'il se prononce sur son avenir constitutionnel.

La Commission générale provisoire se déplace à Joliette, Rimouski et St-Hyacinthe en mai[3].

L'assemblée élit Jacques-Yvan Morin président des États généraux et nomme deux conseillers : Georges-Émile Lapalme et Yves Prévost[4].

La Commission générale provisoire est renouvelé par l'ajout de cinq nouveaux membres : Fernand Daoust, Georges-Henri Fortin, Yvon Groulx, H.-Jean Lamy et Robert Sauvé. Elle se compose de François-Albert Angers, Richard Arès, Albert Boulet, Alban Coutu, Fernand Daoust, Georges-Henri Fortin, Léo Gagné, Yvon Groulx, Jean Lamy, Georges-Émile Lapalme, Albert Leblanc, Jean-Marc Léger, Jacques-Yvan Morin, Rosaire Morin, Michel Pelletier, Germaine Perron, Yves Prévost, Paul-Émile Robert, Gaston Rondeau, Robert Sauvé et Adélard Savoie. [5]

L'Assemblée générale du 8 juin adopte les conclusions du rapport de la Commission technique sur la façon de constituer la représentation nationale.

Participants[modifier | modifier le code]

Le 13 septembre 1966, 16 00 personnes et 7 145 représentants de 5 000 associations locales procèdent à l'élection de 1026 délégués et 900 suppléants. À ce nombre s'ajoutent 500 autres délégués nommés par des associations nationales. 300 délégués représentent les Canadiens français établis hors Québec.

Du 15 septembre au 30 octobre, une commission itinérante fait le tour du Québec pour consulter les délégués, s'arrêtant trois jours à Montréal, ensuite trois autres à Trois-Rivières, puis Sherbrooke, Hull, Saint-Jérôme, au Lac St-Jean et à Québec. Une délégation de la Commission se rend à Ottawa et Moncton.

Les 25, 26, et 27 novembre, l'assemblée de représentation constituée des délégués élus et nommés se réunie à l'Université de Montréal pour la tenue des Assises préliminaires des États généraux. Il n'y a pas beaucoup d'absent car on enregistre la présence de 950 délégués élus dans 103 comtés du Québec, 500 délégués d'associations québécoises et 250 délégués des minorités hors Québec.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Assemblée d'ouverture du 26 : message de Lionel Groulx, allocution de bienvenue du maire de Montréal Jean Drapeau, discours de Jacques-Yvan Morin sur les raisons d'être des États généraux, discours de Rosaire Morin sur l'avenir des États généraux.

Les 26 et 27 novembre, les délégués participent à 35 ateliers ou commissions dans lesquels on analyse la situation du Canada français sous l'angle culturel, social, économique et politique. Ce travail préliminaire sert par la suite à orienter les assises nationales de 1967 et 1969.

Aspects culturels Problèmes sociaux Questions économiques Questions d'ordre politique et constitutionnel
  • Arts, lettres et culture
  • Statut de la langue
  • Radio et télévision
  • Relations entre Canadiens français
  • Relations avec le monde francophone
  • La promotion ouvrière
  • Le chômage
  • La main d'œuvre
  • Famille et logement
  • Peuplement et immigration
  • L'économie canadienne-française
  • Richesses naturelles
  • Développement régional
  • Agriculture
  • Ports de mers québécois
  • fonctions du lieutenant-gouverneur
  • fiscalité et pouvoirs de dépenser
  • Nouveau-Québec et Labrador
  • District fédéral
  • Mode de révision de la Constitution

Le 27 novembre, la Commission générale provisoire, présidée par M. François-Eugène Therrien, propose à l'assemblée des délégués d'approuver le projet de tenir de nouvelles élections en vue de constituer une assemblée finale qui soit plus représentative du peuple. Les élections de 1966 avaient révélé aux organisateurs le faible taux de participation des personnes éligibles au vote et ceux-ci désiraient qu'au moins 60 % des électeurs expriment leur vote dans chaque comté. La délibération sur cette résolution est houleuse et est adoptée dans la controverse.

Résolutions[modifier | modifier le code]

Arts et lettres

  • Créer un Conseil des arts du Québec
  • Que le Québec exige d'Ottawa la part du financement qui lui revient sous forme de compensation fiscale
  • Que le Québec consacre une plus large part de son budget aux affaires culturelles
  • Système de subvention aux troupes de théâtre
  • Création de centres d'art permanents et saisonniers
  • Centre québécois de cinéma, former des professeurs de cinéma, encourager la production et la distribution, organiser des cinémathèques.

Assises préliminaires, p. 52-53

Statut de la langue

  • Instauration de l'unilinguisme dans l'administration, l'affichage et l'annonce
  • Conservation du droit de la minorité de fréquenter des écoles anglophones
  • Favoriser le perfectionnement des maîtres, rédaction de manuels modernes

p. 54

Radio et télévision

  • Financer Radio-Québec, qui existe déjà depuis 1945
  • Établir une régie québécoise des ondes, à l'instar des États membres de l'Allemagne de l'Ouest
  • Les délégués du Québec ne veulent pas l'expansion du réseau fédéral, contrairement aux Canadiens français hors Québec

p. 55

...

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Fédération des travailleurs du Québec, Fédération des commissions scolaires, Ligue d'action nationale, l'Association générale des étudiants de l'Université Laval, la Fédération des frères éducateurs, la Corporation des instituteurs et institutrices catholiques, le Conseil d'expansion économique, la Fédération des Jeunes Chambres du Canada français, la Fédération des SSJB du Québec, plusieurs sociétés diocésaines, le Mouvement laïque de langue française, les Clubs Fleur de Lys de Québec et Montréal, l'Association des étudiants de l'Université de Montréal, l'Association canadienne des éducateurs de langue française, le Conseil supérieur du livre, l'Union générale des étudiants du Québec, l'Université Laval et la Société historique de Montréal.
  2. 1) Commission constitutionnelle et politique, 2) commission des relations entre les Canadiens français, 3) commission de la communauté francophone mondiale, 4) commission technique 5) commission administrative.
  3. ÉGCF, Les États généraux du Canada français : assises préliminaires tenues à l'Université de Montréal, du 25 au 27 novembre 1966, Montréal, 1967, p. 6
  4. ÉGCF, Les États généraux du Canada français : assises préliminaires tenues à l'Université de Montréal, du 25 au 27 novembre 1966, Montréal, 1967, p. 43
  5. « États généraux », dans L'Action nationale, septembre 1966

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Rosaire Morin, « Les États généraux du Canada français », dans L'Action nationale, 1990, 80, 6, p. 799-815.
  • ÉGCF, Les États généraux du Canada français : assises préliminaires tenues à l'Université de Montréal, du 25 au 27 novembre 1966, Montréal, 1967, 128 p.
  • ÉGCF, États généraux du Canada français : exposés de base et documents de travail, Montréal : Éditions de L'Action nationale, 1967, 277 p.