Simon Gruget

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Simon Gruget
Buste de l'abbé Grujet dans l'église de la Trinité d'Angers.
Biographie
Naissance
Décès
(à 88 ans)
Angers, France
Nationalité
Activité

Simon Jean Gruget, né le à Beaupréau, mort le à Angers, curé de l'église de la Trinité d'Angers, est un prêtre non-assermenté, qui refusa de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur les persécutions révolutionnaires en Anjou pendant celle-ci.

Biographie[modifier | modifier le code]

Simon Gruget nait à Beaupréau, il est baptisé le lendemain, comme c'est la coutume à l'époque, dans l'église paroissiale avec pour marraine Catherine Gruget, sa sœur, et pour parrain Simon Pineau. Il est le fils de Julien Gruget et de Jeanne-Rose Herbert[1],[2]

Il est vicaire à la l'église de la Trinité d'Angers le , puis curé du au .

Réfractaire au serment constitutionnel, il est remplacé le [3]. L'abbé Gruget vit clandestinement, pendant toute la Révolution, à Angers où il continue son ministère[4].

Simon Gruget a raconté dans son journal ce qu'il voyait place du Ralliement, de sa fenêtre : « L'instrument fatal était assez près de moi pour que je puisse non seulement le voir. Mais encore donner l'absolution à tous ceux qui étaient condamnés à mort. J'entendais les cris ou plutôt les hurlements qu'on faisait à chaque tête qui tombait. Et je voyais les chapeaux qu'on levait en l'air aux cris de « Vive la République ! » en signe d'approbation »[5]. L'abbé Gruget notait chaque jour les événements dont il était témoin ; il rédigea un journal dont les fragments subsistants (1794-1795) seront publiés dans la « Revue de L'Anjou » et font l'objet d'une impression en 1993[6].

Après le Concordat, l'abbé Gruget se consacra à la restauration des écoles.

Un monument contenant le cœur de l'abbé fut érigé à sa mémoire dans l'église de la Trinité par souscription à la fin de l'année 1840. Il est constitué d'une haute et large pierre en marbre noir incrustée dans le mur portant l'urne, surmontée d'une croix, avec un bas relief en marbre blanc représentant « la Religion et la Charité » surmonté d'un buste qui est l'œuvre du sculpteur Walter[7], qui s'était inspiré d'un portrait de Simon Gruget fait en 1835 par Beaumont.

En 1869, sur proposition du maire René Montrieux, le conseil municipal d'Angers décide de nommer une rue à son nom : la rue de l'Abbé Gruget, ancienne rue des Fossés, dans le quartier de la Doutre[8]. L'ancienne rue de l'Hôpital du quartier de Gonnord à Valanjou, aujourd'hui Chemillé-en-Anjou, porte également son nom[9]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Mémoires et journal de l'abbé Gruget, curé de la Trinité d'Angers. Revue de l'Anjou. Publié par E. L. et annoté par E. Queruau-Lamerie[10], 1900.
  • Les fusillades du Champ des martyrs, mémoire rédigé en 1816 par l'abbé Gruget, publié et annoté par E. Queruau-Lamerie[11], 1892.
  • Histoire de la constitution civile du clergé en Anjou, publiée par les soins de François Uzureau, Paris, Picard et Angers Siraudeau, 1905[6].

Source[modifier | modifier le code]

  • Dictionnaire historique de Maine-et-Loire, Célestin Port. Gruget (l'abbé Simon-Jean), version révisée p. 263. (G-GUY).1978[12].
  • Portais, Charles-Louis-Théophile, L'abbé Gruget, curé de la Trinité d'Angers, sa paroisse, son diocèse, son temps, 1751-1840 : chanoine Portais ; ouvrage précédé d'une lettre de S. G. Mgr Mathieu, Germain et G. Grassin (Angers), (lire en ligne), p. 622.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Simon-Jean Gruget sur Geneanet.
  2. sur archinoe.fr.
  3. L'Anjou historique 1er octobre 1924 p. 229 (lire en ligne sur Gallica).
  4. « Notice descriptive - Mémoires et journal de l'abbé Gruget », sur vendee.fr.
  5. Simon Gruget cité par le Dictionnaire des saints et grands témoins du christianisme de Jean-Robert Armogathe et André Vauchez, CNRS, (ISBN 9782271128973) 1418 pages p. 822.
  6. a et b Mautouchet P.-R., Revue d'histoire moderne et contemporaine - Volume 7 Numéro 3 : Histoire de la Constitution civile du clergé en Anjou, (lire en ligne), p. 214-217.
  7. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture et gravure des artisres vivants, Vinchon fils, imprimeur des musées royaux, (lire en ligne), p. 247.
  8. Portais, Charles-Louis-Théophile, L'abbé Gruget, curé de la Trinité d'Angers, sa paroisse, son diocèse, son temps, 1751-1840 : chanoine Portais ; ouvrage précédé d'une lettre de S. G. Mgr Mathieu, Germain et G. Grassin (Angers), (lire en ligne), p. 622.
  9. Sur adresse.data.gouv.fr.
  10. Gruget, Simon (1751-1840), Mémoires et journal de l'abbé Gruget publié par E. L. ; (Reprod.) et annotés par E. Queruau-Lamerie, Germain et G. Grassin (Angers), (lire en ligne).
  11. Gruget, Simon (1751-1840), Les fusillades du Champ des martyrs, Germain et G. Grassin (Angers), (lire en ligne).
  12. Dictionnaire historique de Maine-et-Loire, (lire en ligne), Grujet - version revisée G-GUY, page 263.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]