Théorème de Stolz-Cesàro

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

En mathématiques, le théorème de Stolz-Cesàro établit une condition suffisante d'existence de limite d'une suite. Un cas particulier de cette version discrète de la règle de l'Hôpital[1] est le lemme de Cesàro.

Son nom vient des mathématiciens Otto Stolz[2] et Ernesto Cesàro[3].

Énoncé[modifier | modifier le code]

Soient (un) et (vn) deux suites réelles, se trouvant dans l'un des deux cas suivants[4],[5] :

  • (cas 0/0) : (vn) strictement décroissante, ;
  • (cas ∙/∞)[6] : (vn) strictement croissante et .

L'énoncé reste vrai si un et sont des nombres complexes ou, plus généralement, des éléments d'un espace vectoriel normé[7].

Reformulation[modifier | modifier le code]

En posant an = un – un–1 et bn = vn – vn–1 dans le cas ∙/∞ et an = un – un+1 et bn = vn – vn+1 dans le cas 0/0, l'énoncé devient[8] :

Soient (an) et (bn) deux suites réelles, avec bn > 0, et telles que

  • (Cas 0/0) : si les séries an et bn convergent alors
  • (Cas ∙/∞) : si bn diverge alors

Exemples[modifier | modifier le code]

Voici deux applications du cas ∙/∞.

  • Le lemme de Cesàro s'obtient en posant bn = 1.
  • Soit α > 0. Sachant queen posanton trouve[9] :
    (Pour α entier, il s'agit du coefficient dominant du polynôme de la formule de Faulhaber.)

Généralisations du cas ∙/∞[modifier | modifier le code]

  • Soient (an) et (bn) deux suites réelles, avec bn > 0 et bn = +∞. Alors, les limites inférieure et supérieure de (an/bn) encadrent celles de la suite des quotients de sommes partielles des deux séries[10] :
  • Soient pn, k (n, k ∈ ℕ) des réels positifs tels que
    et st la transformation linéaire sur les suites bornées définie par
    Une condition nécessaire et suffisante pour que cette transformation soit régulière, c'est-à-dire pour qu'elle vérifie
    est[11] :
    Dans le cas triangulaire inférieur, c'est-à-dire lorsque pn, k = 0 dès que k > n, la transformation s'étend aux suites non bornées, et si la condition de régularité est satisfaite alors l'implication (✻) est encore vraie pour ℓ = ±∞.
Le cas ∙/∞ s'en déduit, en posant[12]

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Stolz–Cesàro theorem » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) Gabriel Nagy, « The Stolz-Cesaro Theorem », , donne d'ailleurs une démonstration séquentielle de la seconde généralisation de la règle de l'Hôpital, à l'aide du cas ∙/∞ du théorème de Stolz-Cesàro.
  2. (de) O. Stolz, Vorlesungen über allgemeine Arithmetik : nach den neueren Ansichten, Leipzig, Teubners, (lire en ligne), p. 173-175.
  3. E. Cesaro, « Sur la convergence des séries », Nouvelles annales de mathématiques, 3e série, vol. 7,‎ , p. 49-59 (lire en ligne).
  4. (en) Ovidiu Furdui, Limits, Series, and Fractional Part Integrals, Springer, (lire en ligne), p. 263-266.
  5. (en) A. D. R. Choudary et Constantin P. Niculescu, Real Analysis on Intervals, Springer, (lire en ligne), p. 59-61.
  6. (en) Marian Mureşan, A Concrete Approach to Classical Analysis, Springer, (ISBN 978-0-387-78932-3, lire en ligne), p. 85.
  7. (en) Constantin Costara et Dumitru Popa, Exercises in Functional Analysis, Springer, (lire en ligne), p. 348, mentionnent le cas ∙/∞ pour un espace vectoriel normé.
  8. Pour une démonstration du théorème sous cette forme, voir par exemple le chapitre « Théorème de Stolz-Cesàro » de la leçon sur les séries sur Wikiversité.
  9. (en) George Pólya et Gábor Szegő, Problems and Theorems in Analysis, vol. 1, (DOI 10.1007/978-3-642-61983-0_2) (réimpr. de l'éd. de 1978, révisée et traduite de (de), Aufgaben und Lehrsätze aus der Analysis, Springer, Berlin, 1925), Pt. I, ex. 71, p. 17 et 192.
  10. Pour une démonstration, voir par exemple Nagy 2007 ou le chapitre « Théorème de Stolz-Cesàro » de la leçon sur les séries sur Wikiversité.
  11. Pólya et Szegő 1998, Pt I, ex. 80 p. 19 et 194. L'exercice préliminaire 66, p. 16 et 191, traite du cas triangulaire. Dans la partie III, l'exercice 44, p. 111 et 307-308, concerne un cas triangulaire plus général, où les pn, k ne sont plus des réels positifs mais des complexes. Pour le cas complexe non triangulaire, voir (de) J. Schur, « Über lineare Transformationen in der Theorie der unendlichen Reihen », J. reine angew. Math., vol. 151,‎ , p. 79-111 (lire en ligne) et (pl) Hugo Steinhaus, « Kilka słów o uogólnieniu pojęcia granicy », Prace Matematyczno-Fizyczne, vol. 22, no 1,‎ , p. 121-134 (lire en ligne).
  12. Pólya et Szegő 1998, Pt. I, ex. 70, p. 16-17 et 192.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :