Aller au contenu

Utilisateur:Anifle/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Co-Construction[modifier | modifier le code]

La co-construction est un mot dont l'utilisation est récente, et dont la signification première est "une construction à plusieurs". Au-delà de son premier sens littéral, la co-construction définit une attitude et un comportement collectifs particulier visant à obtenir la mobilisation de tous les acteurs co-constructeurs et l'appropriation "par construction" du résultat par ces derniers. Le mot co-construction est utilisé dans les domaines du management des organisations, des relations économiques, dans le domaine de la pédagogie et de la sociologie.

La co-construction a d’abord émergé dans les environnements politiques et sociaux. À titre d’exemples, il est possible de citer des approches co-constructives entre parties prenantes de cultures différentes : entre des entreprises privées et des associations, dans le cadre de politiques écologiques, ou dans le domaine des politiques culturelles ou d’éducation, entre des entreprises et le secteur de la recherche, ou entre une entreprise et des collectivités territoriales.

Depuis les années 2010, l’attitude co-constructive est en phase d’adoption par des acteurs économiques qui souhaitent accroitre l’efficience économique de l’entreprise et l’accomplissement professionnel de leurs acteurs internes en créant une synergie entre ces deux ambitions. Efficience économique et accomplissement personnel sont ainsi mis en cercle vertueux équilibré. L’entreprise peut ainsi vouloir créer la co-construction avec ses parties prenantes externes (clients, partenaires, fournisseurs, banques, actionnaires-investisseurs, collectivités territoriales ..) et internes (e.g. entre une maitrise d'ouvrage et une maitrise d'œuvre sur un projet, entre deux directions fonctionnelle internes - DRH et direction opérationnelle par exemple). L'approche co-constructive correspond à la fois à une vision relationnelle et structurelle des organisations.

Co-construire, c'est quoi ? Définition[modifier | modifier le code]

Au-delà de collaborer (étymologie : travailler ensemble) ou de coopérer (étymologie : faire des opérations ensemble), la transitivité du mot co-construire appelle un objet, un but. Elle impose de ce fait de clarifier l’édifice à construire ensemble.

La collaboration et la coopération sont indéniablement des valeurs fondamentales. Mais elles peuvent aussi être comprises et mises en œuvre de manière passive (voire revêtir un sens péjoratif, pour la « collaboration »). Le mot « co-construction », quant à lui, embarque une notion de volonté forte et partagée, et une notion de responsabilité ; La volonté d’atteindre un but, de concrétiser pro-activement un édifice ensemble, et la responsabilité liée à cette volonté.

Co-construire, c’est d’abord construire un objet.

  • Les co-constructeurs partagent la vision d’un édifice à bâtir, un objet à co-construire. Cet objet peut être abstrait ou concret : une cathédrale, un plan stratégique, une offre, un document, une gouvernance, une politique, une démarche, une relation, une méthode, une structure, un cahier des charges, une application, un objectif de transformation, une trajectoire de transformation etc.
  • Ils s’engagent dans ce projet dans un esprit de bâtisseurs.

Co-construire, c’est construire un objet qui fait véritablement sens pour tous les co-constructeurs.

  • Du sens partagé : au travers de la co-construction de cet objet, les co-constructeurs visent un but commun.
  • Du sens fort : construire cet objet répond à une intention et à un enjeu fort des co-constructeurs. Cet enjeu met les co-constructeurs en tension, une tension suffisante pour motiver une action individuelle et collective puissante.

Co-construire, c’est construire un objet qui fait sens pour tous, dans une interaction forte entre les co-constructeurs.

  • La relation purement co-constructive est à l’opposée de la relation purement exécutive. C’est une collaboration forte, supposant une faible division du travail.
  • Les co-constructeurs s’influencent mutuellement et sont ainsi co-auteurs du résultat. La richesse de l’interaction relève d’une variété et d’un chevauchement de pouvoirs (pris dans une acception large intégrant des notions de compétences, accès à des ressources, etc.), pouvoirs permettant de se connecter à un écosystème, d’analyser, de faire émerger des idées, d’entreprendre des actions.
  • Ils disposent de suffisamment de latitude et d’autonomie pour tracer et prendre leur meilleure trajectoire vers le but commun.

La co-construction met en œuvre des mécanismes collectifs sur 5 phases de création de valeur : l’observation, la compréhension, l’élaboration, la décision et l’action :

  • Co-observation : il s’agit de tirer parti de la multiplicité et de la décentralisation des regards et des points de vue (à prendre au premier sens du terme : d’ici, je vois cela. Depuis une autre montagne on voit autre chose, ou une autre facette de la même chose).
  • Compréhension collective : il s’agit fusionner les informations multi-observateurs, et de tirer parti de la multiplicité des modes d’analyse.
  • Co-élaboration et créativité collective : Il s’agit d’inviter l’ensemble des acteurs à proposer leur idées dans un sens constructif. C’est le premier levier. Et puis, d’élaborer des choses, des solutions, de nouvelles idées ensemble en produisant véritablement plus que la somme des contributions séparées.
  • Décision : Il s’agit de définir les modes de décision collective qui pourront être mis en œuvre. Décision d’un décideur ? recherche de consensus ? vote à l’unanimité, à la majorité ? production itérative et co-construite de la décision ?
  • Co-opération : Il s’agit d’agir ensemble, d’effectuer des opérations ensemble.

Co-construire, pourquoi ? Enjeux[modifier | modifier le code]

Des enjeux de mobilisation des acteurs, de création de valeur, d’autoadaptation continue et d’épanouissement professionnels des acteurs[modifier | modifier le code]

Co-construire permet d’articuler stratégies individuelles et stratégies collectives.

  • Le projet fait sens pour chaque acteur individuellement, car il répond à des enjeux personnels forts de chaque acteur.
  • Le projet permet une dynamique collective car il se fonde sur des intentions stratégiques communes.

Co-construire crée une mobilisation responsable et sensée.

  • Les acteurs sont suffisamment en tension vers l’objectif pour s’engager de leur propre initiative tout en recherchant la coordination.
  • Les acteurs sont co-auteurs de leurs actions (et pas uniquement exécutants de la demande d’un tiers).
  • Cette position d’auteur contribue à leur autorité naturelle. Elle favorise leur responsabilité et leur pouvoir de promouvoir le projet.

Co-construire favorise l’innovation et l’adaptation proactive continue. [1]

  • La vision partagée du but et l’interaction ouverte sur le comment favorisent l’émergence de solutions et trajectoires innovantes [2].
  • La co-auteurité favorise l’adaptation proactive et le changement permanent là ou « l’exécution » suscite les freins au changement.

Co-construire contribue à l’épanouissement professionnel des acteurs.

  • Chaque acteur agit en bâtisseur « sensé » en quittant la posture « je fonctionne ».
  • Les acteurs vivent une expérience d’équipe véritable, contribuant au bien-être au travail.
  • Les acteurs obtiennent la reconnaissance qui conditionne leur sentiment d’existence.

Des enjeux d'efficience et de compétitivité économique[modifier | modifier le code]

Nous entendons ici par efficience la capacité à atteindre des objectifs ambitieux tout en minimisant le coût des moyens pour les atteindre. L'efficience économique de l'entreprise (ou efficience de service fourni par toute organisation au sens large - Services Public, Hôpitaux ..) peut être accentuée en générant des relations co-constructives avec ses parties prenantes externes (clients, partenaires, fournisseurs) et en interne. Les approches co-constructives prennent tout leur sens dans des contextes économiques et sociaux difficiles, dans lesquels l'innovation, la mobilisation et la reconnaissance de tous est indispensable. En particulier dans les pays occidentaux dans les années post 2010, pour lesquels l'innovation sera une clé de la (sur)vie économique et sociale, l'approche co-constructive ouvre une troisième voie. Elle donne ainsi lieu à plusieurs des champs d’application.

Vente co-constructive et développement des relations clients co-constructives[modifier | modifier le code]

Dans le domaine de la relation client B2B (« Business To Business »), l’attitude co-constructive représente un levier essentiel du développement du fournisseur : d’une part pour accroitre le niveau de valeur apportée au client et perçue par ce dernier, et d’autre part pour développer des approches partenariales long terme. Le fournisseur cherche ainsi à s’éloigner de la simple position d’exécutant vis à vis de son client.

Achat co-constructif et développement des relations fournisseurs co-constructives[modifier | modifier le code]

L’approche co-constructive permet à l’entreprise d’obtenir plus d’efficience de la part de ses fournisseurs : c'est-à-dire le maximum de satisfaction, de valeur et d’innovation avec une sobriété, une intelligence de moyens et une mobilisation renforcée du fournisseur (fournisseur comme personne morale mais également comme ensemble de personnes physiques pour qui le sens de leur travail est une clé de leur mobilisation et leur épanouissement professionnel personnel).

Partenariats co-constructifs[modifier | modifier le code]

Lors de la conception de grands travaux d’infrastructure en groupement d’entreprises ou d’organisations ou lors de grandes négociations en vue, plusieurs acteurs dont les intérêts ne sont pas évidemment convergents, cherchent à co-construire la solution. C’est une façon de mobiliser tous les acteurs et de trouver de nouvelles voies. Dans le domaine de l’innovation et de la création de nouvelles offres, de nombreuses entreprises cherchent à stimuler une contribution plus forte de la part de leur environnement sur la création de produits et de services. Cette co-construction favorise la création de valeur pour le client ou le partenaire économique. Ce client (ou partenaire) devient également promoteur de ce service car c'est en partie aussi le sien.

Relations internes co-constructives[modifier | modifier le code]

Dans le champ des relations internes à l’entreprise, la co-construction est une attitude de leadership et de management. On parlera de conduite co-constructive de projet ou de leadership co-constructif sur le projet stratégique d'entreprise, sur des projets internes tactiques ou sur direction d'entité. A noter que, selon l'approche co-constructive, la dimension "mouvement, construction, projet" prend une part forte dans le management. L'objectif est de faire que les parties prenantes partagent un sens commun, de favoriser la responsabilisation et la mobilisation des parties prenantes, et de favoriser l'innovation.

A titre d’exemples :

  • Un directeur (d’entreprise, d’un projet, d’une entité) pourra stimuler des attitudes co-constructives entre des parties prenantes internes accroître l’efficience des projets (quantité de valeur créée rapportée au coût de cette valeur).
  • Il est possible de créer la co-construction entre une maîtrise d'ouvrage et une maitrise d'œuvre, pour limiter l'effet silo, et la segmentation entre un "donneur d'ordre interne" d'une part et un "exécutant" d'autre part.
  • dans une entité "innovation" interne, la co-construction crée les conditions d'un meilleur foisonnement d'idée et une meilleure capacité à transformer la créativité en une innovation concrète, déployable, industrialisable etc.

L’Entreprise Hautement Co-Constructive - EHCC[modifier | modifier le code]

Enfin, l'attitude co-constructive peut être un comportement global d’entreprise en interaction avec son écosystème interne et externe (sur tous les champs relationnels à la fois), un comportement qui favorise l’agilité globale de l’entreprise et sa capacité à se réinventer, ou auto-éco-réorganisation, dans des environnements en mutations fortes, rapides et peu prédictibles[3]. Elle favorise l’auto-adaptation décentralisée et continue des acteurs et créé une capacité de changement complémentaire aux projets de changement centralisés, top-down. Une posture généralisée co-constructive facilite la synchronisation dynamique et globale de l’entreprise avec son environnement. Elle stimule l’identification d’opportunités et l’exploitation des potentiels liés, favorise l’exploitation de ces potentiels par l’engagement dans une action collective, donc de forte intensité, en accroissant la responsabilité individuelle et collective.

Co-construction massive[modifier | modifier le code]

Un exemple emblématique de co-construction massive est wikipedia : la co-construction de la définition des mots, la co-construction d'une encyclopédie pour tous, par tous.

Au-delà des relations internes ou B2B, la co-construction apporte également des bénéfices dans le cadre de la communication de masse, entre un acteur et un auditoire large (« one to many »).

Après le WEB 2.0 générant un mixage des rôles consommateur-producteur, sont apparus le Marketing 2.0, les Ressources Humaines 2.0 et l’Entreprise 2.0. L’angle d’approche est clair : comment faire pour qu’une communauté souvent large (clients, utilisateurs, marché, salariés …) devienne véritablement co-actrice et non pas uniquement « gérée ».

Dans le domaine publicitaire, certaines approches de communication visent la co-construction avec l’auditeur. Certaines images, par exemple, ne montrent délibérément pas tout le produit, et laissent des espaces de liberté pour que l’auditeur apporte lui-même une part de la construction dans sa représentation mentale du produit, peut-être inconsciemment. La représentation mentale du produit est, de fait, co-construite entre le concepteur du message publicitaire et celui qui le reçoit. L’auditeur le co-créé donc en partie, à la façon dont il l’aimerait. Il se l’approprie mentalement, avant de s’approprier le produit … dans le magasin.

Comment co-construire ? Quelle conditions à couvrir ?[modifier | modifier le code]

Si elle apporte de nombreux bénéfices sur les plans économiques et d’accomplissement professionnel, la co-construction est difficile à générer et conserver dans la durée. Comment générer l'envie de co-construire ? De quelle légitimité faut il disposer pour accepter comme un co-constructeur par un tiers alors qu'il voudra peut-être a priori un acteur "éxécutant" ? Quelle forme d'interaction favorise la co-construction, quelle doit être la reconnaissance des acteurs et le partage de la valeur co-créée ?

Ci dessous sont décrites les conditions qui vont la favoriser : sur 4 grandes dimensions, elles-même subdivisées en 4 sous-conditions :

  1. Du sens fort et partagé par l’ensemble des acteurs [4]
  2. Des conditions sur la répartition des pouvoirs des acteurs : pouvoir individuel et collectif
  3. Un système de reconnaissance des acteurs et des projets
  4. Une plateforme collaborative « acteurs-centric », physique et/ou virtuelle

Ces conditions-critères permettant de mesurer à quel point une organisation et/ou une démarche est co-constructive et d’envisager le progrès :

  • Diagnostiquer avec discernement une situation complexe et systémique. C’est-à-dire mesurer l’état actuel sur chaque critère.
  • Se fixer un objectif de progrès. C’est-à-dire fixer les niveaux à atteindre sur chacun des critères.
  • Concevoir et emprunter la trajectoire de progrès. C’est-à-dire décider des critères prioritaires et du plan de travail sur ces critères.
  • Et enfin décider et mettre en œuvre les actions de maintien durable de ce progrès.

Du sens fort et partagé par l’ensemble des acteurs[modifier | modifier le code]

Une intention stratégique partagée [5][modifier | modifier le code]

C’est la zone de compatibilité entre les volontés profondes des acteurs. Elle prolonge des valeurs et des croyances partagées. Elle représente le but le plus haut que l’on puisse se représenter et exprimer, pris comme référence : quand l’intention est définie, les enjeux puis le projet en dépendent.

En quoi est-ce un facteur favorable ? Parce que, si, au fond, les intentions de chacun sont trop peu compatibles, alors ce qui pourrait apparaitre comme une simple mésentente lors du travail en équipe pourrait en fait être issue de divergences trop fortes sur les buts profonds de chacun.

Une perception partagée de l’écosystème[modifier | modifier le code]

C’est la perception à plusieurs de l'écosystème interne et externe. Elle croise les points de vue de chacun (intersection d’informations : confortation ou confrontation des points de vue) et/ou produit une vision élargie de l'écosystème (complémentarité des points de vue)[6].

En quoi est-ce un facteur favorable ? Parce que si cette perception n'est pas suffisamment partagée, les différences de perception contribuent à conduire à l’incompréhension par les uns des actions des autres

Des enjeux forts et partagés[modifier | modifier le code]

Les enjeux sont "ce qui se joue" dans la situation : des pertes possibles (i.e. tout ce qui peut nuire à la réalisation de l'intention) et des gains possibles (i.e. tout ce qui peut favoriser la réalisation de l'intention). Ils sont issus de la confrontation entre l'intention partagée et la perception de l'écosystème : « Il n'y a pas de vent favorable pour qui ne sait où il va ». L’intention stratégique est le port de destination. L’enjeu est de capter le vent favorable ou éviter le vent défavorable.

En quoi est-ce un facteur favorable ? Les enjeux perçus par les acteurs doivent être suffisamment forts à leurs yeux, pour les mettre en tension suffisante et ainsi déclencher une action puissante. Les enjeux perçus doivent être suffisamment partagés pour créer une action collective cohérente.

Une vision projet partagée[modifier | modifier le code]

C'est la vision d'un projet en réponse aux enjeux. Cette vision projet s’exprime par un objectif projet (mesurable, ambitieux, réaliste et sensé = un objet à construire collectivement) et d'un angle d'approche projet (l’idée clé d'atteindre l'objectif).

En quoi est-ce un facteur favorable ? Cette vision projet doit être suffisamment claire et concrète pour servir de repère cible dans l’action de chacun. Elle doit être suffisamment partagée pour rendre les acteurs co-auteurs du projet, pour accroître leur responsabilité et favoriser l’innovation sur le projet (ouvrir le champs des « comment » possibles en gardant l’œil sur l’objectif).

Des conditions sur la répartition des pouvoirs des acteurs : pouvoir individuel et collectif[modifier | modifier le code]

Une identité business et une communication fortes[modifier | modifier le code]

L'identité business de chaque acteur est l'ensemble des singularités de l’acteur communiquées par cet acteur et visibles par les autres.

En quoi est-ce un facteur favorable ? Elle doit être suffisamment forte (difficile d'être reconnu par un tiers avec une faible identité) : suffisamment claire pour être visible par les autres (de l’intérieur et de l’extérieur du groupe), suffisamment différenciée pour que l’acteur aie une chance d’être reconnu (difficile d’obtenir de la reconnaissance sans être reconnaissable), et de suffisamment de valeur aux yeux des autres pour favoriser la légitimité de l’acteur dans le groupe.

Des ressources sensées, variées et chevauchées[modifier | modifier le code]

Ce sont toutes les ressources apportées au projets : compétences métiers, ressources financières, temps etc. évaluées sur 5 dimensions : capacités d'observation, d'analyse, d'élaboration, de décision et de mise en action.

  • Sensées : collectivement nécessaires et suffisantes relativement au sens du projet.
  • Variées : les acteurs disposent de compétences suffisamment différentes les uns des autres.
  • Chevauchées : il existe des domaines de compétences communs

En quoi est-ce un facteur favorable ? Chaque acteur doit apporter des ressources suffisantes pour être légitime dans le groupe, aux yeux des autres. Variété et chevauchement sont indispensables à la fois pour disposer d'un langage partagé et pour favoriser l'intelligence collective.

Une interaction et une négociation co-constructives[modifier | modifier le code]

L’interaction co-constructive est la capacité relationnelle des co-constructeurs à communiquer entre eux de façon performante, en s’influençant mutuellement, en s’orientant dans le sens du projet : posture ouverte, capacité d’écoute et de compréhension du sens de l’autre, capacité de proposition et de valorisation de son propre sens et capacité à entrer dans une véritable relation constructive avec les autres. La négociation co-constructive est une négociation sensée (les acteurs n’oublient par pourquoi ils sont là) s’appuyant sur 1/ une capacité à gérer des rapports de forces et 2/ une capacité à favoriser la co-créativité sensée dans la négociation (i.e. pour se diriger ensemble dans le sens du projet).

En quoi est-ce un facteur favorable ? Parce que sans capacité d'interaction et de négociation co-constructive, il n’y pas d'intelligence collective et il y a des risques de conflit là où des solutions subtiles existent pourtant (les trous de souris à trouver ne seront pas trouvés). Cette interaction est fondamentale pour pouvoir embarquer les autres, faire que chacun soit co-auteur de la construction et ouvrir le champs des « comment » possibles.

Une gouvernance sensée[modifier | modifier le code]

C’est la capacité à choisir les caps intermédiaires pour se diriger vers l’objectif du projet : la capacité à décider et agir sur les plans stratégiques et tactiques de façon efficiente • Une gouvernance stratégique cohérente avec le sens donné au projet (sens partagé). • Un pilotage tactique et une évaluation des priorités tactiques cohérents avec le sens donné au projet

En quoi est-ce un facteur favorable ? Parce que une gouvernance insensée amène à prendre des décisions contre-productives au regard du sens du projet. Elle engendre l'inefficience, le surtravail, la démotivation et in fine, met en péril le projet.

Un système de reconnaissance des acteurs et des projets[modifier | modifier le code]

Une évaluation sensée des contributions[modifier | modifier le code]

C’est la mesure des contributions des co-constructeurs relativement au sens donné au projet. Une action qui va dans le sens du projet a de la valeur. une action dans un sens orthogonale au sens du projet, voire à contre–sens a une faible valeur, voire une valeur négative.

En quoi est-ce un facteur favorable ? Une évaluation insensée est une mesure non-pertinente, au sens du projet. Elle empêche d’identifier les actions et les Hommes porteurs de valeur (valeur au regard du sens du projet). Elle nuit donc aussi à toute possibilité de reconnaissance justifiée et puissante. Elle nuit également à la pertinence des actions de correction.

Une reconnaissance équitable[modifier | modifier le code]

La reconnaissance peut prendre de multiples formes (statut, salaire, promotion, visibilité, cadeau, gratitude ...). Elle s'exerce à deux échéances : pendant la construction - reconnaissance sur le chemin - et in fine - reconnaissance à la fin de la co-construction. Elle doit être cohérente avec la mesure de la valeur apportée (voir évaluation sensée de la contribution). L’articulation entre la reconnaissance sur le chemin et la reconnaissance in fine doit être acceptée par chaque acteur. Une reconnaissance est considérée comme équitable par les acteurs si ils y voient de la justesse et de la justice.

En quoi est-ce un facteur favorable ? La reconnaissance est un facteur bien souvent négligé. Ne pas reconnaître un acteur, c'est toucher directement à son sentiment d'existence. La non reconnaissance, voire parfois la dévalorisation, est le premier facteur de démotivation avec des impacts majeurs sur l'efficience de la construction et sur le bien-être des acteurs. Le manque d’équité perçue est également un facteur de démobilisation.

L’adaptation de la reconnaissance aux acteurs[modifier | modifier le code]

C'est le choix du mode de reconnaissance en fonction de l'acteur concerné : argent, statut, visibilité, autonomie, obtention de ressources, temps libre, progression de carrière etc.).

En quoi est-ce un facteur favorable ? Pour qu’un co-constructeur considère que lui et sa contribution sont reconnus, sa reconnaissance doit être exprimée par un mode qui a de la valeur à ses yeux (par exemple : sous forme de statut pour un acteur qui y voit de la valeur). La communauté d’intention (voir intention partagée) fondée sur une communauté de valeurs facilite la mise en place d’un système de reconnaissance par des modes communs, qui ont une forte valeur pour tous.

Une visualisation de la réalisation projet[modifier | modifier le code]

C’est la communication la plus visuelle possible de l'avancement projet à destination de tous les co-constructeurs et de l’extérieur, au-delà de la communication « reporting projet à des fins de pilotage »

En quoi est-ce un facteur favorable ? Parce que chaque co-constructeur doit aussi se reconnaître à travers l’avancement visible du projet auquel il concourt. Il ressent un sentiment de réalisation personnelle en voyant concrètement, lui-même, sa contribution à un édifice qui grandit. Dans des univers de plus en plus abstraits, l’avancement des projets est de moins en moins palpable. Ce qui est facilement visible par exemple dans le domaine de la construction physique (exemple : avancement du projet « pont de Millau ») l’est moins dans des univers plus virtuels ou de services, qui représentent aujourd’hui une grande part de l’activité économique des « vieux pays ».

Une plateforme collaborative « acteurs-centric » physique et/ou virtuelle[modifier | modifier le code]

La neutralité du lieu d’échanges[modifier | modifier le code]

Le lieu d’échanges est le lieu où les interactions et les négociations s’effectuent : lieu physique (salle de réunion, bureaux) ou lieu virtuel (Web 2.0). Il doit idéalement être de la plus grande neutralité. En quoi est-ce un facteur favorable ? Parce que l’existence d’un lieu d’échanges commun favorise des échanges agiles et est un premier signe d’équité et d’équilibre entre les co-constructeurs. Il doit être neutre pour que chacun des acteurs se sente dans un lieu qui appartienne à tous, pour qu’aucun des acteurs ne se sente « chez l’autre ».

Un réseau social d’entreprise[modifier | modifier le code]

C’est le lieu virtuel de co-construction. Un Réseau Social d’Entreprise (RSE) véritablement utilisé, car utilisé pour co-construire. Ce n’est pas un RSE monté pour faire vivre le RSE.

En quoi est-ce un facteur favorable ? C’est l’outil de toutes les interactions dans un projet multipartite, multi-lieu physiques.

Un référentiel de postures et méthodes[modifier | modifier le code]

Les postures et comportements co-constructives peuvent être disponibles sur un référentiel partagé, en complément de l'accompagnement obtenu. Les méthodes (projet, gouvernance etc.) doivent également être accessibles on-line.

En quoi est-ce un facteur favorable ? Bien souvent, le lieu où se trouvent les référentiels méthodes et les lieux d’échange (et donc de travail) sont disjoints. Pour qu’un référentiel fasse véritablement référence pour les co-constructeurs, il doit être aisément accessible sur le lieu de travail (virtuel ou physique).

Une capitalisation automatique des données[modifier | modifier le code]

Passer d’un univers où on s’intéresse au rangement des données à un univers où on s’intéresse à l’accessibilité et la valeur des données (l'efficience de la recherche). Au-delà des échanges inter-acteurs permis par la plateforme, les données doivent pouvoir être capitalisées de façon intelligibles en limitant au maximum les opérations humaines de rangement.

En quoi est-ce un facteur favorable ? Parce que quand on demande à un grands nombre d’acteurs de ranger correctement toutes les données, cela finit par un capharnaüm, même après injonction du management « de bien ranger régulièrement »...

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La stratégie de l'offre - Henri de Bodinat
  2. "L'économie du chaos", Christophe Laszlo, Jean-François Laugel
  3. Du management panique à l'entreprise du XXIeme siècle - Michel Crozier, Hervé Serieyx
  4. "Le sens de l'action" - Florence Allard-Poesi, Hervé Koening, Hervé Laroche, Cgristophe Roux Duport, Bénédicte Vidaillet
  5. Le sens du bien commun, Roger Nifle
  6. Stratégie Océan Bleu, W. Chan Kim, Renée Mauborgne

[[Catégorie:Économie]] [[Catégorie:Stratégie d'entreprise]] [[Catégorie:Management]] [[Catégorie:Gestion de projet]] [[Catégorie:Métier du management]] [[Catégorie:Métier des ressources humaines]] [[Catégorie:Gestion des ressources humaines]] [[Catégorie:Sociologie]]