Shaista Suhrawardy Ikramullah

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Shaista Suhrawardy Ikramullah
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 85 ans)
KarachiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Mohammed Ikramullah (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Salma Sobhan (en)
Sarvath al-Hassan (en)
Naz Ikramullah (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique

Bégum Shaista Suhrawardy Ikramullah () était une femme politique, diplomate et auteure pakistano-bengali[1]. Elle fut la première femme musulmane à obtenir un doctorat à l'université de Londres. Elle est ambassadrice du Pakistan au Maroc de 1964 à 1967, et ainsi que déléguée à l'ONU.

Famille et éducation[modifier | modifier le code]

Ikramullah est née sous le nom de Shaista Akhtar Banu Suhrawardy[2]. Sa mère est la petite-fille de Nawab Abdul Latif et son père est le politicien Hassan Suhrawardy[1].

Elle étudie au Loreto College à Calcutta[3]. Elle fait sa thèse de doctorat à l'université de Londres, thèse intitulée Development of the Urdu Novel and Story, qui est une enquête critique de la littérature ourdou[4]. Elle devient alors la première femme musulmane à obtenir un doctorat de cette université[5].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Après son mariage, elle est l'une des premières femmes indiennes à se d'abandonner la pratique de la purdah, qui consiste pour les femmes à se cacher des yeux des hommes[1]. C'est Muhammad Ali Jinnah qui l'inspire à prendre cette décision radicale[1]. Elle devient alors une cheffe de file de la Muslim Women Student's Federation (Fédération des étudiantes musulmanes) et du sous-comité féminin de la Ligue musulmane[1].

En 1945, elle est invitée par le Gouvernement de l'Inde à assister à la Pacific Relations Conference. Jinnah l'a convainc de refuser l'offre, car il voulait y aller en tant que représentant de la Ligue musulmane et parler en son nom[6].

Elle est élue à l'Assemblée constituante indienne en 1946, mais abandonne le siège comme tous les autres représentants de la Ligue musulmane[7].

Elle est l'une des deux femmes élue à l'Assemblée constituante du Pakistan en 1947[4].

Elle est également déléguée pour le Pakistan à l'Organisation des Nations Unies, et a travaillé sur la Déclaration universelle des droits de l'Homme (1948) et la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (1951)[8],[7],[3].

Elle est ambassadrice du Pakistan au Maroc de 1964 à 1967[4].

Publications[modifier | modifier le code]

Elle a écrit pour Tehzeeb-e-Niswan et Ismat, deux magazines féminins en ourdou, et plus tard, a écrit pour des journaux de langue anglaise[1]

En 1950, sa collection d'histoires courtes, appelée Koshish-e-Natamaam est publiée[9]. En 1951, son livre Letters to Neena est publié ; c'est une collection de dix lettres prétendument écrites aux Indiens, qui sont personnifiés par une femme du nom de Neena[10]. Le vraie Neena est sa belle-mère[10].

Après la Partition des Indes, elle écrit à propos de l'Islam pour le gouvernement, et ces essais sont publiés en Beyond the Veil (1953)[1]. Son autobiographie, From Purdah to Parliament (1963) est son écrit le plus connu ; elle le traduit elle-même en ourdou pour le rendre plus accessible[11]. En 1991, son livre Huseyin Shaheed Suhrawardy: A Biography, à propos de son oncle, est publié[11]. Elle est également l'une des huit auteurs de l'ouvrage Common Heritage (1997), à propos de l'Inde et du Pakistan[12]

Dans ses derniers jours, elle complète une traduction en anglais de Mirat ul Uroos et un volume en ourdou sur Kahavat aur Mahavray[13]. En 2005, sa collection de proverbes de femmes et d'expressions idiomatiques en Ourdou, appelée Dilli ki khavatin ki kahavatain aur muhavare, est publiée à titre posthume[1]. Elle a également écrit Safarnama, en Ourdou.

Mariage et enfants[modifier | modifier le code]

Elle épouse Mohammed Ikramullah en 1933[14]. Ils ont ensemble quatre enfants [15]:

Mort et hommage[modifier | modifier le code]

Elle meurt le , à Karachi, à l'âge de 85 ans[3]. En 2002, le gouvernement Pakistanais lui décerne la plus haute distinction civile à titre posthume, Nishan-i-Imtiaz[16].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h (en) Bonnie G. Smith, The Oxford Encyclopedia of Women in World History, Oxford (GB)/New York, Oxford University Press, , 528– (ISBN 978-0-19-514890-9, lire en ligne)
  2. « jordan2 », Royalark.net (consulté le )
  3. a b et c « NCRI Women's Committee - Women in History - 22 July », Women.ncr-iran.org (consulté le )
  4. a b et c Begum Shaista Ikramullah, Story of Pakistan, Retrieved 21 July 2106
  5. Muneeza Shamsie, And the World Changed : Contemporary Stories by Pakistani Women, Feminist Press at CUNY, , 6– (ISBN 978-1-55861-931-9, lire en ligne)
  6. « Paktribune »
  7. a et b Sources of Indian Traditions : Modern India, Pakistan, and Bangladesh, Columbia University Press, , 574– (ISBN 978-0-231-51092-9, lire en ligne)
  8. Status of the Convention
  9. Aamer Hussein, « COLUMN: Forgotten literary past »,
  10. a et b (en) M. Reza Pirbhai, Fatima Jinnah : Mother of the Nation, Cambridge, Cambridge University Press, , 143– (ISBN 978-1-107-19276-8, lire en ligne)
  11. a et b « Begum Shaista Ikramullah - Former First Female Representative of the first Constituent Assembly of Pakistan »,
  12. Muḥammad ʻAlī Ṣiddīqī et Shaista Suhrawardy Ikramullah, « Common Heritage », Oxford University Press,
  13. « Begum Shaistadate=mai 2017 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  14. Nayantara Pothen, Glittering Decades : New Delhi in Love and War, Penguin Books Limited, , 218– (ISBN 978-81-8475-601-2, lire en ligne)
  15. Muhammad Ikramullah, « Doc Kazi’s collection by Muhammad Ikramullah », (consulté le )
  16. Shaista S. Ikramullah: 1915-2000. (2008). Pakistan Horizon, 61(1/2), 27-28. Retrieved from https://www.jstor.org/stable/23726002

Liens externes[modifier | modifier le code]