Poule de Polverara

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Poule de Polverara
Poule blanche
Poule blanche
Région d’origine
Région Vénétie Vénétie
Caractéristiques
Plumage noir, blanc
Ponte
Poids des œufs min. 50g

Le poule de Polverara, ou poule de Schiatta, est une race ancienne de poule originaire de Vénétie dans l'aire de Polverara (province de Padoue).

Histoire[modifier | modifier le code]

La poule de Polverara prend son nom de Polverara, bourgade de la région rurale de la Saccisica en Vénétie. Son histoire ancienne est imprécise, ainsi que ses rapports avec la race padoue (au plumage et à la huppe caractéristiques). La polverara est une volaille plus grande, avec une huppe plus petite et surtout une barbe. L'on ne sait pas si la padoue dérive de la polverara, ou bien si la polverara dérive de la padoue[1].

Au moins deux sources traitent de poules à huppe du temps des Romains, il s'agit de deux statuettes en marbre de poules huppées, conservées à la Sala degli Animali du musée du Vatican, issues de la collection d'Alessandro Ghigi (acquises en 1927) et datant du premier ou du deuxième siècle av. J.-C.[2]; de plus un crâne de poulet, trouvé en Angleterre à West Hill, près d'Uley dans le Gloucestershire, montre la hernie cérébrale caractéristique d'une race huppée et date du IVe siècle[3].

La première mention écrite de la poule de polverara est de Bernardino Scardeone (1478-1554) qui écrit de la Saccisica: « Cette région est ... fameuse pour l'abondance de ses poulets d'une taille remarquable, en particulier dans le village de Polverara »[4]. Alessandro Tassoni (1565-1635), dans sa parodie de poème héroïque, La Secchia Rapita (1622), évoque « ... Polverara, qui est le royaume des coqs »[5].

Un tableau de Giovanni Agostino Cassana (1658-1720) conservé aux Musei Civici degli Eremitani de Padoue, montre une femme filant dans un paysage rural, entourée d'animaux domestiques, dont une poule blanche huppée qui ressemble fort à une poule de race polverara[6].

À la fin du XIXe siècle, la race est en déclin, car il y a trop de mélanges avec d'autres races[7]. Malgré les efforts d'éleveurs de préserver cette race, et malgré l'institution en 1925 de la part de la commune de Polverara d'un prix annuel de 300 lires attribué au meilleur éleveur[8], la chute numérique se poursuit tout au long du XXe siècle. Cette race rustique, qui ne s'adapte pas aux exigences de l'élevage intensif prôné à partir des années 1950, tombe à moins de dix sujets[9], jusqu'à ce que dans les années 1980 des éleveurs fassent tout leur possible pour la reconstituer[10]. Le pionnier en la matière est un éleveur du nom de Bruno Rossetto, qui pendant cinquante ans reconstitue la race grâce à des sujets acquis en 1954[11]. Elle finit par être inscrite en 1996 au standard officiel de la Federazione Italiana Associazioni Avicole, qui a autorité sur l'élevage de volaille en Italie[12]. De plus, cette race est placée maintenant sous la protection de la Communauté européenne[9].

Cependant les effectifs demeurent peu nombreux. Une étude publiée en 2007 recensait alors environ 1 200 sujets dont 300 coqs[13].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Seules deux couleurs sont reconnues pour la polverara : le blanc et le noir. La variété noire est d'un noir profond avec des reflets vert foncé; les pattes sont couleur d'ardoise verdâtre, le bec est foncé avec des lignes noires. La variété blanche est d'un blanc pur, avec des pattes vert pâle et un bec jaune rosâtre. Sa peau est blanche. La huppe est petite et bien droite, la crête est très réduite avec des petites dents en forme de V. Cette race est huppée avec une barbe et des favoris. Les caroncules sont petites, les oreillons moyens et de couleur blanche. Les coqs pèsent entre 2,5 et 2,8 kg, les poules entre 1,8 et 2,1 kg. Les coquilles d'œufs sont blanchâtres et pèsent au moins 50g. Le diamètre des bagues est de 18 mm pour les coqs et de 16 mm pour les poules[1].

Élevage[modifier | modifier le code]

La polverara est une race à deux fins. Elle apprécie l'élevage à l'air libre et s'adapte difficilement au confinement. Elle aime se percher dans les branches. Les coqs peuvent atteindre facilement 3 kg. les poules pondent au moins 150 œufs par an, mais sont de piètres couveuses. C'est pourquoi il est nécessaire à cet effet de prévoir une poule (ou une dinde) couveuse d'une autre race, ou bien un incubateur. Sa chair est plus foncée que celle d'autres races, elle est délicate et savoureuse[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (it) Atlante delle razze di Polli - Razze italiane: Polverara, Atlas des races de poule : la polverara.
  2. (it) Alessandro Ghigi, Genetica e morfologia dell'ernia cerebrale di alcune razze di polli in Commentationes, vol. VI, 1:[223]-383, in Civitate Vaticana: Pontificia Accademia delle scienze, 1942.
  3. (en) Don Brothwell, Roman evidence of a crested form of domestic fowl, as indicated by a skull showing associated cerebral hernia Journal of Archaeological Science 6: 3 septembre 1979, pp. 291–293 (accès payant)
  4. (la) Bernardino Scardeone, Bernardini Scardeonii, canonici Patavini, De antiqvitate vrbis Patavii, & claris ciuibus Patauinis, libri tres, in quindecim classes distincti. Eivsdem appendix De sepvlchris insignibvs exterorvm Patavii iacentivm ... Baseleae, apvd Nicolaum Episcopium iuniorem, 1560, p.17 « Hujus territorium frumento et lino est exuberantissimum, et gallinarum mirae magnitudinis copia supra modum nobilitatum: praesertim in pulverario pago ipsi oppido propinquo ».
  5. (it) Alessandro Tassoni, La secchia: Poema eroicomico d'Androvinci Melisone. Con gli argomenti del can. Alber. Baris. Aggiuntoui in ultimo il primo canto de l'oceano del medesimo autore Paris, 1622. (1830 edition, p.136) « ... Polverara, dov'è il regno de' galli e la sementa famosa in ogni parte ».
  6. (it) La gallina Polverara ai Musei Civici Eremitani Polverara: Notiziario dell’Amministrazione Comunale, n°. 15, juillet 2007.
  7. (it) Andrea Gloria, Il territorio padovano illustrato, vol. III, 1862,) Padoue.
  8. (it) Municipio di Polverara: Verbale di deliberazione comunale, 20 novembre 1925, page 1 « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), page 2 « Copie archivée » (version du sur Internet Archive).
  9. a et b (it) M. Ferasin ; A; Candian; S. Sisto; A. Scudeller; L. Causin; N. Ormenese; E. Burigana et S. Zuanetto, Carni e frattaglie fresche e loro preparazione « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), in Atlante dei prodotti tradizionali agroalimentari del Veneto, 2006, pp. 29-104. Veneto Agricoltura. p. 54.
  10. (it) Alessio Zanon, Polverara, Il Pollaio del Re.
  11. (it) Il Gazzettino di Padova, 25 juin 1995, interview de Bruno Rossetto par Franco Holzer
  12. (it) FIAV (1996) Standard Italiano delle razze avicole. Casatenovo, Lecco: Tipografia Artigiana.
  13. (de) A. Spalona; H. Ranvig, K. Cywa-Benko, A. Zanon, A. Sabbioni, I. Szalay, J. Benková, J. Baumgartner et T. Szwaczkowski, Populationsgrößen in Erhaltungszuchtprogrammen für einheimische Hühnerrassen in ausgewählten Ländern Europas Archiv für Geflügelkunde, 2007, 71 (2). pp.49–55. Stuttgart: Eugen Ulmer. ISSN 0003-9098
  14. (it) La gallina razza Polverara, Comune di Polverara.

Liens externes[modifier | modifier le code]