Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs

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Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs
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Le Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs (SIT) est un syndicat genevois qui rassemble des travailleurs de toutes branches et secteurs professionnels.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les deux premiers syndicats chrétiens de Genève, celui des employés de banque et de bureaux, et celui des travailleuses de l'aiguille (couturières, etc.) sont créés en , puis regroupés au sein de la Fédération des syndicats chrétiens de Genève en 1923 avec d'autres nouvellement créés.

Dans les années 1930, la FSCG, comme d'autres syndicats chrétiens des cantons latins, préconise la doctrine du corporatisme. Entre 1931 et 1947, elle cherche à la mettre en pratique avec des organisations patronales au sein de la Fédération genevoise des corporations[1]. Cette doctrine sera abandonnée après la guerre, tant à cause de son inadaptation au système économique moderne que de son aspect infréquentable (le fascisme se réclamait aussi du corporatisme)[2].

La FSCG va alors se rapprocher du mouvement ouvrier "social-démocrate" et des partis de gauche (tout en maintenant son indépendance politique) : lancement d'initiatives en commun, participation au 1er mai unitaire, création du Rassemblement pour une politique sociale du logement.

La FSCG participe dans les années 1970 et 1980 d'un mouvement de "rénovation syndicale" qui vise à rendre les syndicats davantage combattifs et plus proches des travailleurs.

En 1985, après de longs débats, la Fédération des syndicats chrétiens de Genève décide une nouvelle fois de changer de nom. C'est la troisième fois. Mais celle-ci sera la plus radicale puisqu'il s'agit d'enlever la référence chrétienne du nom du syndicat, comme l'avait fait en France la CFTC en 1964. La FSCG devient donc le SIT[3].

La volonté marquée d'une organisation interprofessionnelle est à cette époque originale en Suisse, puisque c'est seulement depuis les années 2000 que des regroupements de nature multi-professionnelle se font, pour prendre en compte la mobilité sectorielle des salariés. Il a la particularité d'être un des rares syndicats à regrouper des salariés des secteurs privé et public[4].

Secteurs du SIT[modifier | modifier le code]

Les membres du SIT sont répartis en différents secteurs :

  • Terre : agriculture, parcs et jardins ;
  • Construction et entretien : gros et second œuvre, contremaîtres, techniciens, métallurgie du bâtiment, nettoyage ;
  • Industries : métallurgie, horlogerie, garages, chimie, textile, tabacs ;
  • Commerce et services : vente, boulangerie, coiffure et esthétique, gardiennage, alimentation, finance-assurances-banques, habillement, transports, taxis, arts graphiques, organisations internationales, immeubles ;
  • Hôtellerie, restauration et économie domestique : hôtellerie-restauration, économie domestique ;
  • Santé : hospitaliers, aide à domicile, santé privée, assistantes dentaires, EMS ;
  • Secteurs publics et subventionnés : administrations cantonale et municipales, social, petite-enfance, enseignement public, parascolaire, régies publiques, personnel fédéral ;
  • Syndicat des retraités

Actions à Genève[modifier | modifier le code]

Le SIT intervient lorsque les droits des travailleurs sont bafoués et les obligations d'une entreprise non respectées. Par exemple, le Sit convoque la presse devant le siège d'une entreprise dont des ouvriers n'ont pas été payés[5],[6]. Le SIT a obtenu pour les travailleuses domestiques un contrat de travail type reconnu par les autorités du canton de Genève et une assurance perte de gain (APG)[7]. Le SIT défend les droits des travailleuses domestiques[8] notamment celles qui sont sans papiers[9] et se positionne contre la traite des êtres humains[10]

En 2000 le SIT lance une campagne cantonale pour un salaire minimum de 3000 francs suisses[11].

Durant la pandémie de Covid-19 les travailleuses domestiques ont fait face à une précarité accrue, le syndicat œuvrant pour faire connaitre leurs droits[12],[8]. Le SIT a également transmis au conseil d'état une revendication d'allocation forfaitaire temporaire de 3300 francs suisses mensuels pour pallier la perte de revenues liés à la baisse de leurs activités durant la pandémie[13].

Actions internationales[modifier | modifier le code]

La « Commission de solidarité internationale » du SIT agit sur le plan international et local dans un but de progrès et de justice sociale. La Commission appuie des organisations et syndicats du Sud, afin qu’ils aient les moyens de faciliter et financer des actions pour de meilleures conditions de vie et de travail. Des membres du SIT assurent des tâches de projets et de suivi en partenariat avec des associations et des syndicats en Afrique[14].

Publications[modifier | modifier le code]

SIT-Info, journal[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Philippe Chenaux, « De la loi Le Chapelier ou néo- corporatisme : les origines proches et lointaines de la FPV » p. 36, in Liberté économique et responsabilité sociale, Centre patronal, Lausanne, 2004
  2. Voir mémoire de licence de Dominique von Burg "Le mouvement chrétien social dans le canton de Genève: 1936-1949", Université de Fribourg, 1969 [1]
  3. « Cahier n°36. Foi de militant·e·s! Engagement et valeurs chrétiennes » [PDF], sur AÉHM0, (consulté le )
  4. Voir la page de la CGAS. Les autres grands syndicats sont Unia (privé), Syna (privé) ainsi que le SSP/VPOD (services publics). Les autres syndicats sont spécifiques à un petit nombre de branches professionnelles, à part dans les canton du Tessin et deu Valais.
  5. « A Genève, une société temporaire mise en cause pour ses «pratiques douteuses» », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  6. Vincent Nicolet, « Le plus gros chantier du canton de Genève voit des salaires impayés - Le Temps », Le Temps (quotidien suisse),‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  7. Organisation internationale du Travail, Un travail décent pour les travailleuses et travailleurs domestiques : Manuel à l’usage des syndicalistes pour promouvoir la convention n° 189 de l’OIT et organiser les travailleuses et travailleurs domestiques, Genève, Bureau international du Travail, (ISBN 978-92-2-226118-5, lire en ligne)
  8. a et b Chams Iaz, « Les travailleurs et travailleuses domestiques laissés à eux-mêmes et à plus de précarité - Le Temps », Le Temps (quotidien suisse),‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  9. « Les Invisibles - Mirella Falco, secrétaire syndicale: "Les victoires, on les savoure une demi-minute », sur rts.ch, (consulté le )
  10. Nathalie Gerber McCrae, « L’exploitation d’êtres humains, ce fléau », sur Le Courrier, (consulté le )
  11. N. M., « Coup de force des syndicats genevois chez un maraîcher - Le Temps », Le Temps (quotidien suisse),‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  12. « Les employées de maison victimes collatérales du Covid | GHI - Le Journal indépendant des Genevois », sur www.ghi.ch (consulté le )
  13. Maria Pineiro, « 3300 fr. demandés pour les femmes de ménage » Accès libre, sur 20 minutes, (consulté le )
  14. « SIT (Commission de la solidarité internationale du Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs) | Fédération genevoise de coopération FGC », sur www.fgc.ch, (consulté le )
  15. « SYNDICAT INTERPROFESSIONNEL DE TRAVAILLEUSES ET TRAVAILLEURS », sur Hospice général (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]