Plumatella emarginata

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Plumatella emarginata est l’une des 94 espèce de bryozoaire d'eau douce (74 espèces de phylactolaemates et 20 gymnolaemates selon les données revues par JA Massard & G Geimer en 2008[1]) au sein de la famille des Plumatellidae. Cette espèce a été décrite en 1844 par le zoologiste australien Francis George Allman Barnard (1857-1932)[2].
L’espèce ne peut pas être identifiée facilement. Les critères d’identifications sont la taille, la forme et les motifs de ses propagules (statoblastes).

Dénomination[modifier | modifier le code]

  • Son nom de genre (Plumatella) provient du fait que, vu de près, ses polypes donnent à une colonie dense un aspect « plumeux » ;
  • Son nom d'espèce est « emarginata»

Identification taxonomiques[modifier | modifier le code]

L’espèce ne peut être identifiée facilement.

Les critères d’identifications sont a taille et forme des flottoblastes (statoblastes à anneau flottant) qui doivent être observés au microscope optique ou au microscope électronique.

Biologie[modifier | modifier le code]

Il s'agit d'un organisme filtreur qui se nourrit en prélevant dans le courant de minuscules particules alimentaires (plancton, microdébris...)[3]. Il est capable de croissance rapide, au point d'obstruer des conduites d'eau en étant alors sources de mauvaises odeur[3]. Cette espèce semble souvent en Inde associé à des diverses espèces de plantes et notamment aux characées (Chara spp)[3].

Diverses espèces de bactéries et algues peuvent croître sur son zoarium, le bryozoaire devenant alors aussi un hôte pour divers invertébrés aquatiques[3].

il a été noté par Callaghan & Karlson en 2002 que cette espèce, de manière surprenante est capable d'entrer en dormance en été alors que le moment est a priori propice pour une expansion de la colonie. Cette capacité pourrait en fait être un trait biologique sélectionné par l'évolution car utile dans certaines circonstances (pression de prédation plus élevée en été, par exemple en présence de l'écrevisse Orconectes limosus qui peut en été se nourrir sur les colonies vivantes de P. emarginata[4]).

La « germination » peut être chez cette espèces asychrone et densité-dépendante[5].

Génétique[modifier | modifier le code]

Malgré des distinctions morphologiques bien documentées, de nombreux auteurs ont pensé que Plumatella emarginata n'était qu'une variété de P. repens[6].

Des études électrophorétiques ont confirmé que ces deux espèces étaient bien différentes et séparées. Les auteurs ont noté à cette occasion « un niveau étonnamment élevé de différenciation génétique »[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Massard, J. A., & Geimer, G. (2008). [Global diversity of bryozoans (Bryozoa or Ectoprocta) in freshwater : an update] ; Bulletin de la Société des naturalistes luxembourgeois, 109, 139-148
  2. Bisby F.A., Roskov Y.R., Orrell T.M., Nicolson D., Paglinawan L.E., Bailly N., Kirk P.M., Bourgoin T., Baillargeon G., Ouvrard D. (red.), « Species 2000 & ITIS Catalogue of Life: 2011 Annual Checklist. », Species 2000: Reading, UK., (consulté le )
  3. a b c et d Shrivastava, P., & Rao, K. S. (1985). Ecology of Plumatella emarginata (Ectoprocta: Phylactolaemata) in the surface waters of Madhya Pradesh with a note on its occurrence in the protected waterworks of Bhopal (India). Environmental Pollution Series A, Ecological and Biological, 39(2), 123-130. (résumé)
  4. Callaghan, T., & Karlson, R. (2002). Summer dormancy as a refuge from mortality in the freshwater bryozoan Plumatella emarginata. Oecologia, 132(1), 51-59 (résumé)
  5. Callaghan, T. P. (1996). Asynchronous and density-dependent germination: the spreading of risk in Plumatella emarginata. Oecologia, 105(2), 194-198
  6. a et b Thorpe, J. P., & Mundy, S. P. (1980). Biochemical genetics and taxonomy in Plumatella emarginata and P. repens (Bryozoa: Phylactolaemata). Freshwater Biology, 10(4), 361-366

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Guide ou clés de détermination[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Karlson R.H (1994) Recruitment and catastrophic mortality in Plumatella emarginata Allman. Biology and paleobiology of bryozoans. Olsen and Olsen, Fredensborg, 93-96.
  • Lacourt A.W (1968) A monograph of the freshwater Bryozoa-Phylactolaemata ; EJ Brill.
  • Mukai H & Kobayashi K (1988) External observations on the formation of statoblasts in Plumatella emarginata (Bryozoa, Phylactolaemata). Journal of morphology, 196(2), 205-216.
  • Shrivastava P & Rao K.S (1985) Ecology of Plumatella emarginata (Ectoprocta: Phylactolaemata) in the surface waters of Madhya Pradesh with a note on its occurrence in the protected waterworks of Bhopal (India). Environmental Pollution Series A, Ecological and Biological, 39(2), 123-130.
  • Thorpe J.P & Mundy S.P (1980) Biochemical genetics and taxonomy in Plumatella emarginata and P. repens (Bryozoa: Phylactolaemata). Freshwater Biology, 10(4), 361-366.