Tilla Weinstein

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Tilla Weinstein
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Tilla Weinstein, née Savanuck (1934 - ), est une mathématicienne américaine, spécialisée en géométrie différentielle, connue pour son engagement dans la promotion des jeunes femmes en mathématiques.

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Tilla Savanuck naît en 1934, d'un père avocat new-yorkais d'origine russe et d'une mère secrétaire juridique. En 1951, elle part étudier l'anglais à l'université du Michigan pour échapper au mariage difficile de ses parents. Elle suit également les cours de mathématiques de Hans Samelson et de Raymond Louis Wilder.

À la fin de la deuxième année, en 1953, elle se marie, devient Tilla Klotz et retourne à New-York. Elle entre alors à l'université de New York dans le cursus mathématique, où elle est la seule femme. Jean van Heijenoort, un de ses professeurs, remarque son potentiel. Il la pousse à participer avec l'équipe de l'université au concours William Lowell Putnam Mathematical Competition et à suivre les cours d'analyse complexe de Lipman Bers. Ce dernier la soutient, contre l'avis du doyen de l'université, lorsqu'elle poursuit ses études alors qu'elle est enceinte[1]. Elle obtient son doctorat en 1959 ; sa thèse On G. Bol's Proof of Caratheodory's Conjecture est supervisée par Bers[2].

Carrière[modifier | modifier le code]

Avec l'aide de Bers, Weinstein est recrutée à l'université de Californie à Los Angeles. Elle est titularisée en 1966, la première femme à y obtenir un poste dans le département de mathématiques[3]. Après avoir eu deux garçons, elle divorce et se remarie en 1968 avec John Milnor, professeur et récemment divorcé également. Elle doit démissionner de son poste durement gagné pour le suivre dans son déménagement à l'Est des États-Unis. Elle occupe alors une succession de postes temporaires, notamment au Boston College en 1969. Quand son mari est recruté à Princeton, elle décide à trouver un emploi stable dans le secteur. En 1970, elle est engagée comme responsable du département de mathématiques du Douglass College, l'annexe féminine de l'université Rutgers[4]. Elle s'engage dans le mentorat et la promotion des jeunes femmes en mathématiques[5].

Ses domaines de recherches évoluent au cours de sa carrière. Elle commence par s'intéresser aux surfaces de Riemann et aux cartes quasi-conformes puis s'oriente plus tard aux surfaces de Lorentz sur lesquelles elle publie un ouvrage en 1996[6],[7].

Pendant sa carrière, elle est professeur invitée à la NYU, au MIT, à l'Institute for Advanced Study de Princeton, à l'University of Maryland, au CUNY Graduate Center et au Mathematical Sciences Research Institute de Berkeley. Elle est membre de l'Association for Women in Mathematics, de la Mathematical Association of America et de l'American Mathematical Society[8].

En 1992, elle épouse Kive Weinstein. Elle prend sa retraite en 2000 et meurt le d'une hémorragie cérébrale à Reno au Nevada[9].

Le prix Tilla Weinstein est décerné par le département de mathématiques de Rutgers en son honneur[10].

Publications[modifier | modifier le code]

Wenstein publie durant sa carrière 46 articles de recherches, livres ou conférences sous ses trois noms de femme mariée : Till Klotz, Tilla K. Minor et Tilla Weinstein[5], dont :

  • Klotz, Tilla; Sario, Leo (1965), Existence of complete minimal surfaces of arbitrary connectivity and genus, Proceedings of the National Academy of Sciences, 54(1): 42–44[11]
  • Milnor, Tilla Klotz (1972), Efimov's theorem about complete immersed surfaces of negative curvature, Advances in Mathematics, 8 (3): 474–543
  • Milnor, Tilla Klotz (1982), Characterizing harmonic immersions of surfaces with indefinite metric, Proceedings of the National Academy of Sciences, 79 (6): 2143–2144[12]
  • Milnor, Tilla Klotz (1983), Harmonic maps and classical surface theory in Minkowski 3-space, Transactions of the American Mathematical Society, 280 (1): 161–185
  • Weinstein, Tilla (1996), An introduction to Lorentz surfaces, Berlin: De Gruyter

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Reuben Hersh et Vera John-Steiner, Loving and Hating Mathematics : Challenging the Myths of Mathematical Life, Princeton University Press, , 432 p. (ISBN 978-1-4008-3611-6, lire en ligne)
  2. Tilla Weinstein (Klotz), Mathematics Genealogy Project, https://mathgenealogy.org/id.php?id=6190
  3. (en) Margaret Anne Marie Murray, Women Becoming Mathematicians : Creating a Professional Identity in Post-World War II America, MIT Press, , 277 p. (ISBN 978-0-262-63246-1, lire en ligne)
  4. « A History of Mathematics at Rutgers », sur sites.math.rutgers.edu (consulté le )
  5. a et b « History of Women in Rutgers Mathematics », sur sites.math.rutgers.edu (consulté le )
  6. (en) Tilla Weinstein, An introduction to Lorentz surfaces, , 213 p. (ISBN 978-3-11-014333-1, OCLC 246790571, lire en ligne)
  7. « Mathematics Department - Spring 2001 Newsletter », sur sites.math.rutgers.edu (consulté le )
  8. (en) Amy Cohen, « DEATH OF TILLA WEINSTEIN », sur www.math.rutgers.edu, (consulté le )
  9. (en) « Tilla Weinstein - Obituary », sur www.legacy.com (consulté le )
  10. « Awards, Prizes, Scholarships », sur www.math.rutgers.edu (consulté le )
  11. Tilla Klotz et Leo Sario, « EXISTENCE OF COMPLETE MINIMAL SURFACES OF ARBITRARY CONNECTIVITY AND GENUS* », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 54, no 1,‎ , p. 42–44 (ISSN 0027-8424, PMID 16591288, lire en ligne, consulté le )
  12. T. K. Milnor, « Characterizing harmonic immersions of surfaces with indefinite metric », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 79, no 6,‎ , p. 2143–2144 (ISSN 0027-8424, PMID 16593177, DOI 10.1073/pnas.79.6.2143, lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]